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en rade. Ces renseignements une fois pris, vous vous rendrez à Marseille pour y observer l'esprit des troupes et des habitants. Vous vous arrêterez un jour à Toulouse et à Lyon pour le même objet. Vous reviendrez en toute diligence à Paris.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7606. AU GÉNÉRAL DAVOUT, COMMANDANT LE CAMP DE BRUGES. Paris, 18 ventôse an XII (9 mars 1804).

Citoyen Général Davout, je reçois votre lettre du 16 ventòse. J'ai fait connaître à l'amiral Ver Huell que je n'approuvais pas que les bateaux canonniers passassent par les canaux. Il n'y a pas d'inconvénient de faire suivre cette route aux bateaux de transport. J'imagine que d'Ostende à Flessingue vous avez établi des détachements de cavalerie mobile; la côte doit en être couverte, de manière que, si un bâtiment venait à échouer, il fût sur-le-champ protégé. Vous devez aussi avoir des batteries mobiles d'artillerie légère, d'une pièce au moins par lieue, pour pouvoir protéger un bâtiment qui serait coupé et poursuivi. C'est par là que, sur les côtes de Bretagne, de Normandie et du Boulonnais, nous avons conservé un grand nombre de bâtiments, et plus que tout cela l'honneur attaché à notre pavillon, en déconcertant l'ennemi, qui voit nos expéditions et nos mouvements sans pouvoir les empêcher.

Il est convenable que toutes les fois que vous attendrez des convois de Flessingue, et qu'en général la mer sera bonne, une portion de vos chaloupes canonnières, bateaux canonniers et péniches, soit en rade pour protéger leur arrivée.

Voilà le moment où la guerre va s'engager entre votre rade et les Anglais. Il faut ne point épargner les boulets et les bombes, et, dès l'instant que l'ennemi est à portée, faire tirer avec la plus grande activité. Les canonniers de vos côtes sont quelquefois en retard. Je crois que vous n'avez point de pièces de canon de 24 légères. Dans ce cas, vous pourrez toujours vous servir avantageusement de six pièces de 12 et de six obusiers. Je ne sais si vous avez des obusiers que nous appelons prussiens, qui vont plus loin que les autres et dont la chambre contient quatre livres de poudre. Ces douze pièces d'artillerie seraient partagées à droite et à gauche du port, et seraient destinées à se porter sur la laisse de basse mer, pour protéger les bâtiments en rade ou dont on signalerait l'arrivée.

Faites lever un plan de la rade, et faites-y tracer la ligne d'embossage que doit prendre la flottille toutes les fois qu'elle sortira

pour s'exercer ou pour protéger l'arrivée de bâtiments. Ayez soin que la distance des batteries de la laisse de basse mer aux mortes et vives caux y soit exactement marquée.

Les corvettes de pêche doivent rester à Dunkerque. S'il y a un malentendu, écrivez au commandant de la marine à Dunkerque. Dès qu'elles seront toutes réunies là, allez en passer la revue, formez-en les garnisons, et faites-les aller plusieurs fois en rade.

Le général Dumas méprise sans doute cette lettre anonyme, quoique signée, qu'il a reçue.

Nous arrêtons tous les jours, à Paris, quelques brigands subalternes, de ceux portés sur la liste qui a été imprimée.

Le procès de Moreau, Pichegru, etc., s'instruit au tribunal criminel de la Seine. Les preuves sont très-nombreuses.

Je désire que vous m'envoyiez un profil où vous ferez marquer le montant de la mer aux moyennes, vives et mortes eaux, dans les ports d'Ostende et de Nieuport.

BONAPARTE.

A 9 heures du soir.

