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dente de continuer la guerre, malgré la certitude du succès, ne pas s'arrêter à la frontière était néanmoins un acte héroïque, plus héroïque encore que la résistance intérieure il fallait, en effet, immédiatement réclamer au peuple une nouvelle concentration de forces au lieu de lui accorder le repos si légitimement mérité après ce choc terrible. A commencer par le général en chef tous discutaient sur la nécessité de s'arrêter à la frontière (1).

Le 16 février 1813, à Calish, fut conclu entre la Russie et la Prusse un traité aux termes duquel la Russie s'engageait à ne pas désarmer tant que la Prusse ne serait pas rétablie dans l'étendue de territoire et de puissance qu'elle avait avant 1806; à ce but peuvent servir tous les pays de l'Allemagne du Nord acquis aux alliés par conventions internationales ou par les armes, exceptées les possessions de la maison de Hanovre ; l'Empereur garantit au roi la Prusse orientale avec une portion de terre qui la réunirait sous les rapports politiques et militaires à la Silésie (2).

Le 9 septembre 1813, la Russie et l'Autriche signèrent un traité d'amitié et d'alliance défensive. Ce traité avait pour but de mettre fin aux souffrances de l'Europe et de lui assurer un repos futur par le rétablissement d'un juste équilibre des puissances (3). Le traité d'alliance

(1) Solovieff, op. cit., p. 232, 233.

(2) Ibid., p. 241.

(3) Traité d'amitié et d'alliance défensive entre S. M. 1. et R. l'Empereur d'Autriche et S. M. I. l'Empereur de Russie, signé à Toeplitz, le 9 septembre.

austro-prussien, conclu également à Toeplitz, le 9 septembre 1803, contient une explication tout à fait identique de la convention (1).

Dans le traité anglo-autrichien signé à Poeplitz, le 3 octobre 1813 il est dit que l'alliance entre la GrandeBretagne et l'Autriche n'a pour but que d'avancer l'époque si vivement désirée d'une paix générale, qui,

(1) Au nom de la très-sainte et indivisible Trinité. S. M. l'Empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bobême et S. M. l'Empereur de toutes les Russies, animés d'un même désir de mettre un terme aux souffrances de l'Europe et d'assurer son repos futur par le rétablissement d'un juste équilibre des Puissances, ont résolu de continuer avec toutes les forces que la Providence a mises en leur pouvoir, la guerre dans laquelle elles se sont engagées pour arriver à ce but salutaire ; voulant en même temps étendre les effets d'un concert aussi bienfaisant au-delà de l'époque où, après avoir atteint le but de la guerre actuelle, leur intérêt réciproque exigera le maintien de l'ordre de choses introduit par son heureuse issue. Elles ont, pour régler les articles d'un traité d'amitié et d'alliance défensive, nommé pour leurs Plénipotentiaires munis de leurs instructions savoir: S. M. l'Empereur d'Autriche, etc.... le comte de Metternich... et S. M. l'Empereur de toutes les Russies...le comte de Nesselrode, lesquels... sont convenus des articles suivants..... Art. II. S. M. l'Empereur d'Autriche garantit à S. M. l'Empereur de toutes les Russies la possession de tous ses Etats, provinces et domaines. S. M. l'Empereur de toutes les Russies garantit de son côté à S. M. l'Empereur d'Autriche la possession de tous les Etats, provinces et domaines qui appartiennent à la couronne de S. M. I. et R. apostolique. Art. III. En conséquence de cette garantie mutuelle, les deux hautes parties contractantes travailleront constamment de concert aux mesures qui leur paraissent les plus propres au maintien de la paix en Europe, et dans le cas où les États de l'une ou de l'autre des puissances seraient menacés d'une attaque, ils interviendront de la manière la plus efficace. V. Nouveau Recueil de Traités, par Frederick de Martens,Gottingue, 1817, t. I, p. 596. V. aussi chez Bulmering, op. cit., p. 41 et chez Danewsky, op. cit., p. 8.

S. I.

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par le rétablissement d'un équilibre entre les Puissances, assure la tranquillité et le bonheur de l'Europe (1).

Le traité d'alliance austro-bavarois, signé à Ried, le 8 octobre 1813, avait aussi pour but de rétablir entre les Puissances un équilibre propre à assurer à l'Europe un état de paix véritable (2).

