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que je vous appellerai avant à Boulogne, où je ne tarderai pas à me rendre.

Il y a près d'un mois que j'ai ordonné qu'on construisìt un vaisseau de 74 dans le bassin du Havre. Les rapports que vous avez faits sur cet objet ne sont point satisfaisants. On peut faire un vaisseau de 74 qui ne tire que 21 pieds d'eau. On peut le faire sortir en temps de paix désarmé et ne tirant que 17 pieds d'eau. Quelles sont donc les objections? Le passage de l'écluse pourrait être un obstacle par le défaut de largeur; mais l'ingénieur Sganzin m'a assuré qu'en peu de temps il m'élargirait assez le haut pour y faire passer un vaisseau de 74. Est-ce le défaut d'eau au-dessus du radier? Par les rapports qui me sont faits, il y a plus de 17 pieds d'eau au-dessus du radier dans les vives eaux. A l'égard de l'encombrement de la passe, l'écluse de chasse, qui sera faite avant que le vaisseau ne soit fini, débarrassera le chenal, et, si elle ne l'était pas, on le ferait nettoyer à bras. Mon intention est donc de faire construire dans le bassin du Havre trois vaisseaux de 74, et que les travaux en soient poussés de front, de manière à être terminés dans deux ans. La paix arrivant, on mettra ce vaisseau à l'eau, et on le conduira dans la rade de Cherbourg. Je vous envoie donc ce courrier pour avoir des éclaircissements positifs sur cet objet.

Je ne veux point de nouveaux projets; je veux construire tout de suite, et je n'attends que le retour de mon courrier pour vous faire donner l'ordre de faire mettre les trois vaisseaux en construction; ce qui n'empêchera pas de finir votre plan pour la baie de SainteAdresse, qui est un ouvrage de longue haleine dont on ne s'occupera que lorsque le port sera fini; car, avant d'entamer de nouveaux ouvrages, il faut finir ce qui est commencé. Voilà ma volonté ; je me repose sur votre zèle, vos talents et votre attachement à ma personne, pour que vous vous y conformiez en tout. Si votre réponse m'annonçait des difficultés pour la passe d'un vaisseau de 74 aux marées ordinaires, ne manquez pas de tenir compte des vives eaux des marées de l'équinoxe. Faites-moi bien connaître à combien se montent les plus fortes marées des vives eaux de l'équinoxe à la laisse de basse mer; car ce sont là les données qui doivent faire connaître si le projet est exécutable ou non. Ainsi, si à la laisse de la basse mer, aux vives caux du printemps, la marée ne monte pas de 21 pieds d'eau, il est impossible qu'on puisse y faire passer un vaisseau de 74; mais, s'il en monte davantage, je ne vois plus d'objections; car ce ne sont pas des vaisseaux que je veux construire pour la guerre actuelle, mais des bras et des matériaux que je veux utiliser pour la

guerre prochaine, et vous savez que mon intention est de ne plus

construire à Brest.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7773. A M. CHAPTAL.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804).

Monsieur Chaptal, Ministre de l'intérieur, il est convenable que vous me présentiez au plus tôt un projet de la fête du 14 juillet, de l'habillement de l'Empereur et de celui des grands dignitaires de l'Empire aux grandes cérémonies.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7774. A M. CHAPTAL.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804).

Monsieur Chaptal, Ministre de l'intérieur, je désirerais avoir une note de tous les travaux ordonnés par arrêtés et par des ordres particuliers, depuis vendémiaire an VIII. A mi-marge seront les dispositions des arrêtés et ordres particuliers, et en regard le résumé de ce qui a été fait, de ce qui a été dépensé, et de l'état des travaux. NAPOLÉON.

Archives de l'Empire.

