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pour cause d'absence en 1723. Après avoir été en Hollande faire l'essai d'une machine propre à soulager les rameurs, Camus fut forcé, en 1732, par son manque de fortune et le peu d'encouragement qu'il reçut en France, de passer en Angleterre, où il mourut, on ne sait précisément à quelle époque. On a de lui: 1° Traité des forces mouvantes, 1722, in-8°, ouvrage rare et curieux, qui donna lieu à une polémique entre l'auteur et le marquis de Serbois; 2° Traité du mouvement accéléré par des ressorts et des forces qui résident dans les corps en mouvement, inséré dans les mémoires de l'Académie des sciences, année 1728. Des Camus contribua aussi à la nouvelle édition de la Mécanique de Varignon, donnée par de Beaufort, Paris, 1720, 2 vol. in-4°.

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CAMUS (Jean-Pierre), évêque de Belley, né à Paris en 1582, se rendit célèbre par la guerre acharnée qu'il fit durant toute sa vie aux moines mendiants, dont la fainéantise et les mauvaises mœurs avaient excité son indignation et vivement contrarié son zèle pour le bien de la religion. Dans ses écrits, dans la société, du haut de la chaire, partout il les poursuivait impitoyablement. A ses sarcasmes, les moines répondaient par des injures; si bien que, pour faire cesser la lutte, il fallut recourir à l'intervention du cardinal de Richelieu. « Je ne vous «< connais, lui dit le premier ministre, << d'autre défaut que cet acharnement << contre les moines, et sans cela je « Vous canoniserais. »I« Plût à Dieu! << lui répondit avec vivacité Camus; <«< nous aurions l'un et l'autre ce que << nous souhaitons; vous seriez pape, << et moi saint. » Cette réponse suffit pour faire connaître le caractère du pieux évêque, qu'on peut juger encore par les titres de quelques-uns de ses écrits polémiques : c'étaient le Directeur désintéressé; la Désappropriation claustrale; le Rabat-Joie du triomphe monacal; les deux Ermites; le Reclus et l'Instable; l' Antimoine bien préparé, 1632, in-8°, rare, etc. Cet infatigable écrivain a laissé plus de

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deux cents volumes écrits avec une singulière facilité, mais d'un style moitié moral, moitié bouffon, semé de métaphores bizarres et d'images gigantesques. N'oublions pas de dire que Camus fut surnommé le Lucien de l'épiscopat pour les romans pieux qu'il avait imaginé de composer comme contre-poison des romans profanes. Quelques-uns d'entre eux, sans doute pour mieux soutenir la concurrence avec l'Astrée, la Clélie, le Cyrus de volumineuse mémoire, sont écrits en six gros in-8°; ils sont intitulés: Dorothée, Alcime, Spiridion, Daphnide, Alexis, etc. On avait proposé à Camus plusieurs évêchés considérables qu'il refusa constamment. Après vingt ans de travaux, il se démit de son évêché, et se retira à l'hôtel des Incurables à Paris, pour y consacrer le reste de sa vie au service des pauvres, et y mourut en 1652, à l'âge de soixante et dix ans. Dans la longue liste de ses ouvrages, nous distinguerons encore les Moyens de réunir les protestants avec l'Église romaine, Paris, 1703: c'est ce que Camus a écrit de mieux; l'Esprit de saint François de Sales (ami de l'auteur), Paris, 1641; Discours prononcés devant les états généraux de 1614, Paris, 1615, in-8°.

CAMUS (N.), lieutenant au 16° régiment d'infanterie de ligne, né à Brion, près Joigny, fut chargé, avec quelques hommes de sa compagnie, de défendre un passage au combat d'Amberg, le 21 août 1796. A peine a-t-il pris position qu'il est assailli par un parti considérable d'Autrichiens qui le somment de se rendre. « En avant! »> crie alors Camus; et il fonce avec sa petite troupe sur le détachement, qu'il fait prisonnier.

