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patrie, dans la gendarmerie et les meilleurs citoyens; et que je commence à ne plus savoir que penser de cette manière de se comporter, qui devient évidemment trop ridicule pour qu'elle soit de bonne foi. Je vous prie de donner la permission à M. Lainé de rester à Paris. BONAPARTE.

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Boulogne, 13 nivôse an XII (4 janvier 1804).

Je reçois, Citoyen Consul, votre courrier du 11. Nul doute qu'il ne faille nommer l'orateur qui aura le plus tôt fait son discours pour faire l'ouverture du Corps législatif. On doit s'en tenir aux compliments d'usage, sans parler de mon voyage, ni d'autre chose. Comme l'exposé de la situation de la République ne doit être présenté qu'après l'organisation du Corps législatif et la nomination du président, ce qui occupera probablement dimanche et lundi, nous aurons le temps de le revoir.

Maret m'envoie les communications ci-jointes, pour savoir si elles peuvent paraître dans le Moniteur. Ce qui m'y frappe le plus, c'est le titre de commandant d'une division d'élite de l'armée d'Angleterre. Premièrement, toutes les divisions sont des divisions d'élite, et il n'en faudrait pas davantage pour mettre la mésintelligence dans les troupes; ensuite je connais une division de la réserve qui se réunit à Arras, mais je ne connais point d'armée d'Angleterre. Qu'il soit donné une épée au général Junot, il n'y a pas d'inconvénient; qu'on en fasse un récit simple pour l'annoncer, cela me paraît encore trèsconvenable. Hors cela, il n'y a plus que du ridicule. Ce serait ici le cas de demander ce que fera la ville de Paris pour le général qui mettra le premier le pied en Angleterre. La ville de Londres a donné une épée à Nelson après la bataille d'Aboukir. Ce n'est pas que je ne sois persuadé que le général Junot le mérite; mais, depuis qu'il commande Paris, il n'a rien fait d'extraordinaire. Comme cela est fait, il faut, pour éviter du ridicule au préfet et au général, amoindrir autant que possible cette démarche. Je désirerais que l'épée fût donnée au nom du conseil municipal plutôt qu'au nom de la ville de Paris. Le conseil municipal peut vouloir effectivement donner une épée; mais, pour la ville de Paris, cela ne serait supportable qu'à quelqu'un qui aurait sauvé la ville.

Comm. par M. le duc de Cambacérès.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7449.AU GÉNÉRAL DAVOUT,

COMMANDANT LE CAMP DE BRUGES.

Boulogne, 13 nivôse an XII (4 janvier 1804).

Citoyen Général Davout, j'ai reçu les dépêches que vous m'avez expédiées par votre aide de camp. J'ai vu dans le journal anglais la plaisante proclamation des Écossais.

J'ai été hier à Calais; une vingtaine de matelots de Blankenberghe avaient déserté. On a dû vous en envoyer les noms. Faites-les arrêter et envoyer à Boulogne.

Je suis obligé de retourner à Paris sans voir votre armée. L'ouverture du Corps législatif nécessite mon retour. D'ailleurs je désire, étant à Ostende, aller jusqu'à Flessingue; mais je pense que la flottille batave n'est point encore en état d'ètre vue, et je ne voudrais pas avoir quelque chose de désagréable à leur dire..

Il paraît que ce général Sandos est un intrigant de bas étage; cependant je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous l'envoyiez à Hambourg, d'où il passera en Angleterre, pour être envoyé à Jersey. Quand il aura quelque chose d'important à dire, il débarquera sur la côte, et il sera traité selon l'importance de l'avis qu'il donnera. Veillez surtout à ce qu'il ne voie point nos côtes.

Comm. par Mme la maréchale princesse d'Eckmühl.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7450.

NOTES POUR LE MINISTRE DE LA MARINE.
Boulogne, 13 nivôse an XII (4 janvier 1804).

