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leur résidence à Malte leur sera comptée comme une résidence en France.

Art. iv. La République Française fera une pension de 700 francs aux chevaliers français actuellement à Malte, leur vie durant. Cette pension sera de 1,000 francs pour les chevaliers sexagénaires et au-dessus.

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La République Française emploiera ses bons offices auprès des Républiques Cisalpine, Ligurienne, Romaine et Helvétique, pour qu'elles accordent la même pension aux chevaliers de ces différentes

nations.

Art. v. La République Française emploiera ses bons offices auprès des autres puissances de l'Europe pour qu'elles conservent aux chevaliers de leur nation l'exercice de leurs droits sur les biens de l'ordre de Malte situés dans leurs états.

Art. vi. Les chevaliers conserveront les propriétés qu'ils possèdent dans les îles de Malte et de Goze, à titre de propriété particulière.

Art. vII. Les habitans des îles de Malte et de Goze continueront à jouir, comme par le passé, du libre exercice de la religion catholique, apostolique et romaine. Ils conserveront les priviléges qu'ils possèdent; il ne sera mis sur eux aucune contribution extraordinaire.

En exécution des articles conclus entre la République et l'ordre de Malte, les dispositions suivantes furent arrêtées :

Art. 1. Aujourd'hui, 24 prairial (12 juin), le fort Manoël, le fort Tignié, le château Saint

Ange, les ouvrages de la Bormola, de la Cotionère et de la cité Victoire, seront remis, à midi, aux troupes françaises.

Art. 11. Demain, 25 prairial (13 juin), le fort de Ricazzoli, le château Saint-Elme, les ouvrages de la cité Valette, ceux de la Florianne et tous les autres seront remis, à midi, aux troupes françaises.

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Art. III. Des officiers français se rendront aujourd'hui, à dix heures du matin, chez le grandmaître, pour y prendre ses ordres pour les gouverneurs qui commandent dans les différens forts ét ouvrages qui doivent être mis au pouvoir des Français. Ils seront accompagnés d'un officier maltais. Il y aura autant d'officiers qu'il sera remis de forts.

Art. iv. Il sera fait les mêmes dispositions que ci-dessus pour les forts et ouvrages qui doivent être mis au pouvoir des Français demain, 25 prairial.

Art. v. En même temps que l'on consignera les ouvrages de fortifications, l'on consignera l'artillerie, les magasins et papiers du génie.

Art. vi. Les troupes de l'ordre de Malte pourront rester dans les casernes qu'elles occupent, jusqu'à ce qu'il soit y autrement pourvu.

Art. VII. L'amiral commandant la flotte française nommera un offieier pour prendre possession aujourd'hui des vaisseaux, galères, bâtimens, magasins et autres effets de marine appartenant à l'ordre de Malte.

GUERRE D'ÉGYPTE. TOME I.

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Il s'y trouva deux vaisseaux de guerre, une frégate, quatre galères, 1,200 pièces de canon, 1,500 milliers de poudre, 40,000 fusils, etc.

Le jour où la convention fut passée, le général Bonaparte écrivit à l'évêque de Malte :

« J'ai appris avec un véritable plaisir, monsieur l'évêque, la bonne conduite que vous avez tenue, et l'accueil que vous avez fait aux troupes françaises.

Vous pouvez assurer vos diocésains que la religion catholique, apostolique et romaine sera nonseulement respectée, mais que ses ministres seront spécialement protégés.

Je ne connais pas de caractère plus respectable et plus digne de la vénération des hommes qu'un prêtre qui, plein du véritable esprit de l'évangile, est persuadé que ses devoirs lui ordonnent de prêter obéissance au pouvoir temporel et de maintenir la paix, la tranquillité et l'union au milieu d'un diocèse.

Je désire, M. l'évêque, que vous vous rendiez sur-le-champ dans la ville de Malte, et que, par votre influence, vous mainteniez le calme et la tranquillité parmi le peuple. Je m'y rendrai moimême ce soir. Je désire que, dès mon arrivée, vous me présentiez tous les curés et autres chefs d'ordre de Malte et villages environnans.

j'ai

Soyez persuadé, M. l'évêque, du désir que de vous donner des preuves de l'estime et de la considération que j'ai pour

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votre personne. »

L'évêque répondit :

«L'évêque de Malte a l'honneur de se présenter au citoyen Bonaparte, général en chef de l'armée d'Angleterre, et de l'assurer qu'il ne manquera pas de recommander expressément à ses ecclésiastiques, de maintenir le bon ordre, l'obéissance et la tranquillité; il se flatte qu'il sera écouté et que ses avis seront exactement suivis. Il l'assure que son intention, dans laquelle il aura soin de persévérer, est de ne prendre aucune part à tout ce qui est étranger à son ministère de pasteur. Il a le plaisir de lui annoncer que l'entrée des troupes françaises dans cette ville s'est faite avec tranquillité et sans la moindre effusion de sang. Il se croit donc obligé d'en rendre grâce au ToutPuissant par un Te Deum solennel qui sera chanté après une procession publique et pompeuse qui aura lieu dans ce jour. »

Bonaparte organisa le gouvernement de l'île par un ordre du 25, portant: que les îles de Malte et de Goze seraient administrées par une commission de gouvernement, composée de neuf à la nomination du général en chef, personnes, près de laquelle il y aurait un commissaire français; que cette commission serait spécialement chargée de toute l'administration des îles de Malte et de Goze, de la surveillance de la perception des contributions directes et indirectes, et de prendre des mesures relatives à l'approvisionnement de l'île; que le commissaire-ordonnateur en chef ferait un abonnement avec la commission, pour établir ce qu'elle donnerait, par mois, à la caisse de l'armée; que la commission s'occuperait

incessamment de l'organisation des tribunaux civils et criminels, en la rapprochant, le plus possible, de l'organisation française; qu'en attendant, la justice continuerait d'être administrée comme par le passé; que les îles de Malte et de Goze seraient divisées en cantons; que chaque canton aurait une municipalité et un juge de paix; que tous les biens du grand-maitre de l'ordre de Malte et des différens couvens des chevaliers, appartiendraient à la République Française, et seraient administrés par une commission composéé de trois membres; que la police serait tout entière sous les ordres du général de division commandant et des différens officiers sous ses ordres.

Bosredon de Ransijat fut nommé président de la commission, et Regnaut-de-Saint-Jean-d'Angely, commissaire français.

Bonaparte chargea Bertholet, le contrôleur de l'armée et un commis du payeur, d'enlever l'or, l'argent et les pierres précieuses qui se trouvaient dans l'église de Saint-Jean et autres endroits dépendant de l'ordre de Malte, l'argenterie des Auberges et celle du grand-maître; de faire fondre. tout l'or en lingots, pour être transporté dans la caisse du payeur de l'armée; de dresser un inventaire de toutes les pierres précieuses pour être mises sous le scellé dans la même caisse ; de vendre pour 250 à 300,000 francs d'argenterie à des négocians du pays, contre de la monnaie d'or et d'argent qui serait également remise au payeur; il ordonna que le reste de l'argenterie serait laissé par le payeur de l'armée, à la monnaie de Malte,

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