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DUFOUR, BOULANGER ET LEGRAND, ÉDITEURS

(se réservent le droit de reproduction et de traduction à l'étranger)

6, rue de Beaune, près le Pont-Royal

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944.36 D58h 1862

v. 3-4

PÉRIODE X.

PARIS DEPUIS LE RÈGNE DE LOUIS XII JUSQU'AU
GOUVERNEMENT DE LA LIGUE.

3ler. Paris sous François Ier.

C'est un malheur d'être roi: celui qui règne est responsable des vices de son éducation, des séductions des courtisans, des fautes de ses ministres, de celles des maîtresses et des confesseurs, tous gens qui esquivent le blâme, et le laissent peser sur la mémoire de leur maître. En vain les défenseurs des souverains feront valoir les circonstances impérieuses, la difficulté des temps, les mauvais conseils, les imprévoyances, la faiblesse humaine; en vain ils les loueront morts, parce qu'ils les ont loués vivants, car la poussière de leurs tombeaux trouve encore des flatteurs; l'histoire inexorable, en excusant les fautes de l'homme, condamnera irrévocablement celles du roi. Ces principes sont, comme on le verra, très-applicables aux rois de cette période.

François Ier fut, le 1" janvier 1515, proclamé roi. Ce gros gas-là gâtera tout, disait Louis XII de son futur successeur, dont il connaissait les inclinations. En effet, François Ier manifesta un goût déréglé pour la prodigalité, le faste, la magnificence des fêtes, des cérémonies, pour toutes les puérilités qu'on nomme vulgairement la splendeur du trône. Il voulut être tout à-la-fois religieux, galant et magnifique, et ne fut que persécuteur, débauché et dissipateur du bien de ses sujets; il voulut être guerrier, et,

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presque toujours battu, il finit par être fait prisonnier; il voulut proteger les lettres, et tyrannisa la plupart de ceux qui les cultivaient. Les actions de ce roi ressemblent à une scène théâtrale dont les décorations, sous un point de vue, imposent aux yeux, excitent l'admiration, et qui, considérées sous la face opposée, ne présentent plus qu'un spectacle hideux.

François Ier eut une conduite toute contraire à celle qu'avait honorablement tenue son prédécesseur, Louis XII. Le peuple en souffrit, la noblesse s'en félicita. L'auteur des Mémoires du chevalier Bayard dit: Jamais n'avoit esté veu roi de France de qui la noblesse s'esjouit tant.

Il fut nommé le Père des lettres : ce titre honorable, donné par ses courtisans, lui reste encore; mais il existait avant lui des savants, des artistes distingués. Le champ des lettres et des arts, déjà cultivé, promettait une abondante récolte, dont le règne de François Ier recueillit tous les fruits.

Il est vrai qu'à la protection accordée par ses prédécesseurs ce roi ajouta la sienne. Il suivit le torrent des lumières croissantes, et les exemples donnés par les Médicis à Florence, par le pape Léon X à Rome; il suivit les conseils du savant Guillaume Budé et de son confesseur Guillaume Parvi; il attira plusieurs savants, plusieurs artistes à Paris; établit la bibliothèque de Fontainebleau, la plus riche en manuscrits, la plus volumineuse qui jamais eût existé dans le royaume, et fonda le Collége de France. Ce sont les titres les plus solides de sa gloire; et, quels que soient les inspirations, les conseils et les exemples qui le déterminèrent à favoriser le 'marche de l'esprit humain, la postérité lui doit toujours de la reconnaissance. Mais, bientôt, il persécuta ou laissa persécuter par la Sorbonne et le parlement les hommes de lettres qu'il avait attirés à Paris, les professeurs du collége qu'il avait fondé; il fit périr dans le feu des bûchers plusieurs savants ou littérateurs dont les opinions religieuses contrariaient celles que la cour de Rome voulait maintenir; de plus il abolit entièrement l'imprimerie par une ordonnance que je citerai, et ne la rétablit que pour l'enchaîner dans les liens d'une censure rigoureuse. Il éteignait d'une main les lumières qu'il allumait de l'autre.

Ce roi n'était cependant pas fanatique; mais il servait le fanatisme de ceux qui l'entouraient. Sa croyance incertaine, vacillante et sujette à des intermittences, fait penser qu'entraîné par les plaisirs de sa cour, distrait par les guerres et les fêtes, il avait négligé de fixer son opinion sur les ma

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