CAMUS (N.), maréchal des logis au 20° régiment de chasseurs à cheval, né à Fismes (Marne). Étant en tirailleur avec le chasseur Robin, du même corps, dans la forêt de Saint-George, ils aperçurent un bataillon de grenadiers francais faits prisonniers pendant la bataille de Hohenlinden; Camus et Robin se précipitent sur les Hongrois en criant: « Escadron, en avant! » A

ce cri, les grenadiers français sautent sur les armes de leurs conducteurs épouvantés, s'en emparent, et les font prisonniers à leur tour. Dans ce moment, Camus et Robin s'avancent vers leurs frères d'armes, qui reconnaissent que le prétendu escadron se compose de deux hommes.

CAMUSAT (Denis-Fr.), né à Besançon en 1695, se fit connaître de bonne heure par une Histoire des journaux imprimés en France, publiée en 1716. Retiré plus tard en Hollande, il y passa le reste de sa vie à écrire des ouvrages qui se ressentent, il est vrai, de l'inconstance et de la précipitation naturelles à l'auteur, mais qui décèlent toujours l'homme d'esprit, et renferment une foule de recherches curieuses. Sans compter ses éditions des Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV par l'abbé Choisy, des Mémoires historiques de Mézeray, qui furent proscrits en France, des Poésies de Chaulieu et de Lafare, éditions publiées en Hollande de 1726 à 1731, on lui doit encore une Bibliothèque française, ou Histoire littéraire de la France, Amsterdam, 1723 et suiv., 3 vol. in-12; des Mémoires historiques et critiques, Amsterdam, 1722, 2 vol. in-12; des Mélanges de littérature, tirés des lettres manuscrites de Chapelain, Paris, 1726, in-12; la Bibliothèque de Ciacconius, avec des notes, Paris, 1731, in-fol.; enfin, l'Histoire critique des journaux, 1734, 2 vol. in 12, publiés par Bernard. Camusat mourut à Amsterdam en 1732. CAMUSAT (Jean), imprimeur-libraire à Paris, se fit, au commencement du dix-septième siècle, une réputation par son savoir et le choix des ouvrages sortis de ses presses. L'Académie française, à sa création, le choisit pour son imprimeur, et le chargea plusieurs fois de répondre pour elle aux lettres qui lui étaient adressées. Il assistait aux séances de cette assemblée, et y remplissait les fonctions d'huissier. Souvent même les académiciens se réunirent chez lui avant leur installation au Louvre. A la mort de Camusat, arrivée en 1639,

l'Académie lui fit célébrer un service funèbre, et lui donna pour successeur sa veuve, malgré la demande faite par Richelieu en faveur de l'imprimeur Cramoisi. Cette dame fut représentée par son parent, le médecin Duchesne, qui prêta serment pour elle, «<et fut « exhorté, dit Pélisson, d'imiter la « discrétion, les soins et la diligence << du défunt. » Le recueil intitulé Négociations et traités de paix de Cateau-Cambresis a été publié par Ca

musat.

CAMUSAT (Nicolas), savant chanoine de l'église de Troyes, né dans cette ville en 1575, mort en 1655, est auteur des ouvrages suivants: Promptuarium sacrarum antiquitatum Tricassinæ diœcesis, Troyes, 1610, in-8°; une édition de l'Historia Albigensium de P. Des Vaux de Cernai, 1615, in-8°; Mélanges historiques, ou Recueil de plusieurs actes, traités, lettres, etc., depuis 1390 jusqu'en 1580, Troyes, 1619, in-8°; enfin, une édition des Mémoires divers touchant les différends entre les maisons de Montmorency et de Chatillon, écrits par Chr. Richer, ambassadeur de François I et de Henri II en Suède et en Danemark, Troyes, 1625, in-8°. Tous les ouvrages de Camusat, ces deux derniers surtout, sont extrêmement curieux et recherchés.

CAMUSSON (Laurent), sergent à la 66° demi-brigade de ligne, né à Prunay (Marne), commandait en l'an VII, à l'affaire de Manheim, un peloton de neuf hommes, avec lesquels il tint en échec pendant trois quarts d'heure, au débouché d'un pont, un fort détachement d'Autrichiens; il se défendait encore lorsqu'une balle le frappa au front.