1o La note ci-jointe fera connaître au ministre les demandes que fait le citoyen Sganzin, pour pouvoir travailler avec 3,000 ouvriers au port d'Ambleteuse, et être en état de finir la première moitié le 15 pluviôse. Le génie militaire fournira les brouettes et les outils. Mais j'ai appris avec étonnement que 300 brouettes, que le citoyen Sganzin avait demandées au génie militaire et que celui-ci avait accordées, n'ont pas encore été prises.

Quant aux ingénieurs, j'écris au ministre de l'intérieur pour qu'il en envoie. Mais, en attendant, il faut que le citoyen Sganzin fixe son séjour à Ambleteuse, car ce port est le grand intérêt du moment. Boulogne paraît bien marcher.

Les bois qu'il demande doivent être facilement fournis par Calais; deux ou trois chasse-marée arriveront par là à Ambleteuse. Boulogne doit avoir une grande quantité de ces bois. Je prie donc le ministre

de régler définitivement cette affaire, et qu'à compter, au plus tard, du 15 nivôse, il y ait 3,000 ouvriers employés aux travaux d'Ambleteuse.

2o J'ai remis au ministre un rapport sur les constructions de SaintValery-sur-Somme. Les quatre chaloupes canonnières ne pourront être finies qu'à la fin de pluviòse. Il faut faire signifier aux entrepreneurs que si, au 15 pluviòse, elles ne sont pas à l'eau, on ne les prendra pas, et qu'ils seront tenus au remboursement de ce qu'ils auront reçu.

Il paraît qu'il manque des affûts de 18; il y en a à Paris; en faire envoyer de cette place.

3o Donner ordre aux deux péniches qui sont à Abbeville, de se rendre, dans le plus court délai, à Boulogne.

4. Faire former tous les ouvriers de Paris et de Compiègne en autant de compagnies qu'il y a de 100 hommes, et les diriger graduellement, de huit jours en huit jours, sur Boulogne.

Faire diriger sur Boulogne les contre-maîtres et autres formant la maistrance de tous les ouvriers qui sont à Paris et Compiègne, et surtout tous les calfats.

5o Faire connaître à Calais, à Saint-Omer et autres endroits du 1er arrondissement, que tout ce qui n'aura pas été lancé à l'eau et en armement au 15 pluviôse ne sera point reçu.

6o Faire armer la prame qui est depuis longtemps à Boulogne en état de tenir la mer, compléter son équipage, la faire tenir dans un emplacement du port d'où elle puisse sortir quand les circonstances l'exigeront. Faire conduire l'Amiral, bàtiment de commerce rasé, au delà du pont.

7° Donner ordre que toutes les péniches qui sont à Boulogne soient armées sur-le-champ d'un obusier et d'une pièce de 4, avec les affûts arrivés de Paris.

8° S'informer si on a fait, à Paris ou ici, des affûts pour cent pièces de 24, courtes, de bronze, que la terre doit fournir à la marine, dont dix envoyées à Saint-Omer, douze placées à la laisse de basse mer, et neuf pièces déjà rendues à la marine.

Si ces affûts ne sont pas construits, les faire le plus tôt possible. Me faire connaître s'il y a une grande différence de ces affûts aux affûts ordinaires de 24.

9° Prendre des mesures pour les constructions de Boulogne, en partant du principe général, que rien ne sera pris au delà du 15 pluviose.

10° Faire dresser l'état général de tous les bâtiments de la flottille

de transport qui seront à midi dans le port, l'espèce de tonnelage, le nombre de tonneaux, ce qu'ils peuvent porter de chevaux, et à quel usage on peut les destiner.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7451. AU CONSUL CAMBACÉRÈS.

Boulogne, 14 nivôse an XII (5 janvier 1804).

