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Le 1 corps, sous les ordres du général Vandamme, était le 28 à Hollendorff et le 29 à Peterswalde, occupant les montagnes.

Le duc de Trévise était en position, le 28 et le 29, à Pirna. Le général Pajol, commandant la cavalerie du 14e corps, a fait des prisonniers.

L'ennemi se retira dans la position de Dippoldiswalda et Altenberg. Sa gauche suivit la route de Plauen, et se replia par Tharandt sur Dippoldiswalda, ne pouvant faire sa retraite par la route de Freyberg. Sa droite, ne pouvant se retirer par la chaussée de Pirna ni par celle de Dohna, se retira sur Maxen, et de là sur Dippoldiswalda. Tout ce qui était en partisan et détaché de Meissen se trouva coupé. Les bagages russes, prussiens, autrichiens s'étaient entassés sur la chaussée de Freyberg; on y prit plusieurs milliers de voitures.

Arrivé à Altenberg, où le chemin de Toeplitz à Dippoldiswalda devient impraticable, l'ennemi prit le parti de laisser plus de mille voitures de munitions et de bagages. Cette grande armée rentra en Bohême après avoir perdu partie de son artillerie et de ses bagages.

Le 29 le général Vandamme passa avec huit ou dix bataillons le col de la grande chaîne et se porta sur Kulm : il y rencontra l'ennemi, fort de huit à dix mille hommes; il s'engagea : ne se trouvant plus assez fort, il fit descendre tout son corps d'armée; il eut bientôt culbuté l'ennemi. Au lieu de rentrer et de se replacer sur la hauteur, il resta et prit position à Kulm sans garder la montagne; cette montagne commande la seule chaussée; elle est haute. Ce n'était que le 30 au soir que le maréchal SaintCyr et le duc de Raguse arrivaient au débouché de Toeplitz. Le général Vandamme ne pensa qu'au résultat de barrer le chemin de l'ennemi et de tout prendre. A une armée qui fuit il faut faire un pont d'or ou opposer une barrière d'acier: il n'était pas assez fort pour former cette barrière d'acier.

Cependant l'ennemi voyant, que ce corps d'armée de dix-huit mille hommes était seul en Bohême, séparé par de hautes montagnes, et que tout le reste était encore au pied en deçà des monts, se vit perdu s'il ne le culbutait. Il conçut l'espoir de l'attaquer

avec succès, sa position étant mauvaise. Les gardes russes étaient en tête de l'armée qui battait en retraite : on y joignit deux divisions autrichiennes fraîches; le reste de l'armée ennemie s'y réunit à mesure qu'elle débouchait, suivie par les 2o, 6o et 14o corps. Ces troupes débordèrent le 1er corps. Le général Vandamme fit bonne contenance, repoussa toutes les attaques, enfonça tout ce qui se présentait et couvrit de morts le champ de bataille. Le désordre gagna l'armée ennemie, et l'on voyait avec admiration ce que peut un petit nombre de braves contre une multitude dont le moral est affaibli.

A deux heures après midi la colonne prussienne du général Kleist, coupée dans sa retraite, déboucha par Peterswalde pour tâcher de pénétrer en Bohême; elle ne rencontra aucun ennemi, arriva sur le haut de la montagne sans résistance, s'y plaça, et là vit l'affaire qui était engagée. L'effet de cette colonne sur les derrières de l'armée décida l'affaire.

Le général Vandamme se porta sur-le-champ contre cette colonne, qu'il repoussa: il, fut obligé d'affaiblir sa ligne dans ce moment délicat. La chance tourna : il réussit cependant à culbuter la colonne du général Kleist, qui fut tué; les soldats prussiens jetaient leurs armes et se précipitaient dans les fossés et les bois. Dans cette bagarre le général Vandamme a disparu; on le croit frappé à mort.

Les généraux Corbineau, Dumonceau et Philippon se déterminèrent à profiter du moment et à se retirer partie par la grande route et partie par des chemins de traverse, avec leur division, en abandonnant tout le matériel, qui consistait en trente pièces de canon et trois cents voitures de toute espèce, mais en ramenant tous les attelages. Dans la position où étaient les affaires, ils ne pouvaient pas prendre un meilleur parti. Les tués, blessés et prisonniers doivent porter notre perte dans cette affaire à six mille hommes. L'on croit que la perte de l'ennemi ne peut être moindre que de quatre à cinq mille hommes.

Le 1er corps se rallia, à une lieue du champ de bataille, au 14o corps. On dresse l'état des pertes éprouvées dans cette catastrophe, due à une ardeur guerrière mal calculée.

Le général Vandamme mérite des regrets : il était d'une rare

intrépidité. Il est mort sur le champ d'honneur, mort digne d'envie pour tout brave.

Le 2 septembre 1813.

A. S. M. l'Impératrice reine et régente.

Le 21 août l'armée russe, prussienne et autrichienne, commandée par l'empereur Alexandre et le roi de Prusse, était entrée en Saxe, et s'était portée le 22 sur Dresde, forte de cent quatre-vingts à deux cent mille hommes, ayant un matériel immense et pleine de l'espérance non-seulement de nous chasser de la rive droite de l'Elbe, mais encore de se porter sur le Rhin et de nourrir la guerré entre le Rhin et l'Elbe. En cinq jours de temps elle a vu ses espérances confondues : trente mille prisonniers, dix mille blessés tombés en notre pouvoir, ce qui fait quarante mille; vingt mille tués ou blessés et autant de malades par l'effet de la fatigue et du défaut de vivres (elle a été cinq à six jours sans pain) l'ont affaiblie de près de quatre-vingt mille hommes.

