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nèrent avec passion au culte de leurs anciens dieux. Charlemagne, après les avoir vaincus encore une fois, les contraignit en grande partie à quitter leur patrie; et ceux qui restèrent embrassèrent le christianisme, qu'ils ne quittèrent plus depuis. (Voyez SAXONS [Guerre contre les]).

Tandis que Charlemagne fortifiait ainsi l'empire au dehors par ses victoires et par ses conquêtes, il essayait de l'organiser à l'intérieur en établissant un gouvernement régulier. Il institua des comtes et des vicomtes chargés de gouverner les provinces, et il établit les missi dominici, chargés d'inspecter toutes les parties de l'empire, et de lui faire connaître les abus qu'ils pourraient remarquer. Lui-même présidait les assemblées générales du champ de mai, où étaient rédigés, sous le nom de capitulaires, les lois et les décrets qui devaient régir la nation. Mais toutes ces tentatives étaient prématurées. Au milieu de tant de peuples qui différaient par leur langue, leurs mœurs et leurs usages, on avait beau essayer d'établir quelque unité; la dissonnance reparaissait toujours, et les efforts de Charlemagne restaient frappés de stérilité. (Voyez CAPITULAIRES, CHAMP DE MAI, COMTES, VICOMTES, MISSI DOMINICI, CENTRALISATION.)

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La tentative de réforme littéraire dirigée par Alcuin ne fut pas plus heureuse. On sait que les principaux conseillers de Charlemagne avaient formé une sorte d'académie, dans laquelle il siégeait lui-même sous le nom de David, les autres se faisant appeler Horace, Homère, etc. Dans ces tentatives, c'est la volonté qu'il faut louer; mais toute cette littérature factice resta sans fruit. (Voyez ACADÉMIE DE CHARLEMAGNE.)

Ce sont là les grands faits qui se rattachent au règne de Charlemagne. Nous avons envisagé ce prince sous un triple point de vue comme conquérant, comme législateur, et comme protecteur des lettres. Il fut aussi le protecteur de l'Église, qui combattait alors pour la cause de la civilisation.(Voyez CHRISTIANISME et PAPAUTÉ.) On sait que le

pape Léon, pour le récompenser de ses services, plaça sur sa tête la couronne impériale (800). Aux fêtes de Noël, pendant que Charlemagne paraissait absorbé dans la prière, Léon le revêtit de la pourpre impériale, et le peuple le salua du nom de César et d'Auguste. Ainsi fut renouvelé l'empire romain d'Occident, après une interruption de quatre cents ans. Charlemagne adopta dès lors le cérémonial de la cour de Byzance, qui fut conservé par ses successeurs. Il mourut en 814, laissant le trône à son fils Louis le Pieux.

La grande physionomie de Charlemagne se dessine dans l'histoire sous un aspect exceptionnel; il a été pour l'Église d'Occident, c'est-à-dire pour la papauté, ce que fut Constantin pour l'Eglise primitive; il a marqué, avec une gloire immense, l'époque de transition entre la barbarie et la civilisation, et on retrouve en lui avec Moise, et peut-être plus encore avec Mahomet, certaines analogies qui en feront toujours un personnage à part. Comme les califes, successeurs du prophète, Charlemagne a réuni dans sa personne le pouvoir spirituel et la puissance temporelle; comme eux encore, il a fait la guerre au moins autant pour convertir les peuples que pour étendre ses conquêtes. Il a délivré les papes du voisinage menaçant des Lombards; il les a aidés, il est vrai, à s'affranchir de la suzeraineté de la cour de Byzance; mais il les a placés directement, sinon sous son autorité religieuse, du moins sous son protectorat politique; et, dans plus d'une circonstance, il s'est montré lui-même à la fois pape et empereur. Le rival et l'ami du calife Haroun-al-Raschid ne voulait lui être inférieur en rien.

