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La fin du règne de François Ier fut marquée par un événement affreux. Les Vaudois, habitans de quelques vallées inaccessibles de la Provence et du Dauphiné, avaient conservé d'anciennes hérésies et semblaient près d'adopter celles de Calvin. La force des positions qu'ils occupaient au milieu des Alpes inspirait des inquiétudes. Le parlement d'Aix ordonna, en 1540, que Cabrière et Mérindol, leurs principaux points de réunion, fussent incendiés. Après la retraite de Charles-Quint [1545], l'arrêt fut exécuté, malgré les réclamations de Sadolet, évêque de Carpentras. Le président d'Oppède l'avocat du roi Guérin et le capitaine Paulin, l'ancien agent du roi chez les Turcs, pénétrèrent dans les vallées, en exterminèrent les habitans avec une cruauté inouie et changèrent toute la contrée en désert. Cette effroyable exécution peut être considérée comme l'une des premières causes de nos guerres civiles.

Le lutheranisme fit peu de progrès chez nous, mais il fut utile à la France en provoquant l'abaissement de l'Empereur. Henri II s'était institué le protecteur des princes de l'Empire, tandis que Maurice de Saxe marchait sur Inspruck [1552], pour y saisir Charles-Quint. L'Empereur échoua au siége de Metz défendue par le grand Guise. Abandonné de la fortune, qui n'aime point les vieillards, il laissa l'Empire à son frère, ses royaumes à son fils, et alla cacher ses derniers jours dans la solitude de Saint-Just. Les funérailles qu'il se fit faire de son vivant, n'était qu'une image trop fidèle de cette gloire éclipsée à laquelle il survivait,

CHAPITRE XVIII.

Calvin. La Réforme, jusqu'à la Saint-Barthélemi. 1555–1572'.

LA Réforme, à son premier âge, n'avait guère fait que détruire; dans le second, elle essaya de fonder. A son début, elle avait composé avec la puissance civile; la réforme luthérienne avait, sous plusieurs rapports, été l'ouvrage des princes auxquels elle soumettait l'Église. Les peuples attendaient une réforme qui fût à eux;'elle leur fut donnée par Jean Calvin, protestant français réfugié à Genève. La première avait

▪ Etat intérieur de la France depuis le milieu du XVe siècle, 14501459. Troubles de religion. Guerres civiles et étrangères,

1559-1610.

Le pouvoir royal', relevé par Charles VII et par Louis XI, après les guerres des Anglais, devient absolu entre les mains de leurs quatre successeurs, et se dissout dans les guerres de religion, jusqu'à ce que, relevé de nouveau par Henri IV et par Richelieu, il triomphe et s'affermisse sous Louis XIV. Développement rapide de la richesse nationale, après les périodes des troubles sous Louis XII, sous Henri IV, sous Louis XIV. Augmentation des dépenses, nécessitées surtout par celle des forces militaires. Augmentation des forces militaires. Charles VII, mille sept cents hommes d'armes, francs archers. François Ier, trois mille lances, six mille chevaulégers, et souvent de douze à quinze mille Suisses. Louis XI a substitué l'infanterie mercenaire des Suisses à l'infanterie nationale des francs-archers. François Ier substitue les landsknechts aux Suisses, et lorsque les landsknechts ont été détruits à Pavie, il forme une infanterie nationale, sous le nom de

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conquis l'Allemagne du nord, la seconde bouleversa la France, les Pays-Bas, l'Angleterre et l'Écosse. Partout elle rencontra un opiniâtre adversaire dans la puissance espagnole, que partout elle vainquit.

Lorsque Calvin passa de Nérac à Genève [1555], il trouva cette ville affranchie de son évêque et des ducs de Savoie, mais entretenue dans la plus violente fermentation par les complots des mamelus (serviles); et par les insultes continuelles des gentilshommes de la Confrérie de la Cuiller. Il en

légions provinciales [ 1534 ]. — Augmentation des impôts. Charles VII, moins de deux millions. Louis XI, cinq millions. François Ier, presque neuf millions. (Dépense: neuf millions et demi.) — Les ressources ont considérablement augmenté, mais non pas en proportion des dépenses. Moyens et ressources. Pour subvenir à ces dépenses, les rois ne convoquent point les Etats-Généraux, depuis 1484 [ assemblés une seule fois à Tours, en 1506, et seulement pour annuler le traité de Blois]. Ils leur substituent des assemblées de notables [4526, 1558], et le plus souvent lèvent de l'argent par des ordonnances qu'ils font enregistrer au parlement de Paris.

