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dats d'amener. Enfin, on distribua, comme encouragement, près d'un million aux troupes qui devaient occuper la capitale. Charles X avait donné de sa liste civile la moitié de cette somme: le reste avait été fourni par le trésor. On sait que toutes ces mesures furent inutiles; le peuple triompha de tous les obstacles qui lui furent opposés. Cependant Charles X était à SaintCloud; le bruit du canon tiré à mitraille dans les places et dans les rues de Paris ne l'empêcha pas de faire sa partie de cartes comme à l'ordinaire. Mais, le 29, le duc de Raguse fut forcé de se replier avec ses troupes vers le château royal. La victoire du peuple était complète; la garde parisienne était organisée, et déjà le duc d'Orléans avait pris le titre de lieutenant général du royaume.Charles X, suivi de toute sa famille, s'éloigna alors de Saint-Cloud,et, dès son arrivée à Rambouillet, il expédia trois ordonnances, dont la première révoquait celles du 25 juillet, la deuxième nommait un nouveau ministère, et la troisième convoquait les chambres pour le 2 août. Čes ordonnances ne furent point mises au Moniteur, parce que Charles X était détrôné lorsqu'il les rendit. Le 2 août, ce prince et son fils abdiquèrent en faveur du duc de Bordeaux. (Voy. ABDICATION.)

Charles X se dirigea ensuite sur Cherbourg, escorté par ses gardes du corps et accompagné de quatre commissaires, qui ne devaient le quitter que lorsqu'il serait sorti du territoire du royaume. Il passa le 11 à Vire, pour se rendre au port où l'attendaient deux bâtiments américains et une frégate française chargée de les observer. Parti de Valogne le 16, à neuf heures du matin, il arriva en quatre heures à Cherbourg, et se dirigea vers la rade, sans s'arreter dans la ville. Le 17, il écrivit de la rade de Spithead, en vue de Portsmouth, au roi d'Angleterre, qui ne put lui offrir que l'accueil qu'on donne à un simple étranger. Quand Charles X voulut ensuite prendre terre à Portsmouth, on l'avertit des dispositions de Ja plupart des habitants, qui prenaient,

pour le recevoir, les couleurs natio nales de France. Il avait formé, diton, le projet de s'arrêter à l'île de Wight; mais chaque jour augmentant son incertitude sur ce que les cabinets étrangers croiraient pouvoir entreprendre, même en faveur du duc de Bordeaux, il choisit pour résidence le château d'Holy-Rood, à Édimbourg, dont il s'éloigna dans la suite pour échapper aux désagréments d'un procès que lui intentèrent ses anciens créanciers. Il quitta alors l'Angleterre pour la Bohême, et alla habiter, avec sa famille, l'ancien palais de Burg, au Hradchin de Prague, que l'empereur d'Autriche mit à sa disposition. Il est mort à Goritz, le 6 novembre 1836, à l'âge de soixante et dix-neuf ans et vingt-huit jours. Son règne avait duré six ans, et il en avait passé trente-deux dans l'exil.

CHARLES I D'ANJOU, fils de Louis VIII, roi de France, et de Blanche de Castille, naquit en 1220. Il épousa Béatrix, la dernière des quatre filles de Raymond Bérenger, comte de Provence, et, par cette alliance, fit entrer ce comté dans la maison de

France, qui déjà dominait dans tout le Midi du royaume. Les trois sœurs de Béatrix avaient épousé des rois; elle voulait un trône aussi, et irritait, par ses désirs, l'ambition de Charles d'Anjou. La France avait alors une grande influence au dehors: l'Angleterre, l'Espagne s'abaissaient devant elle; Charles, maître de la Provence, lui asservit bientôt l'Italie. Il y fut appelé par le parti guelfe et national, qui se débattait depuis si longtemps contre la maison de Hohenstaufen. Il porta les derniers coups à cette dynastie autrefois si puissante, et recueillit une partie de son héritage. Le pape Urbain IV, puis Clément IV, son successeur, prêchèrent une croisade contre Manfred, roi de Naples, et en donnèrent le commandement à Charles d'Anjou. Celui-ci vint à Rome en 1265, et y fut couronné roi le 24 mai, pendant que Béatrix traversait la Lombardie avec une armée. Dans l'hiver de 1266, il pénétra dans le royaume de

