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fils se réunirent auprès de lui. A ses derniers momens il se rappela les vertus de sa femme, sa piété, sa douceur, sa patience, les soins qu'elle lui avoit donnés pendant une maladie longue et grave. Il se reprocha de l'avoir contristée, et il fiuit par se faire catholique ainsi que son second fils.

Telle est la substance de ce volume où les faits et les discussions sont entremêlés avec adresse et avec goût. Il n'y a dans les incidens rien que de naturel, comme il n'y a dans les discussions rien que de clair et de solide. Ce qu'on y remarque surtout, c'est un ton de sagesse et de modération qui atteste un véritable esprit de charité. Nulle part on n'aperçoit de trace d'aigreur se mêler à la con

troverse. Ce travail honore le bon esprit de l'estimable et judicieux ecclésiastique qui n'a pas voulu faire connoître son nom. M. l'évêque de La Rochelle a recommandé le livre

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à cet égard; et pour les mieux inculquer, il a jugé à propos de les présenter sous une forme romanes→ que. Il suppose donc un curé du dio cèse de Saint-Diez, envoyé par son évêque daus une paroisse fort en dés, ordre, au spirituel comme au temporel. Il montre comment s'y prend le nouveau pasteur pour dissiper peu à peu les préventions, et se concilier les esprits. Il visite ses parois

communes propose ses vues

par une approbation du 1er mars der-siens; il dissimule et supporte avec

nier.

Le livre des communes, par M. Roselly de Lorgues. -In-12.

L'auteur commence par tracer dans une introduction un portrait de la société, et ce portrait n'est pas flatteur :

patience et dignité des paroles et des procédés grossiers ; il donne avec empressement les soins de son ministère à ceux qui les réclament. Il prêche, et, par parenthèse, ses homélies sont quelquefois un peu longues

Ainsi nous voyons que dans une instruction du dimanche, il passe . On n'a plus foi ni aux lois ni aux en revue les six époques de la créa→ rois; on ment sans pudeur aux principes tion, la formation de l'homme, et aux personnes. L'ame s'use plus vite sa chute, le changement de son que la chair; c'étoit autrefois le conexistence sa dégradation; aux traire. On assiste soi-même aux obsèques de sa réputation. Les premières célébrités temps qui suivirent, le déluge, se voient fier dans le suaire de la calom-la longue idolatrie des peuples, la nie, et ensevelir vivantes sous les ombres de l'injustice. Depuis que l'or absout en plein jour le vice, l'égoïsme écrase sous ses pieds toute vertu, aux applaudisse. mens du monde; et sur les débris des

nécessité de la rédemption, l'attente du genre humain..... Quand il eut, dans un rapide mouvement, montré l'attente unanime du Sauveur, il dit sa venue, sa doctrine, sa mort igno

minieuse, et son institution de l'Eglise catholique..... Il démontra suecinctement la nécessité de cette autorité infaillible... Il rappela les bienfaits et la gloire dont le genie apostolique dota l'Europe; il peignit sur tout son amour de l'affranchissement et de la vérité..... Il finit par une allocution si touchante que tout le monde en fut ému...

étre ni devant ni après les autorités civile et religieuse. C'est-là un trait fort singulier; comme si le curé n'étoit pas une autorité morale, comme s'il n'étoit pas le premier précepteur de la morale, puisque lui seul peut l'enseigner avec autorité, et qu'il n'y a point de morale sans religion. Que chacun reste à sa place, c'est un excellent moyen de réformer le monde; le désordre vient en partie de ce que chacun veut en sortir. Nous ne

gues ait rendu un fort bon service aux maîtres d'école en leur exagérant ainsi l'importance de leur condition. Cela ne peut que leur inspirer une vanité pédantesque, dont il faut au contraire tâcher de les préserver.

Il faut avouer que c'est beaucoup pour un prône de campagne. Il y auroit là de quoi fournir à une très-croyons pas que M. Roselly de Lor, longue station. Une autre fois, M. le curé parla de saint Jean l'aumônier, poursuivant à cheval, au milieu des voleurs qui désoloient les routes, le redoutable capitaine, lequel s'enfuyoit de honte devant le vieillard. Ici l'érudition de M. Félix Jourdan (c'est le nom du curé de Verdeuil) nous paroît un peu en défaut. Ce n'est pas saint Jean l'aumônier, cé-devant le siècle, qui, nous devons le lèbre patriarche d'Alexandrie vers le commencement du vir siècle, mais l'apôtre saint Jean lui-même, qui dans sa vieillesse courut avec tant de zèle après la brebis égarée.

