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l'Église. J'ai entendu dire que plu❤ «sieurs dressaient des embûches au « pape; mon devoir était donc de le prendre sous ma protection; je ne « Souffrirai point qu'on lui fasse injure.

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« Il n'est pas juste, écrivit l'empe« reur, que vous reteniez Grégoire dans « votre camp, et que vous lui fermiez « tout accès auprès de ma personne. »

« Vous nous accusez à tort, dit Lo«< thaire; c'est nous qui avons ouvert « au pape la route des Alpes que vous« même aviez fait garder. Nous ne re<< tenons point Grégoire par force, et << nous souhaitons ardemment que, « pour la gloire de Dieu et pour notre « bien, vous vouliez l'entendre. »>

L'empereur s'adressa alors directement à Lothaire : « Tu fais une mau« vaise action, puisque tu retiens au

« Nous ne vous avons point refusé « le service que nous vous devions, car « votre honneur, votre gloire, votre « bonheur, sont des choses qui nous << sont plus précieuses que là vie. Si«

& nous venons en armes vers vous, « c'est pour vous délivrer des ennemis a qui vous entourent, c'est pour expoa ser au grand jour les crimes de ces « hommes qui essayent de pervertir « votre âme si pieuse et si douce, et << qui veulent vous perdre en nous per« dant. »>

L'empereur dit alors: « Je suis le « défenseur légitime du siége apostoa lique; pourquoi tenter de me ravir « une prérogative que je n'abandonne« rai jamais tant que je vivrai? »

Lothaire répondit: « Que Votre & Grandeur se souvienne qu'elle a bien « voulu m'associer à elle pour la déa fense de toutes les églises. Du con« sentement de la nation, j'ai été votre « collègue. Mon nom a figuré à côté << du vôtre dans tous les actes et sur << les monnaies. C'est par votre volonté « que j'ai été appelé empereur, que la « couronne impériale a été placée sur « ma tête, et que j'ai pris en main « l'épée pour défendre votre empire et

près de toi tes frères, qui sont mes « fils, puisque tu les pousses à se ré« volter contre moi. »>

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« Cela n'est pas, Seigneur, cela n'est « pas. Mes frères persécutés avaient pris la fuite, et j'ai voulu les ramener à << vous tous ensemble nous venons implorer votre miséricorde. »>

Le dernier message de l'empereur était ainsi conçu : « Tu as reçu contre a tout droit mes vassaux dans tes rangs, <«<tu les retiens auprès de toi. »>

«

« Eux aussi, répondit Lothaire, « étaient dispersés, fugitifs, renfer« més dans des prisons ou subissant « un dur exil, et cela parce qu'ils vous « avaient été fidèles, parce qu'ils avaient dévoilé l'astuce et les mauvais des<<< seins des ennemis qui vous envi<< ronnent, parce qu'enfin ils avaient « résisté avec courage, avec constance, << aux hommes qui déshonoraient votre << personne et votre empire. J'ai ac« cueilli ces fidèles dont le zèle a été « si mal récompensé; je vous les ra« mène aussi pour que vous les rece« viez en grâce.

Ces négociations, où l'aigreur s'était souvent mêlée à des paroles de paix, n'avaient eu aucun résultat, et des deux parts on se préparait à recourir aux armes. Le 24 juin, jour de la fête de saint Jean-Baptiste, le pape Gré

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goire, qui voyait avec douleur tant de maux prêts à fondre sur l'Empire, fit une dernière tentative: il se mit en marche vers le camp de l'empereur, et lorsqu'il fut arrivé, il donna sa bénédiction suivant l'usage. Louis, malgré sa piété et son respect sans bornes pour les évêques, reçut le pape avec froideur, et lui dit : « Si je ne te rends point les mêmes honneurs qu'aux << papes tes prédécesseurs, si je ne cé« lèbre point ton arrivée par des hymnes << et des cantiques, c'est que tu n'es point venu, comme eux, pour une « bonne cause.» Grégoire lui répondit: << Ma cause est bonne, puisque je << suis venu pour rétablir la paix et la « concorde. Cette paix, je dois l'ensei«gner à tous les hommes, la porter en << tous les lieux. » Cependant le pape eut encore plusieurs conférences avec l'empereur, mais bientôt il revint triste et découragé dans le camp de Lothaire. L'arrivée de Grégoire, ses paroles, avaient dû produire sur les partisans de Louis une impression profonde. Quand ils surent que la mission du pape n'avait pas eu de succès, ils perdirent tout espoir d'accommodement et de paix. Ils s'entretenaient entre eux sur les causes de cette guerre, sur ses chances probables, et déjà ils délibéraient sur les moyens d'abandonner l'empereur.

