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563.

Guerres de Sigebert en Germanie contre les Avares. Pendant qu'il les repousse vers le Danube, Chilpéric lui enlève la ville de Reims.

565.

Sigebert épouse Brunehaut, fille d'Athanagilde, roi des Visigoths.

567.

Chilpéric, jaloux de contracter aussi une union avec une femme de sang royal, épouse Galsuinthe, sœur aînée de Brunehaut; mais, peu après, il la fait assassiner, à l'instigation de sa maîtresse Frédégonde.

Après la mort de Caribert (567), ses frères partagent ses possessions; chacun obtient un tiers de Paris; Marseille et d'autres villes ont deux chefs; l'Aquitaine est tellement démembrée, qu'il en résulte des guerres perpétuelles et de nouveaux partages; cependant quelques-uns de ces changements ont une certaine durée.

567-571.

La Bourgogne est attaquée par les Lombards récemment établis en Italie; le duc Mummolus les bat près d'Embrun.

571-575.

Brunehaut excite Sigebert à venger la mort de sa sœur. Aidé par des peuples germaniques qu'il appelle sur les . bords du Rhin, Sigebert s'empare de presque tout le royaume de Soissons, est proclamé roi des Neustriens, et se prépare à assiéger son frère, réfugié dans Tournai, lorsqu'il est assassiné par des émissaires de Frédégonde.

576-584.

Brunehaut, emprisonnée à Rouen, epouse Mérovée, fils de Chilpéric, qui, irrité de cette union, le fait ordonner prêtre. Childebert, âgé de cinq ans, succède à son père en Ostrasie. Brunehaut delivrée gouverne en son nom. Ce qui suit n'est plus qu'une longue série de meurtres et de guerres intestines qui désolent la Gaule. D'abord Frédégonde fait tuer le fils de son mari, qui avait eu, comme nous l'a

vons dit, l'imprudente audace d'épouser Brunehaut; elle fait tuer aussi saint Prétextat, évêque de Rouen, qui avait célébré ce mariage; puis éclate entre la Neustrie et l'Ostrasie, une guerre qui n'est arrêtée que par l'intervention du débonnaire Gontran, roi de Bourgogne. On lui en montre peu de reconnaissance; car Brunehaut s'unit un moment avec Chilpéric pour attaquer la Bourgogne, qui n'est sauvée que par l'habileté du patrice Mummolus. Les troupes de Brunehaut et de Chilpéric sont vaincues; ce dernier périt luimême bientôt après, assassiné par Landri, amant de Frédégonde, ou peutêtre par un émissaire de Brunehaut.

584.

Frédégonde, restée sans défense, fut obligée de recourir au roi de Bourgogne; elle se plaça elle et son fils, le jeune Clothaire II, sous la protection de Gontran.

587.

Brunehaut conclut avec Gontran le traité d'Andelot, qui fixe les limites de l'Ostrasie et de la Bourgogne.

593-597.

Mort de Gontran à Châlons-surSaône, sa résidence habituelle. Childebert se met en possession de la Bourgogne, et menace la Neustrie; mais son armée, trompée par une ruse grossière, est battue près de Soissons. Cependant les Neustriens ne purent poursuivre leurs succès, et la mort de Frédégonde (597) empêcha son fils de songer à faire de nouvelles conquêtes. L'année précédente, Childebert, roi d'Ostrasie, était mort laissant deux fils en bas âge: Thierry, qui régna sur la trasie, sous la tutelle de Brunehaut. Bourgogne, et Théodebert II sur l'Os

597-613.

Si les deux fils de Childebert s'étaient réunis contre Clothaire II, celui-ci aurait pu difficilement résister. Brunehaut y songeait peut-être; mais des injures plus récentes firent bientôt oublier à la vieille reine celles qu'elle avait à venger sur les fils de Frédégonde. Pour mieux régner sous son petit-fils Théo

