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contractés, qu'à la sûreté de l'état. Comme ceci s'appliquait à Malte, il me donna à entendre qu'on méditait un projet aussi propre à garantir l'intégrité de l'empire turc qu'à détruire toute cause de doute ou d'inquiétude, soit relativement à l'Égypte ou toute autre partie des états du sultan. Il ne pouvait pas, me dit-il, donner maintenant d'autres explications. Dans ces circonstances, on ne peut s'attendre que nous abandonnions la garantie en notre pouvoir, jusqu'à ce qu'une compensation suffisante soit proposée et adoptée.

Signé, WITHWORTH.

Message du roi d'Angleterre à la chambre des

Communes.

8 mars 1803.

GEORGE, ROI.

« Sa Majesté croit nécessaire d'informer la chambre des communes que des préparatifs militaires considérables se faisant dans les ports de France et de Hollande, elle a jugé convenable d'adopter de nouvelles mesures de précaution pour la sûreté de ses états. Quoique les préparatifs dont il s'agit soient présentés comme ayant pour but des expéditions coloniales, comme il existe actuellement, entre S. M. et le gouvernement français, des discussions d'une

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grande importance, dont le résultat demeure in-
certain, S. M. est déterminée à faire cette com-
munication à ses fidèles communes, bien persuadée
que, quoiqu'elles partagent sa pressante et infati-
gable sollicitude pour la continuation de la paix,
elle peut néanmoins se reposer avec une parfaite con-
fiance sur leur esprit public et leur libéralité, et
compte qu'elles la mettront en état d'employer toutes
les mesures que les circonstances paraîtront exiger
pour l'honneur de sa couronne et les intérêts essen-
tiels de son peuple. »

Dépêche du lord Withworth au lord Hawkesbury.
Paris, 14 mars 1803.

MILORD,

Le messager Masson partit samedi avec ma dé-pêche datée de ce jour, et jusqu'à hier dimanche je n'avais vu personne capable de me donner de nouvelles informations telles que je les devais attendre, relativement à l'effet qu'avait produit sur le premier Consul le message de Sa Majesté. A l'audience qui eut lieu ce jour aux Tuileries, il m'aborda publiquement avec un très-forte agitation. Il commença par me demander si j'avais reçu des nouvelles de l'Angleterre. Je lui répondis que j'avais reçu des lettres de votre seigneurie il y avait deux jours.

Et vous êtes, reprit-il sur-le-champ, décidés à la guerre? Non, répondis- je; nous sentons trop les avantages de la paix. Nous avons, dit-il, déjà fait la guerre pendant quinze ans. Comme il semblait attendre ma réponse, j'ajoutai seulement : c'en est déjà trop. Mais, dit-il, vous voulez la faire encore quinze années, et vous m'y forcez. A quoi je répondis que Sa Majesté était bien loin d'avoir de telles intentions. Ensuite, s'adressant au comte de Marcow et au chevalier d'Azzara qui étaient ensemble à quelque distance de moi : « Les Anglais veulent la guerre; mais s'ils sont les premiers à tirer l'épée, je serai le dernier à la remettre. Ils ne respectent pas les traités ; il faut dorénavant les couvrir d'un crêpe noir.» Il fit ensuite sa tournée; et revenant à moi peu d'instans après, il reprit la conversation, si cela peut se nommer ainsi, par quelque chose qui m'était particulier, adressé avec politesse. « Pourquoi des armemens? contre qui des mesures de précaution? Je n'ai pas un seul vaisseau de ligne dans les ports de France; mais si vous voulez armer, j'armerai aussi; si vous voulez vous battre, je me battrai aussi. Vous pouvez peut-être tuer la France, mais jamais l'intimider. » On ne voudrait, dis-je, ni l'un ni l'autre ; on voudrait vivre en bonne intelligence avec elle. « Il faut donc respecter les traités, répliqua-t-il malheur à ceux qui ne respectent

pas les traités! ils en seront responsables à toute l'Europe. » Il était trop violemment agité pour que je jugeasse convenable de prolonger la conversation. Je ne fis aucune réponse, et il se retira dans son appartement, répétant sa dernière phrase.

Il faut ajouter que tout cela fut dit assez haut pour être entendu de deux cents personnes présentes; et je suis persuadé que toutes furent convaincues que le premier Consul avait manqué de modération et de mesure dans cette occasion.

Je saisirai la première occasion d'entretenir M. de Talleyrand à ce sujet.

J'ai l'honneur d'être, etc.

Signé WITHWORTH.

Note de lord Hawkesbury au général Andréossi.

Le soussigné, principal secrétaire d'état de Sa Majesté, ayant le département des affaires étrangères, a mis sous les yeux du roi la note de son excellence l'ambassadeur de France, du 10 du courant.

Le soussigné, en donnant, d'après les ordres qu'il a reçus, une réponse officielle à cette note, et en répétant les explications qui ont été déjà données en plus d'une occasion, soit par lui-même verbalement au général Andréossi, soit par lord Withworth à M. de Talleyrand, sur le sujet de cette note

ou sur les points qui paraissent y avoir rapport, sent qu'il est nécessaire d'y ajouter quelque chose de plus. Il peut assurer sans difficulté l'ambassadeur de France, que Sa Majesté n'a cessé de désirer constamment et sincèrement que le traité d'Amiens pût être exécuté d'une manière pleine et entière; mais qu'il ne lui a pas été possible de considérer ce traité comme fondé sur des principes différens de ceux qui ont été invariablement appliqués à toutes les conventions ou à tous les traités antérieurs; savoir, qu'ils sont négociés eu égard à l'état actuel de possession des parties contractantes et aux traités ou aux engagemens publics par lesquels elles sont liées à l'époque de leur conclusion: de sorte que, si cet état de possession et si ces engagemens sont altérés assez matériellement par les démarches de l'une ou de l'autre des deux parties pour affecter la nature du pacte luimêne, l'autre partie est fondée, suivant le droit des gens, d'intervenir afin de réclamer une satisfaction ou une compensation pour tout changement essentiel que de telles démarches peuvent avoir subséquemment causé dans leur situation respective : et s'il y a jamais eu une circonstance à laquelle ces principes pussent s'appliquer d'une manière plus particulière, ça été celle du dernier traité de paix; car la négociation a été conduite d'après un principe non-seulement mis en avant par Sa Majesté, mais

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