Charlemagne, a dit M. Guizot, se servait beaucoup des ecclésiastiques; ils étaient, à vrai dire, son principal moyen de gouvernement; mais il voulait s'en servir en effet, et non se mettre à leur service. Les Capitulaires attestent sa vigilance à gouverner le clergé lui-même, et à le contenir sous son pouvoir. » Son omnipotence s'exerçait aussi sur te pape qui, à son élec

tion, prêtait serment de fidélité à l'empereur.Charlemagne écrivait à Léon III: «Nous nous sommes grandement réjoui et de l'uranimité de l'élection, et de l'humilité de votre obéissance, « et de la promesse de fidélité que vous « nous avez faite. » De son côté, Léon III écrivait à Charlemagne : « Si nous « avons fait quelque chose incompé« temment, et si, dans les affaires qui « nous ont été soumises, nous n'avons « pas bien suivi le sentier de la vraie loi, nous sommes prêt à le réformer d'après votre jugement et celui de vos < commissaires. » Environnée d'ennemis et naissante à peine, la papauté ne songeait pas encore à lutter contre des princes qui la mettaient à l'abri des attaques des Arabes, des Lombards et des Grecs, et qui avaient refoulé et converti les Saxons; ce fut plus tard seulement, lorsque, grâce aux concessions de Pepin le Pref et de Charlemagne, elle eut grandi et pris de nouvelles forces, qu'elle put faire respecter sa puissance spirituelle, traiter d'égal à égal avec les successeurs de l'empereur, et leur apprendre de quel poids est la puissance morale qui s'appuie sur la religion et sur l'amour des peuples. A l'époque de Charlemagne, l'unité politique et l'unité religieuse étaient encore vaguement confondues, et la prépondérance penchait naturellement du côté de la force matérielle, qui ne demandait à l'autorité pontificale rien autre chose que sa sanction.

On a été généralement frappé de la rapidité avec laquelle eut lieu le démembrement de l'immense monarchie de Charlemagne ; la plupart des historiens ont vu la cause de sa décadence dans sa grandeur même, dans les invasions des Northmans et des autres barbares, enfin, dans la diversité des races et des peuples que le génie d'un grand homme n'avait pu reunir que pour un moment. A cette triple cause de démembrement, qui est évidente, il faut, suivant nous, en ajouter deux autres d'un ordre plus élevé et beaucoup plus puissantes, puisque la diversité des races ne s'était pas opposée à la

formation de l'empire, et qu'une fois créé par le génie, il aurait pu être consolidé par les moyens ordinaires.

D'abord ce ne fut pas seulement à Charlemagne que l'empire carlovingien dut sa naissance. Pepin d'Héristal, Charles Martel et Pepin le Bref avaient déjà beaucoup fait lorsqu'il mit la main à l'oeuvre. Le besoin de défendre la chrétienté contre les invasions des Arabes, voilà quel fut le motif de l'avénement des Carlovingiens. La Neustrie, efféminée par les jouissances de la conquête, était hors d'état de tenir tête aux mahométans; l'Austrasie, au contraire, encore vigoureuse et d'ailleurs retrempée par le contact des Saxons idolâtres, s'élança à la rencontre des Arabes, et les battit dans les plaines de Poitiers. La victoire de Charles Martel hâta la ruine des Mérovingiens et rendit possible le couronnement de Pepin le Bref. De toutes parts, on sentit dans l'Occident le besoin de s'unir contre la monarchie arabe dont l'extension prodigieuse mettait en péril toute la chrétienté. La papauté, également menacée par les infidèles, seconda ce mouvement; et, en échange des services que Pepin le Bref lui rendit contre les Lombards, elle donna son approbation au détrônement des rois fainéants. Le génie de Charlemagne profita habilement de la frayeur qu'inspiraient les Arabes à la chrétienté, et de l'assistance morale que prêtait le pape à son ambition pour grouper en un seul faisceau tous les peuples chrétiens, et élever en Europe un empire capable de servir de contre- poids à l'empire arabe. Il y a, dans l'existence de ces deux grandes monarchies de l'Orient et de l'Occident au huitième siècle, un rapport de coïncidence qui ne saurait être attribué au hasard, surtout lorsqu'on voit se reproduire au neuvième siècle une coïncidence analogue dans le démembrement de ces deux mêmes monarchies. Le danger n'existant plus, les Francs ne sentaient plus si vivement le besoin de rester unis, et l'unité carlovingienne pouvait se rompre sans compromettre l'équilibre. Les