Naples par la route de Ferentino, et remporta sur Manfred une victoire complète près de Bénévent. Manfred, voyant la déroute des siens, se jeta au milieu des Français, et se fit tuer. Charles défendit de l'ensevelir; mais ses soldats, indignés de cet ordre, dressèrent un tombeau à ce malheureux prince. Le conquérant usa de sa victoire avec une avidité farouche. Il se hâta de jouir, comme s'il eût craint de ne pouvoir conserver ses conquêtes. L'Italie épuisée se repentit bientôt de s'être livrée elle-même; et quand le jeune Conradin parut avec trois mille hommes pour reprendre le royaume qui avait appartenu à sa famille, les Italiens, accourant en foule, lui firent bientôt une armée. Il livra bataille à Charles, fut vaincu à Tagliacozzo le 23 août 1268, et le vainqueur, toujours impitoyable, fit tomber sur l'échafaud la tête du dernier des Hohenstaufen. En mourant, Conradin avait jeté son gant dans la foule; ce gant fut ramassé, dit-on, par Jean de Procida, qui prépara la vengeance avec une obstination infatigable et une froide fureur. Ce pendant Charles paraissait s'affermir en Italie, et il travaillait à asservir le nord de cette contrée, dont il possédait déjà tout le midi. Les Guelfes de la Lombardie, de Piémont, de Toscane, le reconnaissaient pour leur chef; mais les papes, effrayés de ses progrès, contrarièrent ses desseins. Grégoire X, et surtout Nicolas III, rompirent avec lui. Nicolas le força à résigner le vicariat de l'empire en Toscane, et il encouragea les projets de Jean de Procida. Mais, après la mort de ce pontife, Charles parvint à lui faire nommer pour successeur, Martin IV, sa créature; il sembla alors de nouyeau inattaquable, et déjà il rêvait la conquête de l'empire d'Orient, lors que le massacre des Vépres siciliennes lui enleva la Sicile (1282). Tous ses efforts pour la reprendre furent inutiles sa flotte fut brûlée par Roger de Loria, habile marin qui combattait pour Pierre d'Aragon, défenseur des Siciliens. Dès lors aucune de ses entreprises ne réussit, et il n'éprouva

plus que des revers. Il mourut le 7 janvier 1285, au moment où il préparait une nouvelle descente en Sicile.

Charles d'Anjou avait de grands talents,mais point de vertus. Il était terrible pour tout le monde. Ceux qui ne le haïssaient pas le craignaient. Jean Villani, son historien et son admirateur, ne semble parler de lui qu'en tremblant. Il y a une émotion de crainte dans le portrait suivant qu'il nous en a laissé : « Ce Charles, dit-il, fut sage et prudent dans les conseils; preux dans les armes, sévère et fort redouté de tous les rois du monde; magnanime et de hautes pensées qui l'égalaient aux plus grandes entreprises; inébranlable dans l'adversité, ferme et fidèle dans toutes ses promesses; parlant peu et agissant beaucoup; ne riant presque jamais; décent comme un religieux, zélé catholique, âpre à rendre justice, féroce dans ses regards. Sa taille était grande et nerveuse, sa couleur olivâtre, son nez fort grand. Il paraissait plus fait qu'aucun autre seigneur pour la majesté royale. Il ne dormait presque point. Il fut prodigue d'armes envers ses chevaliers, mais avide d'acquérir, de quelque part que ce fût, des terres, des seigneuries et de l'argent pour fournir à ses entreprises. Jamais il ne prit de plaisir aux troubadours, aux mimes et aux gens de cour (*). »

CHARLES D'ANJOU. Voyez MAINE (comtes du).

CHARLES DE BLOIS OU DE CHATILLON, frère puîné de Louis, comte de Blois, et fils de Marguerite, sœur de Philippe de Valois, épousa, en 1337, Jeanne de Penthièvre, fille de Gui de Bretagne. Les conditions du mariage furent que Charles prendrait le nom, le cri et les armes de Bretagne, et qu'il succéderait au duc Jean III, qui n'avait pas d'enfants. En consé quence, la plupart des seigneurs et des barons lui prêtèrent foi et hommage, comme à l'héritier présomptif du prince régnant.