debert, elle l'avait livré à des plaisirs prématurés. Elle en fut bientôt punie. Une jeune esclave qu'elle avait elle-même placée près du prince la chassa d'Ostrasie. Réfugiée près de son autre petit-fils qui régnait en Bourgogne, elle obtint sur lui, malgré les grands de cette contrée, l'ascendant qu'elle avait eu jadis en Ostrasie, et parvint à exciter une guerre entre les deux frères. Les commencements n'en furent pas heureux pour les Bourguignons, qui perdirent le Sundgau, le Turgau et l'Alsace. Les Ostrasiens étendirent même leurs ravages dans la Champagne, et jusqu'au lac de Genève et de Neufchâtel. Mais les Bourguignons eurent bientôt leur tour. Thierry, ayant réuni une armée considérable, battit son frère près de Toul et de Tolbiac, et bientôt après le fit mettre à mort avec ses enfants (612). Maître de l'Ostrasie, Thierry se préparait à attaquer Clothaire, quand il mourut à Metz (613), presque subitement. Encouragé par cet événement inattendu, et appelé par les grands, qui craignaient de voir Brunehaut ressaisir encore une fois le pouvoir durant la minorité des fils de Thierry, Clothaire prit les armes. Les Bourguignons et les Ostrasiens, sous les ordres de Varnachaire, maire de Bourgogne, et de Pepin, chef d'une puissante famille ostrasienne, marchèrent à sa rencontre jusque sur les bords de l'Aisne. Quand Brunehaut fit donner le signal du combat, ses troupes, que les grands avaient séduites, tournèrent le dos, et la vieille reine, âgée de plus de quatre-vingts ans, tomba aux mains du fils de Fredégonde. Il lui reprocha la mort de dix rois ou fils de rois, et, après l'avoir livrée pendant trois jours aux outrages de ses soldats, il la fit lier par les cheveux, un pied et un bras à la queue d'un cheval indompté. Clothaire fit aussi mourir deux des quatre fils de Thierry et raser le troisième; quant au quatrième, il disparut le jour même de la bataille, sans qu'on pût jamais re

tions avant d'abandonner Brunehaut.
Varnachaire eut à vie la mairie de
Bourgogne, Radon celle d'Ostrasie, et
Gundeland celle de Neustrie.

614.

Réunion à Paris de soixante dixneuf évêques et d'un grand nombre de seigneurs. Cette assemblée fait une ordonnance générale pour le royaume, qui augmente les priviléges des clercs et diminue les tributs.

617.

Clothaire dispense les Lombards d'un tribut de douze mille sous d'or auquel ils s'étaient soumis.

622.

Clothaire donne pour roi aux Ostrasiens son fils Dagobert, âgé alors de quinze ans, sous la tutelle de saint Arnolphe, évêque de Metz, et de Pepin de Landen, dont les grandes possessions s'étendaient entre la Meuse et le Rhin, dans les pays de Liége et de Juliers. Celles d'Arnolphe comprenaient presque tout le pays Messin. Un fils de ce dernier, Ansigise, épousa une fille de Pepin, et de ce mariage naquit Pepin d'Heristal, qui devait hériter des biens des deux maisons. Clothaire détacha alors de l'Ostrasie la Provence et l'Aquitaine, lui donna pour limites, au sud et à l'ouest, les Vosges et les Ardennes, mais y laissa réunis les pays des Alemans, des Bavarois, des Thuringiens, des Frisons et des Saxons, dont la dépendance à l'égard des Francs n'était toutefois que précaire.

628.

Mort de Clothaire II, le troisième des rois mérovingiens qui ait réuni toute la monarchie sous son sceptre. Dagobert lui succéda, et, comme son père, posséda tout l'empire des Francs, qui s'étendait alors de l'Elbe aux Pyrénées, et de l'Océan occidental jusqu'aux frontières de la Bohême et de laHongrie; mais il confère la même année l'Aquitaine à son frère Caribert, qui fit de Toulouse sa capitale. Caribert mourut peu après, et son fils aîné fut reconnu Les grands avaient fait leurs condi- roi; mais Dagobert le fit empoisonner,

trouver ses traces.

613.

donna l'Aquitaine, à titre de duché héréditaire, à un autre fils de son frère, Boggis, qui devint la tige d'une longue suite de princes mérovingiens dont la race s'éteignit, en 1503, dans la personne de Louis d'Armagnac, duc de Nemours, tué à la bataille de Cérignolles.

Dagobert fut le Salomon des Francs: comme le roi des Juifs, il fut sage et juste; comme lui, il aima la magnificence des palais, et il enrichit l'Église par de nombreuses donations. Sous ce prince, la monarchie des Francs mérovingiens jeta un dernier éclat. Dagobert fut l'allié des empereurs de Constantinople; ainsi que le roi des Ostrogoths, Théodoric, il joua le rôle de chef des barbares; comme tel, il intervint dans les affaires des Visigoths, auxquels il donna un roi, et dans celles des Lombards, qu'il força de respecter leur reine Gondeberge, sa parente, et d'attaquer les Vénèdes, ses ennemis. Enfin c'est sur les terres des Francs que les Bulgares fugitifs vinrent chercher un asile.

Cependant, dans la Germanie, plusieurs peuplades se détachèrent des Francs; les Saxons refusèrent de payer le tribut de cinq cents vaches, auquel ils avaient été autrefois soumis; les Thuringiens voulurent avoir un duc; et, pendant que cette défection avait lien au nord, au midi, sur les bords du Danube, un État nouveau, celui des Venedes se formait et allait menacer l'empire des Francs.

