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ayant été ensuite cédée à la France, Louis XIV jugea, en 1686, que cette forteresse était inutile, et il la fit démolir. Charleville est la patrie de l'abbé Longuerue, de D. Carpentier, continuateur de du Cange, dù jésuite Courtois, etc. Cette ville, qui est le cheflieu judiciaire du département des Ardennes, possède en outre une chambre consultative des arts et manufactures, un collége communal, une bibliothèque publique de vingt-deux mille volumes, et une célèbre manufacture d'armes. Sa population est de 7,743 hab.

Arches, qui n'est plus aujourd'hui qu'un faubourg de Charleville, était autrefois un lieu considérable, où les princes de la seconde race possédaient un palais connu alors sous le nom d'Arcæ Remorum. Ce château fut ensuite possédé par les évêques de Liége, dont l'un le fit détruire en 993. La principauté d'Arches fit plus tard partie des domaines des comtes de Rethel, d'où elle passa aux ducs de Nevers.

CHARLEVOIX (P. F. X. de), jésuite, né à Saint-Quentin en 1682, s'embarqua à la Rochelle en juillet 1720, pour les missions du Canada. Arrivé à Québec vers la fin de septembre, il remonta le fleuve Saint-Laurent, fit une excursion dans le pays des Illinois, et descendit le Mississipi jusqu'à son embouchure, pour aller de là à Saint-Domingue; mais son navire fit naufrage à l'entrée du canal de Bahama. Toutefois, il fut plus heureux dans un second voyage, et il arriva à Saint-Domingue en 1722. Il revint en France au mois de décembre de la même année, et mourut à la Flèche en 1761. Il a publié une Histoire et description du Japon, Rouen, 1715, 3 vol. in-12, réimprimée plusieurs fois; une Histoire de l'ile espagnole, ou de Saint-Domingue, Paris, 1730, 2 vol. in-4°; une Histoire de la NouvelleFrance, Paris, 1744, 3 vol. in-4°; et une Histoire du Paraguay, Paris, 1756, 3 vol. in-4°. Il a aussi travaillé pendant vingt-deux ans au Journal de Trévoux.

CHARLIER (C.), avocat à Laon, fut député à l'Assemblée législative, puis

à la Convention nationale, où il fit preuve de patriotisme. Il siégea parmi les membres qui composaient le parti de la Montagne, vota la mort de Louis XVI, sans appel ni sursis, et prit une grande part à la révolution du 31 mai. Cependant, au 8 thermidor, il attaqua vivement Robespierre; mais il s'opposa ensuite à la réaction contre-révolutionnaire dont cet événement fût le signal. Devenu, après la session conventionnelle, membre du conseil des Anciens, il y montra une exaltation qui, au commencement de 1797, dégénéra en folie. Il se tua, la même année, à la suite d'un accès de fièvre chaude.

CHARLIEU, Carolicus, petite ville du Lyonnais, aujourd'hui du département de la Loire, à 16 kilom. de Roanne, possédait, avant la révolution, une abbaye de bénédictins, fondée dans le neuvième siècle. L'hôpital de Charlieu, qui date du règne de saint Louis, est un des plus anciens du royaume. On compte aujourd'hui dans cette ville 3,424 habitants.

CHARMES, ancienne baronnie du Dauphiné, auj. dép. de la Drôme, à 8 kil. de Romans, érigée en comté en

1652.

CHARMES-SUR-MOSELLE, Carpini, petite ville de l'ancien duché de Lorraine, aujourd'hui chef-lieu de canton du département des Vosges, à 12 kilom. de Mirecourt, était autrefois défendue par un château fort dont il ne reste plus de vestiges. Elle fut plusieurs fois détruite pendant les guerres du quinzième et du seizième siècle; entre autres, en 1475, époque où elle fut prise et brûlée par Charles le Téméraire. Ce fut à Charmes que fut conclu en 1633, entre Charles IV, duc de Lorraine, et Richelieu, le traité en vertu duquel les troupes de Louis XIII occupèrent Nancy. Cette ville, qui était autrefois le siége d'un bailliage, compte maintenant 3,000 hab.

