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c'était les chapels on chapelets de fleurs naturelles ou de verdure, que fabriquaient les herbiers, appelés aussi chapeliers de fleurs. Ces artisans cultivaient dans des courtils les fleurs qui, dans la belle saison, leur servaient à confectionner ces coiffures élégantes, qu'aimaient également les deux sexes, et à joncher les appartements à la place de la paille que l'on y étendait en hiver. L'industrie qui fabriquait les chapels de fleurs était franche, c'est-à-dire, ne faisait point partie des métiers dont on devait acheter du roi le libre exercice. Les chapeliers de fleurs pouvaient travailler de jour et de nuit, ne payaient rien à l'entrée et à la sortie de Paris pour leurs marchandises, et n'étaient point tenus de faire le guet, parce que, dit le registre d'Étienne Boileau, leur mestier est frans et qu'il fu « establi pour servir les gentiuz hou« mes. » On trouve dans les romans, fabliaux et chansons, un grand nombre de passages où il est fait mention des chapels de fleurs. Non-seulement les herbiers, mais encore les personnes de noble race, les jongleurs, les pastourelles, se plaisaient à en tresser, et se faisaient honneur de réussir en cette occupation galante. Dans une chanson du treizième siècle, un chevalier raconte qu'ayant aperçu une bergère en son chemin, il s'arrêta, mit pied à terre, attacha son cheval à un rainsel (à un arbre), s'assit sous la ramée près de la fillette, puis dit, en parlant de lui : Chapel fis

De la flor qui blanchoie.

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poétiques. Dans les banquets, chaque convive en portait un, et on en couronnait même, à la manière des anciens, les vases qui contenaient les boissons et les coupes qui servaient à boire. Le produit le plus recherché de l'industrie du chapelier de fleurs était le chapel de roses, qu'un seigneur imposait quelquefois comme redevance à son vassal, et qui faisait partie du revenu de sa terre. Une fille noble ne recevait souvent en mariage qu'un de ces chapels, et quand elle était ainsi dotée, elle perdait tout droit à la succession de son père et de sa mère. Il est question dans le Lai du Trot de quatrevingts pastourelles, parées chacune d'un chapel de roses. Les jeunes gens, à qui les chapels de fleurs convenaient si bien, les firent servir à exprimer leurs sentiments, en attachant un sens mystérieux à chacune des fleurs qui entraient dans leur composition, imitant en cela ces bouquets emblématiques appelés selam, dont les croisades avaient apporté le secret en Occident, et dans lesquels les amants rendent, en Orient, visible aux yeux de celles qu'ils aiment, ce qu'ils n'osent ou ne peuvent leur dire de vive voix. Il est à présumer que l'usage des chapels de fleurs se perdit lorsque l'opulence, dédaignant une parure que tout le monde pouvait se procurer à peu de frais, y substitua des couronnes ornées de rubans, de bandes d'or ou d'argent et de pierreries. Dès le quatorzième siècle, il n'est plus parlé, dans les ordonnances, des chapeliers en fleurs; ce qui donne lieu de penser que leur métier était devenu sans importance. Il ne nous en reste plus aujourd'hui que les couronnes, dont on pare, au village, les statues de la Vierge et des saints, les jours consacrés à solenniser leur fête ; celles qu'au théâtre on jette aux comédiennes: les couronnes de feuillage qu'on distribue aux écoliers dans les colléges, en leur remettant les prix qu'ils ont obtenus; celles de bluets, que l'on tresse en été pour les enfants, enfin, les couronnes d'immortelles,

que la douleur et la piété déposent sur les tombes, et suspendent aux monuments funèbres.