Mais Jean de Montfort, frère du

(*) Villani, liv. vir; Sismondi, Rép. ital., tom. III. 36

T. IV. 36 Livraison. (DICT. ENCYCL.,

ETC.)

duc de Bretagne, prétendait aussi hériter de ses États; mais toutefois il dissimula jusqu'à la mort de son frère (1340). Alors il s'empara des trésors du duc, et se fit proclamer son successeur. De son côté, Charles de Blois fit valoir ses droits, et il s'éleva entre les deux prétendants une guerre longue et sanglante. Jean de Montfort avait pour lui le peuple des villes et des campagnes, et il était soutenu par Édouard, roi d'Angleterre. Charles avait pour partisans la plupart des barons et des prélats, et il implora l'ap pui de Philippe de Valois. Les deux princes furent cités devant la cour des pairs; ils s'y présentèrent tous deux. Mais Jean de Montfort s'apercevant, à la manière dont il fut reçu de Philippe de Valois, que sa cause était jugée d'avance, s'enfuit aussitôt en Bretagne. Cependant le procès s'instruisit; et les pairs réunis à Conflans décidèrent, en 1341, en faveur de Charles de Blois. Aussitôt le duc de Normandie, fils aîné du roi, entra en Bretagne à la tête d'une nombreuse armée; le comte de Montfort, contraint de se réfugier dans la ville de Nantes fut fait prisonnier, et conduit dans la tour du Louvre. Cet événement semblait devoir mettre fin à la guerre; mais elle fut continuée par la comtesse, dont le grand caractère et le courage en cette circonstance ont fait l'admiration de tous les historiens contemporains. Cependant Charles de Blois s'empara de Rennes, et vint mettre le siége devant Hennebon, où cette princesse s'était enfermée. La ville était réduite à l'extrémité, et allait être forcée de capituler, lorsqu'une armée anglaise, arrivant tout à coup dans le port, vint forcer les assiégeants à se retirer. Le comte de Montfort était sorti de prison en 1343, à la faveur d'une trêve. Il mourut en 1345, laissant son fils unique, Jean de Montfort, sous la tutelle de sa mère. La guerre n'en continua pas moins avec des succès divers jusqu'en 1346, où Charles de Blois fut, à son tour, fait prisonnier à la bataille de Laroche-Derien.On le conduisit en Angleterre, et il

fut enfermé dans la tour de Londres. Jeanne de Penthièvre suivit alors l'exemple que lui avait donné la comtesse de Montfort, et continua la guerre avec une semblable activité; quant à son époux, il ne put obtenir sa liberté qu'au bout de trois ans, moyennant une rançon de trois cent cinquante mille écus. Pendant sa captivité, le jeune comte de Montfort avait épousé Jeanne, fille d'Édouard.

On proposa alors aux deux prétendants de partager la Bretagne. Charles répondit d'abord qu'il voulait tout ou rien; cependant, en 1364, il céda aux instances des barons, et consentit au partage. Un traité fut préparé à cet effet, et les signatures étaient déjà données. Mais Jeanne de Penthievre, informée du résultat des négociations, écrivit à son mari qu'elle l'avait prié de défendre son patrimoine, et qu'il ne devait pas le remettre en arbitrage quand il avait les armes à la main. Charles envoya aussitôt sa rétractation, et la guerre recommença avec une nouvelle fureur. Mais, dès ce moment, il sembla que la fortune l'eût abandonné; il n'éprouva plus que des revers, et la bataille d'Aurai, livrée le 29 septembre 1364, décida enfin du sort de la Bretagne. Les deux armées s'y étaient préparées par la prière; la mêlée fut horrible; Charles y fit en vain des prodiges de valeur; le bataillon au milieu duquel il combattit, et où se trouvaient avec lui du Guesclin et Beaumanoir, fut enfoncé, et déjà il était prisonnier, lorsqu'un Anglais lui plongea son épée dans la gorge. On trouve, dans les chroniques du temps, une autre version sur la mort de Charles de Blois. Suivant les auteurs de ces chroniques, ce prince, après avoir éte fait prisonnier, aurait été conduit à Jean de Montfort, qui lui aurait fait trancher la tête en sa présence. Nous avons raconté d'abord l'opinion la plus généralement admise.

