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Ces détachements passeront également dans des voiturins et par détachements de 10 hommes.

Écrivez à l'ambassadeur pour qu'on prenne tous les matelots français qui sont en Espagne, et qu'on les dirige sur la Corogne.

Je donne ordre également au ministre de la guerre d'envoyer à la Corogne 150 hommes d'infanterie, qui seront aussi répartis sur les vaisseaux.

Voyez l'ambassadeur d'Espagne ici pour causer sur la situation de cette escadre. Vous lui ferez sentir combien il est ridicule de ne pas faire passer au bassin les vaisseaux qui sont au Ferrol, et combien il serait avantageux à l'Espagne qu'ils pussent bientôt sortir, puisque cela peut compromettre sa neutralité.

Vous lui ferez part de ces mesures et de ce passage de troupes. Vous aurez soin de faire passer les hommes qui vont à Cadix par la Catalogne, et les hommes qui vont au Ferrol par Bayonne. Faites passer les détachements à cinq jours l'un de l'autre, et enfin que toutes les précautions soient prises pour que les vivres de ces vaisseaux soient complétés, ainsi que les poudres. Comme c'est nous qui en fournissons à l'Espagne, on pourrait les passer par mer sur un vaisseau espagnol qui n'irait pas au Ferrol, mais dans un port tout près; et ensuite on les dirigerait par terre. Si ce moyen présente trop de dangers, faites-les passer par terre par Bayonne.

Conférez sur tous ces objets avec Gravina.

Il est temps que vous me remettiez un projet pour l'expédition des deux frégates à envoyer en Amérique.

Je n'ai pas besoin de vous dire que tous les bâtiments en rade à Brest, l'île d'Aix, le Ferrol, Cadix, Toulon, doivent exercer les équipages et l'infanterie qu'ils ont à leur bord, soit au canon, soit aux manœuvres. Il faut d'abord amariner les troupes. Il faut pour cela que dans la rade les garnisons nagent dans les canaux de l'escadre, même quand il y a un peu de mer. Faites-leur passer l'instruction qui a été faite pour la flottille.

Dites aux amiraux qui les commandent que nos soldats sont capables de tout; que, quand on leur aura appris à gouverner un canot avec un seul timonier, il faut aussi apprendre aux plus lestes à monter sur les màts, et, pour les encourager, tous les jours d'exercice, donnez une récompense à celui qui montera le plus haut:

Je désire aussi que, dans l'escadre de Brest, vous diminuiez le complet des équipages d'une vingtaine ou trentaine de matelots, lesquels seraient remplacés par des troupes de terre. Cela vous donnerait, pour la rade de Brest seule, de quoi armer un vaisseau.

L'escadre de Brest doit être prête à lever l'ancre au 14 juillet, au nombre d'au moins 20 vaisseaux de guerre, avec autant de vivres qu'il est possible qu'un vaisseau en porte.

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Saint-Cloud, 22 floréal an XII (12 mai 1804).

On m'assure que l'Indomptable n'est pas encore dans le bassin de Toulon. Il y a dans ce port une lenteur que je ne sais à quoi attribuer. Depuis un an, on a mis à Brest quinze vaisseaux en rade, et on n'en a mis à Toulon que trois ou quatre.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7744. AU CONTRE-AMIRAL DECRES.

Saint-Cloud, 22 floréal an XII (12 mai 1804). Nos vaisseaux et frégates ne sont pas assez armés. Ayant cependant plus de monde à bord, nous devrions les armer davantage que les Anglais. Chaque vaisseau devrait avoir au moins dix ou douze obusiers de 36 et deux de 48. Ces pièces sont très-légères, puisqu'elles pèsent moins de 1,800, et non-seulement la mitraille est meurtrière, mais on peut employer des obus et des boulets qui, tirés de trèsprès, ne laissent pas de faire un grand effet contre les màtures.

Nous avons 20 vaisseaux à Brest; il nous faudrait donc 200 à 250 de ces obusiers; soixante ou quatre-vingts à Rochefort, une centaine à Toulon. Faites-moi connaître si les vaisseaux de ces escadres en sont armés, et, s'ils ne le sont pas, quels moyens il faut prendre pour en avoir : voilà cinq ans que j'en demande.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7745. AU CITOYEN TALLEYRAND,

MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES.

Saint-Cloud, 23 floréal an XII (13 mai 1804).

Je désire, Citoyen Ministre, que vous expédiiez un courrier au général Hédouville pour lui faire connaitre que, quarante-huit heures après la réception de ce courrier, il parte, sous prétexte d'un congé demandé pour sa santé, et revienne par Berlin. Il emmènera sa femme et sa maison, et ne laissera que le premier secrétaire de légation, en qualité de chargé d'affaires. Il doit dire à l'Empereur que,

sa santé exigeant qu'il prenne les eaux, il quitte Pétersbourg, mais qu'il espère y revenir après les avoir prises. Si, lors de son départ, il a occasion de parler au ministre et même à l'Empereur, il doit le faire très-ferme et dire que nous ne pouvons qu'être extrêmement peinés de voir la Russie se mêler de nos affaires intérieures. Du reste, il réglera son langage sur l'effet qu'auront fait à Pétersbourg les nouvelles de ce qui s'est passé à Paris. Mais, dans tous les cas, il doit, quand même on serait revenu à Pétersbourg et que nous y serions le mieux du monde, exécuter l'ordre de partir juste dans les quarante-huit heures de la réception du courrier. Répétez-lui bien que je ne veux pas la guerre, mais que je ne la crains avec personne, et que, si mon avénement à l'empire doit être aussi illustré que le berceau de la République, ce ne sera qu'à la nouvelle confusion des ennemis de la France.

