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AN XIII (1804). 557 opération, nous courrions de grandes chances. L'escadre doit donc, après s'être renforcée de tous les bons matelots des six transports, entrer dans la Manche, se porter sur Cherbourg, y recevoir là des nouvelles de la situation de l'armée devant Boulogne, et favoriser le passage de la flottille. Si, arrivée devant Boulogne, les vents étaient plusieurs jours contraires et l'obligeaient à passer le détroit, elle devrait se porter au Texel; elle y trouverait sept vaisseaux hollandais et 25,000 hommes embarqués, les prendrait sous son escorte et les conduirait en Irlande.

Une des deux opérations doit réussir; et alors, soit que j'aie 30 ou 40,000 hommes en Irlande, soit que je sois en Angleterre et en Irlande, le gain de la guerre est à nous.

Lorsque l'escadre sera sortie de Brest, lord Cornwallis ira l'attendre en Irlande. Lorsqu'il saura qu'elle est débarquée dans le nord, il reviendra l'attendre à Brest; il ne faut donc pas y retourner. Si même, en partant d'Irlande, notre escadre trouvait les vents favorables, elle pourrait doubler l'Écosse et se présenter au Texel. Lorsqu'elle partira de Brest, les 120,000 hommes seront embarqués à Boulogne, et les 25,000 au Texel. Ils doivent rester embarqués tout le temps que durera l'expédition d'Irlande.

C'est ainsi que je conçois l'expédition d'Irlande. Ainsi, toute la première partie du projet jusqu'au débarquement en Irlande, je l'approuve. J'attendrai le rapport que je vous ai demandé pour statuer sur le désarmement des divisions armées de la flottille.

La seconde partie du projet doit être l'objet de vos méditations et de celles de l'amiral.

Je pense que le départ de l'expédition de Toulon et de l'expédition de Rochefort doit précéder le départ de celle d'Irlande, car la sortie de ces 20 vaisseaux les obligera à en expédier plus de 30. Le départ des 10 ou 12,000 hommes, qu'ils sauront très-bien être partis, les obligera à faire partir des troupes pour les points les plus importants. Si les choses pouvaient se faire à souhait, je désirerais que l'escadre de Toulon pût partir le 20 vendémiaire, celle de Rochefort avant le 10 brumaire, et celle de Brest avant le 1er frimaire.

Comm. par Mme la duchesse Decrès. (En minute aux Arch. de l'Emp.)

NAPOLÉON.

8064. AU VICE-AMIRAL DECRES.

Mayence, 7 vendémiaire an XIII (29 septembre 1804).

Monsieur Decrès, Ministre de la marine, j'approuve que les cha

loupes canonnières 171, 173, 177, 169, 174, 183, 184, 185,
186, 187, 188, 189, 190, 191, 192, 193, 194, 175, 176, 91,
92, 165, 166, 167, 168, 170, 172, 178, 181, en tout vingt-
neuf, soient désarmées de leurs équipages, qui seront employés sur
l'escadre de Brest. Les chaloupes canonnières qui se trouvent à Lo-
rient y seront placées dans l'endroit le plus sain et le plus à l'abri du
port, et s'il se peut sous des hangars; on pourra en destiner trois ou
quatre pour les communications avec Belle-Ile; les garnisons en
seront fournies par les vétérans de cette ile. Toutes les autres cha-
loupes canonnières seront à Brest. Il n'y en aura point, sous quelque
prétexte que ce soit, dans les petits ports; elles doivent toutes être
à Lorient et à Brest. Les garnisons de ces trente-huit bâtiments,
composées du bataillon d'élite suisse et des 63 et 44 régiments de
ligne, se rendront à Brest et feront partie du camp.

Les n° 93, 281, 282, 69, 71, 72, 83, 87, 88, 89, 196,
continueront leur route pour Boulogne.

