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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
PARIS. La dernière crise ministé-

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n'a plus droit de se plaindre quand | rent qu'en vertu de l'ordre suprême on le soumet au pouvoir arbitraire du cabinet de Berlin, les enfans d'une de la puissance temporelle. Des rè- personne attachée à leur église gles qui seroient injustes, tyranni-fussent élevés dans les principes ques et contraires aux droits les plus d'une communion qu'ils regardent saints, si elles étoient prescrites par comme entachée au moins d'une l'autorité spirituelle, deviennent dou-foule de pratiques superstitieuses, ces, sages et légitimes lorsqu'elles ou même dans la religion d'un Juif sont imposées par le pouvoir sécu- ou d'un païen. lier. Telle est la logique de la réfortne. Elle a toujours rampé devant les puissances de la terre. L'Eglise catholique seule a su obéir en main-rielle a fait ajourner la nomination à tenant ses droits. l'Archevêché de Paris. Les ministres Les ministres de Konisberg ajou-sortans n'ont pas voulu se charger tent qu'un pasteur évangélique ne doit de la responsabilité d'un choix si user que de la puissance de la parole arrivés au pouvoir ont eu et ont engrave. Les ministres nouvellement pour faire descendre l'esprit dans les core beaucoup de choses à penser. Il cœurs..... qu'il ne faut agir sur les faut qu'ils étudient un peu le terrain cœurs que par la simple vérité, cette où ils sont placés. La politique, les vérité qui frappe toutes les intelligen- chambres les occupent surtout. Peutecs, sans jamais donner lieu à la triste être ne connoissent-ils pas encore aset obscure ressource des menaces de sez le clergé pour risquer une noreligion. Mais les apôtres se contenmination à un siége tel que Paris. Laissons-leur le temps de se recontoient-ils de parler comme des homnoître et de consulter. Puissent-ils mes qui exposent des systèmes qu'il est loisible à chacun d'adınettre ou de rejeter à sa fantaisie? Ne s'attribuoient-ils pas quelque autorité lorsqu'ils disoient, par exemple : On a dit en dernier lieu qu'il Visum est Spiritui sancto et nobis? étoit encore question pour Paris de Saint Paul méconnoissoit-il ce qu'il | M. le cardinal évêque d'Arras, et on devoit à la liberté intellectuelle, lors-a parlé d'un bref pour engager Son qu'il prétendoit réduire en servitude tous les esprits pour les soumettre à l'obéissance de Jésus-Christ? In captivitalem redigentes intellectum in obsequium Christi.

Du reste, les membres du consistoire de Kœnisberg protestent de leur profonde soumission aux décrets royaux. Cela prouve seulement leur profonde indifférence en matière de religion. Car s'ils avoient quelque zèle pour celle dont ils sont les ministres, il ne leur seroit pas indiffé

seulement prendre des conseils des hommes les mieux intentionnés et des juges les plus compétens du mérite!

Eminence à accepter. Il paroît d'abord que ce bref n'est pas tout récent, et en faire usage, quand on a vu les réil est probable qu'on aura renoncé à pugnances de Son Eminence. Tout ce qu'on apprend d'Arras montre que le vénérable cardinal est fermement résolu à ne pas se séparer de son troupeau qui vient de lui donner tant de marques d'affection et de reconnoissance. Les bruits con

traires qui ont circulé là-dessus ces jours derniers, ne reposent, nous le croyons, que sur des conjectures 'plus ou moins vagues.

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La basilique de Saint-Julien-lePauvre, qui appartient à l'Hôtel-Dieu de Paris, est en adjudication pour être démolie. M. Didron, secrétaire du comité des arts et monumens, vient d'adresser un rapport à M. le ministre de l'intérieur, duquel ressort Saint-Julien, pour réclamer la conservation de çet édifice, qui datė du x siècle, qui est unique à Paris, qui est en forine de basilique latine, qui se recommande par la beauté de l'appareil, par la vigueur des ornemens et des moulures, par de nombreux et précieux souvenirs historiques, et surtout par son titre du plus ancien hospice de Paris.

