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Écrivez à Francfort et à Hambourg qu'on dresse l'état des émigrés résidant dans ces villes, leur àge, leur qualité, prénoms, et, s'il se peut, le département dont ils sont ; et qu'on vous envoie, sous quinzaine, ledit état. Il faudrait peut-être demander à Munich l'arrestation de l'évêque de Châlons.

Archives des affaires étrangères.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7631.

-AU CITOYEN RÉAL.

La Malmaison, 28 ventôse an XII (19 mars 1804).

Citoyen Réal, Conseiller d'État, je vous envoie les papiers du duc d'Enghien. J'ai gardé le paquet de sa correspondance avec le comte de Lille, qui ne contient rien d'important que deux lettres de bonne année, et une relative aux prétendues propositions qui leur ont été faites par la Prusse pour qu'ils renoncent à leurs droits au trône.

Il est question, dans le procès-verbal, d'un portefeuille rouge où il y aurait des lettres de la duchesse de Bourbon sa mère. Ce portefeuille ne m'a pas été envoyé.

Je vous transmets aussi un rapport de Fribourg, que Caulaincourt m'envoie.

Je désire deux choses: la première, que vous fassiez mettre dans tous les journaux un article qui fasse connaître que l'Angleterre, au moment où elle envoyait Georges sur nos côtes, prenait à solde tous les émigrés qui se trouvaient en Allemagne; la deuxième, que vous envoyiez deux agents adroits, l'un à Munich, l'autre à Fribourg, qui prendraient les noms de tous les émigrés qui s'y trouvent, avec leur âge et le département dont ils sont, afin que ces notes puissent nous servir à arrêter enfin notre liste d'émigrés.

Je vous envoie aussi une note relative à un employé de la poste qui a été arrêté, et une autre relative à un passage d'un journal qui s'imprime à Wissembourg et qu'il faut faire supprimer.

Il faut donner la consigne aux frontières de ne laisser rentrer aucun Français, même avec des passe-ports de nos ministres en pays étrangers. Ils ne pourront passer qu'avec des passe-ports du ministre des relations extérieures et du grand juge; et ceux qui seraient soupçonnés d'avoir émigré seront mis en dépôt jusqu'à ce qu'on en ait rendu compte au grand juge.

Caulaincourt me mande que le général Desnoyers, qui assurait n'avoir pas quitté Strasbourg depuis dix mois, arrivait de Leipzig depuis peu avec une grande quantité d'argent.

Enfin je vous prie de consulter Méhée sur notre agent près l'électeur de Bade, nommé Massias, pour savoir s'il est ou non marié, et quelles sont les preuves de suspicion contre lui.

Il paraît que le citoyen Boll, président du tribunal de Wissembourg, et Meyer, juge, sont les rédacteurs de la gazette de cette ville. Caulaincourt me mande qu'il n'y a qu'un cri contre eux dans le département; que le préfet en a déjà écrit plusieurs fois au grand juge; que le général de la division et la gendarmerie en sont mécontents. Expédiez, par un courrier, l'ordre de les faire arrêter. Comme ils sont juges, faites signer le mandat d'arrêt par le grand juge, en le motivant sur l'article de la constitution. Faites en même temps saisir leurs papiers, et faites-les conduire dans la citadelle de Strasbourg.

Le sous-préfet de Wissembourg paraît aussi très-mauvais. Faites prendre des renseignements sur son compte.

Caulaincourt me mande qu'il faut éloigner au plus tôt les prisonniers de Strasbourg, surtout l'abbé Wemborn, qui a du crédit parmi le clergé. On peut sans inconvénient les faire filer sur Paris.

Je vous recommande de prendre en secret avec Desmarêts connaissance de ces papiers. Il faut empêcher qu'il ne soit tenu aucun propos sur le plus ou moins de charges que portent ces papiers.

