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3432.- AU GÉNÉRAL DUGUA.

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798).

Je suis fàché, Citoyen Général, de ce que l'on n'a pas encore désarmé les cinq villages qui se sont si mal conduits, et dont le principal est Myt-el-Khaouly. Veuillez bien faire investir ce village, et exigez qu'il vous remette 80 fusils, les canons et dix otages des principaux. Vous en ferez autant des cinq villages dont je vous ai envoyé les noms.

Dépôt de la guerre.

3433.

BONAPARTE.

AU GÉNÉRAL DUGUA.

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798).

J'approuve fort, Citoyen Général, ce que vous me dites, de ne pas bruler les villages, mais seulement punir les chefs, qui effectivement sont les seuls coupables.

J'approuve le projet que vous avez de correspondre avec moi par des Arabes; c'est ainsi que je communique depuis longtemps avec Sålheyeh et le général Reynier : cette manière est aussi sûre qu'expéditive.

Vous pouvez recevoir les juments que vous croirez propres à l'artillerie, sur le nombre de chevaux que doit fournir la province. Faites-moi connaître quand vous en aurez suffisamment pour atteler trois autres pièces, car une division comme la vôtre est bien faible avec trois.

Dépôt de la guerre.

BONAPARTE.

3434.AU GÉNÉRAL MURAT.

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798).

Je reçois, Citoyen Général, la nouvelle de votre seconde attaque. Il est malheureux que l'inondation vous empêche de les joindre. Tant que vous n'en aurez pas tué ou fait prisonniers 5 ou 600, ces genslà ne seront pas soumis.

Négociez avec eux, délivrez ces malheureux officiers, mais ne leur accordez rien qu'ils ne vous délivrent une partie de leurs armes, dix-huit otages et une partie de leurs chevaux.

Restez à Myt-Ghamar jusqu'à nouvel ordre, à moins que le général Dugua ne vous prévienne qu'il a besoin de vous; dans ce cas,

vous m'en donnerez avis, et vous partirez de suite pour Mansourah. Vous auriez soin de ne laisser aucun Français à Myt-Ghamar.

BONAPARTE.

Collection Napoléon.

3435.

AU GÉNÉRAL VIAL.

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798).

Je reçois votre lettre, Citoyen Général, par laquelle vous m'annoncez que vous tenez en prison les chefs des cinq villages qui ont assassiné un bateau français; j'espère que vous les ferez passer sous bonne et sûre escorte au Caire, pour rester en otage. Il est temps de mettre de la sévérité dans votre province. Prenez des otages, comme je vous l'ai ordonné, et envoyez-les au Caire.

Je n'approuve pas les barrières que vous proposez ni aucune fortification dans la ville de Damiette, mon projet étant de concentrer toute la défense de la ville et le refuge de la garnison à l'embouchure du Nil.

Comm. par M. Laverdet.

BONAPARTE.

3436. AU GÉNÉRAL VIAL.

-

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798). Tâchez de faire retourner la masse des habitants d'El-Choa'rah et de Lesbé, en leur accordant un pardon général.

J'imagine qu'à l'heure qu'il est le général Dugua est enfin arrivé à El-Menzaleh et qu'Andréossy sera en pleine possession du lac.

Je vous envoie la cange l'Albanie et une chaloupe de vaisseau, que vous pourrez faire entrer dans le lac; l'une et l'autre sont montées par des équipages français, armées d'un bon pierrier, et ne tirent pas plus de deux pieds d'eau.

Faites sortir le Sans-Quartier, qui est un très-bon aviso, pour savoir s'il y a des bâtiments anglais au large de Damiette, et faites en sorte qu'il pousse jusque sur les côtes de Syrie, pour s'informer des mouvements qu'il pourrait y avoir.

Je désire que vous fassiez interroger tous les bâtiments de la Caramanie, de Chypre et du pachalik de Tripoli, pour savoir de quelle manière y sont traités les Français, les consuls, etc., et enfin pour avoir des nouvelles de Constantinople.

A combien de toises du rivage a mouillé la frégate anglaise? Vous avez, en ce moment, un grand nombre de bâtiments armés, et vous 1 E'zbet-el-Borg.

devez être au fait de tout ce qui se passe à douze ou quinze lieues en mer de Damiette.

Les deux bâtiments que je vous envoie entreront très-facilement dans toutes les passes du lac Menzaleh: ainsi, il leur sera facile de sortir du lac et de faire une pointe dans la haute mer, pour aller interroger les bâtiments qui viendraient de Syrie. Établissez à la pointe de Dybeh une tour ou corps de garde retranché. Établissez-y des signaux et mettez-y deux petites pièces de 3 et une de vos pièces turques de 8. Par ce moyen, vos chaloupes et vos petites djermes seront protégées contre des corsaires et pourront courir toute la côte et vous tenir exactement informé de tout ce qui se passerait. En établissant deux postes intermédiaires pour répéter les signaux, vous serez instruit dans un quart d'heure de tout ce qui se pourrait passer bien loin de vous. Il faut choisir, parmi les Français que vous avez à Damiette, six marins pour faire le service des signaux. Cinq canonniers et dix hommes d'infanterie me paraissent suffire à votre poste de Lesbé, surtout en ayant soin qu'il y ait toujours près de là une ou deux barques armées. Cinq hommes à chacun des postes intermé diaires me paraissent également suffire.

Comm. par M. Laverdet.

BONAPARTE.

