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ravant on l'avait vu lutter contre trois Cosaques, en blesser deux et tuer le troisième, lui valut la croix de la Lé

Rey, Dufresse et Lemoine convergèrent vers le même point. Enveloppé par leur manœuvre, le général Mack battit en retraite. Les Français, trou-gion d'honneur. A Montmirail, avec vant le camp de Cantalupo évacué, poussèrent jusqu'à Rome, et y prirent position.

CANTEL (le P. Pierre-Joseph), savant et laborieux jésuite, né en 1645, mort à Paris en 1684, a écrit un bon abrégé des Antiquités romaines, sous ce titre de Romana republica, sive de re milit. et civil. Roman., Paris, 1684, in-12. Il avait commencé un grand ouvrage sur l'Histoire civile et ecclésiastique des villes métropolitaines (en latin), dont il parut un premier volume en 1684, in-4°, et que sa mort prématurée l'empêcha de continuer. On lui doit le Justin, Paris, 1677, et le Valère-Maxime, ibid., 1679, de la collection des classiques ad usum Delphini.

CANTENAC (N. de), assez mauvais poëte du dix-septième siècle, est auteur d'un recueil de Poésies nouvelles et œuvres galantes, imprimé à Paris en 1661 et 1665, in-12. On trouve, dans quelques exemplaires de la première édition de ce livre, un petit poëme de quarante stances, intitulé Occasion perdue et retrouvée, attribué à tort à Pierre Corneille, et qui, supprimé (par ordre) dans l'édition de 1665, a été inséré dans d'autres recueils du temps. Cette pièce de mauvais goût est cependant la meilleure du recueil du sieur de Cantenac.

CANTILLON (Antoine-Sylvain), né à Paris, dragon au 4 régiment, chargea devant Coimbre, le 3 décembre 1811, avec six dragons, contre un peloton de chasseurs anglais qui défendaient la tête d'un pont. En 1813, placé dans les grenadiers à cheval de la garde impériale, il prit part à tous les combats qui eurent lieu en Allemagne; le 30 octobre, à la bataille de Hanau, Cantillon, alors fourrier, voyant son capitaine entouré par les Bavarois, se précipite aussitôt au milieu d'eux, tue un cavalier, disperse les autres, et parvient à sauver son chef. Cette action, qui rappela que cinq jours aupa

quatre de ses camarades, il chargea sur quinze grenadiers russes, qu'il fit prisonniers au mont Saint-Jean, il était maréchal des logis chef, et il s'élança l'un des premiers contre les batteries anglaises, sabra les canonniers sur leurs pièces, et, entouré par un grand nombre de cavaliers, il se fit jour le sabre à la main.

CANTONS. Voyez DIVISIONS géographiques de la France.

CANTRU (Charles), né en 1769, à Lenault (Calvados), trompette au 1o régiment de dragons. Au combat de Frauenfeld, ce brave s'élança sur une batterie, sabra plusieurs des canonniers qui la servaient, mit les autres en fuite, et s'empara d'un obusier. Il fut tué le 9 prairial an vII (28 mai 1799).

CANY, seigneurie avec titre de marquisat, en Normandie (département de la Seine-Inférieure), à huit kilomètres de Saint-Valéry.

CAORSINS. L'origine et le nom de ces hommes de finance, qui se livraient, pendant le moyen âge, à une usure que nos rois furent, à plusieurs reprises, obligés de réprimer, ont donné lieu à de nombreuses controverses. Des auteurs prétendent que les Caorsins étaient venus d'Italie, et tenaient leur nom de la ville de Cahors, où ils avaient établi leurs premiers comptoirs; d'autres, les reconnaissant pour Italiens aussi, assurent qu'ils étaient issus d'une famille de Florence, riche et puissante, appelée la famille des Corsini, dont, avec une légère altération, ils avaient conservé le nom en France; enfin, selon une troisième version, ils auraient été originaires du Piémont, et seraient sortis d'une petite ville appelée Caorsa, en français Caours, d'où ils auraient été eux-mêmes appelés Caorsins et Caoursins. Quoi qu'il en soit de cette divergence d'opinion, il est de fait que ces prêteurs d'argent furent longtemps, avec les Lombards et les Juifs (voyez ces

