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HISTOIRE DE LA RESTAURATION.

M. de Boislecomte s'étaient efforcés d'atténuer l'influence.

Dans la guerre que cette faction avait faite à M. Zea, elle avait eu constamment l'appui des journaux de la contre-opposition française. La Quotidienne n'avait cessé d'accuser ce ministre de persécuter les meilleurs amis du trône et de travailler, avec l'aide du gouvernement français, à inaugurer une politique libérale dans un pays dont les habitudes et les mœurs réclamaient l'autorité absolue du Roi et la toute-puissance du clergé. Sans approuver formellement la révolte de Bessières, elle en avait rejeté la responsabilité sur ce même ministre qui, en disgraciant, en destituant en masse les royalistes, les avait réduits au désespoir, et elle avait déploré la rigueur avec laquelle cet ancien champion de la cause royale avait été traité par des ministres plus coupables que lui. Le Journal des Débats lui-même, tout en reconnaissant qu'il avait mérité la mort, dit qu'il était douloureux de voir un royaliste immolé par le gouvernement pour lequel il avait tant fait, alors que Morillo, Ballesteros et le comte de l'Abisbal avaient obtenu leur pardon. Pour hasarder de telles appréciations et de telles comparaisons, il fallait ou une passion bien aveugle, ou une étrange ignorance des faits.

Les journaux libéraux, de leur côté, avaient beau jeu pour demander ce que la campagne de 1823 avait produit pour la paix de l'Europe, l'avantage de la France et le bonheur de l'Espagne.

Dans le cours de cette année, le Portugal n'avait pas vu se renouveler les scènes de conspiration et de violence qui

l'avaient tant agité pendant les années précédentes. Depuis le départ de M. Hyde de Neuville, l'influence de l'Angleterre, habilement ménagée par son ambassadeur, sir William A'Court, y était devenue dominante. Sir Charles Stuart, l'ancien ambassadeur britannique à Paris, envoyé à Lisbonne en mission extraordinaire, avait décidé le roi Jean VI à reconnaître l'indépendance du Brésil qui, comme nous l'avons vu, avait proclamé empereur don Pedro, fils aîné de ce monarque, et ce même sir Charles Stuart avait été chargé d'aller négocier à Rio-Janeiro, avec des pouvoirs du gouvernement portugais, les clauses d'un traité de reconnaissance et d'alliance entre les deux États. Le traité, signé à Rio-Janeiro le 29 août, fut annoncé à Lisbonne, le 15 novembre, par une proclamation royale. Quelque importantes qu'en fussent les stipulations, tant sous le rapport commercial que sous le rapport politique, ce traité était incomplet et laissait place pour l'avenir à de grandes inquiétudes. Désormais, le Portugal et le Brésil formaient deux monarchies distinctes; mais don Pedro ne renonçant pas, au moins ostensiblement, à son droit de succession à la couronne portugaise, et l'état de santé du roi Jean VI ne permettant pas d'espérer que son existence se prolongeât beaucoup, la réunion des deux couronnes entre les mains de l'empereur du Brésil pouvait, d'un moment à l'autre, ramener les difficultés dont on venait de sortir avec tant de peine. Quelques personnes disaient, il est vrai, que, par un article secret, don Pedro avait renoncé à son droit éventuel sur le Portugal; mais, en supposant même que ce bruit fût fondé, si le

fait d'une telle renonciation était de nature à satisfaire les Brésiliens en les rassurant contre la crainte de redevenir une dépendance du Portugal, les Portugais devaient craindre qu'elle n'amenât à régner sur eux l'infant don Miguel, si tristement connu pour sa tentative d'usurpation. L'anxiété des esprits était donc grande.

FIN DU QUATORZIÈME VOLUME

TABLE DES MATIÈRES

DU QUATORZIEME VOLUME

CHAPITRE XCVI.

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Avénement de Charles X.

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Rétablissement de

la liberté de la presse. Grande popularité du nouveau roi.
Incidents qui ne tardent pas à y porter de graves atteintes : mise
à la retraite d'un grand nombre de généraux de l'ancienne ar-
mée, etc. Fondation du journal le Globe. - Origine de la secte
des saints-simoniens. Nouvelle convention qui maintient l'occu-
pation de l'Espagne en la modifiant. - L'Angleterre, par repré-
sailles, reconnaît l'indépendance du Mexique et de la Colombie.-
Déclaration du président Monroë. Accueil enthousiaste des
États-Unis à M. de La Fayette...

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1

CHAPITRE XCVII. Ouverture de la session. Présentation de
projets de loi pour la répression du sacrilége, pour l'autorisation
des communautés religieuses de femmes, pour l'indemnité des
émigrés et pour la conversion de la rente. Soulèvement de l'opi-
nion contre ces projets. Loi relative à la liste civile. Attaques
de la droite contre l'article qui garantit à la branche d'Orléans la
possession de son apanage...

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6

CHAPITRE XCVIII. — Discussion, à la Chambre des pairs, de la loi
sur les communautés religieuses de femmes. Adoption, malgré
le ministère, d'un amendement de M. Pasquier en vertu duquel
l'établissement de ces communautés doit à l'avenir être autorisé

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