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doute pas que vous ne lui fassiez une attaque de nuit qui aurait le même succès que celle d'El-A'rych.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

4090.

AU GÉNÉRAL MURAT.

Quartier général, devant Acre, 25 germinal an VII (14 avril 1799). Le général en chef me charge de vous faire connaître, Citoyen Général, que ce matin l'ennemi s'est présenté en force à deux lieues en avant de Soulyn, près Nazareth; qu'il pense que, dans la journée de demain, il peut être au pont d'Yakoub. Si la cavalerie qui bloque Jaffa se portait sur Tabaryeh, il serait nécessaire qu'après avoir ravitaillé la garnison de Safed, avoir ramassé tous les bestiaux, bois et vivres que vous pourriez trouver dans les villages voisins, en employant tous les moyens les plus violents, et en avoir approvisionné le fort de Safed, vous suiviez, avec la plus grande partie de votre colonne, les mouvements de l'ennemi, pour agir de concert avec le général Kleber, investir Tabaryeh et obliger l'ennemi à passer le Jourdain au pont de Gesr el-Magama.

Si, au contraire, l'ennemi qui est vis-à-vis le général Kleber, à la nouvelle de votre mouvement, se portait au pont d'Yakoub, le général Kleber a ordre de le faire suivre, afin de vous porter tous les secours possibles.

Dans tous les cas, si la tête du pont d'Yakoub est occupable, vous tacherez d'y réunir des subsistances pour cinq à six jours, pour le nombre d'hommes que vous jugerez à propos d'y laisser. Cependant, comme l'exécution de cette mesure pourrait vous retarder, il est nécessaire, si l'ennemi se porte sur Tabaryeh, que vous le suiviez rapidement pour arriver au secours du général Kleber, sauf à prendre les mesures pour occuper le pont d'Yakoub lorsque l'affaire de Tabaryeh et du pont de Gesr el-Magama serait terminée.

En cas de jonction avec le général Kleber, vous serez sous ses ordres.

Vous trouverez ci-joint la copie de l'ordre que j'envoie en même temps que celui-ci au général Kleber.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

4091.AU GÉNÉRAL MARMONT.

Quartier général, devant Acre, 25 germinal an VII (14 avril 1799). J'imagine qu'à l'heure qu'il est, Citoyen Général, vous aurez ap

provisionné le forl de Rachyd' de mortiers avec de bonnes pièces, avec 500 coups au moins.

J'ai reçu votre lettre du 8 germinal, et j'ai appris avec plaisir que le Pluvier s'était sauvé à Alexandrie: il doit avoir 1,500 quintaux de riz à son bord; vous pouvez vous en servir pour augmenter vos approvisionnements.

Recrutez et complétez les quatre bataillons qui sont sous vos ordres, ainsi que la légion nautique. Les recrues que vous nous avez envoyées d'Alexandrie se sont sauvées à la première affaire, ont tenu bon à la seconde, et se battent aujourd'hui tous les jours à la tranchée. avec le plus grand courage.

Le général Junot s'est couvert de gloire le 19 au combat de Nazareth; avec 300 hommes de la 2° d'infanterie légère, il a battu 4,000 hommes de cavalerie; il a pris cinq drapeaux et tué ou blessé près de 600 hommes; c'est une des affaires brillantes de la guerre.

Notre siége avance : nous avons une galerie de mine qui déjà dépasse la contrescarpe, chemine sous le fossé à 30 pieds sous terre, et n'est plus qu'à 18 pieds du rempart.

