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AVERTISSEMENT.

La forme de dissertation de cette pièce devait l'exclure de notre collection, qui n'admet que des documents purement historiques; cependant nous avons cru que le lecteur nous saurait gré de déroger pour cette fois à nos habitudes, en faveur de l'intérêt que présente ce petit morceau sous le rapport des détails de mœurs, coutumes, costumes même, etc., etc., qui s'y trouvent semés en assez bon nombre. L'auteur de la Chasse au Viel Grognart de l'Antiquité, se proposant de fermer la bouche aux détracteurs du temps présent et de montrer le progrès que les siècles ont fait faire aux idées, aux hommes et aux choses, jette un rapide coup d'œil sur les institutions, les mœurs, les arts, l'industrie de nos aïeux, qu'il oppose, non sans profit pour l'historien et même pour l'artiste, aux institutions, aux mœurs, aux arts et à l'industrie des contemporains. Puis, passant en revue toutes les classes de la société, if essaie d'établir, sur des renseignements positifs tirés principalement de la vie privée des rois, des nobles, des magistrats, du bourgeois, de l'homme du peuple, que le sort de chacun s'est, avec le temps, considérablement amélioré. C'est donc moins la thèse elle-même, soutenue par l'auteur, que les pièces justificatives dignes d'être recueillies par l'histoire et dont il la fortifie, que nous mettons sous les yeux du lecteur.

LA CHASSE

AU

VIEL GROGNART

DE L'ANTIQUITÉ.

que

l'on ne

C'est trop nous reprocher l'antiquité; nous ne faisons, n'oppérons, ne disons aucune chose nous mette devant les yeux : «J'ai veu le temps, nos anciens faisoyent,» comme s'ils avoyent esté plus sages, plus sçavans, plus vaillans, plus modestes, plus riches et mieux moriginez que nous. Ces reproches ne nous ont pas tant attristé qu'ils ont esté le subject de nous faire estudier, songer, enquester, lire, pour faire la comparaison du vieux temps au nostre; et tant plus j'ay voulu pénétrer avant pour en cognoistre la vérité, tant plus j'ay eu du subject de me resjouir, recognoissant le contraire de ces reproches.

Pour ce faire, j'ay commencé par les Roys, qui est la chose la plus haute, et suis descendu aux actions des peuples, mesmes de plus basse condition, dont j'ay eu la cognoissance, soit par la lecture des livres ou par la fréquentation des vieux, où j'ay trouvé et appris que l'antiquité estoit une valeur sans conduite, une simplicité ignorante, un défaut de pouvoir, une chetreuse richesse, une resjouyssance mesquine et un contentement vil.

Je ne parle pas ny des Grecs, ny des Latins Romains, que nous sçavons estre venus au période de vertu, de richesse, de pompe, de magnificence, de science, sagesse, et de toutes autres sortes de contentemens.

de

Je parle du royaume de France, des bonnes villes, et spéciallement de celle de Paris, qui a acquis et est parvenue, soubs le règne de ce Monarque Loys XIII, à ce haut degré de perfection, pour estre à présent puissant en tout, florissant en doctrine, en hardiesse, en commoditez, en sagesse et en toutes autres vertus, et en laquelle l'estranger s'admire, quittant son pays pour y faire sa retraite, son trafic, ses estudes, son exercice, comme en un lieu de délices et un Paradis du monde.

Je voy desjà un vieux grognart, qui n'a pas la patience de lire le reste, qui dict : « Tu t'abuses; c'est un royaume plain d'inégalité, de vice, de péché, où toutes sortes de gens mal vivans abondent, où l'injustice règne, où les loix ne sont point observées et où la superfluité est en abondance. Quelle louange y peut-on apporter? »

l'anti

Bon homme de l'antiquité qui avez l'esprit moroze, avant que de me reprendre, montrez-moy que quité caruit vitio, puis vous déclarerez tout à vostre ayse et direz que j'ay menty; mais si la vertu des hommes qui sont à présent au respect du temps passé cou

vrent le vice, pourquoy m'empescheras-tu de louer le temps, la grandeur, les richesses, la science, la magnificence et le pouvoir d'un royaume si riche et si abondant que nous le voyons à présent? Est-il pas raisonnable que la postérité sache plusieurs particularitez que l'histoire ne décrit point? Or, escoute doncques et aye patience.

Quelle comparaison peut-on faire à présent de nos anciens Roys avec celuy qui règne? quoy en grandeur, en conqueste? Sache que sa force, à l'aage de dix-huict ans, a plus espouvanté de villes rebelles, dedans son royaume, a plus affermy son Estat contre la rage et la furie d'un peuple mutinė, plus difficile à dompter que n'eussent faicts quatre royaumes à conquester, tels que le Portugal, la Naple et la Cicille.

Nous ne délibérons pas de prouver sa vertu au détriment de la valeur de nos Roys anciens, ce n'est pas nostre sujet; nous ne voulons monstrer sinon que la grandeur de nostre temps, et que les actions de nos anciens estoient en tout puériles au respect des nostres.

Quand je contemple l'histoire, leurs richesses, leurs bastimens, leur plaisir à la chasse, leur revenu, leurs mariages, leurs ordonnances, et pour les peuples, leurs vettemens, leurs banquets, leur science, leur pouvoir, leurs jeux, leurs discours, c'est un vray miroir pour mespriser l'antiquité.

Des Roys et de la Noblesse.

Je n'oserois mettre par escript ce qui se voit, par les anciens comptes de la maison des Roys, de leur argenterie, de la réfection de leurs habits, de leur despence

té le plus grand subject d'acquérir et de stoires.

aire, en nostre temps, nous avons une hardie, combattant à la mode, la pica poing, légèrement vestue, sans autre eur habit ordinaire, passer victorieux, la barricadde, le retranchement, le que munis d'hommes furieux, qui deanjandrer la craincte que la hardiesse. -saire d'effacer de l'histoire ceste qualité XI, duquel l'on dit avoir mis les Roys et la transférer à Loys XIII, qui, sans le finesse, comme jadis Loys XI, sed cum brachio excelso, a remis en son obéyses dans son royaume en deux ans, pospar les rebelles de la religion, par une eme et contre l'advis de la pluspart des yoient qu'il estoit impossible d'exécuter

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