Le 11 janvier, les cours de Vienne et de Naples signent un traité d'alliance dans le but d'assurer à l'Eu

(1) Traité préliminaire d'alliance entre la Grande-Bretagne et l'Autriche, signé à Toeplitz, le 3 octobre 1813. Au nom de la très-sainte et indivisible Trinitė, S. M. l'Empereur d'Autriche, Roi de Hongrie et de Bohême, et S. M. le Roi du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, animés du désir de renouveler l'amitié et le bon accord entre leurs couronnes et leurs Etats respectifs et pénétrés de la nécessité de convenir d'un commun accord dans le dessein d'accélérer l'époque si vivement désirée d'une paix générale, qui, par le rétablissement d'un juste équilibre entre les Puissances, assure la tranquillité et le bonheur de l'Europe sous la garantie de bases solides et durables, sont, pour l'obtention de ce double but, convenus de conclure la présente alliance préliminaire. V. Martens, op. cit., t. I, p. 607.

(2) Traité préliminaire d'alliance entre l'Autriche et la Bavière, signé à Ried, le 8 octobre 1813. Au nom de la très-sainte et indivisible Trinité, S. M. l'Empereur d'Autriche, etc. et S. M. le Roi de Bavière, animés d'un égal désir de rétablir des rapports que des circonstances malheureuses avaient rompus et assurés que leur union la plus intime devra essentiellement contribuer au bienêtre de leurs Etats, et S. M. le Roi de Bavière ayant acquis la conviction que les efforts faits par les puissances alliées pour faire cesser les malheurs de la guerre ont été infructueux; s'étant décidé en conséquence à s'unir d'intentions avec les Puissances engagées dans la présente guerre contre la France, et à concourir avec elles par tous les moyens en son pouvoir au but du rétablissement d'un équilibre entre les puissances, propre à assurer à l'Europe un état de paix véritable........ V. Martens, op. cit, t. I, p. 610.

rope, et en particulier aux peuples de l'Italie un état de paix durable, fondé sur l'indépendance et l'équilibre des puissances (1).

Dans le traité de paix de Paris du 30 mai 1814, nous lisons que S. M. le roi de France et de Navarre d'une part et S. M. l'Empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême et ses alliés d'autre part, étant animés d'un égal désir de mettre fin aux longues agitations de l'Europe et aux malheurs des peuples par une paix solide, fondée sur une juste répartition de force entre les Puissances et portant dans ses stipulations la garantie de sa durée...... (2). La paix de Paris du 30mai 1814 ne fut pas la base de la pacification définitive de l'Europe; l'explication de ce fait historique est très bien donnée par Solovieff: ..... « La paix de Paris qui fixa les limites de la France ne put assurer la tranquillité à l'Europe. Celle-ci, troublée par la Révolution et le règne de Napoléon confondit les anciennes et les nouvelles frontières, les anciens et les nouveaux rapports. Pour se reconnaître au milieu des ruines causées par

(1) Traité entre les cours de Vienne et de Naples, signé à Naples, le 11 janvier 1814.-Au nom de la très-sainte et indivisible Trinité, S. M. l'Empereur d'Autriche,etc. et S. M. le Roi de Naples, désirant cimenter par l'union la plus intime le bien être de leurs États respectifs, et aviser en même temps aux moyens les plus propres à assurer à l'Europe,et en particulier aux peuples de l'Italie, un état de paix durable fondé sur l'indépendance et l'équilibre des Puissances, ont résolu de stipuler entre eux un traité d'alliance pour réunir leurs efforts à l'effet d'obtenir le but qu'ils se proposent... V. Martens, op. cit., t. I, p. 660.

(2) V. Acten des Wiener Congresses, von D. J. S. Kluber, t. I, p, 8.

ces cataclysmes, un congrès était devenu nécessaire. La nouvelle Europe chrétienne était habituée aux actes accomplis de concert par plusieurs Etats; elle ne connaissait en fait de guerres que les coalitions; elle ne comprenait que les négociations faites en commun, par un congrès composé de plénipotentiaires de chaque puissance.

Au XVIIe siècle, quoi de plus célèbre que le congrès de Westphalie qui vint mettre fin à la guerre de trente ans. Mais le congrès auquel l'Europe se préparait alors était bien plus important; il devait en effet régler les rapports internationaux après une lutte unique dans l'histoire et à laquelle avaient pris part tous les peuples de l'Europe. On résolut d'ouvrir le congrès à Vienne à l'automne de 1814 (1). A ce congrès les questions de Pologne et de Saxe furent l'objet de vives discussions. La Russie réclamait la réunion aux possessions russes de tout l'ancien Grand-Duché de Varsovie; la Prusse élevait des prétentions sur le royaume de Saxe.

Le 21 novembre 1814, lord Castelreagh, le premier plénipotentiaire de la Grande-Bretagne au congrès, reçut au sujet de la question polonaise un mémorandum du gouvernement russe. (Ce mémorandum fut écrit par Capodistria). Parlant des traités de 1813, l'auteur du mémorandum dit que l'histoire de la diplomatie fournit plusieurs exemples de ce fait, à savoir que l'une des

(1) V. Solovieff, op. cit., p. 273, 274.

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