Sur le front d'attaque, nous avons deux batteries à 60 toises, et quatre à 100 toises, pour contre-battre les flancs. Depuis quinze jours, nous ne tirons pas un seul boulet; l'ennemi tire comme un enragé; nous nous contentons de ramasser humblement ses boulets, de les payer vingt sous et de les entasser au parc, où il y en a déjà près de 4,000. Vous voyez qu'il y a de quoi faire un beau feu pendant vingt-quatre heures, et faire une bonne brèche. J'attends, pour donner le signal, que le mineur puisse faire sauter la contrescarpe à l'extrémité d'une double sape, qui marche droit à une tour; nous sommes encore à 8 toises de la contrescarpe; c'est l'histoire de deux nuits. L'ennemi nous a tiré 3 ou 4,000 bombes. Il y a dans la place beaucoup d'Anglais et d'émigrés français; vous sentez que nous brùlons tous d'y entrer; il y a à parier que ce sera le 1er floréal. Le siége, à défaut d'artillerie et vu l'immense quantité de celle de l'ennemi, est une des opérations qui caractérisent le plus la constance et la bravoure de nos troupes. L'ennemi tire ses bombes avec une grande précision. Jusqu'à cette heure le siége nous coûte 60 hommes tués et 30 blessés. L'adjoint Mailly, les adjudants généraux Lescalle et Laugier sont au nombre des premiers.

Le général Caffarelli, mon aide de camp Duroc, Eugène, l'adju dant général Valentin, les officiers du génie Sanson, Say et Souhait,

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sont au nombre des blessés; on a été obligé d'amputer le bras du général Caffarelli; sa blessure va bien.

Damas n'attend que la nouvelle de la prise d'Acre pour se sou

mettre.

Je serai dans le courant de mai de retour en Égypte. Profitez des bâtiments de transport qui partiraient, ou expédiez-en un pour donner de nos nouvelles en France. Vous avez dù recevoir la relation de Jaffa, qui a été imprimée.

Approvisionnez-vous, et que vos soins ne se bornent pas à Alexandrie; songez que cela n'est rien si le fort de Rachyd n'est pas en état de faire une bonne résistance; il faut qu'il y ait un bon massif de terre, des mortiers, des obusiers, des canons approvisionnés à 600 coups par pièce. Après avoir fortifié votre arrondissement, vous aurez la gloire de le défendre cet été. Je vous répète ce que je vous ai dit dans ma lettre du 21 pluviòse, de me faire une bonne carte de Votre arrondissement, en y comprenant une partie du lac Bourlos; vous savez combien cela est nécessaire dans les opérations militaires.

Faites connaître dans votre arrondissement que j'ai revêtu le fils de Daher, et que je l'ai reconnu cheik de Safed et du pachalik d'Acre. Nous pourrions bien aujourd'hui donner un million, si nous avions ici les pièces de siége embarquées à Alexandrie.

Si les Anglais laissent la sortie un peu libre, vous pourriez envoyer un petit bâtiment à Jaffa pour me porter de vos nouvelles et pour en recevoir des nôtres; il faudrait qu'il fût assez petit pour pouvoir aller à Damiette ou sur le lac Bourlos.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

4092. A L'ADJUDANT GÉNÉRAL ALMERAS.

Quartier général, devant Acre, 25 germinal an VII (14 avril 1799). Je vous ai expédié deux bateaux, le 13 et le 16, pour vous faire connaître nos besoins d'artillerie; les boulets que nous a envoyés l'ennemi, joints à ceux que vous nous avez fait passer à Jaffa, nous mettent à même de pouvoir attaquer dans trois ou quatre jours. Nous avons une mine qui chemine à 30 pieds sous terre et qui n'est qu'à 18 pieds du rempart, et, sur le front d'attaque, notre sape se trouve à 8 toises de la contrescarpe; ainsi il est probable que, lorsque vous lirez cette lettre, nous aurons emporté Acre d'assaut.

Tout le pays nous est entièrement soumis et dévoué; une armée venue de Damas a été complétement battue; le général Junot avec 300 hommes de la 2o légère a battu 3 à 4,000 hommes de cavalerie,

mis 5 à 600 hommes hors de combat et pris cinq drapeaux; c'est une des affaires brillantes que l'on peut avoir à la guerre.

Ne perdez pas de vue les fortifications et les approvisionnements de Lesbé; car, si l'hiver et le printemps nous nous sommes battus en Syrie, il serait possible que cet été une armée de débarquement nous mit à même d'acquérir de la gloire à Damiette. Donnez de vos nouvelles au général Dugua.

Dépôt de la guerre.

4093. AU GÉNÉRAL BON.

BONAPARTE.