On était arrivé à la fin de juin. Pendant la nuit qui précéda la fête de saint Paul, les soldats de Louis s'échappèrent en grosses troupes, mais sans tumulte, et ils vinrent dresser leurs tentes dans le camp des rois confédérés. Quand le jour commença à paraître, la surprise fut grande dans l'armée de Lothaire. Les soldats et les chefs s'interrogeaient sur ce changement subit, sur les causes qui, dans l'espace d'une nuit, avaient amené la désertion de toute cette multitude. Les principaux conseillers de Lothaire, évêques et abbés, Wala en tête, se rendirent dans la tente du pape pour lui annoncer cette nouvelle. Alors un des prêtres romains qui accompagnaient Grégoire se leva et chanta le psaume: Dextera Domini fecit virtu

tem. On croyait la lutte terminée, et la joie était universelle.

Cependant, autour de l'empereur, de sa femme Judith et de Charles, le plus jeune de ses fils, quelques fidèles étaient restés. Ils vinrent auprès de l'empereur, qui leur dit : « Allez vers « mes fils; je ne veux point que vous « souffriez pour moi dans votre vie ou « dans vos membres. » Ils se retirerent en pleurant. Trahi par tous les siens, Louis se vit forcé d'accepter les propositions de ses fils. Rassuré par leurs paroles, il partit pour se mettre entre leurs mains; mais il était triste et abattu. Lothaire, Pepin et Louis, du plus loin qu'ils aperçurent leur père, mirent pied à terre et coururent à sa rencontre. « Souvenez-vous, leur dit

l'empereur, de vos serments; vous « avez juré de protéger ma femme et « Charles, votre plus jeune frère. » Après quoi, il embrassa les trois rois et continua sa marche vers leur camp.

Déjà Lothaire, Pepin et Louis songeaient moins aux intérêts de l'Empire qu'à régler leurs propres affaires. Mais l'opinion publique commençait à changer: ceux-la même qui avaient livré l'empereur eurent de grands remords, quand ils le virent humilié et traité en prisonnier par ses propres enfants. L'imagination populaire resta frappée de cet événement. « Le lieu où l'empereur Louis a été abandonné, dit un contemporain, a été dès lors appelé d'un nom ignominieux, Champ du Mensonge. Là, en effet, tous ceux qui avaient promis fidélité à l'empereur faussèrent honteusement leur parole. » A l'endroit même où s'était accomplie la trahison, sur le Champ du Mensonge, les trois fils de l'empereur avaient encore une fois partagé l'Empire; puis ils avaient exilé Judith à Tortona, et confié à la garde de Lothaire l'empereur et son fils Charles. Le pape vit bien alors qu'on l'avait trompé. La lutte avait cessé, mais la paix n'était point faite; car cette paix, qu'il avait si ardemment désirée, ne pouvait être le fruit de la fourbe et de la violence. Honteux d'avoir servi d'instrument aux passions mauvaises des

princes, Grégoire passa les Alpes, et rentra, plein de tristesse, dans sa ville de Rome.

Pepin avait repris la route de l'Aquitaine, et Louis celle de la Bavière. Lothaire se dirigea, avec son père, vers les provinces de la Gaule, où il espérait trouver encore, pour ses des seins, le concours et l'assistance des évêques. Il traversa les Vosges, passa par Metz et Verdun; enfin il arriva à Soissons. Ce fut au couvent de SaintMédard qu'il enferma l'empereur. Là, il le retint sous bonne garde, comme dans une prison. Pour lui, il chassa jusqu'à l'automne dans les grands bois qui couvraient encore tout le nord de la Gaule; puis, tirant son père du couvent de Saint-Médard, il se rendit à Compiègne, où devait se tenir la grande assemblée qu'il avait convoquée.

