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un conseil de guerre et acquitté. Depuis, il a commandé la place de Lille et obtenu sa retraite. Le général Cambronne vit encore, et est entouré de l'estime de ses concitoyens.

CAMBRY (Jacques), né à Lorient en 1749, remplit successivement différentes fonctions administratives jusqu'en 1803, époque où il se retira des affaires pour se vouer tout entier à l'étude. Il fut l'un des fondateurs de l'Académie celtique, qui le choisit pour son premier président. Il mourut le 31 décembre 1807. On a de lui: Essai sur la vie et les tableaux du Poussin, 1783, in-8°; Notice sur les trouba dours, Leipzig, 1791, in-8°; Catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère, Quimper, 1795, in-4°; Voyage dans le Finistère, ou État de ce département en 1794 et 1795, Paris, 1799, 3 vol. in-8° avec figures; Description du département de l'Oise, 1803, 2 vol. in-8°, et un atlas de planches in-fol. : Cambry avait été préfet de ce département; Monuments celtiques, ou Recherches sur le culte des pierres, précédées d'une notice sur les Celtes et sur les druides, et suivies d'étymologies celtiques, 1805, in-8° avec figures; Notice sur l'agriculture des Celles et des Gaulois, Paris, 1806, in-8°.

CAMEL (Paul), tambour à la 107 de ligne, né à Fital (Lot-et-Garonne), battait la charge le 1er messidor an VII, lorsqu'un soldat tomba près de lui grièvement blessé. « Donne-moi ton fusil, lui dit-il, que je te venge. » En même temps, il couche en joue le colonel ennemi et le renverse de che val. Camel périt dans la même journée.

CAMERIER. Voyez CHAMBRier. CAMISADE DE BOULOGNE. — François Ier venait de conclure à Crépy la paix avec Charles-Quint. Henri VIII, allié de ce prince, forcé d'abandonner la Picardie et de lever le siége de Montreuil, s'était embarqué pour l'Angleterre, après avoir concentré son armée à Calais et à Boulogne, seules places qu'il conservât encore sur le continent (30 septembre 1544).

« Plus de sept mille hommes avaient

été laissés à Boulogne, partie dans la ville haute, partie dans la ville basse, qui est à près d'un mille au-dessous. La ville haute est très-forte par sa position; mais ses murailles avaient été ébranlées par un long siége; plusieurs brèches étaient encore ouvertes, et les Anglais n'avaient point eu le temps d'y introduire des munitions. La ville basse était hors d'état de faire aucune résistance. Le dauphin s'était avancé jusqu'à la Marquise, à moitié chemin de Boulogne et de Calais, et ayant fait reconnaître Boulogne par de Tais et Montluc, il résolut, dans les premiers jours d'octobre, de surprendre la ville basse. De Tais, qui commandait vingttrois enseignes, moitié de Gascons, moitié d'Italiens, fit revêtir à ses gens leurs chemises par-dessus leurs armes, pour qu'ils pussent se reconnaître dans l'obscurité, et partit de la Marquise au milieu de la nuit : le reste de l'armée devait se mettre en mouvement le matin pour le seconder. Les troupes qui donnaient la camisade, car c'est ainsi qu'on nommait ces expéditions en chemise, n'eurent aucune peine à entrer dans la ville basse, où de grandes brèches étaient ouvertes. Montluc vit dans une prairie, au-dessous de la tour d'Ordre, toute l'artillerie de Henri, qu'il y avait laissée, trente barriques pleines de corselets qu'il avait fait venir d'Allemagne pour armer ses soldats, et un grand convoi de vivres. Mais les partis français qui entrèrent dans la ville en plusieurs divisions s'y égarèrent, et ne surent pas se réunir; une pluie effroyable qui tomba au point du jour les déconcerta, et empêcha l'armée du dauphin de s'avancer à leur secours. Les Italiens et les Gascons entrèrent dans les maisons et se mirent à piller. De Tais, blessé au commencement de l'attaque, ne donna aucun ordre, ni pour placer un corps de troupes entre la ville haute et la ville basse, ni même pour retenir quelques compagnies de piquet sur la place. Les Anglais s'en apercevant, descendirent de la ville haute avec cinq ou six enseignes seulement, attaquèrent les Français, dont le nombre était

plus que double, mais qui s'étaient dispersés; ils en tuèrent un grand nombre, firent les autres prisonniers, et détruisirent presque en entier le corps d'armée qui était entré dans la ville (*). »

Les Anglais n'étaient point en mesure de profiter de cet avantage. Mais le mauvais succès de l'entreprise de de Tais découragea le dauphin, qui, se contentant de laisser à Montreuil le maréchal de Biez, avec les bandes qui avaient fait les guerres de Piémont, licencia les Suisses et les Grisons, et partit pour Saint-Germain en Laye, où le roi l'attendait.