CHAPEL DE PAON.-Ce chapel était une couronne ornée quelquefois de broderies, de dorures, et surmontée de plumes de paon. La fabrication de cette parure était libre comme celle des chapels de fleurs. Le chapelier de paon ne payait à Paris aucun droit d'entrée ni de sortie pour ses marchandises. Il n'était point appelé pour faire le guet, à moins qu'à sa profession il n'en joignît une autre qui l'y assujettît. Il pouvait travailler de nuit comme de jour, et devait le faire avec loyauté. « Se chappelliers de paon, dit le Registre des métiers, met seur chapeau de paon estains doré, liquex « estains n'est pas seur-argentés avant qu'il ne soit dorés, l'uevre est fause et doit estre arse (brûlée) et cil sur qui cele ouevre est trouvée sera à Vs. d'amende à poiier au roy. »> Les troubadours et les trouvères, vainqueurs dans les jeux-partis, étaient couronnés ordinairement d'un chapel de fleurs, mais quelquefois aussi d'un chapel de paon, qu'ils portaient tant que durait le jour de leur triomphe, et le conservaient ensuite avec soin en mémoire de leur victoire. On ignore quand a cessé d'être employée cette riche coiffure, dont il ne reste que le souvenir aujourd'hui.

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CHAPELAIN. Selon du Cange, les premiers clercs appelés de ce nom furent ceux qui étaient chargés de garder la chape de saint Martin et de la porter aux armées. Nous avons vu (*) que cette chape n'était rien autre chose que ce que nous appelons aujourd'hui une chasse. On donnait aussi aux gardiens des châsses qui contenaient les reliques des autres saints, les noms de capellani, ou martyrarii, custodes martyrum et cubicularii. Enfin, on appelait encore chapelains, les prêtres qui assistaient les évêques dans la célébration des offices religieux.

Un capitulaire de Charlemagne, année 769, qui défend aux serviteurs de

(*) Art. Chape de saint Martin.

Dieu de porter les armes et de combattre, semble faire, en faveur des chapelains, une exception que nous n'avons vue signalée encore nulle part. Voici le passage Servis Dei per omnia omnibus armaturam portare, vel pugnare, aut in exercitum et in hostem pergere omnino prohibemus, nisi illis tantummodo qui, propter divinum ministerium, missarum scilicet solemnia adimplenda, et sanctorum patrocinia portanda, ad hoc electi sunt, id est, unum vel duos presbyteros cum capellanis presbyteris. Cette disposition s'explique par l'usage où l'on était alors de porter, à la suite des armées, les reliques des saints, et par la nécessité dans laquelle pouvaient se trouver les chapelains de défendre le dépôt précieux qui leur était confié.

Les chapelains étaient en même temps chargés de célébrer, sur des autels portatifs, ou sur les châsses de leurs saints, la messe pour le roi, quand il était à l'armée, et qu'il ne se trouvait point dans le voisinage d'une église où il pût l'entendre. La faculté de remplir ses devoirs religieux sans se déranger, et de faire venir Dieu à soi, au lieu d'aller à lui, ayant ensuite paru fort commode aux rois, ils érigèrent dans leurs palais des chapelles pour eux, leur famille, leurs grands officiers, et y attachèrent un clergé. Alors le chapelain, qui fut le chef de ce clergé, devint un personnage considérable. Il fut chargé de veiller à ce que le clerc célébrât, les jours ordinaires, l'office dans la chapelle du roi, et lui, qui était toujours un haut dignitaire de l'Eglise, un évêque ou un abbé, n'officiait que dans

les occasions solennelles. Il fit partie de la maison du roi, eut bouche à cour, reçut des gages, et tint tous les ecclésiastiques du palais sous sa juridiction. Les grands vassaux imitèrent le roi, les vassaux de second ordre imitèrent leurs suzerains, et le nombre des chapelles et des chapelains s'accrut rapidement.

Mais ces ecclésiastiques qui, en vertu de leurs fonctions, habita ent des pa

.

lais ou des châteaux, et se trouvaient toute la journée en la compagnie des rois et des grands, excitèrent bientôt, à un haut degré, la jalousie de leurs confrères, et Wala, abbé de Corbie, leur, reprocha de n'appartenir en rien à l'Eglise, de ne servir que pour la parade, de n'avoir en vue que le lucre et les vanités du monde, de ne vivre ni sous la règle monastique, ni sous l'autorité épiscopale. Quoi qu'il en soit, fondés ou non, ces reproches ne détournèrent personne d'une carrière qui conduisait aux dignités religieuses quand on ne les possédait pas, et au pouvoir temporel quand on n'avait plus rien à attendre de l'Église.

