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de l'Anjou, auj. dép. de Maine-et Loire, à 26 kil. d'Angers. On remarque à Champtocé les ruines d'un vieux château où fut étouffé entre deux matelas, en 1450, Guillaume de Champtocé, frère de François Ier, duc de Bretagne. Ce château avait appartenu au maréchal de Retz, qui en avait fait longtemps le théâtre de ses horribles débauches.

CHAMPTOCEAUX, Castrum Celsum, ancienne baronnie de l'Anjou, auj. dép. de Maine-et-Loire, à 32 kil. de Beaupréau, était autrefois une ville considérable. Elle fut prise successivement par Henri II, roi d'Angleterre, en 1173; par saint Louis, en 1230; par Jean, duc de Normandie, en 1341; et par le duc de Bretagne en 1420; elle fut alors complétement détruite, et depuis elle n'a point été relevée. Il n'en reste que l'ancien faubourg, où l'on compte maintenant 1,150 hab.

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CHANCELIERS DE FRANCE. L'office de chancelier est aussi ancien que la monarchie; dès le cinquième siècle, on voit paraître une classe de notaires counus sous le nom de référendaires, et dont le principal, appelé grand référendaire, avait, suivant quelques auteurs, la garde de l'anneau ou sceau royal; les fonctions de cet officier devaient être à peu près les mêmes que celles dont plus tard les chanceliers furent investis. Dès la seconde moitié du huitième siècle, le titre de référendaire est fort souvent remplacé, dans les diplômes, par celui de chancelier, et, après cette époque, ce dernier est le seul qui y paraisse. Les chanceliers avaient principalement la charge d'écrire ou de faire écrire les chartes, les ordonnances, et de leur imprimer un caractère d'authenticité, en les contre-signant et en y apposant le sceau royal dont ils étaient dépositaires. Jusqu'au règne de François Ier, l'autorité royale ne fut représentée que par le chancelier, qui était en inême temps le chef de toute la magistrature. Lorsque le roi assemblait son grand conseil, pour statuer sur des affaires d'État hors de la compétence du parlement, le chancelier pré

sidait ces assemblées extraordinaires. Ce fut l'évêque de Senlis, F. Guerin, qui fit décider, sous Philippe-Auguste, que les chanceliers siégeraient dans l'assemblée des pairs, et qu'ils siégeraient avant les autres grands officiers de la couronne.

Du Cange cite, relativement aux attributions et aux gages des chanceliers sous la troisième race, le passage suivant d'un registre de la chambre des comptes de Paris : « Nous avons « trouvé une cédule qui estoit escrite « de la main de feu maistre Saince de « la Charmoye, par laquelle il pria feu << maistre P. de Condé à son vivant, a puis qu'il fu entré en religion, que il « fi rescrisist ou signifiast, quiex ga« ges avoit accoustumé à prendre ce« lui qui porte le grant seau du roy. « Et ledit frère li rescrisit de sa main << propre en ladite cédule, que du temps << monseigneur saint Loys, maistre Philippes d'Antongny portoit son « grant seau et prenoit pour soy et « ses chevaux et vallez a cheval sept « sous parisis par jour, pour avaine « et pour toutes autres choses, et « excepté son clerc et son vallet, qui « le servoit en sa chambre, qui men⚫ joient à court, et estoient doublez « leurs gages ès quatre festes annuex << en l'an, et quant le roy prenoit giste. « Item il avoit ses mantiax, si comme « les autres clercs du roy, et livrée « de chandoille tant comme il en con« venoit, pour sa chambre et pour les << notaires à escrire, et quant li roy voloit, il li donnoit palefroy pour a soy, et cheval pour son clerc et som«mier pour le registre. Et dit que depuis le temps monseigneur saint Loys, ceux qui ont porté le seau du roy se sont en ce cas portez en moult << de manières, si comme il ont voulu « et len leur a souffert. Item il dit en << ladite cédule que des lettres qui doi << vent soixante sols de seau, le saeleur « prenoit dix sols pour soy, et sa por«cion de la commune chancellerie, si << comme les autres clercs du roy. Et « quant il estoit en abbeyes ou en lieu où «< is ne dépendoit riens pour chevaus, « ce lui estoit rabatu de ses gages.▾

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FRANCE.

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promulgation des lois et des sénatus-
consultes organiques, et qui assistait
à tous les actes de l'état civil de la fa-
mille impériale. Les attributions de
cet officier, qui avaient été réglées par
un statut impérial du 30 mars, furent
dévolues au chancelier de France lors
de la première restauration. Mais en
1815, le ministère de la justice fut
distrait de la chancellerie; la prési-
dence de la chambre des pairs, qui
était devenue la prérogative du chan
celier, lui fut enlevée momentanément
en 1830, mais elle lui a été rendue il
y a quelques années.

