Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

3385.

AU GÉNÉRAL DUGUA, A DAMIETTE.

Quartier général, au Caire, 5 vendémiaire an VII (26 septembre 1798). Soit par terre, soit par le canal, il faut absolument, Citoyen Général, parvenir à El-Menzaleh. Faites-y marcher votre avant-garde en la renforçant de ce que vous jugerez nécessaire.

Je désire qu'elle prenne position à El-Menzaleh, en réunissant la quantité de bateaux nécessaires pour pouvoir se porter rapidement soit à Damiette, soit à Sàlheyeh, soit à Mansourah. Essayez de prendre par la ruse Hassan-Toubàr, et, si jamais vous le tenez, envoyezle-moi au Caire. Désarmez le plus que vous pourrez; n'écoutez point ce qu'ils pourraient vous dire, que, par le désarmement, vous les exposez aux incursions des Arabes; tous ces gens-là s'entendent. Surtout, il faut que le village de Myt-el-Khaouly vous fournisse au moins 100 armes et des pièces de canon. Ils les ont cachées, mais je suis sûr qu'ils en ont. Concertez-vous avec le général Vial pour faire désarmer Damiette, et faites arrêter tous les hommes suspects.

Prenez des otages; exigez que les villages vous remettent leurs fusils; tàchez d'avoir leurs canons, et faites entrer dans le lac Menzaleh des djermes armées, ou armez leurs bateaux.

Envoyez un officier du génie à El-Menzaleh, afin de bien établir sa position par rapport à Damiette, à Mansourah et surtout à Sålheych.

Faites faire des reconnaissances le long de la mer, à droite et à gauche, jusqu'au cap Bourlos, d'un côté, et aussi loin que vous pourrez, de l'autre.

Ordonnez aussi que la troupe soit casernéc.

Je vous ai envoyé une djerme armée, la Carniole; vous devez en avoir deux à Damiette; je vous ai envoyé deux avisos; il y avait une chaloupe canonnière : cela vous fait six bàtiments armés.

Dépôt de la guerre.

3386.

BONAPARTE.

AU GÉNÉRAL VIAL.

Quartier général, au Caire, 5 vendémiaire an VII (26 septembre 1798). Profitez, Citoyen Général, des jours où la division du général Dugua peut rester à Damiette pour désarmer la ville, arrêter les hommes suspects et les envoyer au Caire, désarmer les villages, prendre des otages et vous emparer absolument du lac Menzaleh. Tant que vous ne serez pas maître de ce lac, vous ne pourrez pas ètre sûr dans Damiette.

J'écris au général Dugua pour qu'il fasse reconnaître les bords de la mer, jusqu'au cap Bourlos d'un côté, de l'autre jusqu'à Peluse. Envoyez au Caire tous les otages que vous aurez; joignez-y des notes sur chacun d'eux.

Tàchez de savoir le nom de la frégate anglaise, et si vous appreniez qu'ils débarquent quelque part pour faire des provisions, laissez-les débarquer pendant quelques jours, afin d'avoir le temps de leur tendre une embuscade.

La province de Damiette devrait déjà avoir fourni les chevaux qu'elle doit fournir.

Comm. par M. Laverdet.

BONAPARTE.

3387.AU GÉNÉRAL BERTHIER.

Quartier général, au Caire, vendémiaire an VII (26 septembre 1798).

Je vous prie de faire connaître au général Dugua et au général Vial que mon intention est que toute la troupe qui est à Damiette soit casernée, les nuits étant trop fraîches pour bivouaquer.