Écrivez à notre ministre à Berlin pour lui faire part du retour d'Hédouville, afin qu'on en sache la cause à Berlin. Dictez-lui le langage ferme et fier à tenir dans cette circonstance. C'est bien assez d'avaler sur mer les avanies de l'Angleterre, sans être obligé d'avaler encore les impertinences de la Russie.

Ayez soin d'envoyer par votre courrier des numéros du Moniteur depuis quinze jours, soit à Berlin, soit à Saint-Pétersbourg.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7746.

AU CITOYEN TALLEYRAND.

Saint-Cloud, 23 floréal an XII (13 mai 1804).

Je désire, Citoyen Ministre, être instruit demain, par un billet, de ce qu'a porté le courrier descendu ce matin chez le ministre de Prusse.

Vous pouvez dire à ce ministre que mon intention est de ne pas souffrir le ton et la morgue de la cour de Russie; que je ne puis voir qu'avec indignation que, du fond de la Russie, on veuille se mêler des affaires intérieures de la France; que le Pape nous a remis Vernègues, mais qu'il n'en est pas moins insultant que Vernègues et d'Entraigues, qui tous deux ont été les ministres du comte de Lille, sous le titre d'attachés à la légation russe à Venise et à Gènes du temps de la coalition, restent accrédités en pays étrangers comme agents de la Russie; que je n'ai pas été moins choqué de voir qu'on ait envoyé ici M. de Bestrof, connu par sa conduite inconsidérée à Paris; que j'aurais déjà, si les menaces de la Russie m'avaient inspiré quelques craintes, donné l'ordre aux deux régiments qui ont eu ordre

de quitter le Hanovre d'y retourner, et que je n'en ai rien fait; que je n'ai aucune espèce de crainte de la Russie; que la seule chose fàcheuse dans cette circonstance serait que, n'étant point garanti par la Prusse qu'aucune armée ne traversàt ses États, je fusse forcé d'envoyer en Hanovre 25,000 hommes; ce qui ne sera jamais si Sa Majesté Prussienne me fait dire qu'elle me garantit que, dans aucun cas, elle n'accordera passage sur son territoire à une armée russe; que l'on nous assure que le chargé d'affaires de Russie à Ratisbonne a reçu l'ordre de faire une note relative au duc d'Enghien; que la réponse sera telle qu'elle fera tomber le talisman de la Russie; que toute l'Europe me rend la justice que je ne me mèle des affaires intérieures d'aucun État, et que je ne souffrirai point qu'on veuille faire le contraire en France; qu'il est extrêmement inconvenant que la Russie me propose d'être médiateur et veuille que je le sois pour les affaires d'Allemagne, en ne les traitant qu'avec la partie intéressée, qui est Vienne.

Je désire que vous envoyiez au citoyen Laforest la copie de la note de M. Oubril, pour qu'il la montre à Berlin assez publiquement pour démentir ce qu'ont dit les Russes, qu'ils n'avaient point demandé à intervenir pour les affaires d'Allemagne. Cette lettre est bonne à envoyer à Ratisbonne et à Munich.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7747.

AU CITOYEN LACÉPÈDE.

Saint-Cloud, 24 floréal an XII (14 mai 1804). Citoyen Lacepède, Grand Chancelier de la Légion d'honneur, le nouvel ordre des choses laisse votre place dans toute son intégrité. Il me serait impossible de vous remplacer, et je crois trop à la vérité des sentiments que vous m'exprimez dans votre lettre pour penser que vous persistiez dans votre projet. L'archichancelier ne peut remplir les fonctions de chancelier de la Légion d'honneur; tout ce qui tient à cette Légion doit rester et se consolider dans son organisation actuelle.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7748. DÉCISION.

Saint-Cloud, 24 floréal an XII (14 mai 1804).

Le grand chancelier de la Légion Approuvé la nomination de d'honneur demande la place d'architecte l'architecte. Il est nécessaire qu'un,

de la Légion pour le citoyen Peyre, et devis soit fait, signé en règle, et annonce que le devis des réparations homologué devant notaire, et que,

à faire à l'hôtel de Salm s'élève à 250,000 francs.

sous quelque prétexte que ce soit, l'architecte ne puisse le dépasser et entraîner la Légion dans des dépenses ruineuses. L'argent qu'on dépense en bâtiments est un argent perdu.

BONAPARTE.

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Saint-Cloud, 26 floréal an XII (16 mai 1804).

Il est nécessaire, Citoyen Ministre, que vous me fassiez un récit sur la conduite du citoyen Willaumez, commandant la frégate la Poursuivante, dans son combat avec un vaisseau anglais. Vous me ferez ce récit en forme de rapport, en m'apprenant son arrivée en France, afin qu'il lui soit accordé des récompenses.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7750. DÉCISION.

Saint-Cloud, 27 floréal an XII (17 mai 1804).

Proposition de rendre publics les Lui faire donner 3,000 francs procédés du citoyen Bralle pour le rouissage du chanvre, et de récompenser

l'auteur de cette découverte.

de gratification et lui faire connaître que l'ordre est donné pour mettre en usage sa découverte; et que si, dans le courant d'une année, elle a réussi autant qu'on l'espère, il lui sera accordé une pension proportionnée à l'utilité

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Saint-Cloud, 28 floréal an XII (18 mai 1804).

Citoyen Consul, votre titre va changer; vos fonctions et ma confiance restent les mêmes. Dans la haute dignité d'archichancelier de l'Empire, dont vous allez être revêtu, vous manifesterez, comme

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