CAMISARDS. L'insurrection des camisards n'est qu'un épisode des guerres des Cévennes (voyez CÉVENNES), provoquées par la révocation de l'édit de Nantes, et par les rigueurs qui suivirent cette funeste mesure. L'un des plus ardents persécuteurs de ces contrées, l'abbé du Chayla, inspecteur des missions, avait transformé en prison son château du Pont-deMonvert, et il inventait chaque jour de nouveaux supplices pour les protestants. Informé un jour qu'ils tenaient une assemblée secrète auprès de son château, il en fit enlever soixante par une bande de soldats, et les plus hardis furent aussitôt pendus. La vengeance ne se fit pas longtemps attendre. Une troupe de Cévenols forcèrent le château, et l'abbé du Chayla, saisi par eux, fut pendu à son tour. Les Cévenols, pour se reconnaître dans cette expédition, s'étaient tous revêtus d'une chemise ou blouse en toile blanche (en languedocien, camisa), d'où leur vint, dit-on, le surnom de camisards. L'in surrection n'en resta pas là; elle fit bientôt des progrès effrayants, malgré les vingt mille hommes de troupes que la cour envoya dans les Cévennes sous les ordres du maréchal de Montrevel. Les protestants, écrasés d'impôts, avaient pris pour devise: Plus d'impôts et liberté de conscience! Les receveurs qui avaient fait vendre les

(*) Sismondi, Hist. des Français, t. XVII, P. 221 et suiv.

meubles et les récoltes des malheureux qui n'avaient pu payer, furent enlevés de nuit dans leurs maisons et pendus à des arbres, avec leurs rôles attachés au cou. Les montagnards cévenols choisirent pour chefs les plus braves d'entre eux, entre autres, Cavalier, Roland, Ravenel et Catinat (voyez ces noms). Cavalier, garçon boulanger de vingt ans, s'établit dans la plaine; Roland, qui avait sous ses ordres Catinat, se retira dans les montagnes. Tous ensemble, ils soutinrent pendant plusieurs années une guerre acharnée contre trois maréchaux de France. Trahis une fois par un meunier, les camisards, dans un affreux combat qui dura un jour et une nuit, perdirent sept cents hommes; mais, grâce à l'habileté de leurs chefs, cet échec fut bientôt réparé. Enfin Jean Cavalier se laissa séduire par un brevet de colonel et la promesse d'une pension, et son exemple entraîna la soumission de la plus grande partie des camisards. Les troubles des Cévennes parurent apaisés un instant en 1705, et le maréchal de Villars, qui commandait les troupes royales, fut rappelé. Cependant, comme à cette époque la France était engagée dans la guerre de la succession d'Espagne, une commission fut établie en 1704 à la Haye, par les États-Généraux, pour réveiller l'insurrection des Cévennes; mais ces menées n'aboutirent qu'à faire rentrer en France quatre malheureux chefs, qui furent brûlés à Nîmes en 1705. En 1709, le Vivarais tout entier se souleva de nouveau; mais il fut bientôt pacifié, après avoir toutefois opposé une vive résistance. L'année suivante, les alliés tentèrent vainement une descente sur les côtes du Languedoc, qu'ils espéraient voir s'insurger à leur approche. Leur espérance fut encore trompée; pas un habitant ne tenta de renouveler la guerre civile.