Tandis que

CANA (combat de). Napoléon pressait le siége d'Acre, de nombreux rassemblements d'Arabes, de Mameluks et de janissaires furent signalés à Nablous et sur les bords du lac de Tabarieh. Le 10 juin 1798, Napoléon envoya d'abord le général Junot en reconnaissance. Un premier combat eut lieu à Nazareth. Kléber accourut pour soutenir Junot, et leurs forces

réunies rencontrèrent les ennemis à une lieue et demie de Cana. Kléber forme de sa petite armée deux carrés : aussi tôt il est enveloppé par quatre mille hommes de cavalerie et six cents d'infanterie qui commencent à le charger. Mais bientôt culbutés par le feu de nos carrés et chassés de toutes leurs positions, les Musulmans se retirent en désordre vers le Jourdain, où le manque de munitions empêche Kléber de les poursuivre.

CANADA. - Les Anglais revendiquent pour un de leurs navigateurs la découverte du Canada. Selon eux, Sébastien Cabot découvrit, en 1497, tout le littoral de l'Amérique septentrionale, depuis le 34° jusqu'au 66° de latitude nord, sur l'océan Atlantique; mais, dans tous les cas, il se serait borné à reconnaître les côtes, et n'aurait pas pénétré dans le fleuve SaintLaurent. Ce qui le prouve incontestablement, c'est qu'en 1534, lorsque Jac ques Cartier fut envoyé par François Ier dans le nord de l'Amérique, ce navigateur ignorait encore que lîle de TerreNeuve fût séparée du continent, et qu'il prit d'abord l'embouchure du SaintLaurent pour un golfe. Dès qu'il eut reconnu son erreur, il remonta le fleuve jusqu'à trois cents lieues de la mer, et prit possession du pays au. nom de la France. On peut donc regarder le Canada comme une découverte française. Déjà, avant Jacques Cartier, le Florentin Verazzano avait reçu de François Ier la mission d'explorer ces parages.

Henri IV et Sully s'occupèrent de fonder des établissements sérieux au Canada, et, en 1603, Champlain partit à la tête d'une expédition. En 1607, Champlain jeta les fondements de Québec, qui devint la capitale de la colonie, et qui est aujourd'hui l'une des premières places fortes du nouveau monde. Son administration éclairée ayant donné à la colonie des chances de durée, le Canada reçut le nom de Nouvelle-France.

Le cardinal de Richelieu, qui avait à cœur le rétablissement de notre marine et la prospérité des colonies, base

essentielle de tout développement maritime, arrêta sa pensée sur le Canada, qui avait été l'objet de la sollicitude de François Ier, de Henri IV et de Sully. Malheureusement il livra la colonie à une compagnie particulière, qui fut investie de pouvoirs excessifs. Ún règlement du 29 avril 1627 céda à cette compagnie, en toute propriété, le fort et l'habitation de Québec, circonstances et dépendances, avec droit de justice et de seigneurie, à la charge d'en porter foi et hommage, et de présenter au roi et à chacun de ses suecesseurs, à leur avénement au trône, une couronne d'or du poids de huit marcs. La compagnie eut en outre le droit d'ériger des seigneuries, duchés, marquisats et baronnies, en prenant des lettres de confirmation. On lui donna la disposition des établissements formés ou à former, le droit de les fortifier et de les régir à son gré, de faire la paix ou la guerre selon ses intérêts. A l'exception de la pêche de la morue et de la baleine, déclarée libre pour tous les Français, le commerce qui pouvait se faire par terre et par mer lui fut cédé pour quinze ans ; la traite des pelleteries et du castor lui fut accordée à perpétuité. On prit l'enga gement de faire passer tous les ans au Canada un certain nombre d'habitants de tous les métiers, de n'y transpor ter que des catholiques, et d'y envoyer le nombre d'ecclésiastiques nécessaires. Cette organisation, qui avait le tort de rendre la Nouvelle-France trop indépendante de la métropole, ne fut pas favorable à son accroissement.