CHARMIS, médecin empirique, né à Marseille à la fin du premier siècle avant l'ère chrétienne, vint s'établir à Rome sous le règne de Néron, et se fit un nom en attaquant les différents systèmes de médecine alors pratiqués

à Rome, et en leur substituant celui qu'il avait créé. Ce système, comme nous l'apprend Pline l'ancien, consistait dans l'usage exclusif des bains froids. Charmis se faisait payer, pour ses ordonnances, un prix exorbitant; et il amassa ainsi de grandes richesses. CHARNACE (Hercule Girard, baron de), fils d'un conseiller au parlement de Bretagne, fut un des plus habiles négociateurs de son temps. Créature et instrument dévoué de Richelieu, il devint, en 1628, ambassadeur auprès de Gustave, roi de Suède, qu'il s'agissait de lancer contre l'empereur d'Allemagne. Charnacé fit conclure, entre la Suède et la Pologne, une trêve de six ans, et offrit ensuite à l'héroïque capitaine l'alliance de la France et un subside annuel de un million deux cent mille livres, à condition qu'il tiendrait sur pied trente mille fantassins et six mille chevaux, pour rétablir les choses en Allemagne sur le pied où elles étaient avant les troubles. Ce traité fut signé à Berenwald en Brandebourg le 13 janvier 1631. Après la mort de Gustave, Charnacé fut envoyé par le cardinal en Hollande, où il était urgent d'empêcher les états généraux d'écouter les propositions de trêve faites par les Espagnols, et réussit encore dans sa mission. Par le traité du 8 janvier 1634, Louis XIII s'était engagé à lever au service des états un régiment d'infanterie et une compagnie de cavalerie. L'ambassadeur en fut nommé colonel. Le siége de Breda ayant été entrepris contre son avis, Charnacé, piqué d'ailleurs d'une réplique offensante que lui avait faite le prince d'Orange, s'élança vers la brèche, et fut tué d'un coup de mousquet (1637). On conserve à la biblothèque royale un recueil des Lettres des sieurs de Charnacé, Brasset et de la Thuillerie au sieur de Rorté, employé pour le service du roi en Allemagne, Suède, Pologne et Danemark, depuis 1635 jusqu'en 1643, manuscrit in-folio. De plus, l'ancien évêque de Troyes, Bouthillier, avait, dans sa bibliothèque, 10 vol. in-folio, contenant des recueils de lettres, mémoires et dépêches de

Charnacé, et de la correspondance qu'entretinrent avec lui, de 1625 à 1637, Richelieu, le P. Joseph, le secrétaire d'État Sublet - Desnoyers, et le surintendant L. de Bouthillier, comte de Chavigny.

CHARNAGE, nom d'une noble famille de robe, originaire de Saint-Claude en Franche-Comté, et dont l'auteur vivait au milieu du quinzième siècle. L'un des membres les plus remarquables de cette famille, François-Ignace Dunod DE CHARNAGE, professeur de droit à l'université de Besançon, né à Saint-Claude en 1679, mort dans cette ville en 1752, a publié plusieurs ouvrages de jurisprudence fort estimés des jurisconsultes, avant la réforme des lois civiles, et dont les principaux sont: Traité des prescriptions, Dijon, 1734, in-4°; Traité de la mainmorte et du retrait, Dijon, 1733; Observations sur la coutume du comté de Bourgogne, Dijon, 1735-1737, 3 volumes in-4°. Ce savant magistrat occupait ses moments de loisir par de profondes et consciencieuses recherches sur les annales de sa province; et il commença à publier, après dix années de travaux, son Histoire du comté de Bourgogne, Dijon, 1735-37, 3 volumes in-4°. C'est l'ouvrage le plus complet qu'on ait sur cette province. François-Joseph Dunod, fils du précédent, avocat au parlement de Besançon, maire de cette ville, mort en 1765, fut l'éditeur des Observations sur la coutume du comté de Bourgogne, et laissa plusieurs manuscrits, entre autres, une Histoire des Gaules.