mots), un des fléaux du commerce de tous les pays. Aussi ont-ils été, avec ceux-ci, l'objet de diverses rigueurs, tant en France qu'en Sicile, en Angleterre et dans les Pays-Bas, où de proche en proche ils s'étaient répandus. Enchérissant encore sur les juifs, ils offraient leur argent à tout le monde, mais ne le prêtaient que sur gages, et prélevaient encore tous les deux mois un intérêt de dix

pour cent : « Ces sangsues publiques, dit Matthieu Pâris, avaient le crédit de faire citer leurs débiteurs à la cour de Rome, qui, participant à leur gain, jugeait toujours en leur faveur. Saint Louis, par son ordonnance de janvier 1268, renouvelée par son fils Philippe le Hardi, commanda à tous les baillis de chasser de leurs territoires les caorsins dans l'espace de trois mois, accordant ce terme aux débiteurs pour retirer leurs meubles engagés, en payant le principal sans intérêts. I somma les barons de faire pareille chose dans leurs domaines, et fut obéi (*) » (voyez les mots JUIFS, LOMBARDS), et ne leur permit de résider dans le royaume qu'autant qu'ils y feraient un commerce loyal. Les mesures répressives que l'on fut forcé de prendre

(*) Parmi les enquêtes contenues dans le premier volume des Olim, publié par M. le comte Beugnot 'collection des documents inédits sur l'histoire de France), on en trouve une de l'année 1258 qui semble prouver que les préventions contre les caorsins n'étaient pas générales, et que ces marchands trouvaient quelquefois des défenseurs dans les corps municipaux des villes commerçantes. Il résulte en outre de la date de cette enquête que déjà une première ordonnance d'expulsion avait précédé celle de 1268. Et si l'on remarque que cette dernière ordonnance n'expulsa pas de France tous les marchands italiens auxquels on donnait le nom de caorsins, mais prescrivit seulement aux baillis de chasser de leurs territoires ceux qui se livraient à l'usure, il paraîtra probable que cette ordonnance ne fit qu'en modifier une autre plus sévère et dont l'exécution avait donné naissance aux faits relatés dans l'enquête dont nous avons parlé.

contre eux dans la suite font voir que l'amour du gain leur inspirait une té nacité difficile à vaincre. Comme on enlevait et emprisonnait sans formalité ceux qui contrevenaient aux défenses qui leur étaient faites, ou bien parce que, selon des auteurs, eux-mêmes enlevaient et emprisonnaient leurs débiteurs avec une grande sévérité, on leur attribue l'origine du proverbe : Enlever comme un corsin, et non comme un corps saint, à moins que, par cette dernière locution, on ne veuille dire: Enlever avec ménagement et respect. A mesure que le commerce se régularisa et se créa, en France, des ressources moins onéreuses que celles que lui procuraient les caorsins, le nombre de ceux-ci diminua, et leur nom, qui répondait à celui de banquier, cessa même d'être en usage.

CAOURSIN (Guillaume), vice-chancelier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, naquit à Douai en 1430. Il mérita, par ses talents, la confiance au grand maître et du chapitre, et la dispense des vœux d'usage, remplit plusieurs missions importantes en Italie, et mourut en 1501. On a de lui quelques ouvrages écrits en latin, qui ont été recueillis et imprimés à Ulm en 1496, in-fol., avec fig. en bois. Le principal est une description de la ville de Rhodes, et du siége qu'elle soutint en 1480. Cette relation, qui a pour titre Obsidionis urbis Rhodiæ descriptio, a été imprimée une première fois à Rome, sans date, in-4°, et réimprimée dans la même ville, 1584, infol., avec des augmentations.