CHAMPEAUX (Guillaume de), ainsi appelé du village de Champeaux en Brie, près de Melun, où il naquit vers le milieu du onzième siècle, étudia Sous Anselme de Laon. Puis, ayant été nommé archidiacre de Notre-Dame à Paris, il enseigna publiquement dans l'école de la cathédrale pendant plusieurs années, et acquit la réputation du plus habile dialecticien de son temps (*). Parmi les disciples qu'attira sa célébrité, fut le fameux Abeilard, dont le mérite fit bientôt ombrage au maître. Dégoûté du monde, Guillaume quitta Paris en 1108 pour se faire moine, et jeta, dans un faubourg de cette ville, les fondements de l'abbaye de Saint-Victor; toutefois, il y rouvrit bientôt une école publique, dans laquelle il enseigna la rhétorique, la philosophie et la théologie, et où professèrent depuis, avec tant d'éclat, Hugues et Richard. Abeilard, qui avait conçu contre lui une vive animosité, vint l'y entendre, et réfuta, dit-on, avec succès son opinion sur les universaux. En 1113, Guillaume fut placé sur le siége épiscopal de Châlons-sur-Marne, où il contracta une liaison étroite avec saint

(*) Chron. de Landulfe; Muratori, Rer. ital., V, 485.

Bernard,. et depuis, il fut l'âme de plusieurs conciles. Il mourut au commencement de 1121.

Il ne reste de ce philosophe, qui joua un si grand rôle dans la querelle du réalisme et du nominalisme, que des opuscules théologiques, dont le plus célèbre est celui des Sentences, qui se trouve en manuscrit, à la bibliothèque du roi, sous le n° 220, du fonds de Notre-Dame. Ce manuscrit, d'une écriture du treizième siècle, est un recueil d'explications sur certains points de doctrine, sur des vertus et des vices, et sur des passages de l'Écriture. Les autres opuscules de Guillaume de Champeaux sont un Fragment sur l'Eucharistie, cité par Mabillon, Annal. V, et un petit traité sur l'Origine de l'âme, que D. Martenne a publié dans son Thesaurus anecdotorum. Quant aux nombreux ouvrages philosophiques qu'il publia pour la défense du réalisme,

et par lesquels, dit de Wisch (*), il donna à cette doctrine une si grande illustration, ils sont tous perdus. On n'a même conservé le titre d'aucun d'eux; « et Guillaume de Champeaux n'est plus qu'un nom célèbre (**). »

CHAMPEIN (Stanislas), compositeur de musique, naquit à Marseille le 19 novembre 1753. A l'âge de treize ans, il était maître de musique de la collégiale de Pignon, en Provence; et déjà il composait des morceaux de musique religieuse. Il vint à Paris en 1770, et se fit avantageusement connaître par un motet à grand choeur qu'il fit jouer à la chapelle du roi à Versailles. Mais abandonnant bientôt le genre religieux pour la musique dramatique, il fit jouer, en 1779, son opéra du Soldat français. Cet habile compositeur a donné depuis un grand nombre d'opéras, dont les plus remarquables sont : la Méloma

(*) Biblioth. cisterc., 133.

(**) M. Cousin, OEuvres inéd. d'Abeilard, publiées dans la collection des Documents sur l'histoire de France, introd., p. CXII,

nie, les Dettes et le Nouveau Don Quichotte. La Mélomanie, composée en 1781, est encore accueillie avec plaisir: Champein excellait à rendre l'esprit des paroles. Il tenta et résolut le premier le problème si difficile d'adapter de la musique à des paroles en prose. Pour cette innovation hardie, il avait choisi un sujet où les passions les plus véhémentes et les remords les plus terribles exigent du musicien une grande variété de tons et une poésie immense. Ce sujet est l'Electre de Sophocle, traduite littéralement du grec. Le premier acte de cette œuvre extraordinaire fut répété, et enleva tous les suffrages. Cependant la représentation publique de l'Electre fut constamment refusée, sans que l'autorité fit connaître les motifs d'un refus qui nuit à la fois et à la gloire du compositeur et à celle de l'école française. Champein est mort le 19 septembre 1830.