Un des moyens qu'emploie M. le curé de Verdeuil pour régénérer sa paroisse est le choix d'un bon maître d'école. Un tel homme est sans doute un auxiliaire utile pour un pasteur; mais quel que puisse être son mérite et son utilité, nous ne saurions approuver l'importance exagérée, et l'on pourroit dire un peu ridicule, que lui donne l'auteur du Livre des communes. Il en fait le principal personnage de la commune ; ce personnage éclipse même le maire et le cure; et dans une occasion où ils assistent tous les trois à une cérémonie, le magister prend place entre le curé et le maire, parce que, dit-on, l'autorité morale ne doit

Ce livre, fait du reste à bonne intention, est du même auteur qui donna, il y a quelque temps, le Christ

dire, fut trop loué dans ce Journal; la première édition renfermoit aussi quelques idées singulières, et même fausses, qu'on auroit peutêtre dû relever. Pour tempérer notre critique, nous citerons du livre de M. Roselly de Lorgues un passage où la pensée et l'expression nous ont paru également justes :

Malheur, dit-il, à l'ecclésiastique qui, imprudemment, engage avec le monde une lutte d'orgueil, sous le prétexte de maintenir le sacerdoce. Le sa

cerdoce est grand par lui-même, puisqu'il émane de Dieu. L'humilité et la douceur sont ses vrais attributs ; et plus le pontife paroît s'abaisser devant ses frères, plus il s'élève dans leurs cœurs. Ce n'est qu'en se faisant petit qu'il y peut pénétrer; car l'entrée en est fort étroite. Ainsi, que le prêtre n'hésite pas à prendre l'initiative. En prévenant ses infé rieurs, le supérieur ne sauroit déroger. Il va vers eux pour les aider à venir à lui,

Il est plus aisé de descendre que de mon- son de M. le cardinal Fesch, sans ter, Le père ne s'incline-t-il pas pour cependant avoir occupé aucune place prendre dans ses bras son enfant? Il imite sous le régime impérial. A la restaula providence qui va au-devant du pé-ration, il fut nommé grand-vicaire cheur, et l'indulgence de Dieu, qui nous aima le premier.

E.

réali

de la grande aumônerie, et eut part aux négociations qui eurent lieu pour le concordat de 1817. Le 28 octobre de cette année, il fut sacré évêque de Samosate. M. le cardinal de Péri

BOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. PARIS. Les craintes que donnoit depuis long-temps la santé de M. l'Ar-gord, devenu Archevêque de Paris, chevêque ne se sont que trop le demanda pour coadjuteur. M. de sées. Le prélat a succombé mardi, Quélen reçut alors le titre d'archevers dix heures et demie du matin, vêque de Trajanople. Il succéda de à la maladie dont il étoit atteint de plein droit au cardinal, mort le 20 octobre 1821... puis huit mois. Sa résignation ne s'est point démentie pendant tout ce Ainsi il a gouverné l'Eglise de Patemps; il a conservé toutes ses facul- ris pendant dix-huit ans révolus. Cet tés jusqu'à ses derniers momens, et a intervalle se partage en deux périodes donné constamment des marques bien différent neuf années de paix d'une égale durée, mais d'un aspect d'une foi vive et d'une piété touchante. Il a été, jusqu'à la fin, bon et de prospérité, et neuf années de et affectueux pour tous ceux qui l'en- troubles et d'agitations. L'histoire dira touroient, et parloit avec caline de que le prélat se montra digne et sa fin prochaine. La nuit qui a pré-noble dans l'une et dans l'autre forcédé sa mort, il-a encore communié, et on lui a appliqué, sur sa demande, l'indulgence in articulo mortis; il a beni de sa main mourante les ecclésiastiques qui étoient auprès de lui, son clergé et son diocèse. Il laisse à tous de grands exemples de vertus, de courage et de piété. Ame élevée, il a supporté de grandes traverses sans en être abattu, et s'est montré supérieur à l'adversité. Recommandable par les qualités du cœur et de l'esprit, il l'étoit surtout par un profond attachement à la religion et à l'Eglise, par une dévotion tendre et par un sentiment profond de toutes les convenances de son état.

tune.

M. l'Archevêque est exposé sur un lit de parade dans l'appartement qu'il occupoit. Il est revêtu de ses habits pontificaux. De jeunes ecclésiastiques récitent des prières auprès de son lit.

Les

personnes connues sont admises à aller prier devant le corps.