Georges vient d'être arrêté, à sept heures du soir, sur la place de l'Odéon. Ce brigand a tiré quatre coups de pistolet, qui heureusement n'ont blessé qu'un homme. Il a été pris vivant et sans avoir aucun mal. Il était déguisé en fort de la halle, et allait à un rendezvous pour avoir des renseignements sur la possibilité de franchir les murailles des barrières, qui, comme vous le savez, sont investies de sentinelles à cinquante pas de distance. Des brigands s'y sont présentés et ont été pris ou fusillés. Nous gardons le blocus encore quelques jours pour quatre ou cinq brigands d'une certaine importance.

Cette nouvelle est déjà sue dans Paris et fait sur le peuple un plaisir touchant. Faites-la passer à Marmont et Monnet.

Comm. par Mme la maréchale princesse d'Eckmühl.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

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La Malmaison, 18 ventôse an XII (9 mars 1804). Monsieur le Contre-Amiral Ver Huell, j'ai reçu votre lettre du 15 ventòse. J'ai appris avec plaisir votre arrivée à Ostende; je vous fais mon compliment sur la manœuvre hardie qui vous y a conduit. Je n'approuve point qu'on fasse passer les bateaux canonniers par

les canaux où passent les transports. Il faut que les bâtiments de guerre s'accoutument à la mer. Je désire donc qu'ils passent tous, dans des temps favorables et de la manière dont vous le déciderez, par mer.

Faites vérifier si, sur le rivage d'Ostende à Cadzand, il y a des batteries mobiles, afin que, s'il arrivait que des bâtiments échouassent sur la côte, ils fussent protégés, et que, dans aucun cas, l'armement et les hommes ne soient perdus.

J'apprends avec plaisir qu'on vous a fourni les matelots nécessaires; armez promptement votre seconde partie, car partout tout se prépare. BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7608. -AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Paris, 19 ventôse an XII (10 mars 1804).

Vous voudrez bien, Citoyen Ministre, donner ordre au général Ordener, que je mets à votre disposition, de se rendre dans la nuit, en poste, à Strasbourg. Il voyagera sous un autre nom que le sien; il verra le général de la division.

Le but de sa mission est de se porter sur Ettenheim, de cerner la ville, d'y enlever le duc d'Enghien, Dumouriez, un colonel anglais et tout autre individu qui serait à leur suite. Le général de la division, le maréchal des logis de gendarmerie qui a été reconnaître Ettenheim, ainsi que le commissaire de police, lui donneront tous les renseignements nécessaires.

Vous ordonnerez au général Ordener de faire partir de Schelestadt 300 hommes du 26° de dragons, qui se rendront à Rheinau, où ils arriveront à huit heures du soir.

Le commandant de la division enverra quinze pontonniers à Rheinau, qui y arriveront également à huit heures du soir, et qui, à cet effet, partiront en poste ou sur les chevaux de l'artillerie légère. Indépendamment du bac, il se sera assuré qu'il y ait là quatre ou cinq grands bateaux, de manière à pouvoir passer d'un seul voyage les 300 chevaux.

Les troupes prendront du pain pour quatre jours, et se muniront de cartouches. Le général de la division y joindra un officier de gendarmerie et une trentaine de gendarmes.

Dès que le général Ordener aura passé le Rhin, il se dirigera droit sur Ettenheim, marchera droit à la maison du duc et à celle de Dumouriez. Après cette expédition terminée, il fera son retour sur Strasbourg.

En passant à Lunéville, le général Ordener donnera ordre que l'officier de carabiniers qui a commandé le dépôt à Ettenheim se rende à Strasbourg en poste pour y attendre ses ordres.

Le général Ordener, arrivé à Strasbourg, fera partir bien secrètement deux agents, soit civils, soit militaires, et s'entendra avec eux pour qu'ils viennent à sa rencontre.

Vous donnerez ordre que le même jour et à la même heure, 200 hommes du 26 de dragons, sous les ordres du général Caulaincourt, auquel vous donnerez des ordres en conséquence, se rendent à Offenburg, pour y cerner la ville et arrêter la baronne de Reich, si elle n'a pas été prise à Strasbourg, et autres agents du Gouvernement anglais dont le préfet et le citoyen Méhée, actuellement à Strasbourg, lui donneront les renseignements.