CAP-BRETON, bourg maritime de l'ancien pays de Marennes, aujourd'hui du département des Landes, à trentequatre kilomètres de Dax, a joui longtemps d'une grande prospérité com merciale, qu'il devait au changement qui se fit, en 1360, dans le cours de l'Adour. On sait que cette rivière, obstruée par d'énormes monceaux de sable, se creusa alors un nouveau lit, et alla se jeter dans la mer, à vingthuit kilomètres de son ancienne embouchure. Depuis cette époque, tout

le commerce de Bayonne se fit par Cap-Breton, où les huguenots s'emparèrent, en 1568, de dix vaisseaux qui revenaient de la pêche de la morue, et où l'on comptait encore, en 1690, plus de cent capitaines de navires. Mais en 1579, l'ingénieur Louis de Foix ayant fait reprendre à l'Adour son ancien cours, le commerce de Cap-Breton commença à déchoir. Il est tout à fait perdu, depuis que les sables, amenés par les vents et les marées, ont comblé son port, à la place duquel des dunes s'élèvent aujourd'hui. En 1824, il n'y avait plus au Cap-Breton qu'un seul capitaine de navire. On n'y compte aujourd'hui que neuf cent vingt habitants.

CAPDENAC, petite et très-ancienne ville du Quercy (aujourd'hui du département du Lot), construite, suivant quelques auteurs, sur l'emplacement de l'ancienne Uxellodunum. C'était une ville importante sous Charles VIII. Sully s'y retira après la mort de Henri IV, et l'on y montre encore le château habité par ce grand ministre. Capdenac est situé à quatre kilomètres de Figeac. On y compte aujourd'hui treize cent cinquante habitants.

CapdUEIL où CAPDEULH, en latin, Capdolium ou Capdulium. C'est ainsi que l'on désigne, dans les anciennes coutumes, la principale maison d'un fief, qui devait toujours appartenir à l'aîné de la famille.

CAPDUELH (Pes de), troubadour du douzième siècle, possédait une ba ronnie dans les environs du Puy. On conserve parmi les manuscrits de la bibliothèque royale vingt pièces de poésies qui lui sont attribuées, et une notice d'après laquelle il aurait perdu la vie dans la troisième croisade.

CAPE OU CHAPE. - Ce mot a été employé avec de légères variantes dans presque toutes les langues de l'Europe, pour désigner un vêtement de dessus. De toute antiquité, la cape était en France un habit commun à tous, aux chevaliers, aux moines, aux clercs, aux laïques des deux sexes. Elle était ample et munie d'un capuchon qui couvrait le visage. On lit dans une Vie

de saint Junien, par Ulphin Boèce : « Une robe de poil de chèvre, que nous appelons cape, est encore en usage parmi nous; » dans Roger de Hoveden (Vie de Henri II): « l'épée traversa la cape, la tunique et la chemise. » Le luxe qu'on déploya dans cette sorte de vêtements fut cause que le concile de Metz, tenu en 888, en défendit l'usage aux gens d'eglise : « Les laïques, » disent les canons de cette assemblée, « porteront la cotte avec la cape, s'ils le veulent; les moines, au contraire, auront la cotte seulement. »

Sous Louis VII, une autre prohibition vint frapper ce vêtement qui fut interdit aux femmes publiques, « pour qu'on pút les distinguer des femmes légitimement mariées. »

Mais la première de ces deux défenses (et peut-être aussi la seconde) ne fut pas suivie rigoureusement. Dans les statuts de l'ordre de Saint-Benoît, généralement adoptés en France, nous voyons que les frères purent posséder deux capes; et, vers le douzième siècle, ce fut même l'habit le plus commun des clercs et des moines. Ainsi le pape Innocent IV (dans Baluze, tome VII, Mélanges, p. 407) avertit l'évêque de Maguelonne d'en prohiber l'usage aux juifs, « parce qu'il arrive souvent que les étrangers leur rendent des honneurs et des respects, les prenant pour des prêtres. » L'auteur anonyme des Miracles de saint Hugues, abbé de Cluny, raconte que « le roi envoya au seigneur abbé une cape toute resplendissante d'or, d'ambre, de perles et de pierres précieuses (voyez encore CHAPE de Saint-MARTIN). » Les marchands forains en portaient aussi pour se garantir des intempéries de l'air : ce qui fait dire à l'auteur du roman de Florimond,

Tos à guise de marcheans Fuzent vestuz de capes grands. Quand elles avaient cette dernière destination, on les appelait capes à pluie ou à eau :

Une chape à pluie afeubla.
(Roman de Wace.)

