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On doit à de laborieux écrivains un examen approfondi des origines de notre langue et la publication de ce qui nous reste des essais littéraires des troubadours du midi et des trouvères du nord (1): l'impulsion qu'ils ont donnée continue et on finira par sauver de l'oubli tout ce que le temps n'en a pas dévoré.

Les monuments des arts du moyen-âge, long-temps méprisés comme des vieilleries gothiques, ont vu succéder à ce dédain injuste un engoument peut-être non moins exagéré : il aura cependant pour effet d'obliger à les mieux étudier ; on saura discerner les œuvres des différentes époques, on fera à chaque siècle la part de blâme ou d'éloge qu'il a méritée, et il en résultera, à la gloire de nos ancêtres, que l'Italie, cette terre favorisée du ciel, n'est pas la seule où les beaux-arts se sont réveillés après un long sommeil et que des écoles, dont le mérite n'est pas assez connu, surgirent avant les siennes dans des provinces que n'échauffe pas un soleil aussi brillant.

Je n'ai pu, dans une esquisse aussi incomplète, que noter au hasard quelques-unes des conquêtes de notre siècle; mais vous voyez, Messieurs, que, pour la plupart, elles ouvrent la carrière à de nouveaux travaux et montrent le but plutôt qu'elles ne l'atteignent. Tous les goûts, toutes les intelligences peuvent s'exercer avec fruit sur des sujets aussi divers; et, avec de la bonne volonté, chacun de nous doit être en mesure d'apporter un contingent utile à l'œuvre que nos prédécesseurs ont glorieusement commencée, que nous continuerons peut-être avec quelque succès et après laquelle

(1) Raynouard, De la Rue.

nos descendans trouveront pendant long-temps encore à employer leurs forces, sans pouvoir la terminer, parce que, comprenant, je le répète, tout ce que l'esprit humain est susceptible d'embrasser, plus que lui elle ne peut avoir de bornes.

S'il y a quelque chose de vrai dans cette assertion, je dois bien me garder d'indiquer quel pourrait être l'objet particulier des travaux de cette société et de dire ce qu'il faudrait qu'elle fit pour mériter l'encouragement honorable que l'administration et le Conseil général du département ont bien voulu lui accorder. Que chacun de nous obéisse à sa propre impulsion, qu'il étudie ce qui est plus propre à lui plaire, à le passionner même, s'il est possible, et de ce travail, s'il est éclairé, s'il est persévérant, résultera sans doute quelque nouvelle richesse dont s'accroîtra le trésor de la science.

RAPPORT

DU SECRÉTAIRE PERPÉTUEL SUR LES TRAVAUX DE L'ANNÉE;

SÉANCE GÉNÉRAle du 8 juillet 1838.

MESSIEURS,

C'est pour la seconde fois que la Société d'Archéologie du département de la Somme, se réunit en assemblée générale, et qu'en exécution de son réglement, je viens mettre sous vos yeux le compte rendu de ses travaux.

Deux années d'épreuve ont complètement rassuré ceux qui concevaient quelques doutes sur l'avenir et la durée de notre association : désormais elle a pris rang parmi les établissements utiles du pays. Le volume que vous venez de produire, en laissant entrevoir les résultats qu'on peut obtenir de votre concours, rend témoignage de la pensée qui vous anime et des efforts que vous ferez pour accomplir dignement la tâche que vous vous êtes imposée. Vous pouvez donc espérer maintenant que l'autorisation que vous sollicitez de prendre le titre de Société des Antiquaires de Picardie ne tardera pas à vous être accordée et que l'intervention d'une ordonnance royale vous permettra de vous constituer sur des bases plus larges, d'étendre davantage vos relations au dehors et d'accroître l'intérêt de vos publications ultérieures.

Vous avez une garantie de stabilité dans les encouragements que vous accorde le conseil général et dans la protection toute spéciale dont les hauts fonctionnaires de cette ville et de ce département vous ont donné des preuves réitérées. Ils vous ont puissamment secondés dans vos débuts : ils ne vous feront faute dans aucune des circonstances où vous aurez besoin de leur appui.

La mort a fait quelques vides dans vos rangs, mais ils ont été comblés, et, malgré ces pertes, le nombre des membres de la Société s'est accru dans une proportion sensible.

Les relations que vous entretenez avec les autres Sociétés savantes continuent de porter leurs fruits. Un échange régulier de communications s'est établi entre elles et vous. Votre bibliothèque s'est enrichie des publications des Sociétés des Antiquaires de Normandie, de la Morinie et de l'Ouest, de l'Académie d'Amiens, de la Société d'Emulation d'Abbeville,

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