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l'occupation à cette grande quantité d'ouvriers. Il faut donc mettre en construction des frégates, des bagares, des bricks. Il faut, sous le point de vue d'esprit public, que les ouvriers des côtes ne meurent point de faim, et que les départements qui bordent la mer, qui ont été les moins attachés à la révolution, s'aperçoivent aussi que le temps viendra où la mer sera aussi notre domaine. Saint-Domingue nous coûtait deux millions par mois; les Anglais l'ont prise; il faut mettre ces deux millions par mois rien que pour des constructions. Mon intention est d'y mettre la même activité que pour la flottille, hormis que, n'étant point pressé, on y mettra plus d'ordre. Je ne suis point pressé sur l'époque, mais je demande que l'on commence beaucoup.

Je vous prie de me présenter la semaine prochaine un rapport qui me fasse connaître la situation actuelle de notre marine, de nos constructions, ce qu'il faudrait construire, dans quels ports, et ce que cela coûterait par mois, en partant du principe que j'aime mieux que vous mettiez dix-huit mois à faire un vaisseau et que vous en fassiez le tiers de plus.

Quant aux vaisseaux, je voudrais les construire sur le même plan, les frégates sur le modèle de l'Hortense ou de la Cornélie, qui paraissent très-bonnes; pour les vaisseaux, prendre les meilleurs vaisseaux, et partout faire des vaisseaux de 80 et à trois ponts, hormis à Anvers, où il me paraît plus prudent de commencer d'abord par des vaisseaux de 74.

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Les croisières anglaises abordent les bâtiments neutres au moment où ils se disposent à entrer dans les ports français. Ils prennent deux hommes de l'équipage et mettent en place deux espions, qui restent ainsi dans les ports francais pendant tout le temps que le bâtiment neutre y séjourne. Il est nécessaire que, par une circulaire, vous fassiez connaître cette manœuvre à tous les commandants des ports; que vous recommandiez qu'on fasse une revue des équipages des bâtiments neutres qui arrivent, et que, si on découvre un Anglais ou un homme suspect, on l'arrête. Qu'on arrête également les hommes de l'équipage et qu'on les interroge séparément, pour découvrir la vérité. Tout capitaine de bâtiment convaincu d'avoir introduit des espions en France serait traité comme complice d'espionnage, et le

bâtiment confisqué. Il serait peut-être même convenable de faire imprimer cette circulaire.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7706.AU GÉNÉRAL SAINTE-SUZANNE.

Saint-Cloud, 1er floréal an XII (21 avril 1804).

Citoyen Général Sainte-Suzanne, j'ai accordé au citoyen Bulach, votre beau-père, la permission de jouir de son fief sur la rive droite du Rhin, et, en considération des pertes que vous avez faites par suite des différentes suppressions de la révolution, je vous ai accordé un des domaines de l'État de Parme à la disposition du Gouvernement. Je vous prie de voir dans ces dispositions le désir que j'ai de vous prouver la reconnaissance nationale pour les bons et grands services que vous avez rendus à la patrie.

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Saint-Cloud, 1er floréal an XII (21 avril 1804).

Le département de l'Ourthe fournit 9 chaloupes canonnières; il paraît qu'elles sont presque toutes finies.

De Mézières, 4 chaloupes canonnières, de 310 à 313, sont également parties. Nous avons ou sommes sur le point d'avoir 13 chaloupes canonnières à Dordrecht.

De Strasbourg, 4 chaloupes et 2 péniches sont parties également pour Dordrecht.

De Colmar, 4 chaloupes sont également parties pour Dordrecht. Nous avons donc 21 chaloupes canonnières et 2 péniches à Dordrecht, et 6 autres chaloupes canonnières sont en construction à Colmar. Il est indispensable de faire vérifier la situation de ces 6 chaloupes canonnières, afin d'en arrêter tout ce qui ne serait pas encore avancé et d'être certain que le reste sera promptement disponible.

Des 21 chaloupes canonnières qui sont à Dordrecht, il faudrait en diriger 10 à Rotterdam, ainsi que les deux péniches; le capitaine de la Libre les ferait armer. Le général Marmont ferait fournir des garnisons, et la frégate, les officiers et les équipages; et, pour que la frégate ne reste pas totalement désarmée, il sera bon de faire sur le Rhin, la Meuse et la Moselle une levée de 300 matelots, qu'on enverra partie à Flessingue et partie à Rotterdam ou Helvoet-Sluys.

Les 11 autres chaloupes seront dirigées de Dordrecht sur Flessingue, où elles seront le plus promptement possible armées.

La division de chaloupes canonnières d'Helvoet-Sluys armée, on décidera si elle doit rejoindre la première partie à Flessingue, ou s'en servir pour assurer la navigation de Hambourg en Hollande, derrière la rangée de petites îles qui existent.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7708. A S. S. LE PAPE.

Saint-Cloud, 2 floréal an XII (22 avril 1804).

Très-saint Père, je remercie Votre Sainteté du chapeau de cardinal qu'elle a bien voulu donner à l'archevêque de Bologne.

Pour sortir de l'embarras où me jettent les observations que Votre Sainteté a faites sur les affaires de Milan, j'ai pris le parti d'attirer directement à moi tout ce qui est relatif au concordat de la République italienne, et j'ai ordonné que celui qui est chargé de ces affaires à Milan se rendit à Paris. Je verrai à les terminer avec le cardinallégat. Je prie donc Votre Sainteté de lui donner tous ses pouvoirs à cet effet. Elle sait le plaisir que j'éprouve à faire quelque chose qui lui soit agréable.