Paris est le rendez-vous de tous les mécontens de la France. Dans le nombre se rencontrent malheureusement quelques prètres. Seroit-ce à l'un d'eux qu'il faut attribuer un article inséré dans le Capitole, numéro du 9 mars? Nous prions le directeur de cette feuille de s'informer si celni qui l'a rédigé n'auroit pas été éconduit de plusieurs diocèses, et notamment d'un diocèse du centre de la France, qu'il a troublé par son caractère brouillon. N'ayant pu obtenir de l'administration capitulaire de Paris la permission de dire la messe, ne s'en seroit-il pas vengé en supposant qu'elle a spéculé sur un rituel pour lequel elle n'a pas perçu un centime? N'auroit-il pas inventé une dénonciation au pape, et une censure émanée de Rome contre un évêque nommé? deux faits également fabuleux. N'auroit-il pas écrit des lettres anonymes qui ont pour but de tenir en méfiance les uns contre les autres divers membres du clergé ? Enfin ne seroit-ce pas le inême qui distribue libéralement les siéges vacans, en ayant soin de s'en adjuger un pour lui-même? Nous n'affirmons rien, mais nous prions qu'on exa. Combien de chrétiens assistent à nos mine bien, sans se laisser imposer prédications avec un esprit dissipé, tout ocpar un faux air de modestie et pres-cupé d'idées étrangères, sans y prêter par que de sainteté qui a déjà séduit et conséquent l'attention qu'elles exigent, si pourroit séduire encore les person-on veut les comprendre et s'en pénétrer! nes peu en garde contre de trompeu- Leur cœur est comme un grand chemin s apparences. sur lequel tombe la semence divine, et

ses

Le mandement de M. l'évêque de Fréjus pour le Carême est sur la parole de Dieu, sur le zèle que l'on devroit avoir pour l'entendre, et sur les effets qu'elle devroit produire. Le prélat compare à cet égard le temps présent aux temps anciens, et l'indifférence des hommes de nos jours avec la ferveur de leurs pères. Il explique d'après la parabole de la seinence les obstacles que rencontre l'efficacité de la parole divine:

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les oiseaux du ciel viennent et l'enlèvent : ¡ par le peu de soin qu'ils ont de les arra. c'est-à-dire que le démon dont ils sont la cher, elles prennent toujours plus de figure. craignant encore qu'elle ne finisse consistance et finissent par la suffopar faire sur eux une heureuse impres- quer. » sion, ne néglige rien pour la leur faire perdre de vue, et les entretient à cet effet dans une distration continuelle qui la leur fait entièrement oublier.

M. l'évêque de Nevers a pris encore l'Eglise pour sujet de son mandeIment de Carême de cette année :

» Combien d'autres frappés de la sain- Il existe de nos jours un esprit d'inteté et de l'excellence de la parole de dépendance et de doute, qui s'insinue` Dieu, disons mieux, attirés par la grâce avec adresse dans tous les cœurs et qui qui agit avec force sur eux, la reçoivent s'y établit avec empire. L'autorité paterd'abord avec joie, et font quelques-unes nelle s'affoiblit, les liens de la société sé des œuvres qu'elle commande! Mais les relâchent, toute puissance est méconnue; passions qui les dominent encore en ar- les inférieurs de toutes les classes et de rêtent les heureux effets: leur cœur est tous les rangs s'érigent en censeurs de comme un champ entièrement pierreux, ceux qui sont établis au-dessus d'eux, et recouvert seulement d'une couche légère ils se constituent les juges et les arbitres de terre, qui porte d'abord quelques pe- de l'autorité à laquelle ils doivent être tiles plantes, mais qui brûlée bientôt par soumis. On est étonné de voir les enfans, les ardeurs du soleil, ne peut les empê- dont le plus bel ornement devroit être cher de sécher et de périr. Aussi, qu'une une noble et naïve simplicité, s'étudier tentation un peu forte les surprenne, de bonne heure à trouver le secret de déqu'ils aient quelqu'épreuve pénible à sup-guiser leurs pensées. Les parens, trop foi. porter, qu'il s'élève contre eux quelque lé- bles peut-être, leur permettent de s'élegère persécution, surtout à raison du ver à leur niveau, et ils ne veulent régner changement qu'on aperçoit dans leur sur leurs cœurs que par la tendresse; conduite, ils sont scandalisés, nous dit le mais le principe d'orgueil qué nous apSeigneur, et tous leurs bons propos s'évaportons en naissant, se développe s'il nouissent. n'est point comprimé; bientôt l'autorité paternelle fatigue les enfans, et ils se båtent de se déclarer les maîtres de leurs actions et de leur vie.

