Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

dus. A la mort des évêques d'Anagni et de Ricti, leurs diocèses seront réunis auxdits six évêchés, conformément au concert qui aura lieu entre S. M. et le Saint Père.

7. A l'égard des évêques des États romains, absens de leurs diocèses par les circonstances, le Saint Père pourra exercer en leur faveur son droit de donner des évêchés in partibus. Il leur sera fait une pension égale au revenu dont ils jouissaient, et ils pourront être replacés aux siéges vacans, soit de l'empire, soit du royaume d'Italie.

8. Sa Majesté et Sa Sainteté se concerteront en temps opportun sur la réduction à faire, s'il y a lieu, aux évêchés de la Toscane et du pays de Gênes, ainsi que pour les évêchés à établir en Hollande et dans les départemens anséatiques.

9. La propagande, la pénitencerie, les archives, seront établies dans le lieu du séjour du Saint Père.

10. Sa Majesté rend ses bonnes grâces aux cardinaux, évêques, prêtres, laïcs qui ont encouru sa disgrâce par suite des événemens actuels.

11. Le Saint Père se porte aux dispositions ci-dessus par considération de l'état actuel de

l'Eglise, et dans la confiance que lui a inspirée Sa Majesté, qu'elle accordera sa puissante protection aux besoins si nombreux qu'a la religion dans le temps où nous vivons. >>

Dès que la négociation promit une heureuse fin, la cour de Napoléon fut mandée à Fontainebleau, et le concordat signé avec la plus grande solennité. Napoléon et le pape s'embrassèrent avec les apparences de la plus parfaite cordialité.

C'est avec le plus grand regret que j'ai rencontré dans l'écrit de M. le vicomte de Châteaubriant, intitulé De Buonaparte et des Bourbons, l'assertion suivante : Celui qui à Fontainebleau osa frapper de sa propre main le souverain pontife, et trainer par ses cheveux blancs le père de l'Église. Où la haine va-t-elle puiser ses armes ? Comment la calomnie peutelle trouver place dans des matières aussi graves! Un auteur qui a dû une partie de ses succès à des fictions pleines d'intérêt, de nouveauté, de richesse, et parfois de terreur, n'a pas dû sentir le besoin de celle de la diffamation. Avec quelque vivacité que pussent, surtout alors, se faire sentir les torts de Napoléon,

n'était-ce pas assez de ce qui existait, sans y ajouter ceux que crée l'aveugle esprit de parti? Un auteur est condamné à la justicé par sa propre célébrité, parce que les coups acquièrent de la force par la qualité de la main qui les lance. L'auteur du Génie du Christianisme a sûrement une trop haute idée de ses devoirs, pour ne pas reconnaître la vérité, dès qu'elle se sera montrée à lui. Jamais rien de pareil n'exista à Fontainebleau. D'autres lieux avaient assez vu de choses dignes d'éternels regrets. Les Français n'ont point à rougir d'un acte aussi odieux, injustement reproché à celui qui leur commandait alors. La vérité est, qu'après une discussion animée (et toute discussion comporte de la vivacité des deux parts), les formes les plus augustes et les plus amicales furent observées des deux côtés (1). Mais pendant que

(1) Voulant donner une preuve de notre satisfaction aux cardinaux Doria et Buffo, aux archevêques d'Édesse et de Tours, aux évêques de Nantes, de Trèves et d'Évreux, qui ont assisté aux conférences du concordat de Fontainebleau, et à la signature dudit concordat, qui a eu lieu hier, le cardinal Doria ayant rempli les fonctions de grand maître des cérémonies, et présenté le concordat à notre signature et à celle du pape:

l'on se complaisait à répandre les bruits les plus faux, les plus calomnieux; on omettait de rapporter des faits essentiels, et dont la connais sance expliquera ce qui se passa ensuite. Napoléon était enchanté de l'accomplissement du concordat. Au moment même de la signature, il donna ordre au ministre des cultes de dépê

Les cardinaux Doria et Buffo recevront l'aigle d'or de la légion d'honneur.

Les évêques de Nantes, de Trèves et d'Évreux, sont nommés officiers de la légion d'honneur.

L'archevêque d'Edesse est nommé chevalier de la cou ronne de fer.

Sont nommés membres du sénat conservateur, le cardinal Bayane, prélat distingué par ses vertus religieuses, l'étendue de ses lumières et les services qu'il a rendus à la patrie; il a travaillé au concordat de Fontainebleau, qui complète les libertés de nos églises; œuvre commencée par saint Louis, continuée par Louis XIV, et achevée par nous;

Le baron Bourlier, évêque d'Évreux, le doyen de nos évêques, l'un des docteurs les plus distingués de la Sorbonne de Paris; société qui rendit de si importans services à l'État, en démêlant, au milieu des ténèbres des siècles, les vrais principes de notre religion d'avec les prétentions subversives de l'indépendance des couronnes.

Nous désirons que le clergé de notre empire voie dans ces choix un témoignage de la satisfaction que nous avons de sa fidélité, de ses lumières et de son attachement à notre personne.

T. III.

I *

cher vers les cardinaux, pour leur notifier leur liberté, et la faculté de revenir auprès du pape. Il lui renouvela cet ordre dans le cours de la soirée; mais comme la nuit porte conseil, le lendemain matin il interrogea ce ministre sur l'exécution de l'ordre, et, sur sa réponse affirmative, il lui dit: Nous nous sommes trop pressés ; vous verrez que tout manquera par là. Le jour même, un ministre fut envoyé au pape, pour lui annoncer qu'une somme de trois cent mille francs venait d'être mise à sa disposition. Il la refusa. Cela parut de mauvais augure. Cependant les cardinaux et d'autres prélats arrivaient. Les bulles pour les évêques nommés, ayant été demandées, furent refusées. Dès lors l'horoscope tiré par Napoléon sur ce qui allait arriver fut réalisé. Ce fut pour répondre à ce refus persévérant, qui annulait le concordat, que, le 23 mars, Napoléon fit le décret suivant (1). Ce décret

(1) Le concordat signé à Fontainebleau, qui règle les affaires de l'Église, et qui a été publié comme loi de l'Etat le 13 février 1813, est obligatoire pour nos archevêques, évêques et chapitres, qui seront tenus de s'y conformer. Aussitôt que nous aurons nommé à un évêché vacant, et que nous l'aurons fait connaître au Saint Père dans les for→ mes voulues par le concordat, notre ministre des cultes

« ZurückWeiter »