On doit embaumer le corps, inais sans l'ouvrir. Puis on le transportera à Notre-Dame, où il y aura une chapelle ardente au fond de l'église, derrière le sanctuaire. L'époque des obsèques sera ultérieurement déterminée.

MM. les chanoines composant le M. Hyacinthe-Louis de Quélen étoit chapitre métropolitain de Paris (le né à Paris, le 8 octobre 1778, d'une siége vacant), réunis aujourd'hui ancienne famille de la Bretagne, et 1er janvier 1840, en assemblée extraétoit parent des ducs de la Vauguyon. ordinaire, ont nommé vicaires-géIl se destina à l'état ecclésiastique, et néraux capitulaires, 1o M. Affre, fut élevé au séminaire Saint-Sulpice, chanoine, coadjuteur nommé de dans les premiers temps du rétablis-Strasbourg; 2° M. Augé; 3° M. Moment de cette précieuse école. Formé rel, avec les titres et les attributions sous le vénérable M. Emery, il fut d'archidiacres de Notre-Dame, de admis par son entremise dans la mai- ' Sainte-Geneviève et de Saint-Denis.

M. le cardinal de La Tour d'Auvergne Lauragais, évêque d'Arras, est arrivé à Paris. Le garde-noble qui lui apporte la calotte rouge e est arrivé de Rome.

point voulu laisser passer la calomnie sans y répondre; il a adressé au Siecle une lettre où il dit sur cette accusation :

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Depuis les événemens de 1830, j'ai évangélisé Marseille deux fois, Caen, Rouen, Riom, Grenoble, Toulouse, VerLe chapitre de Notre-Dame a perdu sailles, Toulon, Hières, Aix, Montpelli r. un de ses membres. M. Pierre-Charles Lyon, Valence, Draguignan; ce qui Caillon, chanoine titulaire, a suc-prouve que je n'ai pas quitté la scène et combé dimanche à une longue maladie. Il étoit né en 1760, et avoit été nommé chanoine en 1827. Avant cela, il étoit curé de Saint-Denis, près Paris. M. l'abbé Caillon étoit

aimé et estimé de tous ses confrères. Ses obsèques ont eu lieu le 31 dẻcembre à Notre-Dame.

vine Providence m'a confié; une foule que j'ai été fidèle au ministère que la di d'hommes de toutes les opinions sont vede désordre dans toutes ces villes; dans nus m'entendre; pas le moindre signe plusieurs, les autorités civiles, et jusqu'aux commissaires de police, ont donné des éloges flatteurs à l'esprit de módémanifesté dans toutes mes discussions. ration, de charité et de paix que j'avois Depuis 1815 jusqu'en 1830, j'ai prêché dans plus de cinquante villes des plus po

Nos lecteurs apprendront avec peine que le Père de Géramb, procureur général de la Trappe à Rome, qui habite depuis quelques mois chez les ermites Camaldules à Fras-puleuses; nulle part il n'y a eu la moincati, vient d'être sérieusement madre apparence de trouble, ni dans la ville," lade; il y a lieu d'espérer toutefois ni dans l'église où je prêchois; nulle part que cet état n'aura pas de suites facheuses. Au milieu de ses souffran ces, le Père de Géramb a éprouvé une bien douce consolation. Le souverain pontife, qui étoit allé cet automne visiter les religieux Camaldules, lui a fait l'honneur d'entrer dans sa cellule, de l'entretenir assez longuement avec son affabilité habituelle, et de l'engager à dîner avec lui. Le Père de Géramb n'a pas pu résister à une aussi touchante marque d'intérêt, et malgré l'état de foiblesse dans lequel il se trouvoit, il s'est rendu à l'invitation de Sa Sainteté, qui avoit eu d'abord peine à le reconnoître, tant il étoit changé.

Le Siecle avoit publié un article très-hostile contre les prédications récentes de M. l'abbé Guyon à Oullins, près Lyon; il disoit que cet orateur étoit célèbre par les troubles qu'il avoit suscités dans plusieurs vil les de France. M. l'abbé Guyon n'a

je n'ai entendu une parole d'offense ou reçu la moindre injure. Dans une ville seulement, des malveillans ne pouvant dissimuler leur dépit à la vue du concours des habitans qui se rendoient paisible ment aux instructions du jubilé, et de la multitude d'hommes qui s'approchoient du sacrement de pénitence, concertèrent un plan de trouble et firent tous leurs efforts pour l'exciter. Ils ne mirent en mouvement que des enfans soudoyés et quelques étrangers sans aveu ; la population dans toutes les classes ne répondit que par son indignation. Le concours fut encore plus grand et la moisson plus abondante. Aucun exercice ne fut ni troublé, ni interrompu, ni supprimé. Jamais, parmi les gens de bien, il n'est venu à la pensée de m'accuser d'avoir occasionné par ma faute, encore moins d'avoir suscité cet essai de désordre; on savoit que j'y étois absolument étranger; si la vraie cause en eût été ignorée alors, aujourd'hui elle ne seroit plus un mystère.