N'en est-il pas encore qui mierx disposés paroissent devoir en profiter? Ils y apportent un esprit recueilli et attentif, l'entendent volontiers, et la comprenant ils conforment leur conduite à ce qu'elle nous apprend. Mais au fond de leur cœur est un reste d'attache aux choses de ce monde; ils en aiment encore les honneurs; its sourient à l'espoir d'y par venir; leur penchant les entraîne vers les plaisirs, ils se livrent souvent et avec facilité à ceux qu'ils regardent comme innocens; ils voient dans les richesses un "moyen de se rendre utiles et même de faire le bien, sons différens prétextes spécieux ils ne craignent pas d'en amasser. Ce sont-là comme des épines au milieu desquelles tombe la précieuse se mence; elles ne l'empêchent pas de germer, d'étendre même ses racines; mais

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Le prélat fait remonter la cause de ce désordre à l'invasion du protestantisme. Les déclamations des premiers réformateurs tendoient à affoiblir l'autorité de l'Eglise, qui seule est pour nous un guide assuré. Sans ce tribunal suprême, il n'y aura dans la société chrétienne que confusion et chaos. M. l'évêque établit l'autorité de l'apostolat :

Les pontifes de Rome ont été les successeurs de saint Pierre, et ils ont hérité des titres, de la prééminence et de l'autorité du prince des apôtres. Le souverain pontife qui règne aujourd'hui dans l'Eglise avec tant de gloire, de pru

dence et de courage, est, comme saint Pierre, le centre de l'unité catholique, le lien de toutes les églises, le principe de la vérité, le vicaire de Jésus Christ, le chef de l'Eglise universelle. Assis sur la chaire de Pierre comme sur le lieu le plus élevé du monde, il jette ses regards au loin pour veiller sur le troupeau qui lui est confié; si un nuage noir paroît sur l'horizon et annonce la tempête, il élève la voix pour signaler le danger. C'est lui qui enseigne la doctrine de Jésus-Christ et qui condamne les erreurs qui lui sont contraires; il soutient l'édifice de l'Eglise, et il empêche les portes de l'enfer de prévaloir contre elle. Comme le soleil est au milieu de l'univers pour l'éclairer, ainsi le souve. rain pontife est au centre de l'Eglise et il porte la lumière et la vie jusqu'aux extrémités de la terre. Il n'y a sous la voûte du ciel aucun peuple, quelque reculées que soient les limites de son domaine, qui ne

puisse avoir part aux influences salutaires de cet astre bienfaisant. Malheur aux hommes qui ferment les yeux à ses clartés divines, ils seront plongés dans les ténèbres de l'ignorance et de l'erreur.

O Eglise de Rome, la première et la mère de toutes les églises; tu es riche de la puissance de Jésus-Christ; toutes les nations sont soumises à tes lois; ta foi sera toujours ma foi, tes préceptes seront toujours la règle de ma conduite; que mon nom soit effacé du livre des vivans, que mon bras demeure immobile, que ma langue s'attache à mon palais, si jamais je t'oublie.

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Le prélat expose la divine économie de l'Eglise, et montre combien elle est sagement établie pour réprimer l'erreur, expliquer le véritable sens de l'Ecriture, prévenir les dou-à tes, et lier entre elles les diverses parties de la catholicité.

Le tableau des recettes de l'œuvre de la Propagation de la Foi, dans le diocèse de Saint-Flour, continue à être satisfaisant. Nous avons donné

l'année dernière, numéro du 21 mars, l'état des recettes de 1838. On nous transmet celui de 1839; elles se sont élevées à 22,346 fr. 80 c. dont plus de 7,000 fr. pour chacun des arrondissemens de Saint-Flour et d'Aurillac, plus de 4,000 fr. pour l'arrondissement de Mauriac, et plus de 2,000 fr. pour celui de Murat.

Dans la liste détaillée des recettes, M. l'évêque a donné 100 fr., le grand séminaire 386 fr., le petit 155, les grands-vicaires et le chapitre 375 fr., M. Juillard, chanoine honoraire et missionnaire, 525 fr.; mesdemoiselles Salvan et Auzolet, 536 fr.; M. le curé de Saint-Vincent, à SaintFlour, a recueilli 369 fr., et M. le vicaire de Sainte-Christine 102 fr. Dans les deux cantons de SaintRoffiac 104 fr., Talizat 132 fr., VaFlour, Neuvéglise a produit 163 fr., bres 102. Le curé de Chaudes-Aigues a recueilli 292 fr, et celui de Massiac 259. Oradour a envoyé 305 fr., inademoiselle Borel 210 fr.

A Murat où il y a seize sections, moiselle Cheminade pour feu Agnès M. le curé a obtenu 367 fr., inadeAlary a envoyé 960 fr., Marcenat 120 fr.