Cependant ce règne, qui fut pour la royauté mérovingienne comme un moment d'arrêt entre la période de conquête et celle de décadence, fut unrègne pacifique. Dagobert, faisant le tour de ses royaumes sur un char attelé de boeufs à pas graves et lents, ne ressemble point à un conquérant, ni même à un roi barbare des temps qui suivirent l'invasion: c'est un justicier, un législateur; il cherche à organiser son empire; il voudrait en être le Justinien, et, comme l'empereur grec, il fait rédiger toutes les lois de ses peuples.

631.

Un marchand franc, nommé Sa

mon, qui s'était rendu célèbre par son courage, avait été choisi pour chef par les Vénèdes. Samon étendit son royaume sur les bords du Danube, et l'affermit par des guerres heureuses. Dagobert l'ayant attaqué, il le vainquit et porta ses ravages jusque dans la Thuringe. Dagobert ne vengea point cette défaite; il se contenta de la promesse que lui firent les Saxons, de s'opposer avec zèle et courage aux Vénèdes, et de garder de ce côté la frontière des Francs.

Ainsi, malgré ses efforts, Dagobert vit commencer la décadence de la monarchie de Clovis. Clothaire II, son père, avait déjà été contraint de remettre le tribut jadis imposé aux Lombards; les Saxons avaient refusé de payer celui qu'ils devaient aux rois ostrasiens; la monarchie des Vénèdes s'était élevée au sein de l'Allemagne, et leurs chefs avaient battu l'armée de Dagobert; les Aquitains, enfin, avaient obtenu un chef indépendant dans la personne de son frère, Caribert II. Mais c'était surtout au sein de l'empire que fermentaient les éléments d'une dissolution prochaine. Clothaire II n'avait pu l'emporter sur Brunehaut qu'avec l'appui des grands de Bourgogne et d'Ostrasie. Les maires du palais de ces deux royaumes s'étaient fait confirmer pour leur vie dans leur charge; les évêques et les barons avaient demandé et obtenu la consécration de priviléges étendus, et l'autorité dont le roi de Neustrie jouissait sur les deux autres royaumes francs se trouvait fort limitée par cette concession. L'Ostrasie surtout comptait bien ne pas se soumettre au bon plaisir du roi de Paris. Nous l'avons déjà dit, entre la Neustrie et l'Ostrasie, il y avait une rivalité dont la lutte de Frédégonde et de Brunehaut n'est que le symbole; la Neustrie était plus romaine, plus ecclésiastique; elle accordait davantage à ses rois, qui cherchaient à y rétablir le fisc impérial; l'Ostrasie, au contraire, presque abandonnée des colons romains au moment de la conquête, avait été repeuplée par les tribus germaniques: là s'était formée une aristocratie plus nombreuse,

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Clovis II réunit encore une fois les trois royaumes francs, mais il meurt deux mois après.

656-670.

Clothaire III règne en Neustrie jusqu'en 670, d'abord sous la régence de la pieuse reine Bathilde, puis sous l'administration d'Ebroïn; Childéric II en Ostrasie, jusqu'en 673, sous la tutelle du maire Wulfoald.

670-681.

Après la mort de Clothaire, Ébroïn proclame, sans le concours des grands, Thierry III, fils de Clothaire, puis s'efforce de rétablir dans tous ses droits l'autorité royale; il veut abaisser les grands, et refuse de donner les charges de ducs et de comtes à ceux qui possédaient de grands biens dans les provinces dont ils demandaient le gouvernement; aussi les seigneurs de Neustrie, s'alliant secrètement avec ceux d'Ostrasie (673), les sollicitèrent de venir les délivrer de la tyrannie d'Ebroin. L'armée qu'Ebroïn conduisit contre eux l'abandonna au moment de la bataille; lui-même, fait prisonnier, fut enfermé dans le monastère de Luxeuil. Il est vrai qu'il en sortit bientôt; car le roi d'Ostrasie, Childéric II, que les Neustriens avaient accepté après la chute d'Ébroïn, n'ayant pas compris que les grands n'avaient mis sur sa tête une double couronne qu'à la condition qu'il respecterait leurs usurpations, avait fait punir l'un d'entre eux d'un châtiment servile. Peu de temps après, il fut tué un jour qu'il chassait dans la forêt de Chelles, et l'on n'épargna pas même sa femme qui était enceinte. A la faveur des troubles qui suivirent, Ébroïn sortit de sa prison. D'abord i opposa à Thierry III, que les Neustriens avaient eux-mêmes rétabli après la mort de Chilpéric II, un fils supposé de Clothaire III; puis il accepta Thierry, qui lui laissa reprendre son ancien pouvoir en Neustrie. Alors, continuant la politique qu'il avait déjà suivie, il se fit l'adversaire des grands et du maire du palais d'Ostrasie. Le maire Martin, qui avait pris le titre de duc de France, appelé

par lui à une conférence, fut assassiné; mais Ebroin ne put recueillir luimême le fruit de ce meurtre; il fut tué quelques jours après par un Franc, qui voulait venger sur lui une injure personnelle.

