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imaginations. Il les eût fallu peu nombreux, mais assez bien choisis pour servir de symboles à tous les autres, de sorte que les mêmes faits présentassent à l'enfant une suite d'images, à l'homme mûr une chaîne d'idées. Nous disons ce que nous aurions voulu faire, et non ce que nous avons fait.

Les derniers chapitres ne donnent que l'indication et la date des événemens. Il suffit que nos élèves n'ignorent pas entièrement la partie de l'histoire la plus rapprochée de l'époque où nous vivons. C'est pour eux un devoir d'en faire plus tard l'objet d'une étude spéciale.

L'histoire des peuples du nord et de l'orient de l'Europe occupe relativement peu de place dans cet abrégé. Les limites étroites dans lesquelles nous étions obligés de nous renfermer ne nous permettaient pas de lui donner les mêmes développemens qu'à celle des peuples qui ont marché à la tête de la civilisation européenne. D'ailleurs nous n'avons pu chercher l'histoire de l'Orient et du Nord dans les auteurs originaux et contemporains, comme nous l'avons fait ordinairement pour l'Occident et le Midi.

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Il nous reste à prévenir un reproche, c'est d'avoir étendu plusieurs chapitres un peu au-delà de ce que comporte une leçon ordinaire. Peut-être nous excusera-t-on, si l'on considère que les premières et les dernières pages de chaque chapitre sont ordinairement remplies par des idées plus que par des faits, et que MM. les professeurs peuvent les faire lire à leurs élèves, sans exiger qu'ils les apprennent par cœur.

PRÉCIS

DE

L'HISTOIRE MODERNE.

INTRODUCTION.

DANS l'histoire ancienne de l'Europe, deux peuples dominateurs occupent la scène tour à tour; il y a généralement unité d'action et d'intérêt. Cette unité, moins visible dans le moyen âge, reparaît dans l'histoire moderne, et s'y manifeste principalement dans les révolutions du système d'équilibre.

L'histoire du moyen âge et l'histoire moderne ne peuvent être divisées avec précision. Si l'on considère l'histoire du moyen âge comme terminée avec la dernière invasion des barbares (celle des Turcs-Ottomans), l'histoire moderne comprendra trois siècles et demi, depuis la prise de Constantinople par les Turcs, jusqu'à la révolution française, 1453-1789.

L'histoire moderne peut se partager en trois grandes périodes. I. Depuis la prise de Constantinople jusqu'à la réforme de Luther, 1453-1517. II. Depuis la

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forme jusqu'au traité de Westphalie, 1517-1648. III. Depuis le traité de Westphalie jusqu'à la révolution française, 1648-1789.-Le système d'équilibre préparé dans la première période, se forme dans la seconde, et se maintient dans la troisième. Les deux dernières périodes se subdivisent elles-mêmes en cinq âges du sys

tème d'équilibre: 1515-1559, 1559-1603, 1603-1648, 1648-1715, 1715-1789.

Principaux caractères de l'Histoire Moderne.

1o Les grands états qui se sont formés par la réunion successive des fiefs tendent ensuite à engloutir les petits états, soit par la conquête, soit par des mariages. Les républiques sont absorbées par les monarchies, les états électifs par les états héréditaires. Cette tendance à l'unité absolue est arrêtée par le système d'équilibre. -Les mariages des souverains entre eux mettent dans l'Europe les liaisons et les rivalités d'une famille.

2o L'Europe tend à soumettre et à civiliser le reste du monde. La domination coloniale des Européens ne commence à être ébranlée que vers la fin du xvine siècle. Importance des grandes puissances maritimes. Communications commerciales de toutes les parties du globe (les nations anciennes avaient communiqué plus souvent par la guerre que par le commerce).-La politique, dominée dans le moyen âge, et jusqu'à la fin du xvie siècle, par l'intérêt religieux, est de plus en plus dominée chez les modernes par l'intérêt commercial.

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3o Opposition des races méridionales (de langues et de civilisation latines), et des races septentrionales (de langues et de civilisation germaniques). Les peuples occidentaux de l'Europe développent la civilisation, et la portent aux nations les plus éloignées. Les peuples orientaux (la plupart d'origine slave) sont long-temps occupés de fermer l'Europe aux barbares; aussi leurs progrès dans les arts de la paix sont-ils plus lents. Il en est de même des peuples scandinaves, placés à l'extrémité de la sphère d'activité de la civilisation européenne.