Les chapelains tinrent longtemps à honneur de faire usage du privilége qui leur avait été accordé par Charlemagne de porter les armes; et, dans les cérémonies importantes, encore qu'ils n'eussent point de reliques à défendre contre l'ennemi, ils ne manquaient pas de s'en prévaloir. Voici une anecdote qui le prouvera :

Depuis un temps immémorial, il était d'usage à Toulouse de faire souffleter un juif par un chrétien, le dimanche de Pâques, sous le porche de la cathédrale, en punition des outrages que ses ancêtres avaient faits à Jésus-Christ. L'an 1018, le vicomte Aimery de Rochechouart étant venu faire ses pâques à Toulouse, le clergé toulousain délégua par civilité à Hugues, chapelain de ce seigneur, l'office de souffleter le juif: Hugues s'en acquitta avec tant de dévotion et de vigueur, qu'il fit sauter, avec son gantelet de fer, les yeux et la cervelle du patient, et le renversa roide mort sur le pavé.

Les chapelains, jusqu'au milieu du quatorzième siècle, furent chargés de la garde des reliques. Mais quand on cessa de les porter à la tête des armées, leurs fonctions perdirent de leur importance. Le chapelain du roi lui-même perdit de la considération dont il avait joui jusqu'alors; il fut remplacé par l'aumônier, et tomba dans les rangs du clergé subalterne, dont jusqu'alors il avait été le chef.

On appelle chapelains aujourd'hui des ecclésiastiques qui desservent des chapelles publiques ou privées, dans lesquelles on ne peut célébrer ni baptêmes, ni mariages, ni en- ' terrements, sans l'autorisation du curé de la paroisse dans la circons cription de laquelle elles se trouvent.

CHAPELAIN (Jean), critique et poète, l'un des premiers membres de l'Académie française et de celle des inscriptions et belles-lettres, naquit à Paris, le 4 décembre 1595. Son père, qui était notaire au Châtelet, lui destinait sa charge; mais sa mère ambitionnait pour lui les palmes de Ronsard. Au sortir du collège de Calvi, où il avait fait ses études de latin et de grec, il parut un moment douter de sa vocation, et il se mit à étudier la médecine. Mais il quitta bientôt cette étude pour enseigner l'espagnol, et entra enfin chez le marquis de la Trousse, grand prévôt de France, en qualité d'instituteur des fils de ce seigneur. Leur éducation terminée au bout de dix-sept ans, il fut chargé de la gestion des affaires de la famille, et écrivit, au milieu de ces soins, une traduction du roman espagnol de Gusman d'Alfarache. Le cavalier Marini vint, en 1623, faire imprimer à Paris son poëme de l'Adone; Chapelain fut chargé d'en composer la préface. Ce morceau, qui le fit connaître de Richelieu, est, du reste, assez faible, écrit d'un style ampoulé, et rempli d'éloges sans restriction, que n'a point sanctionnés le jugement de la postérité. Chapelain était pourtant homme de sens, sinon homme de génie, et il contribua par ses efforts à ramener les auteurs français à une plus stricte observance des règles de la littérature dramatique. Il fut un des premiers membres de cette société d'hommes de lettres qui, plus tard, devint l'Académie française; et ce fut lui, suivant Pélisson, qui détermina ses collègues à accepter les propositions du cardinal. Dans l'opinion qu'il rédigea lorsqu'il s'agit d'ériger la société en corps, il exposa « que

