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d'hommes arrêtés compromettent même des généraux aujourd'hui plus marquants. Si cela se confirme, j'en ferai bonne justice.

J'ai cru devoir vous faire connaître sur-le-champ les premiers soupçons, afin que cela puisse vous mettre sur les traces de quelque intrigue que ce soit, s'il y en a dans votre armée.

N'ayant pas le temps d'écrire à Davout, faites-lui passer ces mêmes renseignements.

A l'obscurité qui règne dans une des parties de ma dépêche, vous devez sentir que je ne tiens pas encore à cette dernière partie pour prononcer.

La police me fait espérer que, dans la fin de cette journée, elle aura Lajolais, Pichegru et Georges.

BONAPARTE.

Archives de l'Empire.

7542. AU GÉNÉRAL DAVOUT, COMMANDANT LE CAMP DE BRUGES. Paris, 24 pluviôse an XII (14 février 1804).

Citoyen Général Davout, je donne ordre au général Ver Huell de faire partir pour Ostende la première partie de la flottille batave. Dès l'instant qu'elle sera arrivée, vous y ferez fournir les garnisons par les corps qui sont désignés dans l'instruction que je vous ai envoyée. Les corvettes de pêche doivent avoir eu l'ordre de partir pour Dunkerque. Une partie de vos écuries devrait être aussi rendue à Boulogne ou à Calais. Toutefois, voilà déjà deux divisions de votre armée dont les moyens d'embarquement sont assurés. Il me semble que la seconde partie de la flottille batave pourra aussi bientôt partir. Il paraît que Dunkerque a besoin de garnisons. Les garnisons qui débarqueront de la première partie de la flottille batave seront envoyées sur-le-champ à Dunkerque. Il ne doit être mis aucun soldat sur les bâtiments de transport. Ces soldats ne peuvent rien ajouter à la défense de ces bâtiments, et, s'il arrive que les événements de mer les font tomber au pouvoir de l'ennemi, c'est ajouter à ce malheur la perte de plusieurs braves gens.

Nous avons découvert ici une trame ourdie avec beaucoup de mystère. Georges et une trentaine de brigands de sa bande étaient cachés à Paris depuis plusieurs mois. Pichegru était avec eux depuis quinze jours. Une partie est arrêtée; on est à la poursuite de l'autre partie. Leur ligne de communication de Paris au Tréport est saisie, et il y a quelque probabilité d'avoir dans les mains Pichegru et Georges. D'autres individus sont évidemment compromis. J'attends que cela s'éclaircisse davantage pour en faire une sévère justice. On

m'assure qu'il y a dans votre armée quelques officiers du 1er régiment de chasseurs qui nourrissent des sentiments de faction. Il y en a qui prétendent même que le colonel est un homme sur lequel le Gouvernement ne doit pas exclusivement compter.

Comm. par Mme la maréchale princesse d'Eckmühl.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

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Paris, 25 pluviôse an XII (15 février 1804).

Il est nécessaire, Citoyen Ministre, en même temps que vous ferez arrêter le général Moreau, de faire mettre les scellés sur ses papiers, tant à Paris qu'à Grobois, afin de faire procéder à leur dépouillement. BONAPARTE.

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Paris, 25 pluviose an XII (15 février 1804).

Citoyen Lavallette, Commissaire du Gouvernement près les postes, on m'assure qu'un des directeurs de la poste recevait les lettres du général Moreau. Arrêtez ses paquets et faites-les ouvrir pour en tirer les lettres adressées à ce général, qui, à l'heure qu'il est, doit être arrêté.

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Paris, 25 pluviôse an XII (15 février 1804). Monsieur le Contre-Amiral Ver Huell, vous partirez au premier temps favorable avec la première partie de votre flottille, et vous vous rendrez à Ostende. Là, vous mettrez la flottille sous les ordres d'un capitaine de vaisseau qui ait votre confiance, et vous retournerez à Flessingue pour organiser la seconde partie. Faites-moi connaître quand elle sera prête.

Les garnisons de la première partie de la flottille seront mises en règle à Ostende, et elle se chargera des vivres qu'on doit y mettre pour la traversée. On fera faire aussi là l'arrimage, de la manière conforme à l'instruction. En cas que le ministre de la marine ne vous l'ait pas envoyée, j'en joins ici un exemplaire.

Je désirerais bien que la seconde partie pùt ne pas tarder à partir. BONAPARTE.

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Paris, 26 pluviôse an XII (16 février 1804).

Je désire, Citoyen Grand Juge, que vous lanciez un mandat d'arrêt contre le général Souham et contre le général Liébert, comme prévenus de conspiration contre l'État avec les généraux Moreau, Pichegru et le brigand Georges.

Vous voudrez bien lancer un mandat d'amener contre madame Souham.

Arrivés à Paris, vous les ferez mettre au secret et interroger sur leurs relations avec le général Moreau et Pichegru, et particulièrement sur ce qui a été tramé à leur dernier voyage et sur les papiers trouvés sur l'agent David.

BONAPARTE.

Le général Moncey chargera un officier de gendarmerie de toutes ces arrestations. On fera mettre les scellés sur les papiers.