au

Édouard Dunod DE CHARNAGE, autre membre de la même famille, né en 1783 à Besançon, était, en 1811, a diteur au conseil d'Etat et intendant de la haute Carinthie. Lorsque la France, accablée par des revers imprévus, dut abandonner ses conquêtes, M. de Charnage, qui n'avait qu'un seal régiment à sa disposition, sortit de Villach sans en disputer l'entrée aux Autrichiens ; mais, la nuit suivante, il revint sur ses pas, et, par une attaque soudaine, enleva aux ennemis tous leurs postes, et se retira avec trois

cents prisonniers. Ayant ensuite rejoint l'armée en Champagne, il fut attaché à l'état-major général comme aide de camp civil, tomba entre les mains des Russes, parvint à leur échapper, et fut nommé, pendant les cent jours, préfet de la Lozère. Serviteur dévoué de l'empereur, il courut, après la bataille de Waterloo, de grands dangers dans son département; cependant il réussit à échapper à la populace furieuse qui le menaçait, et vint s'établir à Paris, où il composa, dans la retraite, plusieurs écrits politiques, entre autres: une Revue de l'Europe, Paris, 1825, in-8°; un traité De la monarchie en France, 1822, in-8°, etc. Il est mort en 1826.

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CHARNIER. Le charnier le plus remarquable dont il soit fait mention dans notre histoire est celui qui dépendait du cimetière des Innocents, à Paris.

« Ce cimetière, dit Dulaure dans son Histoire de Paris, fut longtemps ouvert aux passants, et même aux animaux. En 1186, Philippe-Auguste le fit clore de murailles. Dans la suite, on construisit tout autour de la clô ture une galerie voûtée, appelée les Charniers. C'est là qu'on enterrait ceux que leur fortune mettait à même d'être séparés du commun des morts. Cette galerie sombre, humide, servait de passage aux piétons; elle était pavée de tombeaux, tapissée de monuments funèbres et d'épitaphes, et bordée d'étroites boutiques de modes, de lingerie, de mercerie et de bureaux d'écrivains publics. Cette galerie fut construite à diverses époques, aux frais de différents particuliers. Le maréchal de Boucicaut, vers les premières années du quinzième siècle, en fit bâtir une partie; et le fameux philosophe hermétique Nicolas Flamel fit construire toute celle qui bordait la rue de la Lingerie. Il y fit placer le tombeau de son épouse; tombeau orné de plusieurs figures d'anges et de saints, d'inscriptions en latin et en francais.

« D'un côté, la galerie occupait une partie de la largeur de la rue de la Fer

ronnerie, nommée autrefois, ainsi que la rue Saint-Honoré, rue de la Charonnerie; et, sous cette partie de la galerie, était peinte la fameuse danse macabre ou danse des morts. L'au teur du Journal de Paris, sous les règnes de Charles VI et Charles VII, dit qu'en 1429, un fameux prédicateur, nommé frère Richard, prêchait sur un échafaud, haut d'environ une toise et demie. « Il avait, dit-il, le dos tourné « vers les charniers des Innocents, con«<tre la charonnerie, à l'endroit de la « danse macabre. »

« Dans une partie du charnier, proche l'église, on voyait un tombeau couvert d'une table, sur laquelle était représenté un squelette en marbre blanc, sculpté par Germain Pilon. Ce monument est actuellement dans le musée des Petits-Augustins.

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« Parmi les nombreuses épitaphes de ces charniers, on remarquait celle-ci: Cy gist Yolande Bailly, qui tréa passa l'an 1514, la quatre-vingt-huia tième année de son âge, et la qua« rante-deuxième de son veuvage, « laquelle a vu ou pu voir, avant son « trépas, deux cent quatre-vingt-treize « enfans issus d'elle. »

Plus tard, on éleva des bâtiments sur ces galeries; et ne sachant où placer les ossements que l'on était forcé de retirer du cimetière des Innocents, on ne trouva rien de mieux à faire que de les amonceler dans les greniers de ces nouvelles constructions. Mercier, dans son Tableau de Paris, s'exprime ainsi, en parlant des écrivains publics qui habitaient les charniers des Innocents, ainsi que des lettres amoureuses qu'ils étaient le plus souvent employés à écrire :