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Mais souvent aussi, comme nous venons de le voir, elles étaient richement ornées; un compte d'Étienne de la Fontaine, argentier du roi, s'exprime ainsi : « Pour fourrer une robbe de 4 garnemens que madame la royne « ot délivrée le jour de myaoust,pour « les deux surcos et cors de la chape, << 3 fourrures de menu ver; » et plus loin: « les manches et le chaperon de chape, 300 livres.» Mais ces chapes à manches, à ce qu'il paraît, avaient un caractère trop négligé, car le concile de Latran (canon 16) défendit aux clercs et aux laïques d'en porter pour assister à l'office divin, prohibition qui fut confirmée par Odon, évêque de Paris, dans ses statuts synodaux; par les conciles d'Évreux, en 1195; de Montpellier, en 1214; par le synode de Bayeux, en 1300, etc.

«

Les lépreux devaient, même quand ils montaient à cheval, porter pardessus leurs vêtements des capes fermées, non fendues, pour qu'on pût facilement les reconnaître (statuts synod. de l'Égl. de Const. en Norm., c. 19, dans Marten., tom. 4).

Tout évêque suffragant devait, après son ordination, offrir à l'église métropolitaine une cape professionnelle.

La cape rouge était réservée au pape; la cape blanche aux nouveaux baptisés. A la cour de nos rois, les officiers porte-capes ou porte-chapes furent les prédécesseurs des porte-manteaux du roi. Un statut de l'an 1317 dit : « Il i « aura 3 porte-chapes qui mangeront « à court, et auront 4 deniers d'ar« gent par jour, et seront prisiez. »>

Le mot cape est encore entré dans diverses locutions bien connues, parmi lesquelles nous rappellerons seulement celles-ci : « C'est une noblesse de cape « ou d'épée, » ou « Il n'a que la cape « et l'épée; » ce qui revient à dire : On veut faire figure dans le monde, et, cependant, on ne possède pas un sou vaillant; on n'a d'autre fortune que son bras et son habit.

Vers la fin du dix-septième siècle, le sens du mot cape fut restreint à une pièce d'étoffe en forme de capuchon,

dont les femmes se couvraient la tête pour se garantir du mauvais temps, ou pour échapper à des regards indiscrets.

CAPÉCURE, village de l'ancien Boulonnais (aujourd'hui département du Pas-de-Calais), où fut signée la paix avec l'Angleterre, le 24 mars 1550A l'époque du camp de Boulogne, le château de Capécure et ses dépendances avaient été transformés en arsenal et en parc d'artillerie pour la marine.

CAPEFIGUE (B. H. R.) est né à Marseille en 1801. Elève de l'école des chartes, qui venait d'être établie en 1820, il obtint dans l'espace de quatre années, de 1822 à 1826, trois prix et une mention honorable à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, pour des mémoires qui tous se rapportaient à l'histoire de la France au moyen âge. Imitant avec peu de bonheur M. de Barante, M. Capefigue a depuis étendu et multiplié ses recherches et ses travaux. On sait qu'il a successivement publié la Vie de Philippe-Auguste (1829), 4 vol. in-8°; l'Histoire constitutionnelle et administrative de la France depuis Philippe-Auguste, 1831, 4 vol. in-8°; à peu près à la même époque, une Histoire de la restauration en 10 vol.; puis l'Histoire de la réforme, etc. Le nombre de ces travaux historiques n'a pas empêché M. Capefigue de manifester ses opinions essentiellement légitimistes et religieuses par sa coopération à divers journaux, et par des ouvrages tels que le Récit des opérations de l'armée française en Espagne, sous les ordres de Son Altesse Royale Monseigneur le duc d'Angoulême, la Vie de saint Vincent de Paul, et Jacques II à Saint-Germain, roman historique.

CAPELINE, nom par lequel on désignait autrefois un chapeau de femme, ordinairement en paille, à grands bords doublés de taffetas ou de satin et couvert de plumes; quelquefois aussi on nommait ainsi un bonnet de velours garni de plumes.

