Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

n'y peut rien; il gémira sur l'influence des intrigues de la puissance qui pourra seule gagner quelque chose à ladite guerre.

Quant aux propositions encadrées dans la note de M. d'Oubril, Sa Majesté ne peut les considérer, après les injures et les menaces qui les accompagnent, que comme un prétexte plutôt que comme des objets réels. Cependant Sa Majesté, ne voulant rien négliger pour maintenir la tranquillité et épargner le sang des hommes, m'a ordonné de déclarer que, toutes les fois que la Russie remplira fidèlement les articles du traité conclu avec la France, elle sera prête à les exécuter avec la même fidélité, nommément tel et tel article (ces articles sont 1° celui qui dit que les deux puissances ne toléreront rien de ce qui peut troubler leur repos intérieur; 2° celui qui dit que les deux puissances se réuniront pour mettre une limite au pouvoir des Anglais; 3° celui qui dit que la République des sept îles sera indépendante sous la protection de toutes les puissances).

» Mais si Sa Majesté l'empereur de Russie, ne voulant tenir aucunes stipulations, exigeait que la France les tînt, ce ne serait plus traiter avec l'égalité qu'elle déclare dans sa note vouloir maintenir; ce serait vouloir conduire la France par la force, et, par l'aide de Dieu et de ses armées, la France n'a jamais subi la loi de qui que ce soit. »

Archives de l'Empire.

NAPOLEON.

7918.

AU GÉNÉRAL LACUÉE.

Dunkerque, 22 thermidor an XII (10 août 1804). Monsieur Lacuée, Président de la section de la guerre de mon Conseil d'État, j'ai dû vous envoyer le projet du ministre de la guerre sur la répartition de la levée de la conscription de l'an XIII. Voilà le moment qui arrive, je désire que vous m'en fassiez passer les tableaux. Il n'y a pas un régiment que je n'aie vu qui n'ait reçu une centaine de conscrits boiteux, malingres et tout à fait inhabiles au service. Depuis leur arrivée aux corps, ils sont aux dépôts à nos frais, en pure perte, usent leurs habits et coûtent beaucoup d'argent. On se plaint des conseils de recrutement. On dit que le préfet influence le général, et que le capitaine de recrutement n'y a aucune influence. Il faudrait trouver un moyen de mieux composer ces conseils de recrutement, et rendre responsable l'officier commandant le département qui enverrait des hommes malingres. Toutes les fois qu'il y en aurait, le capitaine de recrutement serait tenu de le lui faire connaître par écrit, et, s'il persistait à les faire partir, on lui ferait supporter

les frais du voyage. On se plaint que les remplaçants désertent; on en donne deux raisons : l'une, que lorsqu'ils ont leur argent ils se sauvent. On voudrait donc que cet argent leur fût distribué en haute paye et fût versé dans la caisse du corps, de manière que, ces individus venant à déserter, leur corps se trouvât nanti d'une portion de l'argent. En cas que cette mesure eût quelque inconvénient, l'argent ⚫ pourrait être déposé entre les mains de l'administration, de manière que, dans toute hypothèse, ces hommes en s'en allant n'emportent point l'argent. On se plaint qu'au lieu de prendre des remplaçants dans la conscription, on les prend de tout àge et de tout pays, ce qui est encore la faute, non du capitaine de recrutement, mais du conseil de recrutement. Faites-moi un projet sur ces différents objets. NAPOLÉON.

[ocr errors]

Archives de l'Empire.

7919. -AU GÉNÉRAL DEJEAN.

Boulogne, 23 thermidor an XII (11 août 1804). Monsieur Dejean, Ministre de l'administration de la guerre, le drap que fournit le directoire de l'habillement n'est jamais conforme à l'échantillon. Beaucoup de corps se plaignent que les tricots qui sont fournis aux soldats sont inférieurs à ceux que le corps achète et reviennent beaucoup plus cher; enfin ils prétendent qu'ils se fourniraient de draps de meilleure qualité et à meilleur marché, si on leur donnait l'argent..

On a fourni aux régiments italiens des souliers qui ne sont d'aucune valeur; on a vérifié ceux en magasin qui ont été envoyés à Cambrai; ils ne valent pas 30 sous. Vous sentez l'importance de réprimer cet abus en atteignant les coupables qui ont ainsi abusé de votre confiance.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7920. A M. CAMBACÉRÈS.

Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804).

Mon Cousin, je suis depuis deux jours à Ostende. Je suis extrê mement satisfait de la flottille batave et des troupes du camp de Bruges. Je ne témoigne pas mon mécontentement au ministre du trésor public sur le mauvais agiotage qu'on fait de nos obligations, parce que je le crois encore dans le département de l'Eure. Faites appeler son premier commis pour finir ces affaires. Faites aussi appeler Desprez, et faites-lui connaître combien j'ai été irrité de l'abus

de confiance de sa compagnie, qui, par suite de ses opérations avec le trésor public, en a reçu des obligations qu'elle a vendues. Si elle était payée pour nous discréditer et pour faire des opérations folles et insensées, elle n'agirait pas autrement.

Il y a un arrêté relatif à des dispositions d'exercice, en date du 17 messidor; les agioteurs ont cru qu'il y avait des arriérés de l'an IX. C'est une chose si contraire à mes principes que j'ai peine à le croire. Faites demander cet arrêté au trésor public, et, s'il est effectivement relatif à l'an IX, faites mettre dans le Moniteur un article bien frappé qui fasse sentir qu'il n'y a point d'arriéré.

Comm. par M. le duc de Cambacérès.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

NAPOLÉON.

[ocr errors]

7921. - A M. PORTALIS.

-

Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804).