A Aurillac, M. le curé de SaintGéraud a recueilli 723 fr., et M, le curé de Saint-Vincent, où il y a trente-deux sections, 800 fr.; les couvens de la Visitation et de 1 Instruction ont donné 229 fr.; Lascelles a produit 180 fr., Maurs 190 fr., Saint-Cernin, où il y a 27 sections, 650 fr., Thiézac 175 fr.

A Mauriac, où il y a dix-neuf sections, M. le curé a recueilli 348 fr.; Pleaux 246 fr. ; M. Rivière de Chadonné 300 fr. A Tourniac, on a reçu bus, prêtre de Saint-Christophe, a 600 fr. de feu M. Tronquel, curé ; à Riom, neuf sections ont produit 222 francs, et à Salers la paroisse a donné 298 fr., Saint-Martin 215 fr. ; on a reçu d'un inconnu 274 fr.

Le tableau est précédé d'une cir

culaire de M. l'évêque en date du 9 | server ses mœurs pures an milieu de février, qui recommande fortement la licence, et allier même une piété l'œuvre, et qui donne les raisons les solide et sincère avec la vie d'un solplus pressantes pour s'y associer. Le dat. Son tempérament ne tarda pas prélat parle trop favorablement de à s'altérer par des fatigues et des pril'Ami de la Religion qui, dit-il, se vations auxquelles il n'avoit pas été distingue par un zèle éclairé et par une accoutumé; et pendant plusieurs ansage critique dans les nouvelles des nées il ne fit guère que se traîner missions qu'il transmet. M. l'évêque d'hôpital en hôpital, soupirant après célèbre la gloire des généreux mis-le moment où il se verroit rendu à sionnaires qui ont en dernier lieu lui-même, et à un genre de vie plus versé leur sang pour la foi. Il rap-conforme à ses inclinations. Avant porte le récent rescrit du pape sur d'entrer au service, il avoit étudié la les indulgences. Le prélat estime langue latine et les élémens des maqu'il y a 7,000 associés dans le dio- thématiques. cèse, ce qui fait 1 sur 28. Pourquoi, dit-il, n'y en auroit-il pas le double?

ma

La providence, qui avoit ses desseins sur le vertueux jeune homme, le conduisit à Reims, où le mauvais état de sa santé obligea ses chefs à le ble à l'hôpital. C'est dans cette ville laisser pendant un temps considéraqu'il fit la connoissance d'un homme cien. Celui-ci, touché de la position estimable, M. Petit, mathématicien. Celui-ci, touché de la position du jeune homme, en qui il avoit découvert des dispositions particulièles sciences exactes, et que res pour ses manières franches et sa conduite exemplaire lui rendoient intéressant, s'offrit à lui donner des leçons gra

Un journal a parlé, il y a quelque temps, d'un religieux de Rome qu'il ne nommoit pas; astronome passionné, disoit-on, qui ne connoissoit dans Rome que sa cellule, l'église de son couvent, et son observatoire. Nous avons lieu de croire que celui dont on parloit étoit un de nos compatriotes, plus recommandable encore par ses vertus que par ses connoissances, le Père Etienne Dumouchel, de la compagnie de Jésus, qui vient de terminer sa carrière au collège Ro-tuites de mathématiques et de physi

main.

On a peint l'astronome, et avec des couleurs un peu chargées; nous essaierons d'achever le tableau, et surtout d'en adoucir la teinte, en faisant ressortir le religieux.

que. Dumouchel saisit avec empressement cette heureuse occasion d'étendre ses counoissances, et il en profita si bien qu'il se trouva assez fort pour être admis au nombre des premiers élèves de l'Ecole polytechnique.

Il s'y distingua bientôt par ses succès, et il lia dès-lors avec plusieurs de ses condisciples dont les noms sont devenus célèbres, une amitié fondée sur l'estime réciproque que les années ni les distances n'ont jamais altérée. Qu'il nous suffise de citer M. Biot.

Né à Montfort-Lamaury, dans le diocèse de Versailles, le 10 juillet 1773, d'une famille chrétienne, Etienne Dumouchel apprit dès sa plus tendre enfance à aimer la vertu, et il eut le courage difficile de la pratiquer dans un temps où elle n'étoit guère en honneur dans notre patrie. A peine sorti de l'adolescence au moment de la révolution, il fut compris dans la Les talens de l'élève attirèrent l'at levée générale qui enrôloit sous les tention de ses maîtres, et avant étendards toute la jeunesse fran-même d'avoir terminé son cours, il çaise. Dans cette profession, pour la fut nommé professeur de mathémaquelle il n'étoit point fait, il sut con- tiques à La Rochelle.

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