Avant de le garder pour toujours, l'Angleterre s'empara plusieurs fois du Canada. Déjà, du temps de Champlain, Québec fut pris et rendu à la paix. En 1629, les Anglais se rendirent maîtres de tout le Canada; la France le recouvra en 1631, par le traité de Saint-Germain en Laye. Colbert adopta le même système que Richelieu, et la colonie retomba sous le joug du monopole. Pendant la guerre pour la succession d'Espagne, les Anglais s'emparèrent encore d'une partie du Canada. Le traité d'Utrecht céda à l'Angleterre

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la Nouvelle-Écosse ou l'Acadie, qui était une dépendance de la colonie canadienne. Dans ce même traité, la France fit abandon de la ville de PortRoyal, de l'île de Terre-Neuve; enfin, l'Angleterre se fit reconnaître en possession de la baie et du détroit d'Hudson.

La fixation des limites entre les possessions de l'Angleterre riveraines de la mer d'Hudson et les possessions françaises du Canada, donna lieu à la guerre de 1756, qui fut terminée par le traité d'Aix-la-Chapelle, et pendant laquelle les Anglais prirent Louisbourg et l'Ile-Royale au cap Breton, que nous avait laissés la paix d'Utrecht. L'article 9 du traité d'Aix-la-Chapelle stipula la restitution de ces conquêtes. Mais les hostilités ne tardèrent pas à être reprises, et cette nouvelle guerre maritime, corollaire de la guerre de sept ans, eut des suites désastreuses pour la France. Entre autres pertes, le traité de Paris, 10 février 1763, sanctionna celle du cap Breton et du Canada, qui depuis ont cessé de nous appartenir. La France, est-il dit dans ce funeste traité, ne pourra revenir contre cette cession, ni troubler la Grande-Bretagne, dans ses nouvelles possessions, sous aucun prétexte : le roi d'Angleterre accordera aux habitants du Canada la liberté de la religion catholique, et donnera les ordres les plus précis et les plus effectifs pour que ses nouveaux sujets catholiques romains puissent professer le culte de leur religion, selon le rit de l'Église romaine, en tant que le permettent les lois de la Grande-Bretagne.

Ce ne fut pas sans de grandes peines et sans d'énormes sacrifices d'hommes et d'argent que l'Angleterre nous supplanta tant de fois dans la possession du Canada, et finit par nous l'enlever pour toujours. Ces nombreuses attaques furent presque toujours reçues avec beaucoup d'énergie; la supériorité numérique des ennemis fut la principale cause de leurs succès; et depuis la belle défense de Champlain jusqu'à celle de Montcalm, qui ne céda qu'à la mort, la ville de Québec parti

culièrement fut le théâtre d'une foule d'exploits inouïs. (Voyez QUÉBEC, CHAMPLAIN ET MONTCALM.)

La mauvaise administration de la colonie et les dilapidations des employés contribuèrent aussi à notre ruine. Avant la conquête du Canada, il était souvent parvenu au ministre de la marine des rapports alarmants sur l'état où se trouvait cette contrée. « Tout le pays, lui écrivait-on, est prêt à déposer des malversations qui s'y sont commises et qui s'y commet«tent journellement; jugez-en par les fortunes rapides qu'elles ont occasion« nées. C'est aux dépens du roi qu'elles « sont faites; il épuisait ses forces pour

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« nous nourrir et nous donner la force << de combattre à son service; la faim << nous consume, et c'est de notre subs«tance qu'on s'est engraissé... » En 1762, une commission du Châtelet fut instituée à Paris, dans le but de soumettre à une enquête la conduite des employés les plus compromis. Le jugement qui fut rendu par cette coinmission reconnut que des sommes immenses avaient été dilapidées, et ordonna une restitution de douze millions dans le trésor royal, MM. Rigot, intendant, Varin, commissaire ordonnateur à Montréal, Bréard, contrôleur de la marine à Québec, convaincus d'avoir favorisé les malversations et les concussions mentionnées au procès, furent condamnés à six cent mille livres de restitution envers le roi.