Monsieur Portalis, Ministre des cultes, j'ai vu avec plaisir que MM. les évêques de Meaux et d'Orléans réussissaient à convertir les incrédules. Tout ce qu'on peut obtenir par la persuasion est une véritable conquête que j'apprécie.

Comm. par M. le comte Boulay de la Meurthe. (En minute aux Arch. de l'Emp.)

NAPOLÉON.

7922.

AU CARDINAL DE BELLOY, ARCHEVÊQUE DE PARIS. Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804). Mon Cousin, je suis instruit que les vieillards de l'hospice de Montrouge ne sont pas traités comme ils doivent l'être. L'intérêt que je porte à cet établissement me fait désirer que vous vérifiez par vous-même si ces plaintes sont fondées, et si cet établissement est administré suivant les statuts et pour le bien de la vieillesse, afin que vous m'en rendiez compte directement et que je puisse savoir a des abus.

s'il

y

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7923.

A M. FOUCHÉ.

Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804).

Monsieur Fouché, Ministre de la police, j'ai lu avec intérêt les deux dernières parties du mémoire du voyageur d'Husum. Je pense qu'il peut nous être très-utile. Qu'il aille à Lubeck guetter le retour

du courrier anglais. Recommandez-le au général Bernadotte, qui donnera les ordres pour tàcher de se saisir d'un ou deux de ces cour

riers, mais sans que le voyageur d'Husum se trouve compromis ou

démasqué. Qu'il se fasse constituer le correspondant et l'agent des princes sur le continent, et qu'il écrive en grand détail sur tout ce qui se passe qui peut nous intéresser, soit en Angleterre, soit sur le continent. Surtout faites saisir quelques-uns des agents ou courriers anglais. Quant à la proposition de gagner Couchery, il faut que le voyageur d'Husum reste deux ou trois mois chargé d'affaires; et alors, quand Couchery l'aura mis au fait, il pourra lui laisser entrevoir l'espérance d'avoir sa gràce et la possibilité de rentrer en France, s'il rend des services en restant à Londres quelque temps et nous instruisant de tout ce qui s'y passe.

Je suis instruit d'une manière particulière que Rochelle a des moyens de se sauver. D'après ce qu'on en dit, il paraît que c'est un misérable. Faites-le mettre aux fers, de manière que, sous aucun prétexte, il ne se sauve. Chassez aussi le père et la mère, si vous pensez qu'ils continuent des liaisons et des correspondances suspectes. Faites mettre le séquestre sur les biens de Bourmont et d'Andigné. Je désire connaître les frères de Moreau et de Lahorie et les emplois qu'ils occupent.

On m'assure que Bourmont se cache à Paris chez M. Leriche de... ancien major général de Frotté.

M. Belleval, espèce de secrétaire du prince de Valachie, est arrivé à Paris. Il passe pour un intrigant. On le dit de Ratisbonne, Bastia, et avoir fait sa fortune près du Zoubof, dont il a été l'espèce de domestique. Il a eu des correspondances avec les Anglais. Ces correspondances doivent être observées. Quelque fin qu'il soit, la police peut avoir quelqu'un auprès de lui pour avoir un compte de ses opérations.

Beaucoup de Russes quittent Paris. Il faut que la police s'informe s'ils ont payé leurs dettes. Il ne faut point être badaud au point de perdre des sommes considérables; et, pour peu que vous ayez de plaintes qu'ils n'aient point payé leurs dettes, refusez-leur des passeports, et défendez-leur de partir avant de les avoir payées.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7924. - A M. MELZI.

Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804).

Monsieur Melzi, Vice-Président de la République italienne, j'ai

passé la revue à Calais d'un des régiments italiens; j'y ai reçu beaucoup de plaintes. Les soldats se plaignent d'être maltraités à coups de bâton. Il paraissait même qu'il y avait des voleries dans le corps. Cependant, par le rapport de l'inspecteur que je vous envoie, j'ai vu le contraire. Il est impossible au général Pino de faire l'expédition. Je l'ai nommé ministre de la guerre, et je l'ai remplacé dans le commandement de la division italienne par le ministre actuel, général Trivulzi. L'armée italienne coûte beaucoup d'argent et est mal administrée; c'est dommage, car les hommes ont bonne volonté. Vous connaissez le zèle du général Pino; il a de l'énergie, il paraît attaché à ma personne et a du zèle. Le général Trivulzi prendra dans le mouvement de l'armée les connaissances qui lui manquent.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7925. AU MARECHAL BERTHIER.

Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804).

Le ministre répondra au général Gouvion Saint-Cyr que je ne pense pas qu'il doive être alarmé du passage des troupes russes; que je sais exactement ce qui arrive, par Constantinople; qu'il y a moins de 9,000 hommes, ce qui ne se porterait pas, en présents sous les armes, à 7,000; qu'il n'y a pas possibilité aux Russes d'entreprendre rien avec si peu de troupes; que, si elles sont augmentées, ses troupes le seraient en conséquence; qu'il doit jeter un coup d'œil sur les Polonais, qu'on dit avoir aujourd'hui des relations avec les Russes. S'il n'était pas parfaitement sûr de ce corps, il faudrait qu'il en instruisît sans délai.

Le commandant de la citadelle de Besançon ayant laissé échapper Bourmont et d'Andigné, vous me présenterez un arrêté pour le destituer. Vous me ferez connaître de quel grade il est, et vous me proposerez pour le remplacer un homme ferme et sûr. Les commandants des forts de Bouillon, If, Ham, etc., sont responsables des prisonniers et doivent prendre des mesures sûres pour ne pas les laisser échapper.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7926. AU MARECHAL BERTHIER.

Ostende, 25 thermidor an XII (13 août 1804).

L'Empereur désire, Monsieur le Maréchal, que le premier inspecteur du génie se rende à Anvers, afin de s'y concerter avec le maire

« ZurückWeiter »