7775. — A M. CHAPTAL.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804). Monsieur Chaptal, Ministre de l'intérieur, le 12 fructidor an X, j'ai arrêté différentes mesures pour la ville de Pontivy. Les plans ne m'ont pas été soumis, et je n'entends pas dire qu'il y ait rien de fait; et voilà près de dix-huit mois que les ordres sont donnés. J'ordonne de nouvelles mesures pour la Roche-sur-Yon. Je désire qu'il soit porté aux établissements que j'y ordonne, par mon décret de ce jour, l'attention la plus suivie. Il ne faut point faire de vains projets. Il ne faut pas que d'ici à deux ans il se trouve que rien n'a été fait, comme je vois qu'il arrive pour Pontivy.

NAPOLÉON.

Archives de l'Empire.

7776.

-AU MARECHAL BERTHIER.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804)

Mon Cousin, en fructidor an X, j'ai prescrit des mesures pour

AN XII (1804). l'établissement de casernes à Pontivy; les plans ne m'ont pas été présentés. Je désire qu'il n'en soit pas de même des dispositions contenues dans le décret d'aujourd'hui, relatif à la Roche-sur-Yon. Je désire donc, 1o que vous me fassiez connaître ce qui a été fait en exécution de l'arrêté de fructidor an X; 2° que vous me communiquiez les plans, s'ils sont arrivés.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7777. AU MARECHAL SOULT.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804). Mon Cousin, les 9 chaloupes et péniches de la Garde qui sont à Calais ont eu ordre de se rendre à Boulogne. Il me semble que, depuis que cet ordre a été donné, le temps a été plusieurs fois favorable, et cependant elles ne s'y sont pas rendues. En qualité de colonel général de la Garde, passez une revue de ces bâtiments, et faites-moi un rapport tant sur son armement que sur son équipage. Si le dépôt du 22 d'infanterie est toujours à Calais, envoyez-le dans une petite ville du département.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7778. AU CONTRE-AMIRAL DECRÈS.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804). Monsieur Decrès, Ministre de la marine, il y a 7 chaloupes canonnières à Dunkerque, armées depuis longtemps. Je désirerais connaître pourquoi ces chaloupes ne partent pas pour se rendre à Boulogne. Il y a à Ostende la chaloupe n° 280; pourquoi ne part-elle pas pour Boulogne?

Il y a 9 chaloupes de la Garde à Calais; donnez l'ordre qu'elles se rendent à Boulogne. Les deux chaloupes n° 207 et 209, qui sont à Dunkerque, devraient, à l'heure qu'il est, être armées, ainsi que les deux en armement à Saint-Valery-sur-Somme et Gravelines; je ne puis donc concevoir pourquoi ces bâtiments ne partent pas. Je ne sais pas non plus pourquoi les corvettes de pêche de Dunkerque ne vont jamais en rade. Nous voilà en prairial, et depuis trois mois rien n'a avancé. L'inactivité de l'escadre de Brest empêche la flottille d'Audierne de passer, et la marine n'est point dirigée avec cette impulsion et cette énergie qu'il est dans mon intention de lui donner.

Mon intention est que la frégate la Poursuivante, de Bordeaux, embarque 200 hommes et 1,500 fusils, autant de poudre qu'elle en

AN XII (1804). 375 pourra porter, une certaine quantité de billets de la trésorerie, et enfin tous les approvisionnements qu'on pourra y mettre, et qu'elle se rende à la Martinique, de manière à y arriver pendant l'hivernage. Mon intention est que les frégates la Ville-de-Milan, qui est à...........' et le Président, qui est à Nantes, soient dirigées sur le même point, pour y arriver également à la saison de l'hivernage.