Je reçois, Citoyen Consul, votre courrier du 12. Un convoi de cent voiles est entré à Boulogne venant de Hollande, d'Ostende et de Calais. Deux petits bateaux ayant trois hommes d'équipage ont été pris par un cutter anglais, et un bateau canonnier ayant à bord douze soldats de troupes, ayant été affalé par les courants, a soutenu un combat d'une heure contre une grosse corvette anglaise.

Comm. par M. le duc de Cambacérès. (En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7452. AU GÉNÉRAL DAVOUT, COMMANDANT LE CAMP DE Bruges. Boulogne, 14 nivôse an XII (5 janvier 1804).

Citoyen Général Davout, le 85° régiment se rend à Wimereux pour travailler au port. Il campera dans la division du général Suchet. Envoyez un des deux régiments que vous avez à Dunkerque, pour remplacer ce régiment à Calais. Vous ferez mettre pour garnison, sur les deux premières prames qui seront lancées à Dunkerque ou à Ostende, 50 hommes du 1er régiment de chasseurs et 50 hommes du 7o de hussards. Vous ordonnerez en conséquence que ces hommes commencent à s'exercer. Un équipage des matelots de la Garde se rend à Ostende. Le ministre de la marine donne ordre qu'il lui soit remis trois péniches et un canot.

Comm. par Mme la maréchale princesse d'Eckmühl.

(En minute aux Arch. de l'Emp.)

BONAPARTE.

7453.AU GÉNÉRAL SAVARY,

AIDE DE CAMP DU PREMIER CONSUL.

Boulogne, 14 nivóse an XII (5 janvier 1804).

Vous partirez dans la journée pour Flessingue. Vous verrez les constructions qui se font dans le port et tous les bâtiments armés et en armement qui y sont.

Vous vous rendrez de là à Bruges. Vous remettrez à Flessingue la lettre ci-jointe à l'amiral Ver Huell. Vous visiterez la flottille batave dans le plus grand détail. Vous m'enverrez un rapport, de Flessingue.

Vous vous rendrez de là à Liége, de Liége à Mézières, et de Mézières à Paris. Vous visiterez la fonderie de Liége et les deux chantiers sur la Meuse de Liége et Mézières.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7454. DÉCISION.

Boulogne, 14 nivòse an XII (5 janvier 1804).

D'Augier, desservant de Villiers-sur

Je prie le citoyen Portalis de

Marne, offre au Premier Consul, comme remercier cet ecclésiastique et de un hommage de sa reconnaissance et de

son respect, une messe qu'il célébrera me faire un rapport sur lui.

tous les mardis.

Archives de l'Empire.

BONAPARTE.

7455.

LE MINISTRE DE LA MARINE A L'AMIRAL BRUIX.
Boulogne, 16 nivôse an XII (7 janvier 1804).

Le Premier Consul m'a fait connaître, Citoyen, que son intention était :

1o Que, dans le plus court délai, chaque bâtiment canonnier eût une ou deux pièces de 4 ou de 8 en belle, ce dernier calibre de préférence;

2o Que tous les bâtiments canonniers, qui sont à rames, eussent une pièce de 24 en belle, au lieu de l'avoir en coulisse;

3° Que les corvettes de pêche, outre la pièce de 24, portassent deux pièces de 4 ou de 8;

4° Qu'à bord de ceux de cette espèce de bâtiments qui n'auront pas eu leur artillerie installée, les canons fussent placés en belle, et que, si toutes les corvettes étaient prêtes, la coulisse d'une seule fût démolie pour être installée;

5° Que les caronades qu'un bâtiment neutre a apportées à Calais fussent essayées, et, si elles étaient bonnes, fussent achetées pour le compte du Gouvernement;

6° Que toutes les péniches d'Ostende et de Dunkerque se rendissent à Boulogne à mesure qu'elles seront prêtes;

7° Qu'il en fût de même de toutes les chaloupes canonnières qui sont dans chaque port;

Qu'une corvette de pêche fût expédiée de Dunkerque sur Boulogne;

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