En termes de blason, on nomme

capeline une espèce de lambrequin en fer que portaient les soldats et les chevaliers. C'est de là que vint le dicton: Homme de capeline, pour dire un homme hardi et résolu.

CAPELLE (la), petite ville de l'ancienne Picardie, aujourd'hui du département de l'Aisne, à seize kilomètres de Vervins. Ce n'était, en 1533, qu'un petit village. François I la fortifia et en fit une place importante. Les Espagnols la brûlèrent en 1557, et Mansfeld, général des ligueurs, la prit par capitulation, le 25 avril 1594; mais elle fut rendue à la France par le traité de Vervins, en 1598. Cependant les Espagnols la prirent de nouveau par capitulation en 1636. Reprise en 1637, par le cardinal de la Valette, elle fut encore assiégée en 1656, et prise après neuf jours de siége. L'année suivante, les fortifications de la Capelle furent démolies. Cette ville compte aujourd'hui treize cent quarante et un habitants.

CAPELLE (Guillaume-Antoine-Benoît, baron), né à Sales-Curan (Aveyron) en 1765, fut député par cette ville à la fédération de 1790. Sous le consulat, il fut employé dans les bureaux du ministère de l'intérieur, et bientôt après nommé secrétaire général du département des Alpes-Maritimes d'abord, et plus tard de celui de la Stura. Sous l'empire, il fut successivement préfet du département de la Méditer ranée et du département du Léman, et dans l'un comme dans l'autre de ces postes il se signala par une bonne administration. Cependant, lorsqu'en 1813, la ville de Genève se fut rendue aux alliés, M. Capelle fut accusé de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour résister; mais il fut disculpé par le rapporteur de la commission chargée de faire une enquête sur sa conduite. Sous la première restauration, il fut nommé préfet de l'Ain et officier de la Légion d'honneur. Au retour de Napoléon, il se rendit à Lons-le-Saulnier auprès du maréchal Ney, qui lui ordonna de retourner à sa préfecture; mais il refusa d'obéir, et se retira d'abord en Suisse, et puis à Gand.

Rentré en France après le désastre de Waterloo, il figura comme témoin à charge dans le procès du maréchal Ney, et fut nommé préfet du Doubs, puis conseiller d'État. Après avoir été longtemps secrétaire général du ministère de l'intérieur sous M. de Corbière, il fut nommé préfet de Seineet-Oise. Il administrait ce département, lorsqu'il fut, en 1830, appelé à faire partie du ministère Polignac. M. Capelle fut un des signataires des ordonnances de juillet, dont le résultat fut le renversement du trône des Bourbons. Après être resté plusieurs mois caché dans Paris, il sortit de sa retraite et fut assez heureux pour gagner les frontières. Malgré l'amnistie accordée par le gouvernement de juillet aux coupables ministres de Charles X, le baron Capelle n'est point encore rentré dans sa patrie.

CAPELUCHE. Après la conjuration de Périnet Leclerc, les Bourguignons étaient redevenus maîtres de Paris (1418). On sait que leur triomphe fut souillé par le massacre des Armagnacs. Le bourreau de Paris, Capeluche, se signala parmi les assassins. Il était secondé par les Legoix, les Saint-Yon, les Caboche, chefs de la faction des bouchers. La foule, ameutée par eux, se porta au grand Châtelet; les prisonniers y furent égorgés, malgré l'opposition des gens de justice. Le duc de Bourgogne essaya en vain de fléchir par des prières ces hommes altérés de sang. Il prit même par la main le bourreau Capeluche, que peut-être il ne connaissait pas; ce fut en vain. Jean sans Peur proposa ensuite aux massacreurs d'aller combattre les Armagnacs, qui, maîtres de Montlhéry et de Marcoussis, affamaient la ville. Il leur donna des chefs et leur fit ouvrir les portes; mais, dès qu'ils furent sortis, il referma les portes, et plus de six mille des plus turbulents se trouvèrent ainsi exclus de la ville. C'est alors qu'il fit arrêter Capeluche, dont il se reprochait d'avoir serré la main, et il lui fit trancher la tête par son valet, auquel Capeluche montra comment il devait s'y prendre, préparant

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