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63° à Rochefort, pour mettre garnison sur les bâtiments de la flottille qui s'arment dans ce port. Le deuxième bataillon restera à Bordeaux, pour fournir les garnisons nécessaires aux bateaux qui partiront de ce port lorsque le bataillon de la 44 sera parti.

Dépôt de la guerre.

7238.

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BONAPARTE.

AU CITOYEN MONGE, EN MISSION A LIÉGE.
Saint-Cloud, 8 brumaire an XII (31 octobre 1803).

Nous sommes au 8 brumaire et je n'entends pas dire qu'on ait fondu encore aucune pièce. Tirez-moi d'inquiétude. Combien auraije de pièces de 24 au 30 brumaire? C'est surtout de ces pièces dont j'ai besoin.

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Saint-Cloud, 8 brumaire an XII (31 octobre 1803).

Le ministre de la guerre, Citoyen Ministre, a ordre de vous faire fournir quatre cent dix pièces de 4, cent cinquante obusiers de 6 pouces et trois cent trente de 8 pouces, sans affûts, avec écouvillons, cent coups à tirer en obus et boulets et cinquante mitrailles, et la roche à feu nécessaire. Le ministre de la guerre les fournira, conformément au tableau ci-joint'.

Je vois que les préfets vous demandent des renseignements pour l'armement des péniches. Je désire que vous me présentiez demain un projet d'arrêté pour fixer définitivement cet armement. Il me semble que nous nous étions arrêtés à l'idée que le tiers serait d'obusiers de 6 pouces et deux tiers de pièces de 4.

Envoyez-moi les noms des prames armées et en construction dans les différents ports, ainsi que des différents bâtiments, soit chaloupes, soit bateaux canonniers. Marquez par un signe ceux de l'ancienne flottille. Je vous prie d'en faire un petit livret de six pouces de long, pareil au dernier que vous m'avez envoyé.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

1 Voir la lettre au ministre de la guerre de la même date, no 7236.

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Saint-Cloud, 9 brumaire an XII (1er novembre 1803).

Il serait important d'avoir auprès de Drake, à Munich, un agent secret qui tiendrait note de tous les Français qui se rendraient dans cette ville.

J'ai lu les rapports que vous m'avez envoyés, qui m'ont paru assez intéressants. Il ne faut pas se presser pour les arrestations; lorsque l'auteur aura donné tous les renseignements, on arrêtera un plan avec lui, et on verra ce qu'il y a à faire.

Je désire qu'il écrive à Drake, et que, pour lui donner confiance, il lui fasse connaître qu'en attendant que le grand coup puisse être porté, il croit pouvoir promettre de faire prendre sur la table même du Premier Consul, dans son cabinet secret, et écrites de sa propre main, des notes relatives à sa grande expédition, et tout autre papier important; que cet espoir est fondé sur un huissier du cabinet qui, ayant été membre des Jacobins, ayant aujourd'hui la garde du cabinet du Premier Consul, et honoré de sa confiance, se trouve cependant dans le comité secret; mais que l'on a besoin de deux choses : la première, promesse qu'on aura 100,000 livres sterling, si véritablement on... et que l'on remette ces pièces de si grande importance écrites de la main même du Premier Consul; la seconde, qu'on enverra un agent français et du parti royaliste pour pouvoir fournir des moyens de se cacher audit huissier, qui nécessairement serait arrêté si jamais des pièces de cette importance disparaissent.

Si la police cherchait à le trouver chez les hommes du parti, il ne trouverait sûreté qu'en passant, de gîte en gîte, chez les hommes du parti opposé que la police ne pourrait jamais soupçonner.

Que, du reste, on copie la note des propositions de l'huissier, telle qu'il l'a faite.

On pourrait ajouter que le même huissier promet de communiquer au parti plusieurs notes qu'il pourra soustraire, mais qui probablement seront d'un intérêt médiocre, vu qu'il ne pourra les prendre que dans les cartons des minutes de ce qui est dicté à Meneval. On joindra à tout cela des détails; on aura soin de dire que le Premier Consul est, du reste, environné d'hommes dont il est sûr, et que cette circonstance seule peut rendre possible la surprise de ses secrets. Mais, comme il est facile de concevoir le mouvement que la

1 Un mot illisible.

police se donnera, cet individu, qui, du reste, est bien traité, ne se prètera jamais s'il n'est sûr d'échapper.

Écrire à Drake ou à Londres, comme l'agent le jugerait. La condition serait d'avoir 100,000 livres sterling à Paris, ou de connaître les banquiers qui doivent payer, et enfin, les agents du parti royaliste et les maisons où l'on pourrait se réfugier pour gagner les pays étrangers.

Je désirerais qu'on fit cette question à l'agent: A-t-il vu en Angle terre et sur sa route ce même mouvement militaire qui existait en 1790 en France? et qu'il comparât le mouvement qui se fait aujourd'hui en Angleterre à celui de 1790, et l'impression que tous les deux ont faite sur ce voyageur.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7241.

NOTE ANNEXÉE A LA PIÈCE PRÉCÉDENTE.

Saint-Cloud, 9 brumaire an XII (1er novembre 1803).