Ces trois frégates porteront, à elles trois, 600 hommes, 4,500 fusils, de la poudre, et par là ravitailleront cette précieuse colonie. Vous les ferez aborder à la Martinique, sur des points où elles soient dans le cas de rencontrer le moins d'ennemis. Vous laisserez carte blanche aux capitaines pour le retour, en les autorisant à établir une croisière de manière à faire le plus de mal à l'ennemi, et à aborder dans tel port que ce soit de France, sans en excepter même la Méditerranée. Je donne l'ordre au ministre de la guerre de vous fournir à Lorient, Nantes et Bordeaux, les troupes et fusils nécessaires. Je désire' que, sur chaque frégate, on fasse partir d'ici un officier de terre ou de mer, qui portera des nouvelles de France pour satisfaire la curiosité des colons, et rapportera des nouvelles exactes de la colonie. Autant que possible, les frégates passeront par la Guadeloupe.

Archives de l'Empire.

NAPOLEON.

7779. AU VICE-AMIRAL LATOUCHE,

COMMANDANT L'ESCADRE DE LA MÉDITERRANÉE.

Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804). Monsieur Latouche, Vice-Amiral, le projet que je vous ai confié a été retardé, mais n'a pas été abandonné. Vous devez, à l'heure qu'il est, avoir 8 vaisseaux en rade. Faites travailler aux flambeaux, afin qu'au mois de messidor l'Indomptable soit mis en rade. Choisissez lequel convient le mieux, du Berwick ou de l'Atlas, afin que votre escadre soit composée de 10 vaisseaux de guerre. Je désire aussi connaître si vous pensez qu'il serait probable que vous puissiez appareiller, sans être obligé d'engager aucun combat, dans le courant de messidor.

En passant, vous vous augmenteriez, à la première station, d'un vaisseau, et à la seconde, de 5; ce qui vous ferait 16 vaisseaux et 10 frégates, qui vous mettraient à même de tout entreprendre, au moment où nous avons à Brest 22 vaisseaux de guerre et une armée à bord prête à lever l'ancre. J'ai donc voulu correspondre avec vous 1 Lacune dans la minute.

sur cet objet, afin de connaître directement votre opinion. Par les bulletins qui me sont remis, il paraîtrait que Nelson ne vous bloque point hermétiquement, et qu'il y a, même en messidor, de fortes brises de mistral qui peuvent même vous faire gagner vingt lieues dans une nuit. Nous sommes aujourd'hui prêts sur la côte de l'Océan. J'attends votre réponse. Je connais votre zèle pour l'État et votre attachement à ma personne, et je ne doute pas que vous ne fassiez tout ce qui est possible.

Archives de l'Empire.

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NAPOLÉON.

7780. A L'AMIRAL TRUGUET, COMMANDANT L'escadre de l'océan. Saint-Cloud, 5 prairial an XII (25 mai 1804).

Monsieur Truguet, Amiral, je ne puis qu'être mécontent de l'immobilité de l'escadre qui est sous vos ordres. Par les comptes qui me sont rendus, vos vaisseaux restent immobiles au mouillage. L'ennemi n'est point contenu ni harcelé; aussi n'êtes-vous bloqué que par un petit nombre de vaisseaux, et l'amiral anglais, vis-à-vis de vos 20 vaisseaux, a la liberté de laisser quelques frégates devant Audierne pour empêcher la flottille de passer. Je conçois d'autant moins cette inactivité que ce n'est pas le moyen d'exercer vos équipages, puisque la principale difficulté à la mer est le mouillage et l'appareillage, et qu'il est très-utile pour l'instruction de tenir toujours en haleine les équipages. Ce ne sont point des phrases et des promesses que j'ai le droit d'attendre de vous, ce sont des faits et de l'activité.

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Saint-Cloud, 6 prairial an XII (26 mai 1804). Monsieur Belleville, Préfet du département de la Loire-Inférieure, la frégate le Président est en rade faites-moi connaître si elle est armée, et quand elle pourra partir. Sans choquer l'esprit de la marine, rendez-vous à bord et offrez tout ce qui est en votre pouvoir pour la formation des équipages. Dans une ville comme Nantes, il y a toujours des ressources. Vous m'instruirez, par le retour de mon courrier, qui va jusqu'à Rochefort, du jour où cette frégate sera prête à partir.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

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