Le parlement de Paris, affaibli sous Charles VII et Louis XI par la création des parlemens de Grenoble, Bordeaux et Dijon [ 4454, 1462, 1477]; sous Louis XII, par celle des parlemens de Rouen et d'Aix [ 1499, 1501 ]. Il reçoit de François Ier la défense de s'occuper d'affaires politiques [1527]. D'ailleurs, la vénalité et la multiplication des charges luì ôtent de son influence. Quatre moyens d'obtenir de l'argent augmentation des impôts, emprunts, aliénation du domaine royal, ventes des charges de finances et de judicature. — Louis XII, le Père du peuple, diminue d'abord les impôts et vend les offices de finances [ 14499]; mais il est forcé, vers la fin de son règne, d'augmenter les impôts, de faire des emprunts et d'aliéner les domaines royaux [1514, 1514]. - Le règne de François 1er est l'apogée du pouvoir royal, avant Richelieu. → 1515, Concordat. 1539, Ordonnance qui restreint les juridictions ecclésiastiques. - Police organisée. 1517, Ordonnance sur la chasse. Nouveaux impôts [particulièrement en 1523]. Vente et multiplication des charges de judicature [ 1515, 1522, 1544]. Premières rentes perpétuelles sur l'Hôtel-de-Ville. 1532, 1544, Aliénation des domaines royaux. Loterie royale. Henri II, forcé d'abolir la gabelle dans les provinces au-delà de la Loire, impose les églises, aliène les domaines [ 1552, 1559], crée un grand nombre de tribunaux [ 1552, 1555, 1559], double toutes les charges du parlement, tous les offices de finances [.1553], et fait des emprunts aux villes. Dette de quarante-trois millions. La dépense excède la recette de deux millions et demi par an. — Les progrès du calvinisme sont une cause de révolution encore plus active que

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devint l'apôtre et le législateur [1541-64], se portant pour juge entre le paganisme de Zwingle et le papisme de Luther. L'Église fut une démocratie, et l'État s'y absorba. Le calvinisme eut, comme la religion catholique, un terrain indépendant de toute puissance temporelle. L'alliance de Berne et de Fribourg permettait au réformateur de prêcher à l'aise derrière les lances des Suisses. Postés entre l'Italie, la Suisse et la France, Calvin ébranla tout l'Occident. Il n'avait ni l'impétuosité, ni la bonhomie, ni les facéties de Luther. Son style

l'embarras des finances. 1535, Premières persécutions. 1545, Massacre des Vaudois. 1551, Edit de Châteaubriant. 1552, Arrêt du parlement contre les écoles buissonnières. Etablissement de l'Inquisition. 1558, Les Protestans font une procession publique, dans Paris. 1559, le roi, saisit luimême dans le parlement plusieurs conseillers.

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Troubles de religion. Ire période. 1559-1570, Crise religieuse et financière; rivalité de puissance entre les Guises, les Bourbons et Catherine de Médicis. II. 1570-1577, Lutte des deux religions; elle est moins mêlée, dans cette période, d'intérêts politiques. III. 4577-1594, Faction anarchique de la Ligue. Philippe II porte son ambition sur la couronne de France. La monarchie française est sur le point de se dissoudre ou de dépendre de l'Espagne. Henri IV la sauve de ce double danger. IV. 1594-1640, Heuri IV réunit la France, la rend de nouveau formidable, et se prépare à achever l'abaissement de la maison d'Autriche, lorsqu'il est assassiné. François II. 1560. Les Guises gouvernent par l'ascendant de leur nièce Marie-Stuart sur le jeune roi. Leurs intelligences avec Philippe II. Opposition des Bourbons (le roi de Navarre et le prince de Condé), appuyés des Châtillons (Coligni et Dandelot), de la petite noblesse et des Protestans. Versatilité de Catherine de Médicis, modération de L'Hôpital, également impuissantes. Embarras des Guises, Ils reprennent les domaines aliénės, mais sont forcés de supprimer l'impôt qui entretenait les cinquante mille hommes, c'est-à-dire de désarmer le gouvernement au moment où la révolution éclate. Conjuration d'Amboise. L'Hôpital, chancelier. Il adoucit l'édit de Châteaubriant par celui de Romorantin. Arrestation du prince de Condé. 1560-1574, Charles IX. Régence de Catherine de Médicis. Etats-Généraux d'Orléans, Colloque de Poissy. Edit de janvier (favorable aux Protestans). Guise, profitant de l'indignation des Catholiques, ressaisit, comme chef de parti, le pouvoir qu'il a perdu, comme ministre, à la mort de François II; le parti opposé a perdu son unité par l'abjuration du roi de Navarre et la défection de Montmorency, Massacre de Vassi. Première guerre civile, 1562-1563. Forces des deux partis. La cour domine dans l'Ile-de-France, la Picardie, la Champagne, la Bretagne, la Bourgogne, la Cuyenne. Les Protestans dominent