PREMIÈRE PÉRIODE. Depuis la prise de Constantinople par les Turcs, jusqu'à la réforme de Luther, 1453-1517.

Cette période, commune au moyen âge et à l'âge

moderne, est moins caractérisée que les deux suivantes; les événemens y présentent un intérêt moins simple, une liaison moins facile à saisir. C'est encore le travail intérieur de chaque état qui tend à faire un corps avant de se lier aux états voisins. Les premiers essais du système d'équilibre datent de la fin de cette période.

Les peuples déjà civilisés au moyen âge doivent être assujétis par ceux qui ont conservé le génie tout militaire des temps barbares. Les Provençaux l'ont été par les Français; les Maures le sont par les Espagnols, les Grecs par les Turcs, les Italiens par les Espagnols et les Français.

Situation intérieure des principaux états.- Peuples d'origine germanique, peuples d'origine slave. Chez les premiers, soumis seuls au régime féodal proprement dit, une bourgeoisie libre s'est élevée à la faveur des progrès de l'aisance et de l'industrie, et soutient les rois contre les grands.

Au milieu du xve siècle, la féodalité a triomphe dans l'Empire; elle humilie les rois en Castille; elle prolonge son indépendance dans le Portugal, occupé des guerres et des découvertes d'Afrique; dans les trois royaumes du Nord, livrés à l'anarchie depuis l'union de Calmar; en Angleterre, à la faveur des guerres des Roses; à Naples, au milieu des querelles des maisons d'Aragon et d'Anjou. Mais les rois l'attaquent déjà en' Écosse; en France, Charles VII, vainqueur des Anglais, en prépare l'abaissement par ses institutions; et, avant la fin du siècle, les règnes de Ferdinand le Catholique et de Ferdinand le Bâtard, de Jean II (de Portugal), de Henri VII et de Louis XI, élèveront le pouvoir royal sur les ruines de la féodalité.

Trois états se détachent de ce tableau. Lorsque les autres états tendent à l'unité monarchique, l'Italie reste divisée. La puissance des ducs de Bourgogne parvient au comble et s'écroule, tandis que s'élève la république militaire des Suisses.

Les deux grands peuples slaves présentent une opposition qui nous évèle leur destinée. La Russie devient une, et sort de la barbarie. La Pologne, tout en modifiant sa constitution, reste fidèle aux formes anarchiques des gouvernemens barbares.

Relations des principaux états entre eux.- La république européenne n'a plus cette unité d'impulsion que la religion lui donna à l'époque des Croisades; elle n'est pas encore nettement divisée comme elle le sera par la Réforme. Elle se trouve partagée en plusieurs groupes, qui suivent la position géographique des états autant que leurs relations politiques : l'Angleterre avec l'Écosse et la France; l'Aragon avec la Castille et l'Italie; l'Italie et l'Allemagne avec tous les états (directement ou indirectement); la Turquie se lie avec la Hongrie, celle-ci avec la Bohème et l'Autriche; la Pologne forme le lien commun de l'Orient et du Nord, dont elle est la puissance prépondérante. Les trois royaumes du Nord, et la Russie, forment deux mondes à part.

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Les états occidentaux, la plupart agités au dedans, se reposent des guerres étrangères. Au nord, la Suède, enchaînée depuis soixante ans au Danemark, rompt l'union de Calmar; la Russie s'affranchit des Tartars; l'ordre teutonique devient vassal de la Pologne. -Tous les états orientaux sont menacés par les Turcs, qui n'ont plus rien à craindre derrière eux depuis la prise de Constantinople, et ne sont arrêtés que par les Hongrois. L'empereur, occupé de fonder la grandeur de sa maison, l'Allemagne de réparer les maux des guerres politiques et religieuses, semblent oublier le danger.

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Nous pouvons isoler l'histoire du Nord et de l'Orient, pour suivre sans distraction les révolutions des états occidentaux. Nous voyons alors l'Angleterre, Portugal, mais surtout l'Espagne et la France, prendre une grandeur imposante, soit par leurs conquêtes

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