Vous donnerez l'ordre au général Murat de s'embarquer ce soir avec le 3 bataillon de la 88°, une pièce de 3 et les trois compagnies de grenadiers de la 19°. Il se rendra vis-à-vis Menouf, où il attendra le général Lanusse, auquel vous donnerez l'ordre de s'embarquer avec toutes ses forces et de rejoindre le général Murat, pour lui porter secours dans l'attaque qu'il va faire des Arabes de Derne. Le général Murat emmènera la djerme la Styrie. Si le pont que j'avais demandé au général Dommartin est fait, vous lui donnerez l'ordre de le faire embarquer ce soir, à la suite de la division du général Murat. Vous donnerez l'ordre aux grenadiers et au bataillon de la 88 de se procurer 60 cartouches par homme; et, indépendamment de cela, le général Murat en emmènera 10,000 avec lui.

Le général Murat attaquera les Arabes de Derne partout où il les trouvera. Il leur fera tout le mal possible; mon intention est de les détruire. S'il avait besoin de secours, il en demanderait au général commandant à Mansourah', au général Fugière, commandant à Mehallet-el-Kebyr. Mon intention est qu'il mette le moins de délai possible à finir cette affaire. Si, après avoir détruit une partie des Arabes de Derne, l'autre partie demande à traiter, il exigera pour conditions 200 chevaux, 900 fusils et 30 otages des principaux. II aura, du reste, bien soin d'étudier le pays et de connaître où il s'engage. Il aura, à la suite de sa colonne, des hommes portant des 1 Dugua, 2 Province de Gharbyeh.

poutrelles, pour pouvoir jeter un pont sur les canaux, au moins pour le passage des hommes à pied.

Faites partir de suite l'ordre pour le général Lanusse, par un officier d'état-major. Cet officier accompagnera le général Murai dans son expédition de Myt-Ghamar, et viendra m'en rendre compte lorsqu'elle sera finie.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

(POUR METTRE A L'ORDRE DE L'ARMÉE.)

Quartier général, au Caire, 5 vendémiaire an VII (26 septembre 1798). Le général en chef a ordonné plusieurs fois que les sous-officiers fussent armés de fusils. Il voit avec peine que, dans plusieurs compagnies, les sous-officiers négligent l'exécution dudit ordre. En conséquence, il recommande aux généraux et chefs de corps de tenir la main à ce que les sous-officiers soient armés de fusils; rien n'est plus préjudiciable au service que d'avoir le cinquième, quelquefois le quart, et l'élite des corps sans armes. Effectivement, un petit briquet ne vaut pas un bâton de paysan.

Dépôt de la guerre.

3389.

ORDRE DU JOUR.

BONAPARTE.

Quartier général, au Caire, 5 vendémiaire an VII (26 septembre 1798). L'armée est prévenue qu'à compter du 1er vendémiaire pour les places du Caire et arrondissement, et à compter du 15 pour les autres places de l'Egypte, il a été passé par l'ordonnateur en chef avec l'agent des subsistances un abonnement pour la manutention du pain, à raison de 2 sous 8 deniers par ration'.

Il a également été passé des marchés pour assurer, à compter des mêmes époques, les services de la viande, du bois de chauffage et de l'huile ou beurre fondu pour assaisonner les riz et les légumes en remplacement de viande.

La ration de viande sera délivrée de trois jours l'un; elle sera de demi-livre, poids de marc, dont trois quarts buffle, et un quart

mouton.

La ration de viande, pour les hôpitaux, sera de trois quarts de livre, poids de marc, et composée de deux tiers buffle et un tiers.

mouton.

1 Voir pièce no 3408.

Les rations de légumes, en remplacement de la viande, seront délivrées dans les proportions déterminées par l'ordre du jour du 3o jour complémentaire.

La ration de pain de munition sera composée de 24 onces, poids de marc, fabriquée avec de la farine de pur froment, blutée avec distraction de 20 livres de son par quintal.

La ration de pain d'hôpital sera de 24 onces, poids de marc, blutée avec distraction de 25 livres de son par quintal.

D'après ces mesures, les intendants des provinces n'auront à faire fournir par réquisition que les grains, les légumes, les fourrages et la grenaille pour les chevaux.

