Soutienne et dirige ses pas; Sage aux conseils, invincible aux combats, Le front ceint d'olivier, et le myrte à la main, Chantez, muses, chantez les doux fruits de l'hymen. O d'un père immortel l'espérance et la joie, Souveraine des rois, des mortels adorée, Vont luire encor sur ses remparts; L'aigle française aux rives de la Seine, Et les premiers regards et le premier amour. Le front ceint d'olivier, et le myrte à la main, Chantez, muses, chantez les doux fruits de l'hymen. Comme un astre nouveau qui lorsque les tempêtes S'élève radieux au-dessus de nos têtes, Enfant, heureux soutien des destins de la France; Dans tes regards que la bonté, De tes nobles parens qu'on chérit, qu'on admire, Des vertus unis l'héritage A l'héritage des grandeurs; Soumets les volontés, en captivant les cœurs; (Journal de l'Empire, du 25 décembre 1810.) STANCES LYRIQUES A L'EMPEREUR ALEXANDRE. Aux bords où la Seine enchaînée Au bruit des combats consternée. Du nord un brillant météore, Se montre aux cieux, versant ses feux sur nous; Du bonheur nous voyons l'aurore: La cité que Pierre éleva Avec Paris fait alliance; Et l'olivier croît pour la France Sur les rives de la Névą. Des Czars héritiers magnanime, Libérateur des Français asservis, Tous les bienfaits dont nos maux sont suivis, De tes mains sont le don sublime. Ta gloire, fille des vertus, A l'amour a droit de prétendre; Ajoutent celui de Titus. { Almanach des Muses, 1815.) LE TOMBEAU DE LOUIS XVI ET DE MARIE ANTOINETTE, AU CIMETIÈRE DE LA MADELEINE. Sous ce gazon qu'un simple arbuste Des rois repose le plus juste, Nous, qui d'une race adorée Mais quelle cendre à sa poussière Dans la grandeur, dans l'infortune, La tombe encor leur est commune; Honneur à la vertu modeste, Qui de nos rois garda le reste (Almanach des Muses, 1815.) Quand il s'agit de louer, M. Vieillard sait prendre tous les tons, depuis l'épitre au roi Louis XVIII et à S. A. R. Madame la duchesse d'Angoulême ; Saint-Lo, imprimerie de J. Elie; jusqu'à la réparation à neuf du malheureux opéra intitulé le Triomphe de Trajan, que M. Vieillard arrangea, retoucha, adapta, tant bien que mal, aux circonstances, rendit en un mot le plus supportable qu'il put. Etait-ce pour rendre encore un hommage à Napoléon, en faisant conti (1) M. Decloseaux, propriétaire du cimetière de la Madeleine. et nuer la représentation d'une pièce composée pour le louer, ou bien était-ce pour comparer le roi à Trajan? Quoi qu'il en soit, M. Vieillard, le 20 mai 1814, s'empressa d'avoir l'honneur d'offrir et de présenter à S. A. R. Mgr le duc de Berry, un exemplaire du poëme mutilé. (Journal des Débats, du 1er juin 1814.) On assure que S. A. remercia M. Vieillard de lui avoir fait connaître le poëme d'Esmenard. VIGÉE (L.-J.-B.-E.). Le poëte Lebrun, de caustique mémoire, se demandait dans un distique si M. Vigée était un aigle, ou un cygne. S'il nous avait fait cette question, nous lui aurions montré, pour toute réponse, le titre de notre dictionnaire. Le public ne se souvient peut-être plus (et rien n'est plus simple) que M. Vigée a fait cing ou six pauvres pièces de théâtre, qui sont en général de la force de la Princesse de Babylone, OPERA, qu'il faut bi en se garder de confondre avec le joli conte de Voltaire. En 1784, M. Vigée était secrétaire du cabinet de Madame; et c'est encore ému du souvenir de cette princesse, qui l'avait comblé de bienfaits, qu'il composa les vers suivans : LA LIBERTÉ. Ode. QUELLE est cette fière déesse, Fille auguste de la nature, Tu viens combler de tes bienfaits Quatorze siècles d'ignorance De ses yeux le voile est tombé : Les temps, les esprits sont changés : Le peuple a jusqu'en sa racine Eh quoi! l'homme à l'homme osait dire : « Je suis né roi, tout m'est permis. >> Je parle : baisse un front soumis; Honte éternelle de nos pères ! Tombez, murailles insolentes! Vous que le temps en vain révère, Attentive à ta voix chérie, |