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Ordre du jour.

Au quartier-général de Roverbello, le 16 messidor

an 4 (9 juillet 1796).

Le général en chef est instruit qu'il s'est commis des abus de toute espèce, et que les bons habitants du duché de Mantoue sont foulés par des réquisitions abusives; il ordonne en conséquence:

1° Qu'il y aura trois assemblées dans le duché de Mantoue, composées d'un député par commune, qui s'assembleront le 24 du mois.

La première assemblée se tiendra à Roverbello et comprendra les députés de tous les pays entre le Mincio, le Pô et les états de Venise.

La seconde assemblée se tiendra à Gouraque, et comprendra les députés de tous les pays compris au-delà du Pô.

La troisième se tiendra à Castiglione de Scrivia, et comprendra les députés de tous les pays compris entre le Mincio, le Pô, le Bressan et la Lombardie.

2o Chaque député portera avec lui: 1° son acte de députation par sa municipalité; 2° un cahier des plaintes que les habitants ont à porter contre les différents individus de l'armée; 3° un état des contributions en argent que le pays a fournies, et entre les mains de qui; 4° un état des contributions en nature qui ont été fournies et à qui données; 5o un état de ce qui a été trouvé dans les caisses publiques; 6o un état des impositions directes et indirectes, et ce qui est dû.

3o Chaque assemblée sera présidée par le plus an

cien d'âge. Elle s'assemblera dans un local qui sera désigné par les municipalités où elles se réuniront.

4o Chaque assemblée nommera trois députés pour se rendre, avec tous les cahiers de plaintes et les états ci-dessus annoncés, auprès du général en chef. Immédiatement après, l'assemblée sera dissoute; elle ne pourra durer plus de douze heures.

5o Le général en chef défend, sous les peines les plus sévères, aux agents de services, aux commissaires des guerres, aux officiers, de faire aucunes réquisitions, à moins qu'elles ne soient signées de l'ordonnateur en chef.

BONAPARTE.

BATAILLE DE CASTIGLIONE.
(CHAP. IX.)

LETTRES DU DIRECTOIRE,

ADRESSÉES A NAPOLÉON.

Paris, le 12 messidor an 4 (30 juin 1796).

Nous avons reçu vos dépêches en date du 3 messidor: celle qui traite de votre position militaire nous a convaincus que l'expédition de Livourne ne vous fait pas perdre de vue un objet plus essentiel, celui de conserver les conquêtes d'Italie en empêchant Beaulieu de rentrer dans le Milanais.

Nous partageons votre juste impatience sur votre retour en deçà du Pô, et nous pensons que vous serez incessamment en mesure de rassembler vos principales forces sur les points menacés.

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Le prince de Rome, effrayé de la rapidité de votre marche, aura sans doute demandé un armistice; et vos instructions à cet égard vous auront mis à même d'en établir les conditions conformément à notre vœu, en attendant que les circonstances et l'affermissement des triomphes de la République fixent la manière dont il conviendra à la dignité nationale et à notre système politique de traiter définitivement avec le pape.

Vos mesures à l'égard de Gènes sont approuvées, et le Directoire mande au ministre de la République près cette puissance, de réclamer le renvoi de M. Girola; celles qui ont pour objet la sûreté de vos communications, la tranquillité du territoire et la vengeance des actes perfides exécutés ou tentés contre tout ce qui appartient à la République, méritent également l'assentiment du Directoire.

que

Les observations que vous faites sur les abus du service administratif de la levée et de l'emploi, des contributions ont fixé notre attention. Il nous a paru l'unité des vues et que l'harmonie entre nos agents devaient être la base du bon ordre à établir dans cette partie; nous avons, en conséquence, révoqué les pouvoirs du citoyen Pinsot; nos commissaires Salicetti et Garrau dirigeront toutes les opérations qui lui étaient attribuées. Une copie de nos instructions aux commissaires du gouvernement près les armées est ci-jointe,

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et les dispositions renfermées dans nos différentes lettres établissent les rapports qui doivent exister entre eux et vous. La confiance entière et légitime dont vous êtes investi, citoyen général, sous tous les rapports; celle que le Directoire a accordée à ses commissaires Salicetti et Garrau, lui donnent la certitude que le même concert régnera toujours entre vous. Que rien n'échappe donc à votre surveillance, de tout ce qui peut ajouter au fruit des conquêtes de la République en Italie, et au sage emploi des ressources qui vous sont offertes. Désignez, avec cette loyauté courageuse qui vous est propre, tous les dilapidateurs et les fripons, et la juste sévérité du Directoire s'empressera d'en faire justice.

Le général Kellermann nous a rendu compte de la réquisition qui lui a été faite, sur votre demande, de deux demi-brigades; mais il ne lui reste que cinq bataillons, et ce renfort éprouvera nécessairement quelques retards avant d'être rendu à Milan. Les 2,000 hommes que fournit l'armée des côtes de l'Océan sont en marche. Aussitôt que les premières troupes arriveront de Lyon, le général Kellermann fera filer vers vous celles que vous réclamez; il lui est prescrit de vous envoyer deux bataillons; une demi-brigade de celles commandées par le général Chateauneuf va recevoir l'ordre de se rendre en Italie.

La jonction de ces secours et des troupes que vous ramènerez de la Toscane dans le Milanais, celles que la chute du château de Milan va rendre disponibles, vous donneront des forces imposantes et capables

non-seulement de résister à Beaulieu, mais encore de le battre dans ses positions, jusqu'à ce qu'il soit de nouveau défait. L'armée de Rhin-et-Moselle a exécuté, le 6, un passage du Rhin à Strasbourg, avec un succès brillant; celle de Sambre-et-Meuse va nécessairement reprendre une vigoureuse défensive, à la faveur de cette diversion et d'un corps disponible que lui prête celle du Nord. Des forces considérables agissent en ce moment sur la rive droite de ce fleuve, et bientôt nous espérons que tout le théâtre de la guerre y sera transporté.

Nous sommes bien satisfaits d'apprendre que les troupes n'éprouvent point les maladies qui naissent ordinairement pour les Français en Italie. Satisfaire aux besoins du soldat, éloigner de lui l'intempérance et maintenir une discipline vigilante, ce sont de puissants moyens d'écarter ces fléaux destructeurs des armées et l'écueil de leurs triomphes.

Les modèles savants des beaux arts dont vous nous annoncez l'envoi ajouteront à l'éclat des trophées de l'armée d'Italie. Il faut à la fois embellir et enrichir la France de tous les monuments précieux et de toutes les productions intéressantes de ces florissantes contrées. Il serait utile de transporter sur notre sol des juments de belle race pour restaurer celle de nos chevaux. Le territoire de plusieurs états, et particulièrement celui de Naples, offre en ce genre des ressources particulières que le Directoire vous invite à ne pas négliger.

CARNOT.

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