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7763. — A M. TALLEYRAND.

Saint-Cloud, 1er prairial an XII (21 mai 1804).

Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, j'approuve qu'il soit envoyé, sous prétexte d'étudier les plantes, un médecin ou un savant en Perse, qui prendra sa route par Constantinople. Mon intention est que vous en écriviez à M. Rousseau, et que vous envoyiez la lettre par son propre fils. M. Rousseau le renverra en France pour donner des nouvelles de la Perse. M. Rousseau fils séjournera en Perse, pour bien voir la situation des choses.

NAPOLEON.

Archives des affaires étrangères. (En minute aux Arch. de l'Emp.)

7764. AU MARECHAL BERTHIER, MINISTRE DE LA GUERRE. Saint-Cloud, 1er prairial an XII (21 mai 1804). Mon Cousin, je désire que vous me fassiez un rapport sur les prérogatives dont doivent jouir les maréchaux de l'Empire, sur le mode d'expédition de leur commission, sur la marque distinctive qu'ils doivent avoir, et sur la manière dont elle doit leur être remise. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. NAPOLÉON.

Archives de l'Empire.

7765. AU MARECHAL BERTHIER.

Saint-Cloud, ler prairial an XII (21 mai 1804).

Mon cousin, je vois que, dans l'état de situation de l'armée des côtes, le 85 régiment n'est qu'à 1,300 hommes, et le 12 à 1,400. L'un et l'autre de ces régiments ont à leurs dépôts, à Mézières et à Sarre-Libre, assez de troupes pour pouvoir se compléter. Donnez donc l'ordre à leurs 3 bataillons d'envoyer à ces régiments des conscrits habillés, et qui seraient déjà à l'école de peloton. Je vois que le 21 de ligne est à 1,200 hommes; son dépôt peut lui fournir 200 hommes au moins, ce qui le porterait à un taux raisonnable. Le 111 est à 1,350 hommes; son dépôt peut bien lui fournir 300 hommes. Le 28 de ligne est à 1,400 hommes; son dépôt peut lui fournir 200 hommes. Je vois que la compagnie du Liamone est toujours portée séparément; il faut l'incorporer ou dans le bataillon corse, ou dans le 26 régiment d'infanterie légère. Le 22° de ligne n'est porté qu'à 1,300 hommes; son dépôt peut lui fournir 200 hommes.

Vous donnerez l'ordre au 72 régiment, qui est à Hesdin, de

former un second bataillon de 600 hommes pour joindre au premier, au camp. Le colonel égalisera les deux bataillons, de manière qu'ils soient au moins à 700 hommes.

Le 64 n'est porté qu'à 1,200 hommes; son dépôt, qui est à Rocroy, peut lui fournir 400 hommes. Le 39° n'est qu'à 1,400 hommes; son dépôt peut lui fournir des hommes pour le compléter à 1,600 hommes. Le 6o d'infanterie légère n'est qu'à 1,400 hommes; son dépôt, qui est à Givet, peut le compléter à 1,600 hommes. Le 25° régiment d'infanterie légère est à 1,400 hommes; il peut être porté à 1,600 hommes. Le 69° est à 1,300 hommes; son dépôt peut lui fournir 300 hommes.

Je vois aussi que, sur la colonne du complet, vous portez 1,400, et 1,500, et 1,600 hommes. Cela tient aux ordres primitifs que j'ai donnés; j'ai consulté alors la force des corps. Il ne doit désormais y avoir qu'un seul complet, celui de 800 hommes par bataillon, présents, officiers compris ; les malades ne doivent point être compris dans ce nombre. Les colonels doivent, au fur et à mesure que des hommes meurent aux hôpitaux, ou tombent dans de graves maladies à ne pas être en état de faire la campagne, demander à leurs dépôts et à leurs majors des hommes pour compléter leurs bataillons; pour la régularité, ils doivent s'adresser à vous, hormis pour les 3" bataillons qui sont dans les 24, 25 et 16 divisions militaires, qui peuvent se mettre en mouvement sur un simple ordre du général de la division. Dans les autres divisions, les demandes vous seront adressées, et vous me les communiquerez, afin que, selon les besoins de la flottille, j'ordonne des mouvements sur les ports.