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Le Siècle s'étonnoit que le gouvernement n'eût pas profité de la disposition de la loi pour exiger de l'administrateur du diocèse qu'il enjoignit à cet ardent missionnaire de rentrer dans son diocèse sous peine du retrait de ses pouvoirs. M. l'abbé Guyon, dans sa réponse, a fait remarquer que ce vœu n'est guère tolérant d'ailleurs on n'avoit pas besoin de le faire rentrer dans son diocèse, puisqu'il n'en étoit pas sorti. Il a été autrefois vicaire à Oullins, et il est naturel qu'il y prêchât. Il a rempli ce ministère avec sagesse, et il n'y a pas de loi qui au torisât à le lui interdire. Il seroit plus urgent sans doute de réprimer les manœuvres des prédicans et colporteurs d'impiétés, des propagateurs de scandales, des calomniateurs du clergé, des artisans de troubles et de discorde.

Nous citerons encore la fin de la lettre de M. l'abbé Guyon

D

» Monsieur..., en terminant son article, se montre touché des maux de la France, et s'apitoyant sur son sort il en découvre la vraie causé, il la voit tout entière dans l'abbé Guyon, qui a dernièrement catéchisé Oallins, c'est-à-dire un village, pendant un mois; illa voit encore dans une foule de prêtres qui évangélisent les diocèses au lieu de se contenter des modes tes fonctions pastorales. Ces faits-là par lent tout haut, dit-il ; c'est là qu'est le vrai mal; il est facile à extirper si on a la main ferme à l'égard des évêques.....

3. Oh! vraiment, monsieur, c'est-là votre intime conviction; en votre ame et conscience vous certifiez que le mal est là, c'est d'une main ferme que vous le certifiez? Comment: 1,000 banqueroutes en un an, 2,200 suicides, des vols, des meurtres atroces, des assassinats sans nombre, des conspirations ourdies, des émeutes éclatant de toute part, le crédit ébranlé, le commerce en souffrance, toutes les banques de l'Europe et surtout de l'Amérique, criant, les unes miséri corde! et les autres : sauve qui peut!'

quelle est donc la vraie source de tous ces malheurs, où est-elle? Bien stupide qui ne l'a pas encore découverte. Cette source empoisonnée d'où découlent tant de maux, cette boîte de Pandore d'où ils sont sortis, c'est l'abbé Guyon catéchisant Oullins. et tous les autres prêtres ambulans appelés par les évêques et les pasteurs pour les aider à catéchiser leurs troupeaux. Le gouvernement ne faisant pas sentir aux évêques la fermeté de sa main et la force de son bras, d'après les instances de quelques amis du bien, plus, sages et plus clairvoyans que les autres, voilà la racine du mal si facile cependant à extirper. Il est là, rien que là; car il est évident que tous les larrons, meurtriers, émeutiers, suicides, banqueroutiers vont tous entendre assidument ces funestes catéchistes, et ne font que mettre en pratique les maximes qu'ils ont prêchées! Une main fermo et vigoureuse de la part du gouvernement à l'égard des évêques, et tout est sauvé; demain verra s'ouvrir un nouvel âge d'or et un siècle sans pareil. Je laisse au lecteur le soin d'apprécier la justesse de ces observations. Je me charge de justifier aux yeux de tout homme de bien les paroles et les actes de mon ministère. »

Il est peut-être inutile de dire que le Siècle n'a point inséré cette lettre. Ses pages sont ouvertes à l'attaque et point à la défense. C'est l'usage chez beaucoup d'autres journaux, qui cependant crient contre l'intolérance.

Touché de la situation des églises d'Orient, en butte à une cruelle persécution, M. l'archevêque de Toulouse vient de les recommander aux du 5 décembre : prières des fidèles par un mandement

L'Eglise de Jésus-Christ, qui, dès son origine, eut à soutenir pendant 300 ans les attaques redoublées de toute la puissance romaine, n'a pas moins à souffrir aujourd'hui parmi les nations infidè

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