l'objet de ses travaux devait être

de travailler à la pureté de no« tre langue, et de la rendre capa<< ble de la plus grande éloquence; que, pour cet effet, il fallait premièrement en régler les termes et les phrases « par un ample dictionnaire et une « grammaire fort exacte. »> Quelques traits du plan qu'il traça du premier de ces deux ouvrages nous semblent assez remarquables pour être indiqués en passant. Il proposait de grouper après chaque mot simple, c'est-à-dire radical, tous ses composés, ses dérivés, ses diminutifs, etc. Une table alphabétique devait être placée à la fin pour la facilité des recherches. Il voulait encore qu'on ôtât de l'orthogra phe toutes les superfluités qui pouvaient en être retranchées sans con séquence, et conseillait de compléter, par une rhétorique et une poétique, la série des publications de l'Académie. Quand celle-ci eut été définitivement instituée, il prit la plus grande part à la rédaction de ses statuts. Plus tard, il se trouva l'un des commissaires chargés de l'examen du Cid, et ce fut lui qui écrivit les sentiments de l'Académie sur l'œuvre de Corneille. Tout entier aux lettres, il refusa, en 1632, le poste de secrétaire d'ambassade, que lui proposa le comte de Noailles, ambassadeur à Rome. Il en fut dédommagé par le cardinal, qui lui assigna, avec le titre de conseiller du roi en ses conseils, une pension de mille écus. Chapelain, de son côté, se montra reconnaissant de ces faveurs; il composa à la louange de son protecteur une ode dans laquelle Boileau voyait, dit-on, quelques beautés, et qui ne nous paraît remarquable que par une flatterie sans mesure, et un style alternativement bas et ampoulé. Quoi qu'il en soit, il devint bientôt l'oracle des écrivains. Racine, qui quelquefois le consulta, obtint par lui une pension de six cents livres. Chapelain mit vingt ans à travailler son grand poëme de la Pucelle, ou la France délivrée. Le plan en prose en avait paru fort beau. Prôné longtemps d'avance comme un chef-d'œuvre, l'ouvrage vit enfin le jour en 1656, et,

malgré les six éditions qu'il eut en dix-huit mois, causa bien des désappointements. Les épigrammes assaillirent de toutes parts le poëte. Boileau et ses amis imaginèrent de s'imposer la pénitence de lire quelques pages de la Pucelle, chaque fois qu'il leur échapperait une faute de français. Pour consoler le pauvre auteur, le duc de Longueville, qui avait accepté la dédicace de son poëme, doubla la pension de mille écus qu'il lui avait faite pendant toute la durée du travail. Chapelain n'a fait paraître que douze chants, c'est-à-dire, la moitié seule. ment de son œuvre. On peut voir à la bibliothèque royale le manuscrit des douze autres. Dans la préface de cette seconde partie, il se plaint fort amèrement des critiques dont sa poésie a été l'objet, et finit en déclinant à peu près le jugement de ses contemporains. Cette préface inédite est peutêtre ce que Chapelain a jamais écrit de mieux.

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Au milieu des sentiments fades, des expressions barbares, des fatigantes descriptions, qui ont fait condamner la Jeanne d'Arc de Chapelain, on est étonné de rencontrer çà et là de véritables inspirations. Il rend de la manière la plus heureuse l'effet de l'éloignement progressif du paysage derrière une barque qui descend la Loire;

.« Chinon baisse, décroist, S'esloigue, se blanchit,s'efface et disparoist. >> Il lui échappe même parfois de courtes tirades qui ne manquent ni de verve ni de nombre. Nous citerons son invocation :

« Ames des premiers corps, pères de l'harmonie,
Messagers des décrets de l'essence infinie,
Légion qui suyvés l'éternel estendard,
Et qui, dans ce grand œuvre, eustes si grande part,
Celebrés, avec noi, la guerrière houlette,
Faites prendre à ma voix l'éclat de la trompette,
Eschauffés mon esprit, disposés mon projet,
Et rendés mon haleine égale à mon sujet. »

