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chaient aux Antilles, revint sur les côtes de France, mais non dans la Manche, et finit par se faire bloquer, sans avoir su profiter du bonheur qu'il eut de rencontrer les Anglais en force inférieure.

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D'un autre côté, l'Autriche faisait des armemens et des démonstrations considérables elle s'allia aux Russes; dès lors Napoléon ajourna l'expédition; il se tourna contre l'Autriche. Il fit marcher son armée des côtes en ordre de bataille et à marches forcées sur le Rhin, où, à peine arrivée, elle commença les opérations, comme si elle s'y était préparée par plusieurs mois de séjour et de connaissance locale.

Tout à coup le prince Murat obtint le commandement de la réserve qu'avait eu Louis jusque-là, et celui-ci reçut le commandement de la garnison de Paris dans l'absence de l'empereur.

Durant cette campagne jusqu'à la fin de 1805, Louis mit un zèle et une activité inimaginables dans son commandement à Paris. Il avait accepté le commandement à condition qu'il se bornerait aux affaires militaires, que tout ce qui concernait la police et les

et

autres relations de son prédécesseur serait donné à d'autres. Avec peu ou presque point de troupes, il maintint l'ordre, malgré les embarras des finances, les intrigues et l'agitation extrême de tous les partis, et des rassemblemens prodigieux de l'immense population de Paris, qui se multipliaient et grossissaient chaque nuit, par la pénurie des finances, le discrédit de la banque de France, l'attente des événemens, et peutêtre les projets secrets des factieux.

Malgré tous ces obstacles, non-seulement il fit face à tout, mais il envoya journellement des renforts à la grande armée. Il correspondait souvent avec son frère, assistait au conseil des ministres, et veillait sur les côtes de l'Ouest, Brest, Anvers et la Hollande.

Quand les Anglo-Suédois et les Prussiens menacèrent la Hollande et le nord de la France, l'empereur, sérieusement et fortement occupé en Autriche, ordonna la formation d'une armée du nord; il envoya en toute hâte un courrier à Louis, en le priant de faire l'impossible pour organiser cette armée, afin de protéger le nord

de la France, les chantiers d'Anvers et la Hollande.

Malgré la difficulté de la chose, qui parut impossible aux ministres de l'empereur, à force de soins, de zèle et d'activité, Louis parvint à former son armée avec une activité prodigieuse, et un mois après la date du décret de son frère, jour pour jour, il lui écrivit de Nimègue qu'il se trouvait en position avec son armée, attendant ses ordres.

Deux divisions sous les ordres des généraux Laval et Lorge se trouvaient à Juliers sur le Rhin; deux autres étaient en position à Nimègue, et les deux armées étaient sur les frontières de Hollande vers la Westphalie; de sorte que de quelque côté que les ennemis eussent agi, toutes les divisions pouvaient se porter rapidement sur lui, et qu'en même temps elles couvraient les bords du Rhin, la Hollande, Anvers même, en cas d'une attaque par mer. Dans ce court intervalle, les places du Brabant hollandais furent mises en état, la Hollande rassurée, et les Prussiens, qui peu de jours auparavant ne voyaient pas un homme pour leur disputer l'entrée de la

Hollande et des frontières de la France, parurent très-surpris.

Cette opération eut une grande influence sur les négociations au quartier général de France, entre celle-ci et la Prusse, prête à déclarer la guerre. Elle ne le fit pas, et l'empereur apprit par le comte Haugwitz, ministre de Prusse, que l'armée du nord se trouvait sur les frontières du duché de Berg appartenant à ce royaume, tandis que l'empereur doutait encore de la possibilité de la former. La première demande d'Haugwitz fut l'ordre à cette armée de s'arrêter.

L'empereur témoigna publiquement sa satisfaction à son frère dans un des bulletins de la grande armée, comme par ses lettres; mais bientôt il lui témoigna beaucoup d'humeur sur ce que la plus grande partie de la garnison de Paris avait quitté la capitale pour renforcer l'armée du nord.

Aussi, quand la nouvelle de la bataille d'Austerlitz et de la paix arriva au quartier général de Louis, il se hâta de renvoyer à Paris les troupes qui appartenaient à la garnison. II mit les autres sous les ordres du général Leland, sénateur, commandant jus

que-là du premier corps de l'armée du nord, auquel il laissa le commandement en chef de l'armée française en Hollande; puis il se rendit à Strasbourg au-devant de l'empereur, qui revenait à Paris après la brillante campagne d'Austerlitz et la conclusion de la paix.

Lorsque l'armée du nord s'était formée si rapidement, et qu'elle était arrivée sur les frontières de la Hollande presqu'à l'improviste, Kalkreut, commandant en chef des Prussiens à Wesel, avait écrit à Louis sous un prétexte frivole, probablement pour s'assurer s'il était encore à l'armée. Celui-ci lui répondit qu'il ne pouvait croire à la guerre entre la France et la Prusse, guerre impolitique, et qui serait au moins sans aucun avantage pour celle-ci. Puis il se hâta d'envoyer la lettre du général étranger et sa réponse à l'empereur.

Celui-ci reçut son frère froidement à Strasbourg; il le gronda sur sa précipitation à renvoyer les troupes à Paris, comme sur son prompt départ de la Hollande. L'empereur laissa échapper alors quelques mots sur ses désirs relativement à ce pays : Pourquoi

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