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régiment d'artillerie, deux compagnies d'artillerie légère, et un corps d'ingénieurs.

La force des régimens de cavalerie fut augmentée; l'un fut transformé en hussards et l'autre en cuirassiers. La garde fut composée de deux régimens d'infanterie, un de cavalerie, et une compagnie d'artillerie légère. Puisqu'il ne voulait pas de conscription, i encouragea le recrutement volontaire par tous les moyens possibles.

Il destina tous les orphelins au service militaire, du moins ceux qui étaient élevés et entretenus aux frais du public. Comme son but était de rendre inutile la conscription, il était persuadé que tous concourraient en Hollande à remplir ses vues; mais il ne savait pas qu'il y a bien loin entre un consentement passif et une obéissance réelle. Ceux qui sentaient le véritable état des choses ne s'en laissaient pas moins entraîner par leur intérêt personnel, leurs préjugés et leurs habitudes. Rien n'est plus important pour les Hollandais que le moindre changement; si un jour ne ressemble pas entièrement à la veille, ils s'étonnent, et cela seul les fait sortir de leur caractère patient et flegmati

que.

Le roi disait : « Si l'on voulait payer les » intérêts de la dette en ducats, les Hollan » dais crieraient d'abord à l'injustice, parce » que ce serait une nouveauté : » tellement ils ont le caractère constant et équitable, mais frondeur!

La formation d'une armée nationale était aussi nécessaire que difficile.

Un petit pays est bien malheureux, s'il ne peut se défendre et agir comme état indépendant; mais un état de deux millions d'habitans, comme la Hollande, n'est pas un petit pays, et a droit à l'indépendance, à cause de sa population, comme par sa situation, son importance, son industrie sa civilisation et sa richesse. Or, pour qu'un état de médiocre étendue se maintienne toujours indépendant, il ne faut pas qu'il ait besoin, pour se défendre, de ses puissans voisins ; d'un autre côté, il ne peut entretenir une armée formidable, qui ruinerait le pays quand même il pourrait en supporter les frais une armée étrangère finit par s'emparer du pays tôt ou tard.

Il ne reste donc qu'un seul parti, et c'est celui d'armer toute la population, et de

l'exercer aux armes; ce qui est facile et formidable où la force publique est réellement nationale et ne peut être employée qu'à défendre l'indépendance du pays, ainsi que les propriétés et le bien-être de chacun : c'est pourquoi un état médiocre a plus besoin qu'un autre de liberté et de prospérité.

Un bon système de bourgeoisie armée, ou de garde nationale, n'est point une chose aisée à établir dans toutes sortes de pays. Il faut d'abord qu'on arme réellement, et qu'on exerce réellement la population aux armes, si l'on veut qu'elle soit réellement utile dans les momens de crise. Pour cela, il faut que le gouvernement n'en ait rien à craindre, et qu'il n'arme pas la bourgeoisie seulement pour la forme, ou qu'il ne se repente pas de cette institution dès qu'elle commence à se réaliser. Presque toutes les affaires de ce monde réussiraient si l'on voulait sérieusement et toujours ce que l'on veut; mais nous sommes tellement comédiens de notre nature, que la plupart du temps nous ne savons pas ce que nous faisons, ni même ce que nous voulons.

Pour qu'une bourgeoisie armée soit réellement utile, il faut principalement qu'elle soit intéressée à la défense du pays. L'on a eu tort de dire de nos jours qu'il fallait tout faire pour le peuple, et rien par lui; je pense qu'il serait plus juste de dire, qu'il faut tout faire par le gouvernement, mais rien pour lui, car le gouvernement doit être obéi, mais il n'est et ne doit être que l'agent de la société.

Pour armer réellement toute la bourgeoisie, pour qu'elle veuille bien se défendre, pour que le gouvernement n'en ait jamais rien à redouter, que faut-il? une seule chose, et c'est une monarchie libre et constitutionnelle, sous un chef qui soit au dehors pour les étrangers, comme pour chaque individu de la nation au dedans, le représentant de la majesté nationale; mais qui soit seulement le premier ministre de la nation et des lois.

Heureuses donc, trois fois heureuses les nations d'une médiocre étendue, puisqu'elles ont un besoin absolu de bien-être et d'une liberté sage!

Après cet exposé, on sentira aisément

de le voir, et ne pouvait pas bien réussir sans elle.

En s'occupant des premières affaires du pays, il sentit la nécessité de l'économie et la suppression des dépenses inutiles. Il écrivit d'abord au gouvernement français pour lui peindre l'état affreux des finances: il ne pouvait comprendre que l'empereur ne fît rien pour la Hollande. Mais il ne reçut pas d'autre réponse que celle de faire imposer fortement les rentes. Ce n'est pas vous, lui écrivait-il, qui pouvez sauver la Hollande; mais que les Hollandais eux-mêmes s'ar rangent, etc.

On lui refusa également le traité de commerce si formellement promis. L'empereur voulut aussi que l'on ajournât le couronnement et la fondation d'un ordre dont luimême avait donné la première idée à son frère, quand celui-ci lui demanda plusieurs grands cordons de la Légion-d'Honneur.

Le gouvernement français n'aurait certainement pas retiré ses troupes de la Hollande, sans les dispositions hostiles de la Prusse et les mouvemens de ses troupes, qui obligèrent la France à grossir les dif

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