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Quartier général, au Caire, 2 vendémiaire an VII (23 septembre 1798).

Je fais partir, Citoyen Général, le 1er bataillon de la 75° avec une chaloupe canonnière. Mon aide de camp Duroc, sur l'aviso le Pluvier, et le 3 bataillon de la 2e d'infanterie légère, qui sont partis avanthier, doivent être arrivés.

J'attends à chaque instant des nouvelles des opérations du général Damas; s'il n'a que 300 ou 400 hommes, il est un peu faible.

A Myt-cl-Khaouly, le lundi 1er complémentaire, à neuf heures du matin, on a égorgé 15 Français qui étaient sur un bateau qui venait de Damiette. Les cinq villages qui sont immédiatement après Myt-elKhaouly se sont réunis pour cette opération. Les habitants de Mytel-Khaouly ont trois ou quatre mauvaises pièces de canon; ils ont fait quelques retranchements. La première chose que vous aurez faite sans doute aura été de vous emparer de ces canons, de détruire ces retranchements et de désarmer ces villages; celui de Myt-el-Khaouly a plus de quatre-vingts fusils.

J'imagine qu'à l'heure qu'il est vous êtes arrivé à Damiette. Il faut demander des otages dans tous les villages qui se sont mal comportés, et avoir sur le lac Menzaleh des djermes armées avec des pièces de 5 ou 3 que j'ai envoyées à Damiette. Si une chaloupe canonnière pouvait y naviguer, il faudrait l'y faire entrer. Il faut s'emparer de toutes les îles du lac, avoir des otages, et en être enfin parfaitement maitre. Mettez-vous en correspondance avec le général Lagrange, qui commande à Sàlheych. Il faut ne point se disséminer et faire une proclamation; vous ne manquerez point de copistes à Damiette. Vous leur ferez sentir qu'ils sont la dupe des propos imbéciles d'IbrahimBey, qui les expose à être massacrés, tandis que lui reste très-tranquille à Gaza. Il faut tàcher d'avoir les chefs dans vos mains, en faisant semblant de ne pas les connaître. Mais surtout désarmez le plus possible. Envoyez au Caire tous les otages que vous prendrez; j'ai le logement préparé dans la citadelle. Il faut avoir soin surtout que les villages qui sont près de la mer et qui peuvent avoir une influence sur l'embouchure du Nil soient entièrement désarmés, et que vous ayez en otage les principaux chefs de ces villages. Enfin, il faut tout mettre en usage pour s'assurer des deux provinces de Mansourah et de Damiette; il parait que l'on n'a encore rien fait pour cela.

Tout ici va fort bien.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

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Quartier général, au Caire, 2 vendémiaire an VII (23 septembre 1798). J'ai lu, non sans beaucoup blâmer le général Menou et vous, votre dernière lettre. Quand on veut marcher tout seul, il ne faut pas avoir avec soi une escorte.

Je compte que vous êtes arrivé à El-Rahmanych, que les eaux sont bien près d'Alexandrie, et que vous y aurez déjà fait passer du blé et activer les objets les plus nécessaires.

Il faut cependant mettre en ligne de compte, comme objet le plus essentiel, 500, ou 600,000 cartouches. On en a fait de si mauvaises au parc d'artillerie que, sur dix coups, huit manquaient. J'ai ordonné aux divisions qui en avaient reçu de les mettre de côté; mais par là nous nous trouvons presque au dépourvu.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

3368. AU GÉNÉRAL RAMPON*.

Quartier général, au Caire, 2 vendémiaire an VII (23 septembre 1798).

Je vous prie, Général, d'activer le plus qu'il vous sera possible la rentrée des chevaux dans votre province, et de les envoyer, à mesure que vous en recevrez, à Boulàq.

Votre province devait fournir 50 chevaux; faites-moi connaitre combien il vous en reste à recevoir.

J'ai reçu votre dernière lettre avec les renseignements que vous me donnez sur les Mameluks. A l'heure qu'il est, le général Desaix doit être dans le Fayoum, à la poursuite de Mourad-Bey.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

3369.

AU CITOYEN POUSSIELGUE.

Quartier général, au Caire, 2 vendémiaire an VII (23 septembre 1798).

Je vous préviens, Citoyen, que tous ceux qui voudront voir les Pyramides aillent coucher ce soir à Gyzeh, d'où l'on partira demain 3, à six heures précises du matin.

L'adjudant général Grezieu est chargé d'escorter ceux qui voudront s'y rendre.

Comm. par Mme de la Morinière.

Par ordre du général en chef.

1 Commandant une colonne mobile dans la province de Bahyreh.

2 Commandant la province d'Atfyeh.

3370.

AU GÉNÉRAL MENOU, A ROsette.

Quartier général, au Caire, 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798). J'ai reçu, Citoyen Général, vos différentes lettres des jours complémentaires; j'ai vu avec la plus grande peine les dangers que vous avez courus. Vous avez tous, tant que vous êtes, été un peu imprudents; il est vrai qu'il est bien dur de ne pas supposer quelquefois l'on est au milieu de bonnes gens.

que

Je vous envoie un cheval pour vous; il est très-difficile d'en trouver de passables; il vous sera au moins une preuve de bonne volonté et du désir que j'ai de vous donner une marque d'estime.

Attelez vos pièces de 12; c'est le seul moyen de pouvoir foudroyer les villages en épargnant le sang.

Envoyez-nous le plus de cartouches que vous pourrez ; nous nous étions fiés sur la poudre du pays, mais elle est très-mauvaise. Il me tarde d'apprendre que votre batterie est armée.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

3371. -AU GÉNÉRAL MENOU.