Bonaparte n'écrit presque jamais; il dicte, tout en se promenant dans son cabinet, à un jeune homme de vingt ans appelé Meneval, qui est le seul individu non-seulement qui entre dans son cabinet, mais encore est le seul qui approche des trois pièces qui suivent et approchent le cabinet. Ce jeune homme a succédé à Bourrienne, que le Premier Consul connaissait depuis son enfance, mais qu'il a renvoyé pour s'être trouvé mêlé dans des affaires d'argent. Meneval n'est point de nature à ce qu'on puisse espérer rien de lui, et, d'ailleurs, il ne l'oserait, parce que le soupçon, au moindre dérangement qu'il y aurait dans le cabinet, tomberait d'abord sur lui. Mais les notes qui tiennent aux plus grands calculs, le Premier Consul ne les dicte pas, mais les écrit lui-même. Il a sur sa table un grand portefeuille divisé en autant de compartiments que de ministères. Ce portefeuille, fait avec soin, est fermé par le Premier Consul même. C'est la seule clef qu'il garde, et, toutes les fois que le Premier Consul sort de son cabinet, Meneval est chargé de placer ce portefeuille dans une armoire à coulisse, sous son bureau, et vissée au plancher. Ce portefeuille peut être enlevé; mais il n'y a point à se cacher; Meneval, ou l'huissier de cabinet qui seul allume le feu et approprie l'appartement, peut être seul soupçonné; il faudrait donc que l'huissier disparût. Dans ce portefeuille doit être tout ce que le Premier Consul a écrit depuis plusieurs années; car ce portefeuille est le seul qui voyage sans cesse avec lui et qui va sans cesse de

Paris à la Malmaison et Saint-Cloud. Toutes les notes secrètes sur ses opérations militaires doivent s'y trouver; et, puisque l'on ne peut arriver à détruire son autorité qu'en confondant ses projets, on ne doute pas que la soustraction de ce portefeuille ne les confondît tous. Archives de l'Empire.

7242. AU CITOYEN TALLEYRAND,

MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES.

Saint-Cloud, 10 brumaire an XII (2 novembre 1803).

Je désire, Citoyen Ministre, que vous demandiez la suppression de la Gazelle générale qui paraît à Ratisbonne. L'auteur de cette feuille, gagé par les Anglais, n'oublie aucune circonstance pour insulter à la République.

Je vous prie de recommander au citoyen Otto de tenir note des Français qui viendraient à Munich et qui seraient supposés y avoir des relations avec Drake, qui est l'agent de toute la correspondance intérieure des Anglais.

Archives des affaires étrangères.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7243.

AU CITOYEN TALLEYRAND.

Saint-Cloud, 10 brumaire an XII (2 novembre 1803).

Je vous envoie, Citoyen Ministre, un numéro du Mercure universel. Il faut se prononcer net et demander sa suppression. Si les Anglais continuent à publier à Ratisbonne des diatribes contre la France, je ne puis regarder l'électeur archichancelier comme ami de la France. La tournure française de cette feuille prouve qu'elle est dirigée contre la France et rédigée par un émigré.

Archives des affaires étrangères.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7244. NOTE POUR LE GÉNÉRAL SOULT.

Saint-Cloud, 10 brumaire an XII (2 novembre 1803)1.

1° Avoir soin que chaque soldat ait son épinglette; qu'il y ait un nombre suffisant de tire-bourres;

2. Que les régiments aient de très-bonnes haches bien acérées, et non des haches de parade;

1 Date présumée.

3° Que, quand le soldat s'embarquera, il ait avec lui son sac et son bidon, et soit fourni de quatre haches, quatre pelles et quatre pioches par compagnie ;

4o Désigner les hommes qui doivent les porter, pour que chaque compagnie ait toujours des outils partout où elle se trouve; les chariots et caissons n'arrivent jamais à temps;

5o Portez la même attention pour la cavalerie, et qu'elle ait les outils de pionniers nécessaires.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

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Boulogne, 13 brumaire an XII (5 novembre 1803).

J'ai été vendredi à une heure au milieu du port de Boulogne, où je suis arrivé tout à fait à l'improviste.

J'ai mis le plus grand intérêt à visiter tous les travaux et tous les préparatifs de cette grande expédition, puisque à minuit j'y étais

encore.

J'ai été toute la journée en rade, où nous avons plus de cent bâtiments embossés. Nous avons engagé une vive canonnade avec les ennemis, qui avaient une douzaine de bâtiments, dont plusieurs vaisseaux à deux ponts. Une frégate a été dématée. Nous les avons vus porter du secours à une frégate où nous avons tout lieu de croire qu'une bombe est tombée à bord; et, l'ennemi ayant pris le large, une division de caïques, portant une pièce de 24, s'est mise à leur poursuite, en les suivant d'un grand nombre de coups de canon. Nous n'avons eu, de notre côté, qu'un homme qui a eu la jambe emportée d'un coup de canon. Un canot portant cinq hommes d'équipage a reçu un boulet qui l'a coulé, mais il a été relevé, et les cinq hommes composant son équipage ont été sauvés. Je suis baraqué au milieu du camp et sur le bord de l'Océan, où, d'un coup d'œil, il est facile de mesurer la distance qui nous sépare de l'Angleterre.

BONAPARTE.

Comm. par M. le duc de Cambacérès.

7246.

ORDRE.

Quartier général, Boulogne, 14 brumaire an XII (6 novembre 1803).

La garnison d'une chaloupe canonnière sera portée à 30 hommes,

officier et tambour compris.

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