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indifférens. La fidélité envers Dieu doit être le caractère distiuctif des soldats de Louis XVIII, et ils ne peuvent montrer d'une manière plus convaincante leur dévouement pour le Prince qu'en remplissant leurs devoirs envers le Roi des rois.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 1er. mai, S. M. a entendu la messe dans la chapelle du château.

L'anniversaire du 3 mai sera célébré par une messe solennelle à la Métropole. Le corps municipal y assistera, et se rendra ensuite aux Tuileries, où il aura l'honneur de présenter ses hommages et ses félicitations à S. M. Le soir, les édifices publics seront illuminés.

La garde nationale fera seule le service, le 3 mai, au château, et remplacera toutes les troupes de la maison du Roi. S. M. recevra aux Tuileries les félicitations des officiers.

-Le 28 avril, LL. AA. RR. MONSIEUR, Comte d'Artois, et MADAME se sont rendus à Versailles. Ce jour a été un jour de fête pour toute la ville. On avoit dressé un pavillon au milieu de l'avenue de Paris. C'est-là que MADAME a attaché les cravattes au drapeau. MONSIEUR a passé la revue de la garde nationale avec beaucoup d'intérêt, adressant des paroles flatteuses à beaucoup de personnes. De nombreuses acclamations ont témoigné au Prince et à la Princesse la joie que causoit leur présence.

S. A. R. l'infant D. Antoine, oncle du roi d'Espagne est mort à Madrid, le 20 de ce mois, après une courte maladie. Ce prince, né en 1755, étoit resté veuf, en 1798, de sa propre nièce, Marie-Amélie, infaute d'Espagne. Il avoit suivi Ferdinand VII en France, et n'avoit jamais depuis quitté le roi son neveu.

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Le nouveau récensement de la ville de Paris donne pour résultat 715,000 habitans, 227,250 ménages, et 27,371 mai

sons.

S. M. a pourvu, par des fonds sur sa cassette, aux besoins des habitans de l'Isère. MONSIEUR a destiné une somme de 8000 fr. pour des ateliers de charité et distributions de secours dans le département du Cher:

-

Des bâtimens chargés de bié sont entrés dans différens ports de la Manche et de la Méditerranée.

M. le ministre de l'intérieur a recommandé l'exécution de l'ordonnance de 1816, qui déclare incompatibles avec le service de la garde nationale les fonctions de magistrats investis du droit de réquérir la force armée.

Lé tribunal correctionnel a condamné Chevalier à quatre mois d'emprisonnement, et Dentu à trois; le jugement les place pendant un an sous la surveillance de la hautepolice, fixe leur cautionnement à 800 fr., les interdit, pendant cinq ans, des droits civils, et les condanne solidairement à 1000 fr. d'amende.

-Le général Papin, qui avoit été condamné à mort en 1806, comme ayant fait partie d'une agence angloise, et qui s'étoit soustrait à l'exécution de ce jugement, a comparu vant le second conseil de guerre, qui l'a acquitté.

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Mme. Regnault a été tranférée dans une maison de santé, où l'instruction de son affaire sera continuée. Elle a déjà subi plusieurs interrogatoires. Sa mère et ses sœurs ont obtenu de communiquer avec elle. Il paroît que la cause de son arrestation est une correspondance d'une nature fort grave, qui a été saisie sur le sieur Robert, au moment où il cher choit à s'embarquer, à Calais, pour l'Amérique. On a arrêté en même temps, à Montreuil, les jeunes Bruix, qui cherchoient à s'embarquer sans passeport. Condamnés à six mois de prison, en 1816, pour cris et actes séditieux, et placés par le jugement sous la surveillance de la haute-police, ils s'étoient soustraits à cette surveillance, et s'étoient dirigés vers les côtes, avec l'intention de se rendre aux Etats-Unis.

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Le sieur Maria Olville, cousin de Buonaparte, arrêté il y a quelques jours, n'étoit point employé à la manufacture de glaces.

L'affaire du sieur Rioust a été plaidée, le 29 et le 30 avril, à la cour royale. On se rappelle que cet auteur de l'écrit intitulé Carnot, ayant été traduit devant le tribunal de