L'officier de gendarmerie se rendra chez le ministre de la guerre, qui lui remettra des ordres qui leur feront connaître qu'ils cessent de commander les divisions militaires où ils sont employés; que, dans une heure de la réception de l'ordre, ils cesseront de commander, et qu'ils remettront le commandement au plus ancien général de brigade, qui conservera ce commandement jusqu'à ce que les généraux de division qui remplaceront les généraux Souham et Liébert soient arrivés.

Archives de l'Empire.

7547.

AU CITOYEN REGNIER.

Paris, 26 pluviôse an XII (16 février 1804).

Faites partir demain, Citoyen Ministre, madame Damas pour se rendre dans une petite commune à son choix, à trente ou quarante lieues de Paris, en Bourgogne ou en Lorraine, où elle restera en surveillance.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7548. RÉPONSE DU PREMIER CONSUL

AU GÉNÉRAL DE BRIGADE CÉSAR BERTHIER.

Paris, 26 pluviôse an XII (16 février 1804).

Le Premier Consul, après avoir remercié l'orateur des sentiments qu'il venait de lui exprimer au nom de l'état-major de la division militaire de Paris, a dit,

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Que les soldats de la République, qui avaient reçu du Peuple français l'honorable mission de le défendre contre ses ennemis, mission dont les armées s'étaient acquittées avec autant de gloire que de bonheur, avaient plus de droit que les autres citoyens de s'indigner des trames que notre plus cruel ennemi avait formées jusqu'au sein de la capitale; que, quels que soient les services rendus par des citoyens, ils n'en sont que plus coupables, lorsqu'ils oublient leurs devoirs envers leur patrie, et qu'ils ourdissent contre elle des trames criminelles; que les circonstances actuelles offriront à la postérité deux inconcevables exemples: qu'il a été trois jours sans pouvoir croire à des trames aussi noires qu'insensées, mais qu'il avait été forcé de se rendre à l'évidence' des faits et de ne plus arrêter la marche de la justice; que jamais, sous son gouvernement, des hommes quels qu'ils soient, quels que soient les services qu'ils aient rendus, ne fausseront leurs serments et ne pratiqueront impunément des liaisons avec les ennemis de la France; mais que, dans les circonstances actuelles, l'union de tous les Français était un spectacle consolant pour son cœur; que ce n'était pas à eux qu'il avait besoin de répéter que ces attentats, si souvent renouvelés contre sa personne, ne pourront rien, n'eût-il autour de lui que le corps le moins nombreux de l'armée.

Extrait du Moniteur.

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Paris, 26 pluviôse an XII (16 février 1804).

Citoyen Cretet, Conseiller d'État, je désirerais connaître ce qu'il y a de fait de la route qui traverse la Corse, d'Ajaccio à Bastia, depuis vendémiaire an XII; ce qu'on compte y dépenser dans l'an XII, et ce qu'il faut faire encore pour qu'une voiture puisse, sans dételer, se rendre de l'une à l'autre de ces villes.

Je désire également que vous donniez l'ordre de travailler cette année à rendre très-praticables pour les voitures les routes depuis le mouillage des Sanguinaires, golfe d'Ajaccio, jusqu'à la ville, et de

puis Ajaccio jusqu'au petit port de Provenzale; enfin qu'on travaille pour achever le pont d'Ucciani, et qu'on fasse le devis et projet de deux ponts en bois les plus économiques possible sur les rivières de Liamone et Gravone, de manière que les routes d'Ajaccio à Vico et de Vico à Sartène ne soient jamais interceptées par le débordement de ces deux rivières.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7550. RÉPONSE DU PREMIER CONSUL

AU VICE-PRÉSIDENT DU SÉNAT.

Paris, 28 pluviôse an XII (18 février 1804). Depuis le jour où je suis arrivé à la suprême magistrature, un grand nombre de complots ont été formés contre ma vie. Nourri dans les camps, je n'ai jamais mis aucune importance à des dangers qui ne m'inspirent aucune crainte.

Mais je ne puis me défendre d'un sentiment profond et pénible, lorsque je songe dans quelle situation se trouverait aujourd'hui ce grand peuple, si le dernier attentat avait pu réussir; car c'est principalement contre la gloire, la liberté et les destinées du Peuple français que l'on a conspiré.

J'ai, depuis longtemps, renoncé aux douceurs de la condition privée; tous mes moments, ma vie entière sont employés à remplir les devoirs que mes destinées et le Peuple français m'ont imposés.

Le Ciel veillera sur la France et déjouera les complots des méchants.

Les citoyens doivent être sans alarmes : ma vie durera tant qu'elle sera nécessaire à la nation. Mais ce que je veux que le Peuple français sache bien, c'est que l'existence sans sa confiance et sans son amour serait pour moi sans consolation et n'aurait plus aucun but.

Extrait du Moniteur.

7551.

GRAND JUGE,

AU CITOYEN REGNIER,

MINISTRE DE LA JUSTICE.

Paris, 28 pluviôse an XII (18 février 1804).

Il faut dépayser la femme Pocheton, tenant auberge au Mans, et faire tenir son auberge par une personne sûre.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

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