Je remercie Votre Sainteté des choses aimables qu'elle me dit relativement à l'arrivée de ma mère à Rome. Le climat de Paris est beaucoup trop humide et trop froid pour elle. Mon premier médecin lui a conseillé de se fixer dans les pays chauds plus analogues à son climat naturel. Quelque parti qu'elle prenne, je ne cesserai de la recommander à Votre Sainteté.

Je suis avec un respect filial, de Votre Sainteté, le très-dévoué fils. BONAPARTE.

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Je désire, Citoyen Ministre, que vous envoyiez en poste un brigadier de gendarmerie d'élite à Blois, pour y arrêter le prêtre Habert, rebelle. Vous lancerez le mandat d'arrêt contre ce dernier directement. L'officier que vous enverrez ne devra s'adresser, ni au préfet, ni au commissaire de police.

Archives de l'Empire.

pour l'arrêter,

BONAPARTE.

7710. NOTE POUR LE MINISTRE DE LA MARINE.

Saint-Cloud, 4 floréal an XII (24 avril 1804),

Le Havre n'est pas propre à faire des armements en temps de guerre; mais la paix viendra, et l'on pourra choisir son moment pour faire sortir, en temps opportun, les vaisseaux que l'on aura construits au Havre, et pour faire leur armement en rade.

Par ordre du Premier Consul.

Archives de la marine.

7711. AU CITOYEN CRETET,

CONSEILLER D'ÉTAT, CHARGÉ DES PONTS ET CHAUSSÉES.

Saint-Cloud, 4 floréal an XII (24 avril 1804).

Citoyen Cretet, Conseiller d'État, je vois avec plaisir, par votre lettre, que les fonds sont faits pour les ponts. Faites donc travailler à celui du jardin des plantes avec la plus grande activité; que nous puissions y passer au mois de nivôse prochain. Vous pourriez ne point vous presser de rendre les 500,000 francs à la caisse d'amortissement, et les employer d'abord à presser les travaux des quais Desaix et Bonaparte avec toute l'activité possible. Vous rembourseriez la caisse d'amortissement avec la rentrée des fonds affectés à ces deux quais.

Je verrai avec grand plaisir, à mon premier voyage à Ostende, que l'on ait déjà commencé l'écluse de chasse.

Je désirerais une petite note de ce qu'on fera dans cette campagne sur les derniers projets arrêtés dans mon dernier voyage, et en général sur tous les travaux neufs entrepris.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7712. AU GÉNÉRAL SOULT.

Saint-Cloud, 4 floréal an XII (24 avril 1804). Citoyen Général Soult, je vous prie de vous informer particulièrement pourquoi le 19° de ligne est toujours faible. Il paraîtrait qu'il n'est qu'à 1,700 hommes. Il me semble cependant l'avoir bien avantagé dans la conscription depuis plusieurs années. Voyez s'il ne donnerait pas des congés et s'il n'y aurait point de vice d'administration. BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

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Saint-Cloud, 5 floréal an XII (25 avril 1804).

Sénateurs, votre adresse du 6 germinal dernier n'a pas cessé d'être présente à ma pensée; elle a été l'objet de mes méditations les plus constantes.

Vous avez jugé l'hérédité de la suprême magistrature nécessaire pour mettre le Peuple français à l'abri des complots de nos ennemis et des agitations qui naîtraient d'ambitions rivales. Plusieurs de nos institutions vous ont, en même temps, paru devoir être perfectionnées pour assurer, sans retour, le triomphe de l'égalité et de la liberté publique, et offrir à la nation et au Gouvernement la double garantie dont ils ont besoin.

Nous avons été constamment guidés par cette grande vérité : que la souveraineté réside dans le Peuple français, en ce sens que tout, tout sans exception, doit être fait pour son intérêt, pour son bonheur et pour sa gloire. C'est afin d'atteindre ce but que la suprême magistrature, le Sénat, le Conseil d'État, le Corps législatif, les colléges électoraux et les diverses branches de l'administration sont et doivent être institués.

A mesure que j'ai arrêté mon attention sur ces grands objets, je me suis convaincu davantage de la vérité des sentiments que je vous ai exprimés, et j'ai senti de plus en plus que, dans une circonstance aussi nouvelle qu'importante, les conseils de votre sagesse et de votre expérience m'étaient nécessaires pour fixer toutes mes idées.

Je vous invite donc à me faire connaître votre pensée tout entière. Le Peuple français n'a rien à ajouter aux honneurs et à la gloire dont il m'a environné; mais le devoir le plus sacré pour moi, comme le plus cher à mon cœur, est d'assurer à ses enfants les avantages qu'il a acquis par cette révolution qui lui a tant coûté, surtout par le sacrifice de ce million de braves morts pour la défense de ses droits.

Je désire que nous puissions lui dire, le 14 juillet de cette année : Il y a quinze ans, par un mouvement spontané, vous courûtes aux armes, vous acquîtes la liberté, l'égalité et la gloire. Aujourd'hui ces premiers biens des nations, assurés sans retour, sont à l'abri de toutes les tempêtes; ils sont conservés à vous et à vos enfants : des institutions conçues et commencées au sein des orages de la guerre intérieure et extérieure, développées avec constance, viennent de se terminer, au bruit des attentats et des complots de nos plus mortels ennemis, par l'adoption de tout ce que l'expérience des siècles et des

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