modifications qui se remarquent dans l'histoire de chaque peuple ont à la fois leur raison d'existence dans les événements de l'intérieur et dans les événements du dehors, parce que les uns et les autres réagissent, soit sur l'état social des nations, soit sur leurs rapports internationaux. Nous nous croyons donc autorisé à dire que l'une des principales causes de la dissolution de la monarchie carlovingienne fut la dissolution de la monarchie arabe, de même que l'agrandissement des Sarrasins contribua pour beaucoup au développement de la puissance des Carlovingiens. A ce point de vue, on pourrait peut-être justifier la critique qui a été adressée plus d'une fois au système politique de Charlemagne. On a blâmé ce prince d'avoir fait la guerre trop souvent aux Saxons, et pas assez souvent aux Arabes d'Espagne. Une lutte suivie contre les infideles aurait, en maintenant l'exaltation religieuse des Francs, retardé peut-être le triomphe de la féodalité; mais Charlemagne aima mieux porter ses armes, et avec elles la diffusion du christianismę, chez les barbares du Nord, ignorant encore l'art des combats, que de s'en prendre aux Sarrasins, qui étaient puissants et aguerris, et pour lesquels il eut toujours une sorte de ménagements qui semblaient aller jusqu'à l'affection. Comme ils avaient cessé de prendre l'offensive, et que les Ommiades d'Espagne le séparaient du centre de la monarchie gouvernée par les Abassides, il put sans imprudence pactiser avec les infidèles. Toutefois, une politique contraire eût été plus conforme à celle qui avait fait la fortune de sa race et aurait eu l'avantage de donner plus de développement à la marine des Francs, qui n'était pas en rapport avec leurs forces continentales et qui seule aurait pu leur permettre plus tard de repousser avec avantage les invasions des pirates northmans.

La seconde cause qui précipita le démembrement de l'unité carlovingienne, cst, à notre avis, encore plus importante que celle dont nous venons de parler. Les Mérovingiens avaient

dû tous leurs succès à leur alliance avec le clergé catholique, qu'ils traitèrent toujours comme un pouvoir supérieur, et les évêques profitèrent de leur condescendance pour augmenter outre mesure leur pouvoir. Les Carlovingiens, au contraire, héritiers de la puissance des Mérovingiens, essayèrent de dominer les prêtres, et de renouve ler l'empire roniain, dont le souvenir s'était conservé même en Austrasie, où Brunehaut avait déjà fait une première tentative. Ainsi on voit Charles Martel maltraiter les évêques, que les Mérovingiens adoraient presque, et les dépouiller des richesses dont les rois fainéants les avaient comblés. Mais si Charles Martel dépossède les prêtres, s'il enrichit ses hommes d'armes de leurs dépouilles, c'est pour faire de ses généraux des évêques, et de ses soldats des abbés. Ce n'est pas à la religion qu'il en veut, c'est à ses ministres ; lui-même est le missionnaire armé du christianisme contre les Saxons idolâtres et les Arabes mahométans. Seulement, il remplace l'ancien clergé, qui ne veut pas reconnaître sa suprématie, par un nouveau clergé qui consacre sa prépondérance; aussi est-il haï des prêtres et n'ose-til pas poser la couronne sur sa tête, parce qu'il n'a pas l'assentiment de la cour de Rome. Pepin le Bref, plus heureux, fait sa paix avec la papauté en la défendant contre les Lombards. Charlemagne, qui succède à son père en vertu d'un droit, est plus indépendant dans sa conduite, et nous avons vu qu'il était parvenu à réunir, sinon de droit, du moins de fait, les deux pouvoirs. Nul doute que l'exemple des califes arabes n'ait puissamment influé sur les prétentions d'omnipotence religieuse et politique manifes tées par les Carlovingiens. La réunion du spirituel et du temporel, ou du moins la subordination de la puissance religieuse, leur paraissait d'autant plus désirable que, sous les Mérovingiens, la morgue du clergé était parvenue au plus haut degré; elle leur semblait facile, parce qu'ils se sentaient puissants, et que le clergé était incapable de leur résister; ils la croyaient indispensable,

parce qu'elle seule avait permis aux mahométans de fonder en peu de temps une monarchie sans pareille. Sous les Mérovingiens, le chef de l'État n'était qu'un lieutenant militaire du clergé; sous les Carlovingiens, le roi ou l'empereur est un véritable calife, les généraux sont des émirs, et les soldats autant de moines armés.