سلم

était triste et amer, mais fort, serré, pénétrant. Conséquent dans ses écrits plus que dans sa conduite, il commença par réclamer la tolérance auprès de François Ier, et finit par faire brûler Servet.

D'abord les Vaudois, et toutes les populations ingénieuses et inquiètes du midi de la France, qui avaient les premières essayé de secouer le joug au moyen-âge, se rallièrent à la nouvelle doctrine. De Genève et de la Navarre, elle s'étendit jusqu'à la ville commerçante de La Rochelle, jusqu'aux cités

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dans l'occident et le midi, surtout dans les villes de Rouen, Orléans, Blois, Tours, Angers, le Mans, Poitiers, Bourges, Angoulême, La Rochelle, Montauban et Lyon. Ainsi isolés, ils ne peuvent facilement donner la main aux Protestans de l'Allemagne et des Pays-Bas. Les Catholiques reçoivent des secours de Philippe II et du pape, des ducs de Savoie, de Ferraré, de Mantoue, de Toscane. Ils louent des troupes allemandes; mais l'Empire favorise les Protestans, dans l'espoir qu'ils livreront les Trois-Evêchés, comme ils livrent le Havre aux Anglais. Les Protestans reçoivent des troupes de la reine d'Angleterre, du landgrave de Hesse, surtout de l'Electeur palatin. 4562, Siége de Rouen, bataille de Dreux. →1563, Assassinat de Guise. La reine ne craint plus que les Protestans, et conclut avec eux la Convention d'Amboise. 1563-1567, les Catholiques de la Guyenne et du Languedoc forment, sous l'inspection du parlement de Toulouse, une association qui sera le premier modèle de la Ligue. Détresse de la cour, qui vend pour cent mille écus de rentes de biens ecclésiastiques. Dépense, dix-huit millions; recette, dix millions. La paix est troublée par les poursuites des Guises contre Coligni, par l'augmentation des gardes-suisses et la création des gardesfrançaises, par l'ambassade du pape, de Philippe II et du duc de Savoie, par le complot tramé pour livrer à Philippe II Jeanne d'Albret et son fils; enfin, par l'Edit de Roussillon, qui modifie la Convention d'Amboise, 1564. Voyage du roi et de sa mère dans les provinces méridionales, 1564-1565. Entrevue de Catherine de Médicis avec le duc d'Albe à Bayonne. → 1567, 1568, la cour lève des troupes et appelle six mille Suisses. Seconde guerre, 1567. Les Protestans veulent s'emparer du roi, perdent Orléans; ils sont défaits à Saint-Denis, ne peuvent prendre Chartres, et la cour les amuse par la paix de Longjumeau, qui confirme celle d'Amboise. 1568, elle ne renvoie point les troupes étrangères, et les Protestans ne rendent point les places dont ils sont maîtres. La tentative de faire payer aux chefs des Protestans les frais de la guerre, et de saisir en Bourgogne Condé et Coligni, décide la troisième guerre, 1568-1570. L'Hôpital rend les sceaux. L'armée protestante paie elle-même ses auxiliaires allemands. La Rochelle devient leur point d'appui. -1569, les Protestans vaincus à Jarnac (mort de Condé), et à Moncon

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