«Sans la secrète correspondance des cœurs, qui n'est pas sujette aux vicissitudes, ils iraient augmenter le nombre déjà prodigieux des squelettes qui sont entassés au-dessus de leurs têtes, dans des greniers surchargés de leur poids. Quand je dis surchargés, ce n'est pas une figure de rhétorique. Ces ossements accumulés frappent les regards; et c'est au milieu des débris vermou lus de trente générations, qui n'offrent

plus que des os en poudre; c'est au milieu de l'odeur fétide et cadavéreuse qui vient offenser l'odorat, qu'on voit celles-ci acheter des modes, des rubans; et celles-là dicter des lettres

amoureuses. »>

En 1786, l'église et les charniers des Innocents furent démolis. On en leva les ossements et plusieurs pieds du terrain de ce cimetière, et on les transporta hors de la barrière SaintJacques, dans les carrières voisines de la maison dite la Tombe - Isoire. (Voyez CATACOMBES DE PARIS.)

CHARNIÈRES (de), officier de marine, né au commencement du dixhuitième siècle, fut le premier qui, sur les instructions de Véron, pratiqua avec succès la méthode des longitudes en mer, par le moyen de la lune. Il a publié des mémoires sur ce sujet en 1767, 68 et 72.

CHARNOIS (Jean-Charles Levacher de), né à Paris au milieu du dix-huitième siècle, commença sa carrière littéraire en rédigeant le Journal des théâtres, fondé, en 1776, par Lefuel de Méricourt. Il fut ensuite chargé de rendre compte des spectacles dans le Mercure. En 1791, MM. Delandine et Fontanes se l'adjoignirent pour la rédaction du Modérateur. Les doctrines qu'il y défendait lui furent fatales. Après la journée du 10 août, la foule se porta à sa maison, la pilla, et Charnois, traîné à l'Abbaye, fut une des victimes des journées de septembre. Il reste de lui des nouvelles et un roman plein d'un intérêt tragique : Histoire de Sophie et d'Ursule, ou Lettres extraites d'un portefeuille, mises en ordre et publiées en 1788. Charnois est encore auteur de Recherches sur les costumes et sur les théâtres de toutes les nations, tant anciennes que modernes, 1790.

CHAROLAIS, pagus Quadrigellen sis, canton de l'ancienne Bourgogne, dont Charolles était la capitale. Il avait 48 kilom. de long, depuis la rivière de Guise jusqu'à la Loire, et 28 de large, depuis la rivière d'Aroux jusqu'aux limites du Mâconnais. Du temps de César, il était habité par les Ambarres,

alliés et clients des Eduens; sous Honorius, il faisait partie de la première Lyonnaise. Plus tard, il appartint aux rois de Bourgogne, puis aux Francs, et successivement aux comtes d'Autun et de Châlon. En 1237, Hugues IV, duc de Bourgogne, obtint, par échange, la châtellenie de Charolles, que Béatrix, sa petite-fille, apporta, avec la seigneu rie de Bourbon, à son mari Robert, le plus jeune des fils de saint Louis. Jean, fils de Robert, eut en partage la baronnie de Charolais, érigée ensuite en comté en faveur de sa fille Béatrix. Celle-ci apporta ce comté en dot à son mari, Jean d'Armagnac, dont les descendants le vendirent, en [1390, à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Louis XI s'en empara, ainsi que du reste de la Bourgogne, après la mort de Charles le Téméraire. Mais, en 1493, Charles VIII fut obligé, par le traité de Senlis, de le rendre à Philippe, archiduc d'Autriche, et petitfils du duc Charles, à la charge d'en rendre hommage à la couronne de France. Le Charolais fut ensuite, entre Charles-Quint et François Ier, l'objet de sérieux démêlés qui furent terminés, en 1559, par le traité de Cateau-Cambrésis. Il fut alors convenu que la propriété de ce comté demeurerait à Philippe II et à ses successeurs, pour le

tenir sous la souveraineté des rois de France. Le traité de Cateau-Cambrésis fut confirmé par ceux de Vervins et des Pyrénées. En vertu de ce dernier (1659), les rois d'Espagne rentrèrent en possession du Charolais, qui leur avait été enlevé pendant la guerre. Mais le grand Condé, qui avait longtemps servi Philippe IV sans pouvoir se faire payer les sommes considérables que ce roi lui avait promises, fit, dans la suite, saisir le Charolais dont la possession lui fut adjugée, et resta à ses descendants.