Vous retirerez également les équipages des quarante bateaux dont
les numéros suivent, pour les employer à l'escadre de Brest, savoir:
les n° 278, 279, 280, 281, 282, 283, 284, 285, 289, 290, 291,
302, 303, 304, 277, 286, 287, 288, 308, 311, 321, 322, 305,
309, 310, 312, 315, 316, 294, 295, 296, 297, 298, 300, 301,
325, 326, 306, 307, 270.

Vous ferez la même chose pour les péniches no 386, 387, 395,
398, 345, 349, 360, 361, 362, 363, 368, 369, 370, 371, 377,
378, 383, 384, 388, 394, en tout vingt péniches. Vous aurez soin
que toutes les autres chaloupes, bateaux et péniches filent sur leur
destination, et réitérez l'ordre pour accélérer autant que possible leur
arrivée. Si l'idée d'en embarquer une sur chaque vaisseau de guerre
peut se réaliser, j'autoriserai le désarmement d'un plus grand nombre,
afin de favoriser d'autant le débarquement. Faites-vous rendre compte
de la situation des chaloupes de l'Escaut qui sont venues par le Rhin
et par la Meuse, afin que nous trouvions une compensation du sacri-
fice qu'éprouve la flottille par le désarmement que je viens d'ordonner.
J'éprouve beaucoup de répugnance à ordonner le désarmement de
quarante bateaux neufs, parce que mon projet était de désarmer les
vieux qui sont à Boulogne au nombre d'une centaine et qui coûtent
des réparations infinies. J'aurais voulu supprimer les corvettes de
pêche, puisque ces bâtiments sont moins propres que ceux que nous
avons. Voyez donc s'il est possible de laisser filer ces quarante
bateaux canonniers.

Il faudra ordonner au Havre qu'à mesure que des détachements,

AN XIII (1804). faisant garnison, du bataillon d'élite suisse ou des 63 et 44 régiments, arriveront, ils soient renvoyés à Brest. Les garnisons seront fournies par d'autres troupes que désignera le ministre de la guerre. NAPOLÉON.

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Mayence, 7 vendémiaire an XIII (29 septembre 1804). Je ne puis entrer dans des détails. Je vous ai envoyé les ordres pour les expéditions. Faites ce que vous voudrez pour les détachements qui doivent être envoyés au couronnement. Qu'il y ait des individus de la marine, voilà le principal; le plus ou moins grand nombre n'y fait rien.

J'ai lu avec attention votre lettre du 3; je ne pense pas vous avoir jamais écrit que l'administration du matériel de la flottille serait dans les mains de la terre; elle devrait être confiée aux officiers de marine qui commandent les divisions, et par les ingénieurs de la marine. Par ce moyen, on aurait peu de commissaires à Boulogne et l'on n'y dépenserait pas, pour l'administration, autant qu'à Brest.

Quant aux vivres et aux hôpitaux, je reste convaincu que de l'Escaut à la Somme la marine ne doit point avoir d'hôpitaux, et que la terre doit avoir tous les hôpitaux et vivres de la flottille. La réduction de 252 agents à 118 est un commencement. Il y a à Boulogne une nuée de commis qui n'aboutissent à rien qu'à voler. Sont-ils utiles à Toulon et à Brest? Mes idées ne sont pas assez fixées sur ces grands ports; mais ils sont inutiles à Boulogne. La guerre serait chargée du service des vivres de campagne comme des vivres journaliers. Ainsi organisée, la flottille coûtera peu de chose; autrement, elle ruinera toujours le trésor public. Le projet de décret économise quelque chose à la flottille, mais il est encore loin du but où je veux atteindre. Ainsi, comme trois mois pourront se passer avant que ces changements puissent s'exécuter, envoyez-moi un projet définitif, pour qu'à dater du 1er nivôse le service de la bureaucratie soit supprimé, et que les ingénieurs, les officiers de marine et un très-petit nombre de commissaires soient chargés du service du matériel. Cet essai peut nous conduire à bien des améliorations pour Brest, Toulon, etc. NAPOLEON.

Archives de l'Empire.

FIN DU NEUVIÈME VOLUME.

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