CHAMPFLEUR, ancienne seigneurie du Maine, auj. dép. de l'Orne, à 4 kil. d'Alençon, érigée en comté en 1654.

CHAMPIER (Symph.), en latin Camperus et Campegius, naquit, en 1472, à Saint-Symphorien le Château, près de Lyon. Après avoir fait ses humanités à Paris, il alla étudier la médecine à Montpellier, et s'établit ensuite à Lyon, où il pratiqua cet art avec le plus grand succès. Antoine, duc de Lorraine, l'ayant pris pour son premier médecin, le fit chevalier, et l'emmena avec lui, en 1509, lorsqu'il suivit Louis XII en Italie, où Champier, en digne parent de Bayard, assista à plusieurs batailles. I accompagna le duc en 1515, et ce fut alors que, se trouvant à Pavie, il fut reçu agrégé au collège de médecine de cette ville. De retour à Lyon, il fut nommé échevin, et rendit, en cette qualité, de grands services à la cité. Il se servit surtout de son crédit pour faire adopter le projet d'un collége de médecine, qui ne fut fondé que longtemps après sa mort, en 1576, et qui existe encore aujourd'hui sous le nom d'école auxiliaire. On ignore l'époque précise de la mort de Champier; les uns le font

mourir en 1535, d'autres, en 1539 ou 1540. Champier a écrit un grand nombre d'ouvrages sur toutes sortes de sujets sur la philosophie, sur l'histoire et la médecine. Niceron en compte jusqu'à cinquante-quatre. Nous nous bornerons à citer les plus importants. Janua logica et physicæ, Lyon, 1498, in-4°; De medicinæ claris scriptoribus, Lyon, 1506 et 1531, in-8° : à la suite de cet ouvrage en est imprimé un autre, De legum divinarum et humanarum conditoribus, dans lequel se trouve le passage qui a fait soupConner Champier d'être l'auteur du livre intitulé: De tribus impostoribus; Dialogus in magicarum artium destructionem, Lyon, in-4°; Rosa gallica omnibus sanitatem affectantibus utilis et necessaria, quæ continet præcepta ex Hippocratis, Galeni, Erasistrati, Asclepiadis, Dioscoridis, multorum aliorum cl. virorum libris collecta, Nancy, 1512, in-12; plusieurs travaux sur Galien, sur Hippocrate, sur Avicène; Medicinale bellum inter Galenum et Aristotelem gestum, etc., Lyon, 1516, in-8°; Symphonia Platonis cum Aristotele et Galeni cum Hippocrate, Paris, 1516, in-8°; Hortus gallicus, pro Gallis in Gallia scriptus, etc., Lyon, 1533, in-8°; Campus Elysius Galliæ amanitate refertus, etc., Lyon, 1533, in-8°: dans ces deux ouvrages, il s'elève contre l'usage immodéré des drogues tirées des pays étrangers; engage à employer les plantes médicinales de la France, et attaque l'ignorance des apothicaires exercant la médecine; Epistolæ physicæ Campegii, Manardi et Coronari de transmutatione metallorum, Lyon, 1533, in-8°; Cribratio medicamentorum fere omnium, digesta in sex libros, etc., Lyon, 1534, in-8°; Gallicum pentapharmacum, rhubarbaro, agarico, manna, terebenthina et sene gallicis constans, Lyon, 1534, in-8°; Libri septem de dialectica, rhetorica, geometrica, etc., Bâle, 1537; Quorumdam necticorum medicorum catalogus qui nostris temporibus vixerunt, Paris, 1542 in-8°. Le myroer des apothiquaires

et pharmacopoles, etc., plus: les Lunettes de cyrurgiens et barbiers, Lyon, in-8°, sans date; Dialogue de la cure du phlegmon, etc., Lyon, in-8°, sans date.Les ouvrages historiques de Champier offrent de l'intérêt, mais sont dépourvus de toute critique; nous nous contenterons de citer sa Vie de Bayard, 1525, in-4° (il avait épousé une parente du chevalier sans peur et sans réproche); son Petit livre du royaume des Allobroges, dit longtemps après Bourgogne, in-8°; son Histoire des antiquités de la ville de Lyon; ses Grans chroniques des princes de Savoye et Piedmont, Paris, 1516, in-folio, etc.