Charles de Blois était brave et généreux, mais d'une piété plus vive qu'éclairée. Aussi les seigneurs de son parti disaient-ils qu'ils avaient un chef

né pour être moine, et non pour gouverner un État.Après sa mort,on le trouva revêtu d'un eilice de crin. Le bruit se répandit que des miracles avaient lieu sur son tombeau, et une enquête fut ordonnée par le pape Urbain V, pour sa canonisation. Mais elle fut interrompue par ordre de Grégoire XI, et à la prière de Jean de Montfort, qui craignit de passer pour un impie et un persécuteur, si l'ennemi qu'il avait vaincu était présenté comme un saint aux hommages des peuples. (Voy. BRETAGNE.)

CHARLES DE FRANCE, fils de Louis IV d'outre-mer, naquit en 953. Louis IV étant mort en 954, Lothaire, son fils aîné, lui succéda à l'exclusion de Charles, et contrairement à l'ancienne coutume, d'après laquelle l'autorité royale se partageait entre les fils du dernier roi. La couronne commençait à subir la loi des fiefs; elle ne devait plus désormais appartenir qu'à l'aîné. Charles se dédommagea en faisant valoir les droits de sa mère Gerberge sur la Lorraine; Othon II, roi de Germanie, pour éviter qu'il ne troublât le pays, lui céda toute la basse Lorraine, à condition qu'il le reconnaîtrait pour son suzerain; et Charles, en se faisant le vassal d'un prince étranger, justifia, aux yeux des seigneurs français, la mesure qui l'avait exclu du trône; aussi ses titres furent-ils de nouveau méconnus, lorsque le trône, devenu vacant par la mort de Louis V, son neveu (987), fut donné à Hugues Capet, duc de France et chef du parti national.Cette fois pourtant, il voulut faire valoir ses droits; mais il ne se pressa pas d'agir, et ce fut seulement au bout de dix mois que, profitant de l'absence de Hugues Capet qui combattait dans le Midi, il surprit la ville de Laon, la véritable forteresse carlovingienne. Maître de cette position, il s'empara ensuite de Soissons, et marcha sur Reims pour s'y faire couronner. L'évêque Adalbéron, qui venait de mourir, avait été remplacé par Arnolphe, fils naturel de Lothaire et neveu de Charles; le nouveau prélat ouvrit à son oncle les portes de sa

ville épiscopale. Mais Charles ne put s'y maintenir. A l'approche de Hugues, vainqueur des Aquitains, il quitta la plaine et se retrancha de nouveau dans la ville de Laon. Il s'y croyait inattaquable; mais l'évêque Ascelin, qui avait toute sa confiance, le trahit et livra la ville à Hugues Capet, qui y entra le jeudi saint 991. Charles, surpris au moment où il était en prière, fut enfermé à Orléans avec toute sa famille. Il y mourut deux ans après, laissant deux fils qui moururent sans postérité, et deux filles, dont l'une fut mariée au comte de Namur, et l'autre au comte de Hainaut.

CHARLES DE LORRAINE. Voyez LOR

RAINE.

CHARLES D'ORLÉANS. Voyez ORLÉANS.

CHARLES LE BON. Voy. FLANDRE.
CHARLES LE MAUVAIS. Voyez NA-

VARRE.

CHARLES LE TÉMÉRAIRE. Voyez BOURGOGNE.

CHARLES (J.-A.-C.), expérimentateur, né à Beaugency le 12 novembre 1746. Lors des découvertes de Franklin sur l'électricité, Charles, qui venait d'être destitué d'un modique emploi dans les finances, s'occupa de répéter en public les expériences que d'autres avaient faites avant lui, et son habileté, ses procédés ingénieux lui acquirent bientôt une grande réputation. La découverte des aérostats par les frères Montgolfier fut pour lui l'occasion de nouveaux succès. A l'air atmosphérique dilaté par la chaleur, il substitua le gaz hydrogène, perfectionna l'enveloppe de l'aérostat; et son premier ballon, lancé le 27 août 1783, se perdit bientôt dans les nuages. Le 1er décembre suivant eut lieu sa première ascension aérostatique aux Tuileries; il était accompagné de Robert. Arrivés rapidement à une hauteur de sept mille pieds, les deux aéronautes parcoururent en peu d'instants un espace de neuf lieues, et descendirent dans la plaine de Nesle. Charles seul remonta une seconde fois dans la nacelle, et s'éleva encore plus haut qu'auparavant. Louis XVI, qui