Quoique le Charolais fît partie du duché de Bourgogne, ses députés ne siégeaient pas aux états généraux de la province, mais à des états particuliers qui recevaient des états de Bourgogne la commission de faire la répartition des impôts que le comté devait sup

porter. Ce pays fait aujourd'hui partie du département de Saône-et-Loire. CHAROLAIS (Charles de Bourbon, comte de). Voyez Condé.

CHAROLLES, Quadrigellæ, ancienne capitale du Charolais, en Bourgogne, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département de Saône-etLoire, paraît avoir existé avant le dixième siècle. Il en est fait mention dans une ancienne charte qui nous apprend qu'en 929, Raoul battit les Normands aux environs de cette ville. Les calvinistes la tinrent quelque temps en leur pouvoir au seizième siècle, et la saccagèrent; une horrible famine avait fait périr, en 1531, la plus grande partie des habitants. Le château, aujourd'hui en ruine, était situé sur une hauteur, dans l'enceinte de la ville. Charolles était le siége d'un bailliage royal, d'une châtellenie, et des états particuliers du comté. On y compte maintenant 2,684 hab.

CHARON (Combat du pont de). Vers le 20 juillet 1793, le général Tuncq, qui commandait une division de l'armée républicaine, cantonnée à Luçon, petite ville du département de la Vendée, s'était mis en marche, avec quinze cents hommes, pour attaquer divers postes que les troupes du chef vendéen Royrand occupaient dans les districts de Montaigu, de la Châtaigneraye et de la Roche-sur-Yon. Royrand était un ancien officier qui joignait à un zèle ardent pour la cause royaliste des moyens militaires bien supérieurs à ceux de la plupart de ses compagnons d'armes. Il avait donné à ses troupes une organisation plus méthodique que celle des autres corps vendéens. Tuncq trouva donc, le 25 juillet, à l'attaque de Saint-Philibert, une résistance plus vigoureuse qu'il ne s'y était attendu. Les royalistes firent des prodiges de valeur; mais les patriotes combattaient avec cet enthousiasme dont rien ne peut arrêter les effets, et ils emportèrent le poste. La prise de celui du pont de Charon, vers lequel ils marchèrent ensuite, leur coûta moins de peine, grâce à la trahison d'un déserteur qui livra le mot

d'ordre de l'ennemi. Il y eut cependant une action assez vive; et, des deux parts, les pertes furent encore trop considérables: un frère du général vendéen, Sapinaud de la Verie, demeura sur le terrain.

CHAROST. Voyez BETHUNE

CHARPENTIER (François), membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et directeur perpétuel de l'Académie française, naquit à Paris en 1630. Destiné d'abord au barreau, il abandonna ensuite cette carrière pour suivre celle des lettres, vers laquelle le portait un penchant prononcé. Il se fit remarquer de Colbert par ses premiers essais, et celui-ci le chargea, lorsqu'il conçut le dessein de former la Compagnie des Indes, d'en exposer le projet au roi, ce qu'il fit dans un ouvrage intitulé: Discours d'un fidèle sujet du roi, touchant l'établissement d'une Compagnie française pour le commerce des Indes orientales. Les vues de Colbert ayant été agréées par Louis XIV, Charpentier fut chargé de composer une relation sur l'établissement nouvellement fondé; relation qu'il mit à la suite de son discours. Lorsque éclata, au sein de l'Académie française, la fameuse querelle des anciens et des modernes, Charpentier se rangea au nombre des partisans de Perrault, et il eut sa bonne part des sarcasmes que Boileau lança contre eux. Il fut également maltraité par lui, ainsi que par Racine, à propos des inscriptions de la grande galerie de Versailles, dont il était l'auteur. Il avait composé ces inscriptions en francais; le premier, il s'était élevé, avec beaucoup de raison, contre l'usage de rédiger en latin les inscriptions des monuments publics; mais il avait mis, dans celles qui devaient expliquer les tableaux de le Brun, une emphase de si mauvais goût, qu'il fallut les effacer et les remplacer par d'autres plus simples que fournirent Boileau et Racine, non sans donner leur avis sur les premières. On trouve dans les nombreux ouvrages de Charpentier de l'érudition, de l'art, des traits ingénieux; mais on lui reproche à bon droit de la

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