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Ce n'est pas chose facile d'abréger dans une proportion convenable, de choisir entre les faits selon leur importance relative, d'omettre et supprimer à propos, souvent de resserrer et de concentrer. On ne peut guère abréger ainsi que ce qu'on a déjà sous les yeux dans une forme plus étendue. Un abrégé d'histoire suppose une histoire. J'ai fait l'histoire; je fais l'abrégé.

L'abrégé d'un grand ouvrage en doit donner le plan, il doit mettre aux mains du lecteur le fil qui l'empêchera de s'égarer dans la complication des détails; il les éclaire, par cela qu'il les résume; il en est l'interprétation. C'est à l'auteur qu'il con

vient de donner cette interprétation, et d'être son propre abréviateur.

Qu'on ne s'étonne pas de trouver un grand nombre de différences entre ce petit livre et celui d'où il est sorti. Autre chose est l'enseignement, autre chose la science et la critique. On a dù écarter de l'abrégé toute digression, tout développement purement scientifique. On s'est rarement permis les citations textuelles. Les renvois aux sources, les indications bibliographiques trouveront place ailleurs. Si telle ou telle assertion semblait quelque peu nouvelle, on prie le lecteur de sus pendre son jugement, et d'examiner si elle n'a pas ses preuves dans le grand ouvrage.

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DEUX races paraissent, dans une haute antíquité, sur le sol de la Gaule, les Celtes ou Galls, fonds principal de la population, et les Ibères, répandus dans le midi. Ces deux races formaient un parfait contraste : les Ibères, divisés en petites tribus montagnardes, qui s'alliaient rarement entre elles; les Galls, s'associant volontiers en grandes hordes, campant en grands villages, dans de grandes plaines tout ouvertes, race éminemment sympathique et sociable.

Les Galls refoulèrent les Ibères jusqu'aux Pyrénées, et les poursuivirent en Espagne. En Italie, ils prévalurent de même sur les tribus ibériennes des Ligures, Sicanes et Sicules.

Plus tard, les mines précieuses de la Gaule attirèrent les Phéniciens; ils bâtirent Némausus, puis Alesia sur le territoire

éduen (pays d'Autun), et frayèrent la route qui traversait le col de Tende et conduisait d'Italie en Espagne; c'est sur ces premières assises que les Romains bâtirent la via Aurelia et la

Domitia.

Aux Phéniciens succédèrent les Doriens de Rhodes, qui furent eux-mêmes supplantés par les Ioniens de Phocée. Ceux-ci fondèrent Marseille; elle étendit ses établissemens le long de la Méditerranée, depuis les Alpes maritimes jusqu'aux premières colonies carthaginoises.

Cependant le nord recevait des Celtes eux-mêmes sa civilisation. Une nouvelle tribu celtique, celle des Kymrys, vint s'ajouter à celle des Galls. Les nouveaux venus, qui s'établirent principalement au centre de la France, sur la Seine et la Loire, avaient, ce semble, plus de sérieux et de suite dans les idées; moins indisciplinables, ils étaient gouvernés par la corporation sacedotale des Druides. La religion druidique avait une tendance morale beaucoup plus élevée que le culte primitif des Galls; elle enseignait l'immortalité de l'âme.

C'est vers le même temps que l'histoire place les voyages de Sigovèse et Bellovèse, neveux du roi des Bituriges. Ces premiers émigrans s'établissent en Lombardie sous le nom de Is-Ambra, Is-Ombriens, Insubriens; ils y fondent Milan. Leurs frères viennent s'établir en Vénétie, et bâtissent Brixia et Vérone. Enfin, d'autres tribus vont jusqu'à l'Adriatique; elles fondent Bologne et Senagallia, ou plutôt s'établissent dans les villes que les Etrusques avaient déjà fondées. Les Gaulois passèrent ensuite l'Apennin, descendirent dans l'Etrurie, et demandèrent des terres. On sait qu'en cette occasion les Romains intervinrent pour les Etrusques, leurs anciens ennemis, et qu'une terreur panique livra Rome aux Gaulois [an 388, avant Jésus-Christ]. La jeunesse, qui s'était enfermée dans le Capitole, résista quelque temps, et finit par payer rançon. Tite-Live assure que Camille vengea sa patrie par une victoire, et massacra les Gaulois sur les ruines qu'ils avaient faites. Ce qui est plus sûr, c'est qu'ils restèrent dix-sept ans dans le Latium, à Tibur même, à la porte de Rome. Chassés

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