3437. AU CHEF DE BRIGADE BESSIÈRES.

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798). Je n'adopte pas, Citoyen, la demande que vous me faites de vous ôter le commandement des guides à pied. Mor intention est que ces deux corps continuent à n'en faire qu'un. Ma confiance en vous est proportionnée à la connaissance que j'ai de vos talents militaires, de votre bravoure et de votre amour de l'ordre et de la discipline.

Comm. par M. le duc d'Istrie.

3438. ORDRE.

BONAPARTE.

Quartier général, au Caire, 15 vendémiaire an VII (6 octobre 1798).

Les compagnies de janissaires seront soldées par l'intendant de la province, qui en fera la retenue, conformément à l'instruction de l'intendant général, sur l'imposition du mois :

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Dans les provinces où il n'y a pas assez de chevaux propres à monter la cavalerie, pour remplir le nombre de ceux que chaque province doit fournir, le général en chef autorise les commandants à recevoir des juments fortes et propres au service de l'artillerie.

Pour Rosette, ces juments seront employées à atteler les deux pièces de 12; à Damiette, pour atteler les deux pièces de 8; pour la province de Gharbyeh, il en sera gardé 24 pour atteler deux pièces de 8; le surplus sera envoyé au parc, à Gyzeh.

Pour Mansourah, il en sera gardé 48 pour atteler trois pièces, une forge de campagne et une prolonge; et le surplus sera envoyé au pare, à Gyzeh.

Pour Menouf, il en sera gardé 24 pour atteler deux pièces, et le surplus envoyé au parc, à Gyzeh.

Dans la province de Bahyreh, il en sera envoyé 48 à Alexandrie, pour le service de quatre pièces de campagne destinées au service de la place et des places environnantes.

Celles qui proviendraient de la province de Gyzeh seront envoyées au parc, à Gyzeh.

L'intention du général en chef est que les sous-officiers aient des fusils de préférence aux soldats. A dater du 20 vendémiaire, tout sous-officier qui montera la garde sans fusil, ou qui se présentera sous les armes sans fusil, sera cassé. Les tambours-majors et les tambours-fourriers porteront en bandoulière un mousqueton.

Les lieutenants et sous-lieutenants d'infanterie légère doivent être armés de fusils; les maréchaux des logis de dragons doivent être armés de fusils; les maréchaux des logis des chasseurs ou hussards doivent être armés de carabines.

Le général en chef désire également que les aides de camp, les adjoints à l'état-major et les officiers du génie soient armés d'une carabine. Ils doivent sentir combien cela est essentiel, et, en attendant que nos magasins soient arrivés, ils doivent chercher à s'en procurer. BONAPARTE.

Dépôt de la guerre.

3439. AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF.

Quartier général, au Caire, 16 vendémiaire an VII (7 octobre 1798). Nous avons célébré le 1er vendémiaire; notre fête civique au Caire a été fort belle.

Je vous expédie mon frère', avec les drapeaux pris aux Turcs et aux Mameluks. Vous trouverez ci-joint:

1o La copie de tout ce que je vous ai écrit depuis mon départ; 2o Un rapport sur les événements qui se sont succédé ;

3° Quelques notes propres à vous faire connaître la situation des finances et les ressources qu'offre ce pays.

Il nous arrive des caravanes de l'intérieur de l'Afrique; une vient d'arriver avec 2,000 esclaves noirs à vendre.

Les mœurs de ce pays sont si loin des nôtres, qu'il faudra bien du temps pour que ce peuple s'y accoutume; cependant tous les jours. il nous connaît davantage.

La Porte a nommé Djezzar, pacha d'Acre, général en chef de toute la Syrie. Il n'a répondu à aucune ouverture que je lui ai fait faire. Nos consuls sont partout en arrestation, et tout retentit du bruit de la guerre dans l'empire ottoman. La Porte ni notre ministre à Constantinople n'a répondu à aucune de mes lettres. Vous trouverez cijoint copie de ce que j'ai écrit à notre envoyé et au vizir3. Je ne sais si Talleyrand y est. Au reste, vous devez en savoir plus que moi sur les intentions de la Porte; il est impossible que les lettres de la Porte ou de notre ministre aient été interceptées par les Anglais.

Ce pays-ci est circonvenu d'Arabes féroces, nombreux et braves. Toutes les tribus réunies font un total de 12,000 hommes de cavalerie et de 50,000 hommes d'infanterie.

La populace de l'intérieur est composée d'espèces différentes, toutes accoutumées à être battues ou battant, tyrans ou tyrannisées. Le sol est le plus beau de la terre, sa position aussi intéressante que décisive pour l'Inde. La puissance européenne qui est maîtresse de l'Egypte l'est à la longue de l'Inde.

Depuis Lesimple, c'est-à-dire depuis le 18 messidor, je n'ai plus de nouvelles d'Europe. Si la paix de Rastadt n'est pas faite, il peut être avantageux à la République de faire de la conquête de l'Égypte un moyen de paix glorieuse avec l'Angleterre. Alors il faut prendre la chose sur le temps et vivement.

Si l'empereur de Constantinople nous fait la guerre, que l'empereur d'Allemagne et celui de Russie ne se décident pas, nous pourrons être attaqués par mer par les Anglais et les Turcs, et par terre dans l'intérieur.

L'Espagne nous trahit donc, puisqu'elle laisse les Anglais maitres absolus de la Méditerranée?

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