Les insignes du chancelier de France étaient l'épitoge ou simarre de velours rouge doublee de satin, le mortier, et les masses que quatre huissiers por taient devant lui.

Les chanceliers, d'abord nommés par le roi et révocables à volonté, se firent nommer à vie, puis enfin élire par une assemblée de magistrats et de grands seigneurs laïques et ecclésiastiques que le roi présidait au Louvre sans y avoir voix délibérative. Mais leur inamovibilité fut complétement annulée par la création des gardes des sceaux. Les chanceliers ne portaient jamais le deuil pour quelque cause que ce fût. La teneur du serment qu'ils prêtaient entre les mains du roi a souvent varié. Voici la formule sur laquelle le chancelier Duprat prêta serment en 1514 : « Vous jurez Dieu le « créateur et sur votre foy et hon<< neur, que bien et loyaulment exer« cerez l'état et office de chancelier de « France; serez obéissant au roy, « servirez audict estat envers tous et « contre tous, sans nul excepter; fe« rez justice à un chacun, sans accep«tion de personnes; là où verrez qu'il y aura quelque désordre, tant « au faict de la justice que de la chan« cellerie, y mettrez ordre, en adver« tirez ledict seigneur, afin de l'y - mettre; aimerez le bien et honneur a d'iceluy seigneur, et en toutes choa ses lui donnerez bon et loyal conseil. Quand on vous apportera a sceller quelque lettre signée par lé a commandement du roy, si elle n'est « de justice et raison, ne la scellerez point, encore que ledict seigneur le « commandast par une ou deux fois : << mais viendrez devers celuy seigneur, « et luy remonstrerez tous les points < par lesquels ladicte lettre n'est rai«sonnable, et après que aura entendu « lesdicts points, s'il vous commande a la sceller, la scellerez; car alors le « péché en sera sur ledict seigneur et « non sur vous.... Aultrement ferez « tous actes concernant l'estat et qui « conviennent estre faicts par un bon Maginard. comme ledict « et loyal chevalier « seigneur a en vous sa parfaite fiance; « et ainsi le jurez et promettez.

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L'office de chancelier de France fut supprimé par une loi le 27 novembre 1790. Sous le régime impérial, il y eut un archichancelier chargé de la

Il n'existe jusqu'à présent aucun travail satisfaisant sur les chanceliers de France, dont l'histoire est loin encore d'être suffisamment éclaircie. Les auteurs qui ont traité ce sujet sont souvent en contradiction, et nous n'avons pu nous prononcer entre eux. Nous nous bornerons donc à donner ici une liste de ces officiers, en intercalant à leur place tous les noms fournis soit par Mabillon, soit par du Cange, soit par les auteurs du nouveau traité de diplomatique. Nous renvoyons à ces ouvrages pour plus de détails.

LISTE CHRONOLOGIQUE DES CHANCELIERS DE-
PUIS PEPIN LE BREF JUSQU'A NOS JOURS.
Sous Pepin le Bref.

Chroding, 752.
Eguis, 752, 754.
Widmar, 752, 753, 759.

S. Boniface, archevêque de Mayence, 752.
Francon, 754.

Volfard, 759.

Adalolfus, 764.
Beddilo, 752, 760, 765.
Hithier, 767.

Sous Carloman, fils de Pepin.

Sous Charlemagne,

Ludebert ou Lutbert, 768, 772.

Hithier, déjà chancelier sous Pepin, 768, 790.
Luthier.

Barthélemy, 769.

Radon, 778, 808.
Archembaud, 798.

Engelcamn archevêque de Metz,

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Arnaud de Corbie, destitué en 1398, réintégré de 1400 à 1405; destitué une seconde fois, il exerça de nouveau jusqu'en 1409. Il abdiqua enfin en 1412.

Hier de Martreuil (douteux).

Nicolas du Bois, évêque de Bayeux, 1398 à 1400. Jean de Montagu, archevêque de Sens, de 1405 à 1409.

Charles de Savoisy (fort douteux).

Eustache de Laistre, 1413, puis de 1418 à 1420.
Henri le Corgne, dit de Marle, 1413, 1418.
Jean le Clerc, 1429 à 1424.

Sous Charles VII.

Louis de Luxembourg, évêque de Théronenne, 1435.
Thomas Hoo, chevalier anglais, 1449.
Robert le Maçon, 1418, 1419, 1421.

Martin Gouges de Charpaignes, évêque de Cler.
mont, 1421 à 1425, puis de 1425 à 1428.
Renaud de Chartres, archevêque de Reims, du 28
mars au 6 août 1424, puis de 1428 à 1445.
Guillaume Juvenal des Ursins, archevêque de Reims,
de 1445 à 1461.

Sous Louis XI.

Pierre de Norvillier, 1461 à 1465.

Le même Guillaume Juvenal, 1472.

Pierre d'Oriole, 1483.

