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Votre vice-président, M. le marquis de Clermont-Tonnerre, vous a payé aussi son tribut, en donnant au Musée le cliché d'un sceau du XVI° siècle, qui appartenait à l'un de ses nobles aïeux.

Vous possédez depuis peu de temps une boiserie infiniment curieuse de la fin du XVe siècle. M. Ledieu, votre trésorier, vous l'a offerte au nom de M. Ponche-Bellet, négociant à Amiens. Les nombreuses figures, qui ornent cette boiserie, lui donnent beaucoup de valeur. Il est facile de reconnaître, au style des sculptures dont elle est couverte, qu'elle date de la même époque que les portes de l'église St.-Germain d'Amiens, c'est-à-dire, du temps de Louis XI.

M. Ledieu à qui l'on doit, il faut le dire, la plupart des objets remarquables du Musée, ne s'est pas borné à enrichir cet établissement de la précieuse boiserie dont nous parlons, il vous a en outre procuré avec un zèle et un empressement dignes des plus grands éloges, six cariatides provenant d'un bel escalier du XVIe siècle, qui existait dans la maison du même négociant, M. Ponche-Bellet.

L'ancien supérieur du grand séminaire d'Amiens, M. Bailly, a droit aussi à notre reconnaissance : cédant volontiers aux désirs de notre collègue, M. Tillette d'Acheux, il a fait don au Musée de trois jolis tableaux en albâtre représentant la Cène, le Baptême de Jésus-Christ et la Descente du St.Esprit sur les apôtres.

Enfin, Messieurs, M. Labour, ancien procureur du roi à Doullens, vous a envoyé de Paris cinq vues de villes et anciens châteaux de Picardie. Ces vues orneront notre Musée lorsque le conseil général du département de la Somme et le conseil municipal de la ville d'Amiens, dont vous avez pu

déjà apprécier toute la bienveillance envers la Société, vous auront procuré un local plus vaste et plus commode pour y transférer les divers objets qu'il contient.

En attendant, faisons des voeux, Messieurs, pour la prospérité de cet utile établissement; ayons soin d'y classer avec goût et discernement tout ce que les autorités du département et nos concitoyens voudront bien nous offrir; nous remplirons ainsi l'un des devoirs que nous imposent les statuts de la Société d'Archéologie de la Somme et nous obtiendrons, par ce moyen, les suffrages du public, récompense la plus flatteuse et à laquelle les sociétés savantes doivent sans cesse aspirer.

Pour la Commission du Musée,

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PROPOSITION

CONCERNANT LA CONFECTION D'UNE CARTE POUR SERVIR A

L'HISTOIRE DE PICARDIE, DÉVELOPPÉE DANS LA SÉANCE GÉNÉRALE DU 8 JUILLET 1838.

PAR M. H. HARDOUIN, MEMBRE RÉSIDANT.

MESSIEURS,

Les travaux géographiques et topographiques auxquels l'archéologie se livre, forment, disais-je naguères (1), l'une des branches principales de cette science. Ils rentrent en

(1) Voyez à cet égard les observations préliminaires de mon rapport des 13 janvier et 14 mars 1838, sur les tomes I. et II. des Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest.

effet, plus particulièrement que les autres, dans le vaste système d'explorations qu'elle s'efforce aujourd'hui d'organiser sur notre territoire français. Elle veut tout à la fois, localiser ces explorations, pour les rendre plus faciles, plus nombreuses, plus exactes, et les disposer comme de précieux jalons traçant les voies de la certitude historique, ou comme autant d'anneaux indestructibles de la chaîne qui doit unir notre présent âge à l'antiquité. — C'est donc surtout, ajoutaisje, aux recherches sur l'ancienne géographie de nos provinces, qu'il faut appliquer la sage loi de l'association des travaux. Constater, à cet égard, le plus grand nombre de faits possible, les comparer ensuite, et coordonner leurs résultats vérifiés, ce sera véritablement déblayer le sol historique.

Ces réflexions générales que je faisais à l'occasion de Mémoires géographiques sur l'ancien Poitou, dus à des membres distingués (1) d'une Société dont les efforts et les succès honorent la science, me paraissent pouvoir justifier, Messieurs, la proposition dont j'ai eu l'honneur de donner lecture à la Société. Il s'agit, comme vous le savez, d'une vaste entreprise destinée, tant à constater les résultats et découvertes acquises jusqu'à ce jour à notre province sur son ancienne topographie, qu'à faciliter, par une méthodique division du travail, toutes les recherches ultérieures dans cette partie de nos antiquités.-Et c'est là, incontestablement, l'une de ces œuvres dont l'exécution doit tout naturellement appartenir, être réservée aux sociétés savantes, puisque seules

(1) Je parle ici des travaux de MM. de la Fontenelle de Vaudoré, Foucart, et du vénérable évèque d'Orléans, M. de Beauregard. (Voy. tom. I, p. 78).

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