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CHAPITRE PREMIER.

OBSERVATIONS

SUR LES OPÉRATIONS MILITAIRES DES CAMPAGNES DE 1796 ET 1797 EN ITALIE.

Sur le feld-maréchal de Beaulieu. Sur les manœuvres de Napoléon contre le feld-maréchal de Beaulieu.-Sur le feld-maréchal Wurmser. -Sur les manœuvres de Napoléon contre le feld-maréchal Wurmser. Sur le feld-maréchal Alvinzi.

- Sur les manoeuvres de

Napoléon contre le feld-maréchal Alvinzi. Sur la marche contre

l'armée du saint-siége. Sur l'archiduc Charles. Sur les manœuvres de Napoléon contre l'archiduc Charles.

PREMIÈRE OBSERVATION.

1o Une armée qui serait en position sur la crête supérieure des Alpes maritimes, appuyant sa gauche sur le col d'Argentières, sa droite sur le col de Tende, couvrirait tout le comté de Nice. Elle se trouverait éloignée de quinze à dix-huit lieues de la mer, trois à quatre jours de marche. Elle aurait derrière elle un grand

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nombre de bonnes positions où elle pourrait se rallier, arrêter la marche du vainqueur; elle aurait le temps de faire sa retraite à volonté sur Gênes ou sur le Var. Ce théâtre d'opérations est assez profond pour pouvoir être défendu avec avantage.

Une armée qui occuperait les crêtes supérieures de l'Apennin, depuis Tanarello jusqu'au Saint-Bernard (du Tanaro), couvrirait une partie de la rivière du Ponant; elle occuperait des positions éloignées de la mer de deux jours de marche; elle aurait derrière elle MonteGrande, San-Bartholomeo, Rocca-Barbena; la petite rivière de l'Arosoia, qui passe à la Pieva, à Albenga, est d'une bonne défense.

Cette armée pourrait donc aussi défendre le terrain, couvrir Oneille, et se porter sur Gênes ou sur Nice, à volonté; mais une armée qui occuperait la crête supérieure de l'Apennin, de Bardinetto à la Bocchetta, savoir: les hauteurs de Saint-Jacques, Cadibone, Montelegino, Stella, Montefaiale, couvrirait sans doute l'autre partie de la rivière du Ponant jusqu'à Gênes; mais comme cette armée ne serait éloignée de la mer que de deux à cinq lieues, elle pourrait être coupée dans le même jour, et serait exposée à n'avoir pas le temps de se rallier, de faire sa retraite. Ce champ d'opérations, mau

vais, est de sa nature dangereux, parce qu'il n'a pas assez de profondeur.

2o Si le général Beaulieu eût réfléchi sur ces circonstances topographiques, il n'aurait pas marché sur Voltri pour couvrir Gênes; il se fût porté sur Acqui et sur Cairo; de là il eût débouché en même temps en trois fortes colonnes de 15,000 hommes: celle de gauche, par Montenotte, Montelegino et Savone; celle du centre, sur Cadibone et Vado; et celle de droite, sur la Madona delle Neve, Saint-Jacques et Finale. Il aurait eu une réserve à portée de secourir ces trois attaques. L'armée française se fût bientôt repliée de Voltri et de Gènes, pour défendre ces trois importantes positions. Le général autrichien aurait engagé la guerre sur un terrain tout-à-fait à son avantage, puisqu'il pouvait, dès le premier jour, couper l'armée française, l'acculer à la mer, et la ruiner.

3o Après la bataille de Montenotte, les Autrichiens se rallièrent sur la route du Montferrat; ils ne pouvaient pas faire autrement, puisque la majorité de leurs forces était sur Voltri, Sassello, et encore éparpillée sur leur gauche. Mais l'armée piémontaise, sous les ordres du général Colli, au lieu de se porter sur Millesimo, eût dû appuyer sur Dego et former la gauche de Beaulieu. C'était une erreur de supposer que, pour

couvrir Turin, il fallait se trouver à cheval sur la route de cette ville. Les armées réunies à Dego eussent couvert Milan, parce qu'elles eussent été à cheval sur la grande route du Montferrat; elles eussent couvert Turin, parce qu'elles eussent été sur le flanc de la chaussée de cette ville. Si Beaulieu eût eu cinq à six jours à sa disposition pour rallier sa gauche, il eût dû se porter sur Ceva, pour se réunir à l'armée piémontaise, parce qu'il était plus avantageux aux alliés de se maintenir près de la ligne d'opérations de l'armée française. Il n'y avait pas à craindre que celle-ci entrât dans le Montferrat tant que l'ennemi aurait une armée sur Ceva. Réunies, les deux armées étaient encore supérieures à l'armée française; séparées, elles étaient perdues.

4° Les points de Dego et de Millesimo étaient trop près de Montenotte pour que les deux armées autrichienne et piémontaise pussent s'y rallier avec sûreté. Beaulieu eût dû rassembler son armée en avant d'Acqui, et Colli, puisqu'ils voulaient se séparer, sur les hauteurs de Montezemolo; cela leur eût évité la bataille de Millesimo et le combat de Dego. Les divisions de chaque armée eussent eu le temps d'arriver à ces deux points de rassemblement, avant que l'armé française eût pu les y attaquer. Lors que vous êtes chassé d'une première position, il

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