Si Desmarêts croit pouvoir présenter les noms de cinq ou six cents personnes qui seraient aujourd'hui à l'étranger, pour maintenir sur la liste, il faudrait me la présenter; mais il faudrait savoir ce qu'ils ont de biens et mettre bien leurs prénoms.

Comm. par M. Léonor Fresnel.

BONAPARTE.

7632.

AU GÉNÉRAL MURAT, GOUVERNEUR DE PARIS. La Malmaison, 28 ventôse an XII (19 mars 1804). Citoyen Général Murat, j'ai reçu votre lettre. Si le duc de Berry était à Paris logé chez M. de Cobenzl, et M. d'Orléans logé chez le marquis de Gallo, non-seulement je les ferais arrêter cette nuit et fusiller, mais je ferais aussi arrêter les ambassadeurs et leur ferais subir le même sort, et le droit des gens ne serait en rien compromis. Mais, comme il est de toute impossibilité que ces ministres, sous peine de risquer leur tête, se fussent portés à une démarche aussi insensée, et comme, bien loin d'autoriser cette conduite, le cabinet de Vienne ne veut autoriser le séjour d'aucun prince français à Vienne, je ne veux faire aucune perquisition chez eux. Vous ferez bien de

faire arrêter celui qui vous a donné cet avis, qui ne peut être qu'un misérable. Tout le monde sait, hormis les badauds, que les maisons des ambassadeurs ne sont point des asiles pour les crimes d'État. Ne vous laissez donc pas amuser par de pareilles folies. Rejetez cela bien loin, et ne souffrez pas que devant vous on dise cela. Quant à la seconde partie, le prince Charles, vous sentez vous-même combien cela est horriblement absurde. Le prince Charles est un homme brave et loyal auquel je suis particulièrement attaché, et Cobenzl et Gallo sont des hommes qui, bien loin de cacher des individus qui conspireraient contre moi, seraient les premiers à m'en donner avis. Mon intention n'est pas même qu'il y ait aucune surveillance extraordinaire autour de leurs maisons.

Il n'y a pas d'autre prince à Paris que le duc d'Enghien, qui arrivera demain à Vincennes. Soyez certain de cela, et ne souffrez même pas qu'on vous dise le contraire.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7633.

AU CITOYEN TALLEYRAND.

La Malmaison, 29 ventôse an XII (20 mars 1804).

Je vous envoie, Citoyen Ministre, l'extrait d'un journal qui s'imprime en Hollande. Demandez sur-le-champ la suppression de ce journal.

Archives des affaires étrangères.

(En minute aux Arch, de l'Emp.)

BONAPARTE.

7634.AU GÉNÉRAL SOULT,

COMMANDANT LE CAMP DE SAINT-OMER.

La Malmaison, 29 ventôse an XII (20 mars 1804). Citoyen Général Soult, par l'état du premier inspecteur d'artillerie, vous devez avoir treize mortiers à semelle à Boulogne et quatre à Étaples. Quoique le nombre de treize mortiers à grande portée pour Boulogne soit déjà raisonnable, je croyais cependant que vous en aviez davantage. Je désire savoir combien vous avez de mortiers à la Gomer; de ces derniers, une quarantaine ne serait point de trop.

Le fort Rouge doit être armé de douze pièces de 36; faites-moi connaître combien il en existe à Boulogne et si les affûts sont prêts. Je ne sais pas si Sganzin a persisté dans son projet de placer à ce fort deux mortiers. Si l'on pouvait y mettre deux mortiers à grande

portée, ils tiendraient l'ennemi éloigné de plus de 2,500 toises du port.

J'avais désiré que l'on plaçât aussi deux mortiers à plaque sur le musoir; faites-moi connaître s'ils existent.

Je vous prie de me faire également connaître si l'on a placé sur l'est de la jetée de Boulogne les deux mortiers pour compléter la défense de la rade.

J'ai donné ordre au ministre de la marine de faire passer la 4° division de bateaux canonniers à Wimereux, et la 2o à Ambleteuse. J'ai choisi exprès ces deux divisions, parce que ce sont des bateaux d'ancienne construction.