L'organisation politique de la colonie se prêtait merveilleusement aux abus. Dès l'origine, l'autorité du chef militaire et de ses lieutenants fut arbitraire et absolue. Le gouverneur avait le pouvoir de punir et d'absoudre ; il tenait dans ses mains les grâces et les peines, les récompenses et les destitutions, le droit d'emprisonner; il décidait arbitrairement et sans appel tous les procès qui s'élevaient entre les colons. Cette omnipotence, dont l'exemple fut si dangereux pour la métropole elle-même, se maintint avec toutes ses vexations, jusqu'en 1663. A cette époque, dans le but de remédier au mal, Colbert institua à Québec un conseil

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supérieur. Le gouvernement envoya successivement dans cette ville un intendant, un maître des eaux et forêts, et des juges subalternes de la police française. Le taux des impôts était exorbitant et nuisait aux progrès de l'agriculture. Suivant un édit de 1663, la dîme se composait du treizième de tout ce que produisait le travail des hommes, et du treizième de tout ce que la terre donnait sans culture. Le conseil supérieur de Québec prit sur lui, en 1667, de réduire ce tribut au vingt-sixième, réduction beaucoup trop faible, qui fut confirmée par un édit postérieur. Des seigneuries avaient été accordées à une foule d'individus, tant on avait cherché à appliquer à la colonie les lois de l'ancienne métropole. Ces grands propriétaires hors d'état, par la médiocrité de leur fortune et par leur peu d'aptitude, de faire valoir leurs biens, les distribuèrent à des soldats vété rans, en s'en réservant la directe et toutes les servitudes féodales. Cependant, lorsqu'en 1663 la coutume de Paris, modifiée par des combinaisons locales, devint en quelque sorte le code civil du Canada, le morcellement des terres ne tarda pas à arriver. En effet, la coutume de Paris admettait dans les successions le partage égal des propriétés. La division des biens étant devenue extrême, le gouvernement français défendit, en 1745, d'entamer toute plantation qui n'aurait pas un arpent et demi de front sur trente ou quarante de profondeur. Tous ces changements successifs montrent que les affaires de la colonie étaient loin de prospérer. La source du mal était principalement dans le despotisme du gouvernement colonial et dans les charges qui pesaient sur l'agriculteur. Chaque colon recevait ordinairement quatre-vingtdix arpents de terre, et s'engageait à donner annuellement à son seigneur un ou deux sous par arpent, et un demi-minot de blé pour la concession entière; il s'engageait à moudre à son moulin, et à lui céder, pour droit de banalité, la quatorzième partie de la

farine; il lui payait un douzième pour les lods et ventes, et restait soumis au droit de retrait et à une foule d'autres sujétions. Le clergé avait, en outre, de trop grands priviléges. La plupart de ces usages féodaux se sont perpétués au Canada, sous la domination anglaise, et y existent encore aujourd'hui.

La colonie française du Canada vécut généralement en bonne intelligence avec les sauvages du pays. Elle cultiva surtout l'alliance des Hurons, qu'elle défendit contre les attaques des Iroquois, leurs voisins, qui se montrè rent toujours moins traitables. Aussi les Hurons avaient-ils un grand attachement pour les Français, qui s'appliquaient à les éclairer, à les civiliser et à les convertir au christianisme. Il s'en faut que les Anglais soient aussi généreux à leur égard, et les Iroquois n'ont pas plus à se louer de leurs traitements que les Hurons. L'orgueil britannique ne peut pas s'habituer à voir des hommes dans ces enfants de la nature. Leur vendre le plus possible, leur acheter quelquefois, les dépouiller toujours ou les exterminer, soit à l'aide des machines, soit à l'aide des liqueurs fortes, soit à l'aide encore de chiens féroces dressés exprès, tel est le système de relations que les Anglais ont adopté à leur égard. Ils en seront punis à la première atteinte que recevra leur puissance dans l'Amérique du Nord. Le jour où la force viendra à leur manquer, les sauvages prendront leur revanche; et, s'il faut en croire les apparences, ce jour n'est pas fort éloigné. Déjà les deux Canadas ont fait des tentatives de révolte; de nouveaux symptômes de mécontentement s'y manifestent. Le haut Canada surtout, presque exclusivement français, attaché à notre langue et à nos mœurs, repoussant avec opiniâtrete la langue et les mœurs anglaises, paraît devoir s'émanciper avant peu. Lorsqu'il aura besoin d'assistance, le concours des naturels et celui des Etats-Unis ne lui manqueront pas. Quel que soit son avenir, l'attachement que ses habitants ont conservé pour l'ancienne

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