CAMISARDS BLANCS ou CADETS DE LA CROIX. - C'est le nom que l'on donna à des bandes de catholiques qui apparurent dans le bas Languedoc, à peu près à la même époque que les camisards noirs (voyez l'ar

T. IV. 4° Livraison. (DICT. ENCYCLOP., ETC.)

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ticle suivant). Ils avaient été organisés en vertu d'une bulle du pape Clément XI, datée du 6 mai 1703, qui accordait des indulgences à tous ceux qui prendraient les armes pour exterminer les protestants insurgés. On les appelait aussi cadets de la croix, parce qu'ils portaient une croix blanche au retroussis de leurs chapeaux. Ils marchaient avec les troupes royales, et massacraient sans distinction d'âge ni de sexe tous les réformés qui tombaient dans leurs mains. Mais les chefs camisards les poursuivirent à outrance, et les eurent bientôt exterminés eux-mêmes.

CAMISARDS PROVENÇAUX OU CAMISARDS NOIRS. Ce n'était qu'une bande de voleurs et de pillards sortis de la Provence, et qui infestèrent le bas Languedoc sous le nom de camisards, bien que Cavalier les fît poursuivre à outrance et punir avec une inflexible sévérité.

CAMMA, femme galate dont Plutarque et Polyen se sont plu à raconter l'énergique chasteté et la mort malheureuse. Le jeune tétrarque Sino-rix, égaré par son amour pour la jeune et belle prêtresse de Diane, avait tué par trahison le tétrarque Sinat, son mari, et, fort de ses richesses et de sa puissance, avait renouvelé près d'elle les poursuites qui, du vivant de Sinat, n'avaient obtenu aucun succès. Pressée par sa famille, Camma feint de céder, le conduit avec calme au sanctuaire, et partage avec lui la coupe d'or. Mais le vin était empoisonné..... Quelques heures après, tous deux avaient expiré, Sino-rix dans sa litière, Camma au pied des autels.

CAMMAS (Lambert-François-Thérèse), peintre et architecte, professeur d'architecture à l'Académie de Toulouse, naquit dans cette ville en 1743. Son père, architecte estimé, dirigea ses premiers pas dans la carrière des beaux-arts. Cammas alla ensuite à Rome. De retour en France, il fut chargé de l'embellissement de plusieurs églises, entre autres de celle des Chartreux de Toulon. C'est lui qui a construit la façade de l'hôtel de ville de

Toulouse. Dans ses restaurations d'églises gothiques, il mélangea l'architecture italienne et l'architecture arabe. Comme peintre, on lui doit, entre autres compositions, l'Apparition de la Vierge à saint Bruno, et une allégorie representant le Rappel des parlements sous Louis XII. Ce dernier ouvrage fut couronné par l'Académie de peinture, sculpture et architecture de Toulouse. Il mourut en 1804.

CAMO (Pierre), marchand, fut l'un des sept troubadours toulousains qui fondèrent l'académie des jeux floraux. (Voyez JEUX FLORAUX.)

CAMOUX (Annibal), fameux centenaire, naquit à Nice, le 20 mai 1638, et mourut à Marseille le 18 août 1759, âgé de cent vingt et un ans et trois mois. Il avait servi sur les galères comme simple soldat; il dut à la sobriété et à la frugalité de sa vie l'inaltérable santé dont il jouit jusqu'à l'âge de cent ans. Louis XV lui accorda, vers cette époque, une pension de trois cents francs. Visité, sur son lit de mort, par le cardinal de Belloy, évêque de Marseille, Annibal lui dit : « Monseigneur,

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je vous lègue mon grand âge » ; et l'évêque, mort presque centenaire, disait en riant, à la fin de sa carrière, qu'il avait accepté le legs d'Annibal. Le portrait de ce dernier a été peint par Vernet, dans une vue du port de Marseille, puis par Viali et gravé par Lu cas. On a publié sa vie, in-12.

CAMP DU DRAP D'OR. Voyez CHAMP DU DRAP D'or.

CAMPAGNE, ancienne seigneurie avec titre de pairie, à 10 kilomètres de Calais.

CAMPAGNES (principales) des Francais. Voyez la liste des campagnes faites par les Gaulois, les Francs et les Français, à l'article GUERRES ET CAMPAGNES, et pour chaque campagne en particulier, le nom du pays qui en a été le théâtre, ou l'année dans laquelle elle a eu lieu, par exemple, MIL SEPT CENT QUATRE-VINGT-TREIZE (campagne de); MIL HUIT CENT TREIZE (campagne de), etc.