d'abord s'était vivement opposé à ces expériences qu'il regardait comme imprudentes, accorda alors une pension de deux mille francs au courageux aéronaute, dont il fit accoler le nom à celui de Montgolfier, sur une médaille frappée pour perpétuer le souvenir de l'invention des aérostats. Charles fut nommé, en 1785, membre de l'Académie des sciences, et obtint un appartement au Louvre, où il s'établit avec son cabinet de physique, qui devint bientôt l'un des plus magnifiques de l'Europe. Il fut compris, en 1795, dans la première classe de l'Institut; et, jusqu'à sa mort, arrivée en 1823, il professa la physique au Conservatoire des arts et métiers, qui est maintenant en possession de son cabinet.

CHARLET (Nicolas-Toussaint), peintre et dessinateur, est né à Paris en 1792: fils d'un soldat de la république, il étudia de bonne heure les mœurs militaires, que ses crayons ont depuis reproduites avec une si admirable vérité. Employé dans une mairie en 1814, il combattit, au siége de Paris, à côté de son ami Horace Vernet, qui lui a donné une place parmi les personnages de son tableau de la barrière de Clichy. Destitué en 1816, Charlet se livra dès lors tout entier à l'étude du dessin,étude à laquelle il ne consacrait auparavant que ses moments de loisir. Il fit, en 1817, ses premières lithographies; et, vers 1820, il publia celles qui sont intitulées: Vous ne savez donc pas mourir. La garde meurt et ne se rend pas. - Resignation. - La bienfaisance du soldat. A ces productions succédèrent ces scènes militaires, populaires, enfantines; ces satires contre le gouvernement de la restauration; œuvre immense, de plus de huit cents lithographies, et de près de deux mille aquarelles et dessins à la seppia, où l'on ne sait ce que l'on doit admirer le plus, de l'originalité, de l'esprit, de la verve et de la vérité des détails. Ces productions ont encore un autre mérite, plus grand à nos yeux, c'est d'avoir entretenu dans le peuple, pendant les tristes années de la restaura

tion, l'amour de la patrie et l'orgueil de la gloire nationale. Le magasin de Martinet, où elles étaient exposées aux regards des passants, était devenu une sorte de musée populaire, une véritable école de patriotisme, sans cesse assiégée par la foule qui ne pouvait s'arracher aux nobles émotions qu'y faisait naître sans cesse le spectacle de la vertu, du courage et de l'amour de la patrie, mis en action par le crayon de l'habile dessinateur. Depuis quelques années, M. Charlet s'est adonné à la peinture; et, dans ce nouveau genre, il a obtenu de nouveaux succès. Son épisode de la retraite de Russie, exposé en 1836, et le passage du Rhin en 1796, exposé en 1838, sont deux tableaux dignes de la réputation de leur auteur. M. Charlet est aujourd'hui professeur de dessin à l'école polytechnique; M. Raffet est un de ses élèves.

CHARLEVAL (Ch. F. de Riz, seigneur de), né en Normandie vers 1613, mort en 1693, a composé quelques poésies qui ont été réunies en un volume in-18, Paris, 1759; et c'est à lui qu'on doit la fameuse Conversation du maréchal d'Hocquincourt et du P. Canaye, imprimée dans les œuvres de Saint-Évremont. On raconte de Charleval un trait fort honorable: ayant appris que M. et madame Dacier, ne pouvant vivre assez honorablement à Paris, voulaient se retirer à Castres, il alla leur porter une somme de dix mille livres en or, et la leur donna sous la seule condition qu'ils ne partiraient pas.

CHARLEVILLE, ville de l'ancienne principauté d'Arches, en Champagne, aujourd'hui du département des Ar dennes, à un kilomètre de Mézières, construite au commencement du dixseptième siècle, par Charles de Gonzague, duc de Nevers et de Mantoue, souverain d'Arches, qui en fit dès lors la capitale de cette principauté. Charleville passa ensuite au prince de Condé, du chef d'Anne de Bavière, sa bisaïeule, fille d'Anne de Gonzague - Nevers. Louis XIII, pour la tenir en respect, fit construire, en 1639, la forteresse du mont Olympe, qui la dominait vers le nord. Mais la principauté d'Arches

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