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princes qu'au souverain pontife: or le cardinal de Boissi était un prélat qui devait tout à François I. à cause du grand-maître, son frère, que le roi considérait beaucoup.

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CHAPITRE XLIV.

Que faut-il faire?

Il y a deux manières de faire les affaires 1o à fond pour n'avoir plus à y revenir; 2o superficiellement, pour se tirer d'un embarras du moment, en se soumettant après à tout ce qui pourra en arriver. On a fait de la première manière en 1811 et 1813; de la seconde, en 1516, 1801, 1817. On a suivi les principes dans la première circonstance. On n'a consulté que des convenances dans les autres. Les résultats apprennent à évaluer les deux manières de procéder.

Le temps souffre de deux maladies: 1o la manie d'arranger des affaires; 2o la multitude des hommes toujours prêts pour toute affaire. Vous leur demanderiez de faire des triangles sans trois côtés; la crainte de vous désobliger, l'émotion dont vos embarras les pénètrent, la tendresse qu'ils ont pour vous, ne leur permettraient point de ne pas se mettre sur-le-champ à l'ouvrage pour arranger cette affaire. Il est vrai que si, le lendemain, vous

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leur demandez d'arranger cette affaire dans un sens absolument contraire, la ferveur de leur zèle pour les arrangemens, joint à la fécondité de leur esprit, leur suggérera les expédiens nécessaires pour un nouvel arrangement; c'està-dire que la pente générale des esprits porte vers l'éloignement de cette manière de traiter les affaires, qui renferme une solution complète et éternelle, semblable à celle de traiter les maladies par laquelle on arrive à une cure radicale (1). La question est la même ici. Guérira-t-on ? se tiendra-t-on à des palliatifs? Se bornera-t-on à ces petites concessions, à ces arrangemens destinés uniquement à épargner un de confusion? cherchera-t-on non pas à peu faire une bonne chose, mais seulement à se tirer de ce que l'on a fait ? Telle est la question. Qui peut la résoudre ? La raison et le gouvernement représentatif. Nous l'avons, et après en avoir remercié le ciel, usons du don qu'il nous a fait. C'est ici qu'on a pu en connaître le prix. Sans lui, ce triste concordat prenait place

(1) Nous abondons en gens qui arrangent les affaires ; sommes-nous aussi riches en hommes qui aillent au fond des affaires?

silencieusement dans nos codes; mais, avec ce gouvernement, il a fallu le montrer; la sentinelle, l'opinion, a jeté le cri d'alarme, à sa voix l'armée s'est rassemblée, et ferme à son poste elle attend que l'ennemi se montre. Avec quoi le recevra-t-elle ? sera-ce avec des troupes légères, et en se bornant à des escarmouches, ou sous le feu des principes mis en batterie devant elle? Telle est la question qui se présente. Avec un gouvernement occulte, la solution ne serait pas douteuse; avec un gou vernement représentatif, elle ne le sera pas davantage, quoique vraisemblablement dans un sens tout-à-fait différent. Un concordat a été fait ; la France l'a repoussé. Il a été amendé par une des parties, autant qu'il est en elle de le faire, mais seulement dans ses accessoires; car si elle n'a pas su ou pu régulariser la partie principale de l'acte primitif, comment aurait-elle la force de lui faire prendre place dans les corrections dont elle implore l'admission? L'ambition ne la gagnera pas à ce point, et il est trop probable que l'acceptation, , par Rome, de quelques modifications proposées, suffirait à sa satisfaction. Mais ce qui peut paraître suffisant à ceux qui ont à se tirer d'un mauvais pas, peut

ne pas le paraître également à ceux qui ont à faire une bonne loi, et qui, n'étant pour rien dans l'idée mère de ces embarras, ne voudront pas plonger la nation dans des ambages éternelles, pour aider à sortir de ces mêmes embarras ceux qui ont été les chercher. La question toute entière est là choisir entre les embarras du

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jour, de l'instant, et ceux de l'éternité. Trois choses seront alléguées,

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1o. Sous Louis XIV, avec une cour dévotieuse, remplie de jésuites, on pouvait parler de schisme, de cet épouvantail devant lequel reculèrent le génie de Bossuet, et le pacificateur de Nimègue et de Riswick. Rome se montra exigeante, parce qu'elle était clairvoyante et connaissait son terrain; elle se sentait forte, parce qu'elle avait su s'assurer du faible de son adversaire. Alors les principes des concordats n'étaient pas encore découverts; on n'avait eu ni Savone, ni Fontainebleau ; maintenant on connaît ces principes, ils sont devenus vulgaires , on a vu ces temps nouveaux. Pie VII n'a pas moins de pouvoir que n'en eurent ses pré

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