CAMPAN, petite ville du départe ment des Hautes-Pyrénées, chef-lieu

d'une riche et fertile vallée, à laquelle elle donne son nom. La population de cette ville est aujourd'hui de 4,171 habitants.

CAMPAN (Jeanne-Louise-Henriette Genêt, madame), née à Paris, le 6 octobre 1752. Son père, M. Genêt, premier commis au ministère des affaires étrangères, était un homme distingué qui voulut donner à ses filles une éducation plus soignée qu'il n'était d'usage à cette époque. La jeune Henriette avait été douée d'une belle voix, que l'étude rendit superbe, et ce fut, comme on le verra plus tard, une des causes de la fortune à laquelle elle atteignit d'abord, et dont la révolution vint entraver le cours.

M. Genêt recevait chez lui quelques gens de lettres, entre autres Marmontel et Thomas, qui s'émerveillèrent de voir une jeune fille de quatorze ans à laquelle la langue et la littérature anglaise étaient familières, aussi bien que l'italien. On faisait vite les réputations, dans ce temps-là, la spirituelle jeune fille devint à la mode, et madame de Choiseul ayant parlé d'elle à Mesdames, filles du roi, elle entra bientôt près d'elles en qualité de lectrice. Elle y vit la jeune dauphine, Marie-Antoinette; celle-ci la prit en amitié, et mademoiselle Genêt s'étant mariée à M. Campan, secrétaire de cette princesse, fit partie elle-même des femmes de sa chambre. De la sévère et dévote société de Mesdames, Henriette passa dans la folâtre société de la jeune dauphine, sur laquelle elle a donné, dans ses mémoires, de curieux détails, dont nous n'oserions toutefois garantir entièrement l'authenticité, et auxquels nous reprocherons aussi d'être entachés d'une sorte d'esprit de domesticité, bien éloigné de la sévérité de l'histoire. On y voit du reste comment, au moment de la révolution, la jeune reine se trouvait seule au milieu d'ennemis et sans asile, pas même dans le cœur du roi son époux, qui jamais n'avait pu avoir confiance en elle. Madame Campan, toujours femme de chambre de la reine, la suivit pendant les premières phases de

la révolution,et,comme derniere preuve de la fidélité qu'elle lui avait montrée dans les jours les plus difficiles, notam ment au 10 août, elle sollicita la permission d'entrer avec elle à la tour du Temple, permission qui lui fut refusée. Elle se retira alors à la campagne; mais Louis XVI lui avait confié une cassette qui contenait des papiers précieux; le comité de salut publie le sut, et madame Campan allait peut-être payer de sa tête ce qu'elle appelait sa fidélité à ses maîtres, lorsque le 9 thermidor la sauva.

Madame Campan respirait, mais elle était ruinée; son mari, infirme et malade, avait contracté trente mille francs de dettes; elle avait à soigner, avec lui, une mère de soixante et dix ans, un fils de neuf, et toutes ses ressources consistaient en un assignat de cinq cents francs. Elle ne perdit pas courage pourtant, et elle fonda à Saint-Germain, dès 1794, une maison d'éducation pour les jeunes filles. Son établissement eut le plus grand succès; au bout d'un an elle eut soixante élèves, parmi lesquelles se trouvait la jeune Hortense Beauharnais, dont la mère allait épouser Bonaparte, alors général. A son retour d'Italie, le général visita la pension où se trouvait sa belle-fille; elle lui sembla bien tenue; il y fit en trer ses sœurs, et, lorsque devenu empereur, il s'occupa d'organiser toutes choses, et entre autres l'éducation des filles, il consulta madame Campan : « Que manque-t-il aux femmes en « France pour être bien élevées ?» lui dit-il un jour.- - « Des mères,» répondit madame Campan.. « Eh bien! «< c'est à élever des mères que je vous des« tine,» reprit-il; et, par un décret daté d'Austerlitz, il créa la maison d'Écouen, dans laquelle il voulait que les sœurs, les filles et les nièces des officiers morts au champ d'honneur trouvassent des soins maternels. Madame Campan fut nommée surintendante d'Écouen, et, si son enseignement nous semble im parfait comme éducation publique, nous sommes pourtant obligés de convenir qu'il était supérieur à tout ce qu'on avait vu jusque-là, et même à