La mission que Chapelain reçut en 1662 de Colbert, de dresser la liste des savants et des littérateurs, tant étrangers que nationaux, qui devaient avoir part aux libéralités du roi, augmenta le nombre de ses ennemis. A l'appui de sa liste, il présenta à son Mécéné

de curieuses notices, qui nous ont été conservées dans un volume de Mélanges de littérature tirés de ses lettres manuscrites, et publié en 1726. Corneille y obtient quelques éloges entre Scudéri et Cassaigne! Quant aux faveurs dont il jouissait lui-même, elles lui avaient été accordées comme « au « plus grand poëte qui eût jamais été, « et du plus solide jugement. » Chapelain joignait, chose assez étrange, à un grand fonds d'obligeance un amour excessif de l'argent. On le voyait, pour cacher le mauvais état de son habit, porter un manteau au cœur de l'été. Il mourut en 1674, à l'âge de soixante et dix-neuf ans, d'une oppression de poitrine, suite d'un refroidissement. On trouva entassés chez lui cinquante mille écus. Aux ouvrages que nous avons indiqués, il faut ajouter quelques odes et une paraphrase du Miserere imprimée en 1636.

CHAPELET. Suivant l'Histoire ecclésiastique de Fleury, les moines furent, au onzième siècle, les inventeurs du chapelet. Lorsqu'on attacha des frères lais ou laïques au service des maisons religieuses, on les assujettit à réciter, à chacune des heures canonicales, un certain nombre de pater. Pour qu'ils s'en souvinssent, on imagina de leur faire porter une suite de grains enfilés qui devaient leur rappeler ce devoir, et le nombre de fois qu'ils avaient à le remplir dans la journée. Cette origine du chapelet n'est pas cependant tellement admise, que d'autres écrivains ne l'attribuent au célèbre Pierre l'Hermite, prédicateur de la première croisade. Quoi qu'il en soit de ces deux versions, il est de fait que l'usage de porter et de réciter le chapelet, dont les hommes d'église furent certainement les auteurs et qu'ils empruntèrent peut-être à l'Orient, passa de ceux-ci aux gens du monde, et donna naissance à la profession des patenótriers, qu'Étienne Boileau soumit à des règlements. Les uns et les autres portaient leurs chapelets pendus à la ceinture. Ceux des religieux étaient simples, ceux des personnes du monde étaient d'or, d'argent, de

corail, de perles, de jais, etc., ce que le prédicateur Olivier Maillard censurait amèrement, comme chose de luxe bien plus que de dévotion. Les prostituées portaient elles-mêmes des chapelets de prix, que les agents du prévôt de Paris ne manquaient pas de leur saisir, avec les ceintures auxquelles ils étaient suspendus, quand celles-c étaient dorées, argentées ou brodées, en infraction aux ordonnances. En 1450, on saisit sur une femme publique d'extraction noble, avec un Agnus Dei d'argent et des heures à femmes, un Pater noster (un chapelet) en corail.

A partir de la réforme, le chapelet devint le signe de reconnaissance des catholiques. Dans le temps de la ligue, les jésuites de la rue Saint-Jacques à Paris, qui en étaient les partisans les plus zélés, avaient fait de leur maison un foyer de fanatisme et de sédition, et y attiraient les hommes crédules et ignorants, dont ils faisaient des instruments de trouble. A cet effet, ils avaient institué une confrérie ou congrégation, dont chaque affilié était tenu de réciter journellement les prières indiquées par son chapelet, et de le porter au cou. Ce signe extérieur servait aux confrères à se reconnaître. Tous les dimanches, les seize chefs de quartier qui gouvernaient alors Paris, l'ambassadeur d'Espagne, le légat du pape, les curés et les religieux les plus exaltés, se réunissaient, dans une chapelle haute de la maison des jésuites, aux hommes du peuple qu'ils avaient séduits; là, il se prononçait un discours dans lequel était accumulé tout ce qui pouvait avoir pour résultat de maintenir le public dans un état d'exaltation fanatique. Après ce discours, le peuple était congédié, et les chefs, parmi les quels était le curé François Pigenat, qui, le 14 février 1589, figura dans une procession tout nu, et sans autre voile qu'une guilbe (guimpe) de toile blanche, discutaient les affaires de la sainte ligue.

Le pape prodigua aux confrères du chapelet les trésors inépuisables dont

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