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» Je réponds, messieurs, aux voeux et aux >> sentimens que vous m'exprimez, par une >> confiance entière; elle n'est point sans » motif; je sais que vous êtes dignes de >> mon estime par vos lumières et votre » probité.

>>

Il répondit au beau discours du clergé réformé, dont le pasteur la Saussaye avait été l'organe, dans ces termes :

« Parmi les sentimens de confiance et » d'attachement que les habitans de cette >> province me témoignent à l'envi, je distingue ceux des églises réformées.

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>> J'ai pris l'engagement d'être également >> affectionné pour tous mes sujets, avec la >>> satisfaction que font éprouver la justice et >> la raison.

» Il n'y aura sous mon règne aucune dif»férence entre les Hollandais estimables; >> c'est vous dire que vous pouvez compter » sur ma sollicitude et sur mon attache>> ment. »

Quant aux curateurs et professeurs de l'université de Leyde, il leur dit :

<< Les bons Hollandais doivent compter >> sur ma protection et ma sollicitude, prin

»cipalement lorsqu'ils contribuent à la gloire » de leur pays, et lui sont aussi utiles que >> vous l'êtes. Je m'étais informé de vous >> avant de vous voir. J'ai appris avec plaisir » que la célèbre université de Leyde était >> toujours digne de la réputation qu'elle » s'est acquise. J'irai vous voir, je saisirai » avec plaisir toutes les occasions de donner » de nouvelles marques de mon estime à des >>> hommes aussi distingués que vous ; je suis >> très-satisfait de vous savoir dans le voisi» nage de ma résidence. »

Ces citations suffisent pour donner une idée de l'esprit qui animait la nation à l'arrivée du roi en Hollande, et de celui qui l'animait lui-même. Il témoigna ses sentimens plus clairement dans le discours qu'il fit à LL. HH. PP. le 23 juin, jour de son entrée solennelle à la Haye. Ce discours est, pour ainsi dire, la base de la conduite du roi ; il sert en quelque sorte de seconde introduction à cet ouvrage.

Le ministre des affaires étrangères, Vander Goes, fit les fonctions de grand-maître des cérémonies.

Après que chaque membre se fut approché

du trône, et eut prêté le serment de fidélité au roi et aux lois constitutionnelles du royaume, le roi prononça le discours suivant :

<< Messieurs,

» Lorsque les députés de la nation vinrent >> m'offrir ce trône où je monte aujourd'hui, » je l'acceptai dans la conviction que c'était » le vœu de la nation toute entière, que la >> confiance et le besoin de tous m'y appe>> laient.

>>

» Comptant sur les lumières, le zèle et le patriotisme des principaux fonctionnaires » publics, et particulièrement sur les vôtres, » messieurs les députés, j'ai mesuré sans >> crainte toute la profondeur des maux de la >> nation.

» Animé du vif désir de m'occuper du » bonheur de ce bon peuple, et concevant » l'espoir de le lui procurer un jour, j'é» touffai les sentimens qui firent jusqu'ici le >> but et le bonheur de ma vie. J'ai pu con» sentir à changer de patrie, à cesser d'être >> entièrement et uniquement Français, » après avoir passé toute ma vie à remplir

» de mon mieux les devoirs que ce nom im» pose à tous ceux qui ont l'honneur de le >> porter. J'ai

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pu consentir pour la première » fois à me séparer de celui qui dès mon >> enfance avait captivé mon amour et mon » admiration; à perdre le repos et l'indépendance que ne peuvent avoir ceux que » le ciel appelle à gouverner; à quitter en» fin celui dont l'éloignement m'inspira » de l'effroi, même dans les temps les plus » calmes, et dont la présence détruit les » les dangers.

>> J'ai pu y consentir, et j'y consentirais. » encore, messieurs, si cela n'était déjà » fait, par l'empressement, la joie, la con» fiance des peuples dont j'ai traversé le ter» ritoire; ils m'ont prouvé que vous étiez » les véritables interprètes de la nation, » alors surtout que j'ai la certitude de pou» voir compter sur votre zèle, votre dé» vouement aux intérêts de votre patrie, et » sur votre confiance et votre fidélité envers » moi.

» Messieurs, dès ce jour seulement com» mence la véritable indépendance des Pro>> vinces-Unies. Un seul regard sur les siècles

>> passés suffira pour nous convaincre qu'elles » n'eurent jamais de gouvernement stable, » de sort assuré, et de véritable indépen>> dance.

» Sous ce peuple fameux qu'elles combat>> tirent et servirent tour à tour, comme » sous les Francs et l'empire d'Occident, » elles ne fureut ni indépendantes ni tran>> quilles.

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>> Elles ne le furent pas davantage dans la >> suite et sous la dépendance de l'Espagne. >> Leurs guerres et leurs luttes multipliées, » jusqu'à l'époque de l'union, ajoutèrent à » la gloire de la nation, confirmèrent ces qualités de loyauté, d'intrépidité et d'hon»neur dont elle eut toujours le renom; >> mais ses efforts ne lui procurèrent ni tran» quillité, ni indépendance, même sous >> l'autorité des princes d'Orange, qui, pres» que tous grands capitaines et politiques, » furent si utiles à leur pays, mais l'agi»tèrent sans cesse, en affectant ou cher>> chant à obtenir un pouvoir que mal>> heureusement peut-être la nation leur >> refusait.

» La Hollande n'a pu l'être dans ces der

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