Je désire savoir si l'on a changé la plate-forme des pièces sur les bateaux canonniers, de manière qu'on puisse les diriger dans tous les sens.

Je n'aurais voulu rien décider sur les cinquante-deux bâtiments destinés à l'embarquement de la cavalerie d'Étaples; cependant, si cela était indispensablement nécessaire pour exécuter le barrage et l'écluse de chasse, votre bassin, avec les nouvelles dimensions, devrait contenir bien des bâtiments. Je ne voudrais pas non plus trop embarrasser Ambleteuse, parce qu'il serait possible que j'y fisse venir une partie de la flottille batave. Faites-moi connaître le nombre des bâtiments qui sont au delà du pont.

Quant aux péniches, j'attendrai, pour en disposer, qu'il y ait quatre divisions bien formées à Boulogne.

Cinq jours d'eau sont suffisants pour les écuries; mais bien entendu que, tous les jours, tant que la flottille restera dans le port, on remplacera l'eau qui aura été consommée.

Le ministre donnera des ordres pour la disposition des citernes. Si les embarcations ne peuvent pas suffire, on verra à se servir des bateaux de Terre-Neuve, dans lesquels on mettra des barriques pleines d'eau.

La pensée que les Anglais aient tâché d'empester le continent, en jetant sur les côtes des balles de coton venant du Levant, fait horreur.

Archives de l'Empire.

7635.

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BONAPARTE.

AU GÉNÉRAL NEY, COMMANDANT LE CAMP DE MONTREUIL. La Malmaison, 29 ventôse an XII (20 mars 1804). Citoyen Général Ney, je suis instruit que les Anglais ont vomi des ballots de coton sur nos côtes. On a pensé que ces ballots pouvaient

être empoisonnés. Donnez-moi sur ce fait tous les détails qu'on pourrait avoir. Il sera triste de penser qu'ils aient poussé si loin l'oubli de tous les principes.

Archives de l'Empire.

7636. ARRÊTÉ.

BONAPARTE.

Paris, 29 ventôse an XII (20 mars 1804). ARTICLE 1". — Le ci-devant duc d'Enghien, prévenu d'avoir porté les armes contre la République, d'avoir été et d'être encore à la solde de l'Angleterre, de faire partie des complots tramés par cette dernière puissance contre la sûreté intérieure et extérieure de la République, sera traduit à une commission militaire, composée de sept membres nommés par le général gouverneur de Paris, et qui se réunira à Vincennes.

ART. 2. Le grand juge, le ministre de la guerre et le général gouverneur de Paris sont chargés de l'exécution du présent arrêté. BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7637.

AU GÉNÉRAL MURAT, GOUVERNEUR DE PARIS.

La Malmaison, 29 ventôse an XII (20 mars 1804), 4 heures du soir. Général, d'après les ordres du Premier Consul, le duc d'Enghien doit être conduit au château de Vincennes, où les dispositions sont faites pour le recevoir. Il arrivera probablement cette nuit à cette destination. Je vous prie de faire les dispositions qu'exige la sûreté de ce détenu, tant à Vincennes que sur la route de Meaux par laquelle il vient. Le Premier Consul a ordonné que le nom de ce détenu et tout ce qui lui serait relatif fût tenu très-secret. En conséquence, l'officier chargé de sa garde ne doit le faire connaître à qui que ce soit; il voyage sous le nom de Plessis. Je vous invite à donner, de votre côté, les instructions nécessaires pour que les intentions du Premier Consul soient remplies.

Par ordre du Premier Consul.

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COMMANDANT DU CHATEAU DE VINCENNES.

La Malmaison, 29 ventôse an XII (20 mars 1804), 4 heures et demie. Un individu dont le nom ne doit pas être connu, Citoyen Commandant, doit être conduit dans le château dont le commandement

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