Dans l'état du cantonnement de Saintes, les deux bataillons du 26o de ligne ne sont portés qu'à 1,300 hommes, ainsi que ceux du 105°. Donnez des ordres pour que leurs dépôts les complètent le plus tôt possible à 1,600 hommes.

Archives de l'Empire.

NAPOLÉON.

7766.

AU CONTRE-AMIRAL VER HUELL,

COMMANDANT LA FLOTTILLE BATAVE.

Saint-Cloud, 1er prairial an XII (21 mai 1804). Monsieur le Contre-Amiral Ver Huell, j'ai été fàché d'apprendre que la prame la Ville-d'Anvers n'avait que vingt coups à tirer par pièce. Vous ne devez point mettre à la voile sans vous être assuré que vos approvisionnements sont au complet. Dans un corps d'armée, l'œil du chef doit remédier à tout. Capitaines, officiers, quel que

soit d'ailleurs leur mérite, sont constamment dans un état d'insouciance, si la présence du chef ne se fait continuellement sentir.

Tous les bâtiments de la flottille doivent avoir cent coups à tirer par pièce. Je sais qu'il est d'usage de ne donner que soixante coups à tirer par pièce aux gros bâtiments, mais cela ne doit point servir de règle. On m'assure aussi que les prames n'avaient point de boulets ramés. J'avais fait connaître que les canons devaient être disposés en belle sur les chaloupes canonnières et sur les bateaux canonniers ; cependant les canons de vos bateaux canonniers sont à coulisses, ce. qui les a obligés, lorsqu'ils ont voulu tirer, à se déranger de leur route. Dans tous les cas, mon intention est que vous fassiez mettre en belle les canons des chaloupes canonnières et des bateaux canonniers, et que vous approvisionniez les bâtiments de votre flottille à cent coups par pièce.

Faites nager tous les jours, bien entendu autant que le temps le permettra, la division qui est en rade, et veillez à ce que toute l'armée s'exerce à l'aviron. Chaloupes canonnières, bateaux canonniers, bateaux de commerce, prames, tout doit avoir des avirons. Avec la quantité de monde qu'il y a à bord, les avirons deviennent un moyen puissant.

J'ai éprouvé la plus vive satisfaction à la lecture de votre lettre ; j'ai ressenti une véritable joie de votre succès. Vous avez montré autant d'audace que de talent. Vous n'aviez pas le quart du canon qu'avait l'ennemi. Cet événement a rempli nos ennemis de confusion et présage aux pavillons alliés le retour de leurs beaux jours. Vous m'avez fait ressouvenir que vous êtes du sang des Tromp et des Ruyter. NAPOLÉON.

Archives de l'Empire.

7767.—A M. PORTALIS.

Saint-Cloud, 1er prairial an XII (21 mai 1804). Monsieur Portalis, Conseiller d'État, la situation des prêtres dans le département des Deux-Sèvres excite toute ma sollicitude. Cette partie du diocèse de Poitiers est celle qui va le plus mal. Avant que l'évêque soit installé, il faudra du temps. Je désire que vous chargiez de l'administration de ce diocèse un autre évêque, par exemple celui de Meaux. On lui accorderait l'autorité qui est nécessaire, et il userait de tous les moyens de son état pour fortifier les gens de bonne foi, ramener les gens égarés, et faire punir et trembler les méchants. NAPOLÉON.

Archives de l'Empire.

7768.

RÉPONSE DE L'EMPEREUR

A UNE DÉPUTATION DU TRIBUNAT.

Palais des Tuileries, 2 prairial an XII (22 mai 1804).

Je vous remercie du soin que vous mettez à relever le peu de bien que je puis avoir fait. Le Tribunat a contribué par ses travaux à la perfection des différents actes de la législation de la France, et, en cela, il a rempli le plus constant de mes vœux. Je me plais à tout devoir au Peuple; ce sentiment seul me rend chers les nouveaux honneurs dont je suis revêtu.

Extrait du Moniteur.