Sous Charles VIII.

Guillaume de Rochefort, 1492.
Adam Fumée, 1494.

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Guillaume du Vair, garde des sceaux, 1616, puis de 1617 à 1621.

Claude Mangot, garde des sceaux, 1616, 1617. Charles d'Albert, duc de Luynes, garde des sceaux, 1621.

Meri de Vic d'Ermenonville, garde des sceaux, 1622.
Louis le Fèvre de Caumartin, 1622, 1623.
Étienne d'Aligre, 1624, 1626.

Michel de Marillac, 1630.

Charles de l'Aubespine, marquis de Château-Neuf, 1630 à 1633, 1650 à 1651.

Pierre Seguier, garde des sceaux, 1633, chancelier, 1635 à 1650, puis en 1651, puis de 1656 à 1672. Le roi après sa mort tint les sceaux quelque temps lui-même.

Sous Louis XIV. Mathieu Molé, 1651, 1656.

Étienne d'Aligre II, garde des sceaux, 1672, chancelier de 1674 à 1677.

Michel le Tellier, 1677.

Louis Boucherat, 1685 à 1699.

Louis Phelypeaux de Pontchartrain, 1714.

Daniel-François Voisin, 1717.

Sous Louis XV.

Henri-François d'Aguesseau, 1718, et de 1720 à 1722. J.-J.-B. d'Armenonville, 1722 à 1727.

Germain-Louis Chauvelin, garde des sceaux, 1737. Guil. de Lamoignon, 1750.

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Sous Louis XVI.

ou voyageant dans les pays où l'ambassadeur ou consul est accrédité. Ces chanceliers sont à la nomination des ambassadeurs et des consuls.

CHANCELLERIE.-Ce nom sert à désigner à la fois le lieu où l'on scelle certaines lettres ou certains actes avec

Le mème R.-N.-Ch.-Aug. de Maupeou, jusqu'en le sceau du prince, pour leur donner

1790..

Sous l'empire.

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CHANCELIER DE L'UNIVERSITÉ, nom de l'officier chargé de sceller les lettres des grades et des provisions, dans l'ancienne Université. Il y en avait deux; l'un dépendait de l'archevêque, l'autre de l'abbé de Sainte-Geneviève. Napoléon, en réorganisant l'Université, rétablit le grade de chancelier, qui, cependant, depuis longtemps, n'est plus conféré.

Le CHANCELIER ou vice-président DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE est le second dignitaire de ce corps. Il rem. plit les fonctions du directeur, lorsque celui-ci est absent.

Le CHANCELIER DU GRAND PRIEURE de France était l'officier qui scellait les commissions et les mandements du chapitre et de l'assemblée des ordres de chevalerie, qui tenait le registre des délibérations et qui en délivrait les expéditions sous le sceau de l'ordre. Aujourd'hui, le premier dignitaire de l'ordre de la Légion d'honneur porte encore le titre de grand chancelier. Voy. LÉGION D'honneur.

Ön donne aussi le nom de CHANCELIERS aux officiers chargés de la partie administrative et contentieuse des ambassades et des consulats, du dépôt et de l'expédition de tous les actes de la légation, des passe-ports et des actes de l'état civil des nationaux établis

l'authenticité nécessaire, et le corps des officiers qui sont employés à ces fonctions. Il y avait autrefois plusieurs sortes de chancelleries que nous allons énumérer.

La grande chancellerie était le lieu où le chancelier de France demeurait ordinairement, où il donnait audience, etc. C'était là qu'on scellait les lettres avec le grand sceau du roi, quand la garde en était confiée au chancelier (Voyez CHANCELIER). On appelait ce lieu grande chancellerie par opposition aux autres chancelleries établies près les cours et présidiaux ; et on n'a commencé à lui donner ce nom que lors de l'établissement de ces chancelleries particulières, c'est-à-dire, vers la fin dù quinzième siècle.

Les petites chancelleries étaient celles où l'on scellait avec le petit sceau les lettres de justice et de grâce. Il y en avait un grand nombre. Les lettres de justice étaient les reliefs d'appel simple ou comme d'abus, les anticipations, compulsoires, les requêtes civiles, etc. Les lettres de grâce étaient les bénéfices d'âge ou émancipations, etc. Parmi les petites chancelleries on distinguait les suivantes :

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1° Chancelleries près les parle ments. Ces chancelleries furent établies successivement auprès des parlements des différentes provinces, à mesure que ceux ei furent créés, lorsque le parlement de Paris eut été rendu sédentaire. Ce dernier avait aussi une chancellerie, qu'on appelait chancellerie du palais ou petite chancellerie. Elle se tenait à Paris dans le Palais de justice, et était déjà établie en 1490.

2o Chancelleries près les cours des aides. Ces chancelleries remplissaient auprès des cours des aides les mêmes fonctions que les précédentes auprès

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