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à l'ennemi, et parvint même à lui faire 300 prisonniers, avant qu'il eût jeté un corps important sur la rive droite.

Le général Provera ne perdant point un temps précieux à poursuivre les troupes du général Guieux, fit filer sur la route de Mantoue une colonne de près de 9,000 hommes, qui prit la grande route à Cerea.

La ligne du général Augereau se trouva coupée. Le général Dugua n'avait pu le joindre, étant tout au plus à la hauteur de Roverbella. Il avait eu ordre de se porter à Castel-Novo, dans la journée du 14 janvier (25 nivôse); mais la colonne mobile du général Lannes était arrivée à Porto-Legnago. Le général Augereau se détermina à attaquer la queue de la colonne ennemie et l'arrière - garde qu'il avait dû laisser à son pont, afin de rompre ce pont ou de le brûler, et de lui couper ainsi toute retraite.

Il disposa à cet effet deux colonnes sous les ordres du général Lannes et de l'adjudant-général Duphot, pour attaquer l'ennemi en flanc, entre l'Adige et un canal de dérivation appelé Fossa-Nuova, qui coule parallèlement à cette rivière, à une distance de cinq à six cents mètres. L'ennemi avait à traverser, pour se rendre de là à Cerea, des rizières et des bois, au milieu desquels le chemin forme un défilé d'une

demi-lieue de longueur, qui se termine à une levée qui lui est perpendiculaire. Le général Augereau envoya le général Point, avec une petite colonne qui se tint derrière la levée. L'ennemi avait fait passer la moitié de son artillerie sur cette chaussée, et, dans le désordre où le mit l'attaque sur son flanc, il crut n'avoir rien de mieux à faire que de rejoindre la colonne du général Provera; mais ces troupes, qui marchaient avec trop de confiance, surprises et arrêtées par la colonne du général Point, furent obligées de se rendre. Près de 2,000 hommes et quinze pièces de canon restèrent en notre pouvoir.

Le général Augereau brûla le pont, et se prépara à poursuivre la colonne du général Provera, en mettant en mouvement toutes les troupes de sa division, avec lesquelles il avait rétabli ses communications.

Il laissa seulement une garnison à Porto-Legnago, pour s'y défendre contre les troupes du général d'Hohenzollern, restées sur la rive gauche de l'Adige.

Cependant le général Victor, à la tête de deux bataillons de la 57° et des 18°, 32° et 75° du général Masséna, se rendait à Villa - Franca. Napoléon avait appris du général Serrurier, à Castel-Novo, dans la nuit du 14 au 15 janvier

( 25 au 26 nivôse), que la colonne du général Provera marchait vers Castellaro, sur la route de Mantoue. Il n'avait point reçu de nouvelles du général Augereau, et en avait conclu que ce général était resté du côté de PortoLegnago, mais qu'il harcelait l'ennemi continuellement sur son flanc gauche, et arriverait peut-être avant lui à Castellaro.

Il ordonna aux troupes qui se réunissaient à Villa-Franca, à la cavalerie du général Leclerc et à la réserve du général Dugua, qui étaient à Bussolengo et à Castel-Novo, de se porter à Roverbella. Il fit dire au général Serrurier de jeter des vivres dans Saint-George pour qua rante-huit heures, et de s'y maintenir avec fermeté. Il ordonna au général Augereau et au général Guieux de suivre l'ennemi sur ses deux flancs, pour que rien ne pût échapper de la colonne ennemie, et se rendit à Roverbella, sans prendre un instant de repos.

Avant d'aller plus loin, il est bon de faire connaître la situation des troupes françaises autour de Mantoue, qui était le but des efforts de l'ennemi, et allait être le théâtre d'événements dont le résultat devait être très important. La garnison de Mantoue était resserrée dans cette place, sur la rive droite du Mincio. Elle occupait de ce côté les ouvrages de la porte

Pradella, du T et de Migliaretto, et seulement la citadelle, sur la rive gauche, au nord de la place, avec laquelle cette citadelle ne communique que par un pont de sept cents mètres de longueur, jeté sur les lacs formés par les retenues du Mincio.

Le faubourg Saint-George, qui en est séparé de la même manière du côté de l'est, était occupé par 1,200 Français, sous les ordres du général Miollis; il avait été retranché avec soin par le général Samson, officier du génie.

A ce faubourg aboutissent les routes de PortoLegnago que suivait le général Provera, par Goito, et de Vérone par Roverbella et VillaFranca.

Saint-Antoine se trouve sur cette dernière route, à une demi-lieue de la citadelle. A la porte de la citadelle aboutit encore un chemin qui va derrière le château de la Favorite, à l'est de Saint-Antoine.

Le général Provera arriva à midi, le 15 janvier (26 nivôse), devant Saint-George, et somma le général Miollis de se rendre. Ce général lui répondit qu'il se battait et ne se rendait pas. A une seconde sommation il répondit par des coups de canon, ce qui obligea le général Provera à se porter vers la citadelle. Il traversa à cet effet dans la soirée la Fossa-Mana, qui

coule entre les deux routes de Vérone et de Legnago, et s'approcha du chemin de la Favo

rite.

Le général Augereau ayant réuni les troupes du général Lannes et du général Point, leur faisait suivre la queue de la colonne du général Provera, tandis qu'il avait dirigé celles des généraux Guieux et Bon sur son flanc droit, par Due-Castelli.

La 32°, commandée par le général Rampon, était dirigée sur ce même point par Napoléon. La réserve du général Dugua, composée du 3e de dragons et du 10° de chasseurs, s'établissait à la Favorite, ainsi que la 18, la 57° et le 25° de chasseurs, commandés par le général Victor. Le général Leclerc eut ordre d'aller, avec sa cavalerie et le 8o de dragons, à Castellaro, et de longer la Molinella, pour tourner le flanc gauche de l'ennemi. Enfin le général Serrurier eut ordre de tenir un corps de 1,500 hommes prêt à combattre la garnison de Mantoue, si elle cherchait à sortir de la citadelle pour se réunir au général Provera. En effet, le 16 janvier ( 27 nivôse), à six heures du matin, le général Wurmser, qui commandait la place, avait fait sortir une colonne assez forte, qui tenta vainement de se rendre maîtresse de la Favorite et de Saint-Antoine. Le général Serrurier l'ayant

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