première instance, le tribunal requit contre lui trois mois d'emprisonnement; mais que l'accusé s'étant livré, dans sa défense, à des déclamations imprudentes, et ayant avancé des principes dangereux, on le condamna à deux ans d'em-, prisonnement et à 1000 fr. d'amende. Il appela de ce jugement, et parut, le 29 avril, devant la cour royale. M. Choppin d'Arnouville, président de la chambre, lui fit subir un interrogatoire sur son écrit. Rioust avoua en être l'auteur, et prétendit en justifier les expressions. M. Gauthier-Biauzat, avocat de l'accusé, parla long-temps dans le même sens, et finit par dire que le sieur Rioust avoit voulu reconnoître dans son écrit, le procédé de Carnot, qui, pendant les cent jours, avoit voulu le porter à une place importante. M. Hua, avocat - général, a pris la parole. Si Rionst, dit-il, n'eut voulu parler que de la probité ou des talens militaires de Carnot, on eût pu fermer les yeux sur sa brochure; mais il falloit s'abstenir de retracer ses opinions et sa conduite politiques. M. l'avocat-général a fait sentir le ridicule des louanges données à Carnot, et la tendance maligne de plusieurs passages. Homme de parti, a-t-il dit en finissant, qui avez demandé du respect pour vos cheveux blancs à la justice, qui ne vous doit pas même de l'indulgence, apprenez que le respect n'est dû qu'à ceux qui ont marché dans les bonnes voies, qui ont vécu dans l'observation des devoirs et dans la pratique des vertus de leur état, et que pour avoir droit à une vieillesse honorée, il faut avoir tenu une conduite honorable. Le sieur Rioust avoit demandé la remise de la cause au lendemain pour présenter quelques observations, mais il paroît qu'il a fait de nouvelles réflexions. Le 30, il n'a point paru. Son avocat seul a cherché à répondre au plaidoyer de M. l'avocat-général. M. Hua a conclu à la confirmation du premier jugement, et a regardé l'absence du sieur Rioust comme une preuve qu'il n'avoit rien à opposer aux plaintes de la justice. M. Gauthier-Biauzat avoit d'ailleurs reconnu que l'écrit intitulé Carnot étoit dangereux. La cour, après une courte délibération; considérant que Rioust est, de son aveu, l'auteur de l'écrit, et que dans plusieurs passages il a tenté d'affoiblir le respect dû à la personne et à l'autorité du Roi, a mis l'appel au néant, et a condamné Rioust à l'amende et aux dépens. Rigust a trois jours pour se pourvoir en cassation, mais il doit d'abord se constituer prisonnier.

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(Mercredi 7 mai 1817.)

(No. 286.)

Des Colonies et de la Révolution actuelle de l'Amérique; M. de Pradt (1).

par

Un vieil adage, que j'ai quelque honte de rapporter, tant il est suranné, disoit qu'il faut que chacun fasse son métier. Les gens à vue courte ont la simplicité de croire que les choses en iroient mieux si chacun restoit dans sa sphère, et ne vouloit point se mêler des affaires des autres ou même de celles de l'Etat; et la révolution n'a pas laissé de nous présenter des exemples qui sembleroient confirmer cette opinion. Qu'on se garde pourtant bien de penser que nous prétendons appliquer cette réflexion générale à l'auteur dont nous allons examiner l'ouvrage. Loin de nous une telle idée, et loin du lecteur un tel soupcon! La sollicitude de M. de Pradt est, au contraire, aussi édifiante que naturelle. Libre des soins d'un diocèse particulier, il ambitionne un plus grand théâtre à son zèle. C'est la cause de l'humanité toute entière qu'il plaide; c'est le monde qu'il aspire à éclairer. L'Europe même est devenue un champ trop étroit pour ce nouvel apôtre, et sa mission embrasse les deux hémisphères. A la vérité, ce n'est pas précisément le flambeau de l'Evangile qu'il cherche à faire briller dans ces contrées lointaines; d'autres objets appellent son attention. Les idées libérales, la liberté, l'indépendance, le commerce, mais surtout l'indé

(1) 2 volumes in-8°.

Tome XI. L'Ami de la Religion et du Ror. Bb

pendance, voilà ce qui l'occupe exclusivement. It s'est constitué le défenseur des colonies; il prend leur parti contre des métropoles exclusives et altières; il peint à grands traits les droits des unes et le despotisme des autres, et il ne tiendra pas à lui que l'on ne brise enfin un joug humiliant, et que tous les babitans du nouveau monde ne courent aux armes, et n'abjurent les lois de l'ancien. Il y auroit peut-être dans un tel langage, aux yeux du vulgaire, quelque chose d'assez peu séant dans la bouche du ministre d'une religion qui prêche la soumission à l'autorité. Mais M. de Pradt ne s'arrête point à ces considérations d'un autre ordre. Ce profond politique voit les choses de plus haut, et dépouillant les préjugés d'habit et de pays, il appelle les colonies au bienfait de la liberté et de l'indépendance. Au fait, il n'y a plus que cela aujourd'hui d'important, et les anciennes doctrines doivent baisser pavillon devant les idées nouvelles et brillantes d'un siècle qui en a fait une si douce ex-périence.

M. de Pradt paroît avoir été mû surtout par deux sentimens également vifs, un tendre intérêt pour les colonies, et une forte rancune contre une puissance européenne qui en avoit de fort étendues, et qui voudroit s'y maintenir. Ces deux sentimens éclatent dans tout son livre, et ce double objet revient sans cesse sous sa plume. L'auteur ne veut point qu'on donne le nom de rebelles aux insurgés de l'Amérique méridionale, sans quoi il faudra, dit-il, déclarer rebelle la nature qui prescrit à l'homme de ne pas se laisser écraser, et la sève qui fait pousser le jeune chéne, comparaison aussi juste que naturelle; car il en est incontestablement de la marche de l'esprit humain comme

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