Tant que Charlemagne vécut, les évêques et le pape acceptèrent la position subalterne que leur avait faite la nécessité, puisque, sans le sabre des Francs austrasiens, c'en était fait peutêtre du christianisme, menacé à la fois par les Saxons et par les Arabes; c'en était fait de la papauté naissante, mise à deux doigts de sa perte par les Lombards. Mais après la mort du grand homme, et sous son débile successeur, le clergé prit facilement sa revanche. En effet, dans toutes les guerres civiles qui agitèrent le règne de Louis le Débonnaire, on voit les évêques et les papes activer le démembrement de l'empire, ceux-ci pour se rendre indépendants, celui-là pour élever son pouvoir spirituel au-dessus de la puissance de l'empereur. D'accord pour détruire la monarchie de Charlemagne, les évêques et le pape sont en dissidence, parce que le pape veut fonder l'unité sacerdotale sur les débris de l'unité politique et que les évêques veulent être à la fois indépendants du pape et de l'empereur et partager l'impunité des seigneurs féodaux; cette complication d'intérêts augmente le désordre de la situation; mais le fait général qui domine tous les événements, c'est que le clergé, soit avec les évêques, soit avec le pape, repousse de toutes parts la supériorité que s'étaient arrogée les Carlovingiens et revendique la prépondérance pour le pouvoir spirituel. Enfin, et ceci est décisif, le résultat de cette anarchie, c'est que la succession de Charlemagne, c'està-dire, l'omnipotence sur le clergé, sur les seigneurs et sur le peuple, échoit à la papauté. A la monarchie carlovingienne succède la monarchie sacerdotale, à laquelle les empereurs d'Allemagne, héritiers du titre de Charlemagne, vont faire une guerre terri

ble. De la sorte, Charlemagne apparaît comme un type intermédiaire entre les empereurs et les papes, et participant de la nature des uns et des autres.

Ainsi donc, la dissolution de l'empire arabe d'une part, et de l'autre l'agrandissement naturel du pouvoir religieux de la papauté, ont été, pour l'empire de Charlemagne, deux causes de décadence bien plus actives que la grandeur de la monarchie, les invasions des Northmans, la diversité des races et les germes de féodalité qui se trouvaient dans les mœurs des Francs et dans leurs lois de succession. Croit-on que l'empire se serait ainsi dissous si les Arabes ne s'étaient pas eux-mêmes séparés en une foule d'États rivaux? Croit-on que son démembrement eût été aussi rapide si le clergé et les papes avaient prêté aux successeurs de Charlemagne le même appui qu'aux successeurs de Clovis? Loin de les soutenir, le clergé hâta leur chute de toutes ses forces, dans l'espoir d'hériter de leurs dépouilles. Disons-le franchement, la papauté aurait manqué à son rôle si elle n'avait pas employé son génie à remplacer par des nationalités plus vraies un vaste empire, reposant avant tout sur la force, et, par conséquent, destiné à mettre dans la même dépendance que l'Église de Constantinople, l'Église romaine, qui était appelée à devenir la plus grande puissance morale qui ait encore existé. La monarchie de Charlemagne fut une immense dictature plutôt qu'un empire, dictature nécessaire pour dompter les Saxons, résister aux Arabes et arracher la papauté au joug des Lombards, mais qui devait cesser dès que les Lombards auraient été vaincus, que les Saxons auraient été domptés, convertis, et que les Arabes ne seraient plus à craindre. Malheureusement la papauté dépassa le but, et favorisa jusqu'à l'excès le morcellement des Etats, redoutant sans doute que de l'un d'eux ne sortît un nouveau conquérant qui vînt abaisser sa supréprécaumatie. Malgré toutes ses tions, les peuples finirent par établir leur indépendance, et mille ans après Charlemagne, Napoléon éleva la