A la fin de chaque mois, il sera fait aux différents corps ou parties prenantes de l'armée des décomptes de fournitures, et, en cas qu'ils aient pris au delà de ce que la loi leur accorde, la retenue en sera exercée sur la solde et dans les proportions suivantes, par ration : La ration de pain, à 5 sous;

La ration de viande, à 3 sous 6 deniers pour la troupe, 4 pour les hôpitaux ;

La ration de fourrage, à 15 sous;

La ration de riz, de deux onces, à 8 deniers;

La ration de légumes, à 4 deniers;

Le beurre fondu ou l'huile, à 1 livre 4 sous la livre;

La ration de bois, demi-livre, à 3 deniers.

Il a été passé par l'ordonnateur en chef un abonnement avec l'agent des hôpitaux pour la fourniture des aliments légers, médicaments, linges à pansement, entretien de fournitures et gages des sousemployés, à raison de 16 sous la journée de malade, à compter du 4 vendémiaire.

Le général en chef recommande aux généraux commandant les provinces de tenir la main à ce que les intendants coptes ne mettent aucune contribution en argent. Jusqu'à cette heure, c'était sous le prétexte de la fourniture de la viande à l'armée que les intendants coptes convertissaient en argent les réquisitions en nature.

Les payeurs particuliers auront soin d'envoyer au payeur général le bordereau de toutes les sommes qu'ils payeront aux différents agents de l'administration.

Le payeur général donnera en payement, aux différents entrepreneurs, ce que leurs agents auront reçu dans les provinces.

Toutes les fois que le service des divisions manquera, le commissaire des guerres sera autorisé à le faire faire au compte des agents. Les généraux auront soin que les denrées prises à l'ennemi soient

constatées par un procès-verbal, dont copie sera envoyée à l'étatmajor général; le commissaire des guerres l'enverra à l'ordonnateur en chef.

Dans tous les états de situation qui seront envoyés à l'état-major général, l'adjudant général chef de l'état-major mettra en observation si la division a été nourrie par les entrepreneurs.

Le général en chef a été satisfait de la tenue des troupes dans la journée du 1er vendémiaire, et spécialement de celle de la 13a demibrigade, ce qui est dû aux soins du chef de brigade Delgorgues.

Les commandants des corps auront soin de faire écrire en lettres d'or, dans le plus court délai, sur les drapeaux de leurs corps, ce qui leur a été donné ou envoyé à la fète du 1er vendémiaire.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Quartier général, au Caire, 6 vendémiaire an VII (27 septembre 1798),
11 heures du matin.

J'ai pris cinq ou six Arabes, Citoyen Général, pour pouvoir correspondre promptement avec vous; je vous en expédie un.

Vous aurez su l'attaque de Damiette par une partie des Arabes de la province de Charqyeh et de la province de Damiette. Ils ont été repoussés par une poignée de nos gens, et ont perdu une grande quantité de monde, ou tués ou noyés.

J'ai ordonné au général Dugua, qui s'est rendu à Damiette, de tenir son avant-garde à El-Menzaleh, afin qu'il pût correspondre avec vous, vous faire passer une grande quantité de riz, et qu'à tout événement une partie de sa division se trouvât à mi-chemin pour vous soutenir.

Le général Murat est parti ce matin pour se rendre à Myt-Ghamar. Il est probable que, le 8 ou le 9, il attaquera les Arabes de Derne qui restent à Dondeyt, village à une lieue de Myt-Ghamar. Si l'inondation vous permet d'envoyer un bataillon pour leur faire du mal et tomber sur les fuyards, je vous prie de le faire. Myt-Ghamar est, je crois, le point du Nil le plus près de Belbeys.

Je désirerais que ce chemin fùt bien reconnu. Il doit y avoir des canaux dans lesquels de petites barques doivent passer, ou quelque digue qui permette à des détachements à pied de s'y rendre. Je vous engage donc à bien faire reconnaître toute la province de Charqyeh, et surtout tout le pays qui vous sépare de Myt-Ghamar et d'El-Menzaleh.

« ZurückWeiter »