Quartier général, au Caire, 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798). Vous voudrez bien, Citoyen Général, envoyer un fort détachement avec un officier d'état-major, pour reconnaitre le long de la mer, le lac Bourlos et le port de ce nom. Vous y joindrez un officier du génie ou un ingénieur géographe.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

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Quartier général, au Caire, 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798).

Si vous ne pouvez vous procurer dans votre province que des juments, il vaut mieux cela que rien. Ainsi, complétez le plus promptement possible la levée des chevaux de votre province.

J'avais déjà reçu du général Desaix, il y a longtemps, les nouvelles que vous m'envoyez; mais j'en attends de plus fraîches avec quelque impatience.

J'ai lu les détails de votre fète je l'ai trouvée fort belle.
BONAPARTE.

Collection Napoléon.

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Quartier général, au Caire, 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798).

Il est arrivé de Damiette deux bâtiments venant de Chypre. Je vous prie de vous rendre vous-même à bord, d'interroger les patrons pour avoir des nouvelles de Chypre et de Constantinople, et savoir d'une manière positive si quelques vaisseaux de guerre anglais se sont présentés dans les ports de cette île.

J'ai écrit fort au long au général Andréossy, au général Dugua et au général Vial.

Mon intention n'est point que vous alliez avec le général Andréossy jusqu'à Peluse.

Reconnaissez les différentes batteries et forts qui doivent défendre l'entrée du Nil, les différents points de la rade. Faites une course à deux ou trois lieues dans le lac en le sondant plusieurs fois.

Prenez tous les renseignements possibles sur la route, par terre et par canaux, de Damiette à Rosette, sur celle de Damiette à Salheyeh, et revenez sur-le-champ me rejoindre, ayant soin de partir par une diligence où il y ait une pièce de canon et une bonne escorte. Mon intention n'est pas que vous séjourniez plus de quatre à cinq jours à Damiette.

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Quartier général, au Caire, 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798). Je reçois, Citoyen Général, votre lettre du 1er vendémiaire; je suis fàché que vous n'y ayez pas joint le rapport du général Damas. Dans des circonstances comme celles-ci, le moindre retard peut être très-préjudiciable. Je suis peu satisfait de ce que le général Damas ne soit point allé à El-Menzaleh; il devait sentir combien cela était essentiel. Toute cette attaque de Damiette n'eût point eu lieu, si vous eussiez, conformément à mon ordre du 17 et du 20 fructidor, fait reconnaître les canaux et pris des mesures pour soumettre la province.

Vous aurez vu par ma lettre d'hier différentes mesures que je vous ai prescrites concernant le désarmement et pour prendre des otages dans les différents villages révoltés.

Faites passer dans le lac Menzaleh quatre ou cinq djermes armées de canons que vous avez à Damiette, et, si vous pouvez, une chaloupe canonnière; enfin, armez le plus de bateaux que vous pourrez, pour être entièrement maître du lac.

Tâchez d'avoir Hassan-Toubar dans vos mains, et, pour cela faire, employez la ruse, s'il le faut.

Sur-le-champ, faites partir une forte colonne pour s'emparer d'ElMenzalch; faites-en partir une autre pour accompagner le général Andréossy et s'emparer de toutes les îles du lac. J'imagine que vous aurez donné une leçon sévère au gros village de Myt-el-Khaouly. Mon intention est qu'on fasse tout ce qui est nécessaire pour être souverainement maître du lac Menzaleh, et, dussiez-vous y faire marcher toute votre division, il faut que le général Andréossy arrive à Peluse. Je vous ai écrit, dans une de mes lettres, de faire une proclamation; faites-la répandre avec profusion dans le pays.

Il faut faire des exemples sévères; et, comme votre division ne peut pas être destinée à rester dans les provinces de Damiette et de Mansourah, il faut profiter du moment pour les soumettre entièrement; pour cela, il faut le désarmement, des têtes coupées et des otages.

Collection Napoléon.

BONAPARTE.

3375.

AU GÉNÉRAL ANDRÉOSSY.

Quartier général, au Caire, 3 vendémiaire an VII (24 septembre 1798). J'ai appris, Citoyen Général, avec plaisir votre arrivée à Damiette. Il parait que vous y êtes arrivé à temps pour aider le général Vial de vos conseils et rendre un nouveau service à l'armée.

Vous devez, à l'heure qu'il est, avoir beaucoup de troupes à Damiette, où le général Dugua doit se trouver. Je lui donne l'ordre de s'emparer d'El-Menzaleh; de faire entrer le plus de djermes possible, armées, dans le lac, et des bateaux armés de petites pièces de canon. Je lui ai ordonné de visiter les différentes îles du lac Menzaleh, de prendre des otages de tous les villages qui se seraient mal comportés; enfin de faire tout ce qui est nécessaire :

1° Pour être souverain maître du lac Menzaleh;

2o Pour que vous arriviez à Peluse; mes propres mots sont ceux-ci : « Dussiez-vous y faire marcher toute votre division, il faut » que le général Andréossy arrive à Peluse. "

Je crois que l'Égypte ne peut être attaquée que par le lac Menzaleh, que nous ne pouvons attaquer la Syrie que par le lac Menzaleh. Ainsi, pour l'offensive comme pour la défensive, c'est de votre reconnaissance que tout dépend; il faut donc la faire lentement et n'avancer que des choses bien sûres; car une fausse donnée pourrait me faire faire de faux calculs.

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