681-687.

Les hostilités continuèrent après la mort d'Ebroïn, mais sans qu'il se passât rien de décisif jusqu'à la bataille de Testry. Pepin, qui avait succédé à Martin et dont l'autorité avait augmenté sans cesse dans cette lutte du

parti aristocratique contre la royauté, défendue par Ebroin, fut bientôt en état de trancher la question. Les Neustriens furent completement battus à Testry (687). « Pepin prit avec lui, dit Frédégaire, le roi Théodoric III, avec ses trésors, et s'en retourna en Ostrasie. » Il ne dépouilla pas les vaincus, il ne leur prit point leurs terres, et aucun de ses guerriers ne s'établit de force parmi eux; seulement la royauté de Neustrie fut effacée de fait; la domination passa des bords de la Seine aux bords du Rhin. S'il y eut encore des rois mérovingiens, c'est que les maires ostrasiens trouvaient utile de pouvoir montrer, de temps à autre, aux peuples un roi chevelu de la race de Clovis, afin de légitimer en quelque sorte, à leurs yeux, l'autorité qu'ils exercèrent jusqu'au moment où la main du vicaire de Dieu vint imprimer sur leurs fronts un caractère

nouveau et sacré.

Depuis la bataille de Testry jusqu'au sacre de Pepin (752), le titre de roi, mais sans le pouvoir et même sans les honneurs de la royauté, fut encore porté par des princes mérovingiens, qui passaient obscurément sur le trône. Dans cet espace de soixante-huit ans, aucune réclamation ne s'éleva en faveur de cette race si abâtardie et si dégénérée, qu'elle semble avoir peine à se reproduire; ils meurent, en effet, presque tous adolescents: Charibert II a vingt-cinq ans, Sigebert II, Clovis H à vingt-quatre, Clotaire III à dixhuit, Dagobert à vingt-six ou vingtsept, etc.

Pour nous débarrasser de suite de

ces rois fainéants, nous donnerons leurs noms et la date de leurs règnes.

Thierry III meurt en 690, Clovis III en 695, Childebert III en 711, Dagobert III en 715 (de 673 à 678, Dagobert II, fils de Sigebert, avait été rappelé d'Irlande pour régner sur l'Ostrasie), Chilpéric en 720 (Charles Martel lui oppose, en 719, Clothaire IV, qui meurt peu après), Thierry IV en 737; de 737 à 742, interrègne; Pepin proclame, en 742, Childebert III, qui meurt dans un monastère en 754.

IV. Depuis la bataille de Testry jusqu'au couronnement de Pepin.

(688-752.)

• Au septième siècle, par suite de la décadence de la famille de Mérovée, de l'affaiblissement de la Neustrie, de l'ambition des maires du palais, et des grands propriétaires ostrasiens qui ne songeaient qu'à vivre indépendants sur leurs terres, la monarchie des Francs s'en allait par lambeaux; la Germanie, qu'ils avaient réunie tout entière, se divisait en six ou sept principautés : ainsi les Vénèdes avaient formé un royaume en Bohême et en Carinthie; les Serbes avaient choisi Derwan pour prince, et faisaient de continuelles incursions en Thuringe; les Thuringiens eux-mêmes s'étaient révoltés; les Saxons refusaient le tribut; les Frisons se donnaient un duc, et les ducs des Bavarois et des Alemans profitaient de la rivalité des maires de Neustrie et d'Ostrasie pour restreindre les droits des rois francs à une suprématie purement nominale. Mais les Carlovingiens vont arrêter ce démembrement prématuré, d'abord comme ducs et princes des Francs, titres pris par Pepin et Martin avant même la bataille de Testry, puis comme rois sous Pepin le Bref et Charlemagne.

688-714.

«Pepin fit beaucoup de guerres contre Radbod, duc païen, et d'autres princes, contre les Suèves et plusieurs autres nations, et dans ces guerres il fut tou jours vainqueur (*). » Pendant qu'il tâ

(*) Vie du bienheureux Pepin.

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