CHAMPIGNY, ancienne baronnie du Saumurrois, auj. du dép. d'Indre-etLoire, à 12 kil. de Chinon. La pop. de cette ville est maintenant de 1,073 habitants. On y remarque une saintechapelle fort curieuse, qu'elle doit aux ducs de Bourbon, auxquels elle a longtemps appartenu.

CHAMPION DE CICÉ (J. M.), membre de l'Assemblée constituante, né à Rennes en 1735, frère de l'évêque d'Auxerre, avait embrassé lui-même l'état ecclésiastique, et reçu l'ordre de la prêtrise en 1761. Nommé, en 1765, agent du clergé, charge qui fut presque toujours la route de l'épiscopat, il devint évêque de Rhodez en 1770, et passa ensuite en 1781 au siége de Bordeaux. A l'époque de la révolution, les suffrages des électeurs de son diocèse lui ouvrirent les portes de l'Assemblée constituante, où il se montra partisan d'une sage liberté. L'un des premiers de l'ordre du clergé, il se réunit au tiers état; aussi, lorsque Louis XVI se décida à composer un ministère national, il confia un portefeuille à de Cicé, qui fut garde des Sceaux. Le nouveau ministre, bravant les scrupules de l'évêque, ne craignit pas de sanctionner le décret que venait de rendre l'Assemblée sur la constitution civile du clergé. Mais bientôt les progrès de la démocratie l'effrayèrent, et il alla rejoindre les émigrés. De retour en France, en 1802, il fut pourvu de l'évêché d'Aix, qu'il admi

nistra jusqu'en 1810, époque de sa

mort.

CHAMPION DE Villeneuve, né à Versailles, de l'un des gens de la maison du roi, embrassa la carrière du barreau, et était avocat au conseil lorsque la révolution éclata. Le 21 juillet 1792, Louis XVI, dont il avait su capter les bonnes grâces, lui confia le portefeuille de l'intérieur. Mais sa conduite douteuse lui fit bientôt perdre à la fois la confiance du roi et celle de la nation. Après avoir invité la municipalité à faire, dans le château des Tuileries, une visite qui fut sans résultat, il fut blessé dans une émeute populaire au faubourg Saint-Antoine, quelques jours avant le 10 août. Son attitude pendant cette fameuse journée le força à quitter le ministère, et l'Assemblée législative refusa de l'entendre, lorsqu'il se rendit dans son sein pour protester de son civisme. Il ne reparut sur la scène politique qu'en 1800, époque où il fut nommé membre du conseil de préfecture de la Seine.

CHAMPIONNET (Jean-Étienne), né à Valence en 1762, est un des généraux les plus remarquables qui se soient produits sur la scène militaire de la révolution. Quelques railleries sur l'illégitimité de sa naissance (*) lui firent abandonner sa patrie. Il alla servir en Espagne, rentra en France en 1791, et prit parti pour la révolution. Il fut bientôt nommé chef du sixième bataillon de la Drôme, et chargé de réduire l'insurrection des girondins dans le Jura. Sa mission terminée, il joignit l'armée du Rhin, se signala dans une foule de rencontres, surtout à la reprise des lignes de Weissembourg et au déblocus de Landau, et passa à l'armée de Sambre-et-Meuse avec le grade de général de division. Il y concourut glorieusement à la bataille de Fleurus, où, assailli par des forces quadruples, il repoussa les attaques du prince Charles, culbuta la cavalerie de Kau

(*) Championnet dans le patois de son pays signifie petit champignon.

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