Quartier général, devant Acre, 26 germinal an VII (15 avril 1799). Le général en chef ordonne au général Bon de partir sur-le-champ pour prendre position entre Nazareth et le village de Soulyn, et se mettre aussitôt en communication avec le général Kleber. Selon les derniers renseignements, l'ennemi était en position au village de Soulyn. Le général Bon prendra au parc deux pièces de 8, un obusier, une pièce de 4 et 5,000 cartouches; il lui sera fourni un guide. Le général Bon sortira de son camp de manière à ne pas être vu de la place. L'adjudant Leturcq, avec 150 hommes de cavalerie et une pièce de canon qu'il prendra à l'avant-garde, le précédera et le préviendra de ce qu'il pourrait découvrir ou apprendrait de nouveau. L'adjudant général Leturcq se mettra devant votre colonne, lorsque vous serez dans la direction de la hauteur de l'avant-garde.

Le général en chef partira dans une demi-heure, pour vous suivre. Par ordre du général en chef.

Dépôt de la guerre.

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Quartier général, devant Acre, 26 germinal an VII (15 avril 1799).

Le général en chef me charge de vous prévenir, Citoyen Général, que le général Murat écrit de près de Safed qu'il attaquera aujourd'hui l'ennemi à la pointe du jour.

Le général en chef se rend, avec une partie de la division Bon, pour prendre position entre Nazareth et le village de Soulyn, où il vous prie de lui faire passer le plus tôt possible un rapport de votre position.

Dépôt de la guerre.

Par ordre du général en chef.

4095.

AU CONTRE-AMIRAL GANTEAUME.

Quartier général, mont Thabor, 28 germinal an VII (17 avril 1799), à midi. Je reçois à l'instant la lettre par laquelle vous m'annoncez l'arrivée du contre-amiral Perrée; vous lui enverrez sur-le-champ l'ordre :

1° De réembarquer deux pièces de 18 avec la moitié des boulets qu'en conséquence de votre ordre il avait laissés à Jaffa, et de réembarquer la moitié des boulets de 12 que vous lui avez ordonné de débarquer à Jaffa;

2o De remplacer les pièces de 18 qu'il se trouve nous avoir lais sées à Jaffa par un pareil nombre de pièces de 12 qu'il prendra sur la Courageuse; si l'Étoile était arrivée, il pourrait prendre les pièces de 18 de l'Etoile pour se compléter. Si la grosse mer s'opposait à tous ses mouvements et qu'elle lui fit perdre trop de temps, vous lui ferez sentir que dans sa position il faut qu'il calcule avant tout le temps.

3° Laissez maitre le contre-amiral Perrée de se porter soit sur Candie, soit sur Chypre, afin de pouvoir reparaître du 6 au 10 du mois prochain soit sur Sour, soit sur Jaffa; la place d'Acre sera prise alors, et je l'expédierai en Europe avec une mission particulière. Pour peu que le contre-amiral Perrée soit poursuivi par l'ennemi, vous le laisserez maître de se réfugier soit à Alexandrie, soit dans un port d'Europe; dans ce dernier cas, vous lui ferez connaître que j'attends de lui qu'il ne tarde pas à nous amener des fusils, des sabres et du renfort, ne fût-ce que quelques centaines d'hommes; il pourra diriger sa marche sur Damiette, sur Jaffa, sur Saint-Jeand'Acre ou sur Tyr, et, s'il avait plus de 1,500 hommes, il pourrait même les débarquer à Derne.

Faites-lui sentir cependant que je compte assez sur son zèle et sur ses talents pour espérer qu'il pourra croiser huit jours, faire beaucoup de mal aux Anglais, dont les vaisseaux marchands couvrent le Levant.

Dans tous les cas, mon intention est que si, avec ses trois frégates, il était obligé de se réfugier en Europe, il hasarde un de ses meilleurs avisos en le dirigeant sur Sour.

Vous connaissez la position dans laquelle nous sommes, la situation de toute la côte; ajoutez-y tout ce que vos connaissances dans votre métier peuvent vous suggérer.

Le contre-amiral Perrée est autorisé à prendre les gros batiments turcs.

Si les vents le poussaient du côté de Tripoli, faites-lui connaître

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