Elle ne compte pas aujourd'hui cent mille hommes sous les armes; elle a perdu plus de cent pièces de canon, des parcs entiers, quinze cents charrettes de munitions d'artillerie, qu'elle a fait sauter ou qui sont tombées en notre pouvoir; plus de trois mille voitures de bagages, qu'elle a brûlées ou que nous avons prises. On avait quarante drapeaux ou étendards. Parmi les prisonniers, il y a quatre mille Russes. L'ardeur de l'armée française et le courage de l'infanterie fixent l'attention.

Le premier coup de canon tiré des batteries de la garde impériale dans la journée du 27 août a blessé mortellement le général Moreau, qui était revenu d'Amérique pour prendre du service en Russie.

Le 6 septembre au soir.

A. S. M. l'Impératrice reine et régente.

Le 2 septembre l'Empereur a passé, à Dresde, la revue du 1er corps, et en a conféré le commandement au comte de Lobau.

Ce corps se compose des trois divisions Dumonceau, Philippon et Teste. Ce corps a moins perdu qu'on ne l'avait cru d'abord, beaucoup d'hommes étant rentrés.

Le général Vandamme n'a pas été tué; il a été fait prisonnier. Le général du génie Haxo, qui avait été envoyé en mission auprès du général Vandamme, se trouvant dans ce moment avec ce général, a été fait également prisonnier. L'élite de la garde russe a été tuée dans cette affaire.

Le 3 l'Empereur a été coucher au château de Harta, sur la route de Silésie, et le 4 au village de Hochkirch ( au delà de Bautzen). Depuis le départ de S. M. de Lowenberg des événements importants s'étaient passés en Silésie.

Le duc de Tarente, à qui l'Empereur avait laissé le commandement de l'armée de Silésie, avait fait de bonnes dispositions pour poursuivre les alliés et les chasser de Jauer: l'ennemi était poussé de toutes ses positions; ses colonnes étaient en pleine retraite le 26 le duc de Tarente avait pris toutes ses mesures pour le faire tourner; mais, dans la nuit du 26 au 27, le Bober et tous les torrents qui y affluent débordèrent ; en moins de sept à huit heures les chemins furent couverts de trois à quatre pieds d'eau et tous les ponts emportés. Nos colonnes se trouvèrent isolées entre elles. Celle qui devait tourner l'ennemi ne put arriver. Les alliés s'aperçurent bientôt de ce changement de circonstances.

Le duc de Tarente employa les journées du 28 et du 29 à réunir ses colonnes séparées par l'inondation. Elles parvinrent à regagner Bunzlau, où se trouvait le seul pont qui n'eût pas été emporté par les eaux du Bober. Mais une brigade de la division Puthod ne put pas y arriver. Au lieu de chercher à se jeter du côté des montagnes, le général voulut revenir sur Loewenberg. Là, se trouvant entouré d'ennemis et la rivière à dos, après s'être défendu de tous ses moyens, il a dû céder au nombre. Tout ce qui savait nager dans ses deux régiments se sauva; on en compte environ sept à huit cents: le reste fut pris.

L'ennemi nous a fait dans ces différentes affaires trois à quatre mille prisonniers, et nous a pris deux aigles de deux régiments avec les canons de la brigade.

Après ces circonstances, qui avaient fatigué l'armée, elle repassa successivement le Bober, la Queisse et la Neisse. L'Empereur la trouva le 4 sur les hauteurs de Hochkirch. Il fit, le soir même, réattaquer l'ennemi, le fit débusquer des hauteurs du Wohlenberg et le poursuivit pendant toute la journée du 5, l'épée dans les reins, jusqu'à Gorlitz. Le général Sébastiani exécuta des charges de cavalerie à Reichenbach et fit des prisonniers.

L'ennemi repassa en toute hâte la Neisse et la Queisse, et notre armée prit position sur les hauteurs de Goerlitz, au delà de la Neisse.

Le 6, à sept heures du soir, l'Empereur était de retour à Dresde.

Le conseil de guerre du 3o corps d'armée a condamné à la peine de mort le général de brigade Jomini, chef d'état-major de ce corps, qui, du quartier général de Liegnitz, a déserté à l'ennemi au moment de la rupture de l'armistice.

Le 26 septembre 1815.

A. S. M. l'Impératrice reine et régente.

Le général comte Lefebvre-Desnouettes était, avec quatre mille chevaux, à la suite du transfuge Thielmann. Ce Thielmann est Saxon et comblé des bienfaits du roi. Pour prix de tant de bienfaits, il s'est montré l'ennemi le plus irréconciliable de son roi et de son pays. A la tête de trois mille coureurs, partie Prussiens, partie Cosaques et Autrichiens, il a pillé les haras du roi, levé partout des contributions à son profit et traité ses compatriotes avec toute la haine d'un homme qui est tourmenté par le crime. Ce transfuge, décoré de l'uniforme de lieutenant général russe, s'était porté à Nauembourg, où il n'y avait ni commandant ni garnison, mais où il avait surpris trois à quatre cents malades. Cependant le général Lefebvre-Desnouettes l'avait rencontré à Freybourg le 19, lui avait repris les trois ou quatre cents malades que ce misérable avait arrachés de leurs lits pour

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