presque tout ce qui existe aujourd'hui. La restauration supprima la maison d'Écouen; on oublia les services rendus jadis à la famille royale par madame Campan, pour ne se rappeler que la faveur dont elle avait joui auprès de l'empereur, et, on le sait, une telle faveur était alors imputée à crime. Il n'y eut sorte de persécutions auxquelles elle ne se vît en butte; sa santé s'altéra sous le poids de tant d'injustices, et quand un affreux malheur, la mort de son fils, vint la frapper, il la trouva sans force, elle courba la tête et mourut en 1822, âgée d'un moins de soixante peu et dix ans. Madame Campan a laissé plusieurs ouvrages, dont quelques-uns n'ont paru qu'après sa mort. Nous nous contenterons d'en indiquer ici les titres Conversation d'une mère avec sa fille, Paris, an XII, in-8° (anonyme); Lettres de deux jeunes amies, Paris, in-8°; Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, suivis de souvenirs et anecdotes historiques sur les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, Paris, 1822, 3 volumes in-8°; De l'éducation, 2 volumes in-8°, Paris, 1823; Conseils aux jeunes filles, in-12, Paris, 1825.

CAMPANA, commandant de la Légion d'honneur, général de brigade, etc. Né à Turin, vers 1770, il combattit avec bravoure dans les rangs français, à l'armée d'Italie, et fut ensuite nommé préfet d'Alexandrie, lors de la réunion du Piémont à la France. Mais ces fonctions convenaient peu à son bumeur guerrière. Il rentra sous les drapeaux, fut fait général de brigade et combattit à Diernstern, à Austerlitz, devint aide de camp du grand-duc de Berg, et périt en défendant la petite ville d'Ostrolenka.

CAMPÊCHE (prise de). Pendant une grande partie du dix-septième siècle, l'Amérique espagnole fut ravagée et inondée de sang par un petit nombre de corsaires français et anglais connus sous le nom de Flibustiers. (Voy. ce mot.) Ces hommes formèrent, en 1685, le dessein d'aller attaquer Campêche. Commandés par

un brave capitaine, gentilhomme français, nommé Grammont, mille d'entre eux battirent huit cents Espagnols, s'emparèrent de la ville et en pillèrent toutes les richesses. Deux flibustiers furent pris; Grammont les redemanda, promettant de rendre tous les prisonniers qu'il avait faits. On le refusa, et pour se venger, il réduisit toute la ville en cendres, fit sauter la forteresse, et brûla dans un feu de joie, le jour de la Saint-Louis, pour deux cent mille écus de bois de Campêche.

CAMPEN (prise de). Effrayés et démoralisés par les rapides succès de Pichegru en Hollande, les Anglais s'étaient retirés derrière l'Yssel, et avaient campé entre Doesbourg et Campen, qu'ils évacuèrent, le 3 février 1794, dès qu'ils aperçurent l'avantgarde française. Cette pusillanimité augmenta la confiance des troupes républicaines, et fit tenter aussitôt la conquête des provinces de Groningue, d'Over-Yssel et de Frise.

CAMPENON (Vincent), né à Grenoble en 1775, fit son début dans la carrière littéraire par la relation d'un voyage de Grenoble à Chambéry, écrite dans la manière de Bachaumont. Encouragé par le succès de cette petite pièce, il multiplia ses essais dans la poésie légère. Son épître aux femmes fut remarquée et lui valut sa nomination au commissariat impérial près le théâtre de l'Opéra-Comique. En 1812, son poëme de la Maison des Champs et celui de l'Enfant prodigue lui ouvrirent les portes de l'Institut, où il fut le successeur de Delille, dont il cher. cha constamment à reproduire la manière. Le genre didactique et descriptif a été traité assez heureusement par M. Campenon, dans la Maison des Champs. Son style, quoique d'une couleur un peu passée, est élégant et agréable, ses descriptions sont ingénieuses et brillantes. Cet auteur montre fréquemment de l'esprit. Malheureusement toutes ces qualités, qui' constituent une médiocrité honorable, ne suffisent pas pour faire survivre un nom au naufrage où viennent se perdre

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