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faut rallier vos colonnes assez en arrière pour que Pennemi ne puisse les prévenir; car ce qui peut vous arriver de plus fâcheux, c'est que vos colonnes soient attaquées isolément avant leur réunion.

5o Le général Beaulieu, pour défendre le passage du Pô, prit position sur la rive gauche de ce fleuve, près de Valleggio; cette opération ne pouvait pas remplir son but vis-à-vis d'une armée manœuvrière: il eût dû se mettre à cheval sur le Pô, en jetant deux ponts à la hauteur de Stradella, et les couvrant par de fortes têtes de pont. Par cela seul, il eût empêché l'armée française de descendre la rive droite, et celle-ci eût été obligée de passer le Pô au-dessus de la Stradella; ce qui donnait au général autrichien l'avantage important de protéger sa défensive par les deux grandes barrières du Pò et du Tésin.

6o Le général Beaulieu voulut défendre le Mincio par un cordon. Ce système est ce qu'il y a de pire dans l'ordre défensif. On était encore au mois de mai; il aurait dû occuper le Serraglio avec toute son armée; il pouvait y séjourner soixante-dix jours sans avoir rien à craindre des maladies; il laissa 13,000 hommes de garnison dans Mantoue; il en avait 26,000 sur le Mincio. Il aurait donc pu réunir 40,000 hommes, c'est

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à-dire une armée supérieure à l'armée française, dans une position aussi formidable que celle du Serraglio; il eût maintenu ses communications avec Modène et la basse Italie; il eût fait entrer une grande quantité de vivres dans Mantoue. Si le général français fût parvenu à forcer ce camp retranché, il ne lui eût pas été facile d'investir une armée qui eût occupé en force SaintGeorge, Cerea, Pietoli et Pradella. En se conduisant ainsi, Beaulieu n'eût pas été dans le cas de violer la neutralité de Venise. L'empereur aurait exigé et aurait obtenu que le sénat de Venise maintînt sa neutralité, ce qui lui eût été d'un grand avantage.

7° A défaut d'adopter ce parti, le maréchal Beaulieu pouvait, après avoir passé l'Oglio, se porter sur les hauteurs de Gavardo, et prendre la position de Saint-Ozetto, la droite à la Chiese, et la gauche au lac de Garda; l'armée française eût été forcée de prendre position vis-à-vis, en avant de Brescia; elle n'aurait pas pu s'étendre au-delà du Mincio pendant tout le temps que l'armée autrichienne aurait occupé cette position, ou toute autre entre les lacs d'Idro et de Garda.

8° Enfin, puisque le général autrichien, dans l'état où se trouvait le moral de son armée, ne pouvait pas livrer bataille, il ne devait pas se

faut rallier vos colonnes assez en arrière pour que Pennemi ne puisse les prévenir; car ce qui peut vous arriver de plus fâcheux, c'est que vos colonnes soient attaquées isolément avant leur réu

nion.

5o Le général Beaulieu, pour défendre le passage du Pô, prit position sur la rive gauche de ce fleuve, près de Valleggio; cette opération ne pouvait pas remplir son but vis-à-vis d'une armée manœuvrière : il eût dû se mettre à cheval sur le Pô, en jetant deux ponts à la hauteur de Stradella, et les couvrant par de fortes têtes de pont. Par cela seul, il eût empêché l'armée française de descendre la rive droite, et celle-ci eût été obligée de passer le Pô au-dessus de la Stradella; ce qui donnait au général autrichien l'avantage important de protéger sa défensive par les deux grandes barrières du Pô et du Tésin.

6o Le général Beaulieu voulut défendre le Mincio par un cordon. Ce système est ce qu'il y a de pire dans l'ordre défensif. On était encore au mois de mai; il aurait dû occuper le Serraglio avec toute son armée; il pouvait y séjourner soixante-dix jours sans avoir rien à craindre des maladies; il laissa 13,000 hommes de garnison dans Mantoue ; il en avait 26,000 sur le Mincio. Il aurait donc pu réunir 40,000 hommes, c'est

Dego, afin de couvrir la ligne d'opérations sur Savone. Il est à remarquer que, si Napoléon préféra la position sur le Belbo, en avant de San-Benedetto, à deux marches sur la gauche de Dego, laissant la chaussée de Savone à découvert, c'est qu'il voulut tenir son armée réunie, pour que Beaulieu ne pût se placer entre ses divisions et les isoler. Le camp de San-Benedetto couvrait l'armée qui manœuvrait sur Ceva. Si Beaulieu se fût porté sur Dego, le corps placé à San-Benedetto l'eût attaqué en flanc et par derrière; d'ailleurs la communica tion de Garessio, Ormea, était ouverte; le choix du camp de San-Benedetto, pour placer le corps d'observation contre Beaulieu, mérite

d'être médité.

2o Les divisions Serrurier et Masséna marchèrent sur Mondovi: elles étaient suffisantes; dans ce temps-là Beaulieu ayant fait un détachement d'Acqui sur Nizza della Paglia, la division Augereau eut ordre de se porter à l'appui du camp de San-Benedetto, et après la bataille de Mondovi, elle se dirigea şur Alba, poussant une avant-garde sur Nizza della Paglia.

3o On a dit que Napoléon aurait dû passer le Pô non à Plaisance, mais à Crémone; on a eu tort: son opération était déjà assez audacieuse, puisque longeant le Pô depuis Alexandrie, il a

prêté le flanc, pendant vingt lieues, à l'armée autrichienne; s'il l'eût prolongé encore pendant sept lieues, il aurait été évidemment plus exposé. Beaulieu, arrivé à Fombio, aurait passé le Pô à Plaisance, et serait tombé sur les colonnes en marche ; il aurait coupé la ligne d'opérations de la rive droite, comme il interceptait celle de la rive gauche, en observant l'Adda. D'ailleurs, Plaisance est située sur la rive droite, et cette ville offrait des ressources pour le passage de la rivière; Crémone est située sur la rive gauche ; le peu d'Autrichiens qui s'y trouvaient étaient suffisants retarder le passage.

pour

4° Si l'armée française, après la bataille de Lodi, eût marché sur Mantoue, elle aurait trouvé cette place sans approvisionnements, désarmée, et s'en fût emparée. Cette conjecture est très-hasardée : l'armée avait, en peu de jours, conquis toute la Lombardie; il fallait s'y arrêter assez pour former le blocus des forteresses, occuper les points les plus importants, et organiser l'administration. Ce que les Français ont fait dans ces circonstances est le maximum de ce l'on peut exiger de rapidité et d'activité. Vouloir quelque chose au-delà serait demander l'impossible. Pendant les six jours que l'armée française séjourna en Lombardie, elle doubla ses moyens, en accroissant le matériel de son

que

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