puissance politique au-dessus de leur autorité religieuse. Après avoir supporté le joug avec résignation, la papauté se redressa contre Napoléon, comme elle s'était dressée contre les successeurs de Charlemagne; mais elle finit par tomber sous le joug des rois, dans la ligue desquels elle avait eu l'imprudence d'entrer. Quand reviendra-t-elle sincèrement aux peuples dont l'amour et le respect l'avaient jadis rendue si bienfaisante et si forte? (Voyez CARLOVINGIENS et EMPIRE D'OCCIDENT, et au 1er vol. des ANNALES, les pag. 33 et suivantes).

CHARLEMAGNE (monnaies de). Charlemagne et Carloman continuèrent d'abord les usages que Pepin avait établis dans la fabrication de la monnaie. Il avait abandonné la monnaie d'or; ils ne la reprirent pas, et ne firent frapper que des deniers d'argent, marqués d'un côté du nom du prince, et de l'autre de celui de la ville. Mais ces deniers sont d'un type et d'un travail tout différent, suivant l'époque de leur émission. Au commencement de son règne, Charlemagne faisait tailler comme son père vingtdeux sous dans la livre d'argent, de sorte que les deniers pesaient vingtquatre grains. Mais dans la suite, il entreprit de réformer les mesures et les monnaies usitées dans ses États. Chaque denier fut porté à trente grains ou environ, et l'on ne tailla plus que vingt sous à la livre. On ne connaît au nom de Carloman qu'une seule monnaie qui fut frappée à Clermont en Auvergne, ainsi que le prouvent ces lettres du revers, AR, et celles-ci du droit, CRM. Les deniers de Charlemagne sont au contraire fort nombreux, et nous ne pourrions en dé

crire ici toutes les variétés. Nous nous contenterons d'en citer quelques-uns parmi les plus remarquables.

Les pièces de la première moitié du règne de ce prince sont en général d'un style fort grossier; elles présentent au droit le nom du roi, en deux

CAR

lignes : et au revers celui de la

LVS

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ville, écartelé entre les branches d'une

croix, comme à Avignon:

MA

A|V

IN 10

Marseille: etc. D'autres fois, les

" SIS

lettres de ce nom sont placées circulairement autour d'un besant qui occupe le champ, comme à Melle en Poitou MEDOLVS. Quelquefois elles forment deux lignes séparées ou non par un trait, comme à Lyon : DVN' VCE E. D'autres fois, com

et à Uzès:

CIA

LVG

me à Paris, on voit reparaître l'ancien type mérovingien. Mais, dans la suite, et surtout après ses conquêtes en Italie, Charlemagne améliora considérablement le titre de ses monnaies. Ce type représenta alors, d'un côté, le monogramme de Charles; dans le champ et autour, le nom du roi tout entier : CARLVS REX FR.; de l'autre côté une croix, avec le nom de la ville: MEDIOLANVM, Milan; PAPIA, Pavie. Quelquefois, comme à Melle, c'est le nom de la ville, METVLLO, qui entoure le monogramme. Les monnaies de Mayence offrent l'exemple d'un emprunt remarquable fait au type mérovingien; on y voit en effet la croix ansée, qui forme, comme on sait, l'un des principaux éléments de ce type. Les deniers frappés à Arles présentent, d'un côté, l'effigie du prince, avec la légende: DN KARLVS IMPREXFETL; de l'autre, une porte de ville, emblème de la cité, avec la légende ARELATO.

Nous avons dit que Charlemagne n'avait fait frapper aucune monnaie d'or; cela est vrai pour la France. Cependant on connaît trois pieces de ce métal frappées sous son règne à Uzès; mais il n'est pas prouvé que ce soient de véritables monnaies. Quoi qu'il en soit, leur type est celui des premiers deniers frappes sous le règne de Charlemagne. Elles présentent d'un côté le nom d'Uzès en VCE et au revers le deux lignes :

CIA

monogramme du roi.

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