D'Offenburg, le général Caulaincourt dirigera des patrouilles sur Ettenheim, jusqu'à ce qu'il ait appris que le général Ordener a réussi. Ils se prêteront des secours mutuels.

Dans le même temps, le général de la division fera passer 300 hommes de cavalerie à Kehl, avec quatre pièces d'artillerie légère, et enverra un poste de cavalerie légère à Willstett, point intermédiaire entre les deux routes.

Les deux généraux auront soin que la plus grande discipline règne; que les troupes n'exigent rien des habitants. Vous leur donnerez, à cet effet, 12,000 francs à chacun.

S'il arrivait qu'ils ne pussent pas remplir leur mission, et qu'ils cussent l'espoir, en séjournant trois ou quatre jours et en faisant faire des patrouilles, de réussir, ils sont autorisés à le faire.

Ils feront connaître aux baillis des deux villes que, s'ils continuent à donner asile aux ennemis de la France, ils s'attireront de grands malheurs.

Vous ordonnerez que le commandant de Neuf-Brisach fasse passer 100 hommes sur la rive droite, avec deux pièces de canon.

Les postes de Kehl, ainsi que ceux de la rive droite, seront évacués dès l'instant que les deux détachements auront fait leur retour.

Le général Caulaincourt aura avec lui une trentaine de gendarmes. Du reste, le général Caulaincourt, le général Ordener et le général de la division tiendront un conseil et feront les changements qu'ils croiront convenables aux présentes dispositions.

S'il arrivait qu'il n'y eût plus à Ettenheim ni Dumouriez ni le duc d'Enghien, on rendrait compte, par un courrier extraordinaire, de l'état des choses, et on attendrait de nouveaux ordres.

Vous ordonnerez de faire arrêter le maître de poste de Kehl, et autres individus qui pourraient donner des renseignements.

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Citoyen Général Ney, je reçois votre lettre du 18 ventòse. J'ai appris avec plaisir votre arrivée, et j'ai lu avec intérêt votre ordre du jour.

Convenez avec le général Soult du point de séparation de la côte, entre Étaples et Boulogne, qui sera du ressort de chaque armée, afin que, s'il arrive des accidents et des bateaux échoués qui ne seraient point protégés par des batteries mobiles, on sache l'officier qui en est responsable. Établissez le service comme vous l'entendrez pour que, depuis Saint-Valery-sur-Somme, la côte soit surveillée par des piquets de cavalerie et d'artillerie légère.

Exigez que les généraux de brigade ou les officiers que vous chargez de cette inspection soient continuellement à cheval, et que tout bâtiment qui échouerait sur la côte soit, à l'heure même, protégé et soustrait aux croisières ennemies.

Faites-moi faire un profil du fond d'Étaples, de la baie, depuis le point vis-à-vis la ferme Guilbert jusqu'à l'extrémité du banc aux Chiens, et faites-y coter les vives, moyennes et mortes eaux, à toutes les cent toises.

Faites exercer à la nage, sur des péniches et même sur des bateaux canonniers, votre division. Votre division de trente-six bateaux canonniers sera bientôt complète. Vous avez dans la baie un bel espace. Faites-moi connaître combien un bateau canonnier et une péniche peuvent parcourir d'espace dans une demi-heure, à la rame, sans voile et au moment du flot.

Je n'ai pas besoin de vous dire de faire manœuvrer beaucoup vos troupes. La dernière fois que je les ai vues, il m'a paru qu'elles en avaient besoin. J'avais fait des instructions pour former des carrés dans toute espèce de direction.

J'avais ordonné une route d'Étaples à Boulogne par. Neufchâtel; faites-moi connaître si elle est finie, afin que l'armée puisse, par cette route, se porter rapidement sur Boulogne.

Par le plan que vous m'avez envoyé, je vois que les sondes sont

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