7769.A M. LACÉPÈDE.

Saint-Cloud. 2 prairial an XII (22 mai 1804). Monsieur Lacepède, Grand Chancelier de la Légion d'honneur, le contre-amiral Ver Huell ayant, dans sa dernière mission, repoussé les Anglais, je désire que vous lui expédiiez un brevet d'admission dans la Légion d'honneur, et que vous lui écriviez une lettre qui puisse être publique. Faites la même chose pour le lieutenant Dutaillis, commandant la prame la Ville-d Anvers. Faites la même chose pour M. Letourneur, commandant les canonniers qui ont pris une corvette anglaise à la pointe de Quiberon.

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Saint-Cloud, 3 prairial an XII (23 mai 1804).

Mon Cousin, je prends part à votre douleur. La perte d'un père est toujours sensible. Je vous connais, et je comprends vos peines. Mais enfin, à quatre-vingt-cinq ans, il faut bien finir; et, quand on a bien vécu, on ne peut plus ambitionner à cet àge que de laisser un bon souvenir. Croyez à toute la part que je prends à cette perte. NAPOLÉON.

Archives de TEmpire.

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Saint-Cloud, 4 prairial an XII (24 mai 1804). Sa Majesté Impériale a vu avec peine que le général Chabran, dans le discours imprimé prononcé devant le collége électoral du département de Vaucluse, n'a pas tenu un langage conforme à la

dignité de ses fonctions. Ce président a demandé la faveur de l'assemblée, et sa conduite seule devait la lui assurer. Il a paru solliciter les suffrages, en pressentant qu'il ne les obtiendrait pas. Ce n'est point ainsi qu'il devait parler pour se concilier l'estime des membres de l'assemblée.

Sa Majesté ne peut approuver qu'une assemblée toute civile ait été environnée de troupes. Les maximes du Gouvernement sont entièrement contraires à cette mesure; il ne désire régner que par la confiance, et il n'a jamais voulu qu'on pût mettre des bornes à la libre expression des citoyens appelés aux fonctions électorales.

La faculté de requérir la force armée n'a été déférée aux présidents des colléges que pour rendre hommage à l'indépendance de ces assemblées et les mettre en mesure de réprimer les désordres qui pourraient naître dans leur sein. Il n'y a pas encore d'exemple qu'un collége électoral se soit trouvé dans le cas d'en faire usage.

Archives de l'Empire.

Par ordre de l'Empereur.

7772. - A M. FORFAIT.

Saint-Cloud, 4 prairial an XII (24 mai 1804).

Monsieur Forfait, Conseiller d'État, j'ai fait partir le capitaine Daugier, avec un détachement de 900 hommes de ma Garde, pour achever l'armement des 27 chaloupes canonnières et des 27 péniches de madite Garde qui sont au Havre. Je désire qu'il ne manque rien à ces divisions, qu'elles partent le plus tôt possible, et que chaque chaloupe ait un obusier de 8 pouces et trois pièces de 24, et que chaque péniche ait un obusier de 6 pouces et une pièce de 8.

Vous avez en armement au Havre 20 canonnières; faites-les partir pour Boulogne. Enlevez les matelots qui se trouvent sur la côte, même les invalides, si cela est nécessaire. Vous avez 11 chaloupes canonnières à Dieppe et à Fécamp, 10 à Rouen, 3 à Honfleur. Mettez-les en état de partir sur-le-champ pour Boulogne. Activez le radoub et l'armement des 16 que vous avez à Cherbourg. Je vous en dis autant des 51 bateaux canonniers qui sont au Havre, SaintValery, Rouen et Honfleur. Il y a encore beaucoup de matelots; et, s'il est vrai de dire qu'il serait difficile d'en trouver pour les Indes et l'Amérique, il ne doit pas en manquer pour cette espèce de cabotage. Vous êtes en position de faire tout ce que vous voulez. Je n'admets donc aucune espèce d'excuse. Apprenez-moi au plus tôt que tout cela est parti de vos ports. Mon intention est que vous ne veniez pas à Paris sans avoir mis tout cela en mouvement. Il est probable

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